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8 mai. Apparition de saint Michel Archange au Mont Gargan. 492.

- Apparition de saint Michel Archange au Mont Gargan. 492.
 
Papes : Saint Félix III (25 février 492) ; saint Gélase Ier. Empereur romain d'Orient : Anastase Ier. Roi des Francs : Clovis Ier.

" Au dernier jour du monde, lorsque notre divin Ressuscité paraîtra assis sur les nuées du ciel pour juger le genre humain, Michel aura à remplir un ministère formidable, lorsque, avec les autres Anges, il accomplira la séparation des élus et des réprouvés, qui auront repris leurs corps dans la résurrection générale."
Dom Prosper Guéranger. L'année liturgique.
 

Saint Michel au Jugement Dernier. Antonio di Biagio. XVe.

Dieu ayant donné l'Archange saint Michel à son Eglise pour en être le protecteur, comme il était autrefois de la Synagogue, a voulu faire paraître en divers temps et en divers lieux quelque merveille par son intercession et par son ministère, afin que les fidèles ne pussent douter de sa bienveillance à leur endroit ; qu'ils lui rendissent leurs respects et qu'ils eussent recours à lui dans leurs besoins.

Nous trouvons dans les histoires ecclésiastiques diverses apparitions de cet Archange, et nous y remarquons plusieurs églises consacrées en son honneur, tant en Orient qu'en Occident.


Saint Michel. Vittorio Crivelli. XVIe.

Siméon Métaphraste rapporte une de ces apparitions faite dès le premier ou le second siècle de l'Eglise, près de la ville de Chone, en Phrygie, à un homme de Laodicée ; elle fut la cause de sa conversion et de celle de sa fille, ainsi que de la guérison de cette même fille qui était muette. Elle fut aussi suivie de la construction d'untemple en l'honneur de ce glorieux protecteur, tel que la persécution et le malheur du temps le pouvait permettre.


Grandes heures d'Etienne Chevalier. Jean Fouquet. XVe.

Florus de Trapani, le plus ancien des poëtes chrétiens, assure qu'avant son temps saint Michel était apparu à Rome, et qu'on y faisait une fête solennelle en son honneur ; ce qui ne peut être que fort ancien. Ses vers sont rapportés par le cardinal Baronius en ses Commentaires sur le martyrologe romain.

Sozomène et Nicéphore, en leurs histoires, font mention d'une autre apparition de saint Michel à Constantin le Grand, dans les premières années de son empire ; elle le porta à bâtir, dans Constantinople, une église magnifique qui fut appelée Sosthène.

Procope témoigne que l'empereur Justinien, qui régnait dans le VIe siècle, fit dédier six églises en mémoire du même prince du ciel, et qu'il les orna de riches présents.


Gérard David. Flandres. XVe.

La peste désolant Rome en l'année 590, saint Grégoire Ier le Grand, qui se reccueillait peut-être dans la petite chapelle dédiée à saint Michel que le pape Boniface IV, au VIIe siècle, avait fait bâtir dans le fort, vit apparaître, au-dessus de celui-ci, saint Michel qui remettait son épée dans son fourreau, pour marquer que le colère de Dieu était appaisée par les prières du peuple, et que ce mal allait cesser. En mémoire de ce miracle, le pape Benoît III (ou IV) fit construire au même lieu une église de Saint-Michel et fit coiffer le fort d'une statue du prince de la milice céleste. Le fort, que l'on appelait aussi le môle d'Hadrien, car il avait été construit par l'empereur Hadrien pour en faire son mausolée, prit bientôt le nom de château Saint-Ange. Cette église fut bientôt accompagnée d'une autre du même nom dans le marché appelé de la Pêcherie.


Le château Saint-Ange. Quartier du Borgo. Rome.

Enfin, nous savons par une ancienne inscription gravée sur du marbre que l'on voit à Rome que le pape Léon IV, après avoir remporté une insigne victoire sur les Sarrasins et les avoir chassés du port de Rome, fit bâtir un nouveau temple au Vatican sous le nom de ce chef des Armées : ce fut vers l'année 849.

La France n'a pas non plus manqué de témoignages de la protection et de l'assistance de saint Michel. Nos hitoriens remarquent que vers l'année 709 il honora saint Aubert, 10e évêque d'Avranches, d'une apparition très remarquable, et lui déclara que la volonté de Dieu était qu'il lui fît bâtir une église dans la mer, sur le haut du rocher appelé La Tombe. Saint Aubert, qui voulait s'assurer de la vérité de cette vision, n'obéit pas aussitôt ; mais l'Archangelui apparut deux autres fois, et, à la troisième, il lui pressa le front avec son doigt et y laissa une forte empreinte, que l'on voit encore à son crâne. D'ailleurs, l'église Saint-Gervais d'Avranches possède encore le crâne de saint Aubert. On voit encore sur son crâne l'empreinte du doigt que le bienheureux messager céleste y laissa.

Le Mont Saint-Michel. Bâti par des Bretons et des Francs puis
occupé par les Normands, il fut ignoblement profané par les bêtes
féroces révolutionnaires, pour finir aujourd'hui aux mains d'une
bande de dévoyés mercantis et autres sectaires polnareffistes,
qui s'imaginent sans doute que saint Michel Archange, prince de la
Milice céleste, tolérera longtemps et impunément leurs vices
impénitents : le lucre et l'épaisse sottise.

Ainsi fut-il obliger de se rendre ; et, ayant fait bâtir l'église à l'endroit qui lui avait été marqué, il y mit des chanoines réguliers. Elle fut ensuite donnée aux religieux de l'Ordre de Saint-Benoît. C'est ce que nous appelons le mont Saint-Michel, dont le pélerinage fut si célèbre, et que Dieu a rendu illustre par une infinité de miracles et de secours surnaturels.


Entrée du sanctuaire à Saint-Michel au Mont Gargan,
Monte Sant'Angelo. Pouilles, royaume de Naples.

Mais la plus insigne et la plus remarquable apparition de saint Michel est celle que l'Eglise célèbre aujourd'hui, et qui se fit au mont Gargan, que l'on nomme aujourd'hui le mont Saint-Ange, près de la ville de Siponto, nommée aujourd'hui Manfredonia, dans les Pouilles au royaume de Naples.


Fresque relatant l'apparition de saint Michel au mont Gargan.
Eglise de Barluenga, Espagne. XIVe.

Au temps du pape Gélase Ier, en 492, un homme riche nommé Gargan avait de grands et de beaux troupeaux. Un de ses taureaux s'éloigna et s'enfuit dans les montagnes. On le chercha quelques jours inutilement ; mais l'ayant enfin trouvé dans une caverne, on lui tira une flèche qui, rejaillissant contre celui qui l'avait tiré, le blessa. Ses compagnons, étonnés de cet accident, et jugeant qui y avait quelque chose de mystérieux là-dessous, eurent recours à l'évêque de Siponto pour apprendre de lui ce que cela pouvait être.


Fresque relatant l'apparition de saint Michel au mont Gargan.
Eglise de Barluenga, Espagne. XIVe.

Le prélat ordonna un jeûne de trois jours et exhorta les fidèles à se mettre en prières pour obtenir du ciel la grâce de découvrir ce que signifiait ce miracle. Au bout de trois jours, saint Michel lui apparut et lui déclara que cette caverne où le taureau s'était retiré était sous sa protection et que Dieu voulait qu'elle fût consacrée sous son nom en l'honneur de tous les anges.

L'évêque, accompagné de tous son clergé et de son peuple, alla reconnaître la caverne et la trouva déjà toute disposée en forme d'église : on commença d'y célébrer les divins offices et l'on y bâtit aussi un temple plus magnifique où la puissance divine a opéré plusieurs grands miracles qui font bien voir la vérité de la révélation.


Fresque relatant l'apparition de saint Michel au mont Gargan.
Eglise de Barluenga, Espagne. XIVe.

Saint Romuald, fondateur de l'Ordre des Camaldules, ordonna à l'empereur Othon d'y aller nu-pieds depuis Rome, pour pénitence de ce qu'il avait fait mourir le sénateur Crescence, ou du moins de ce qu'il avait consenti à sa mort. C'est une marque de la vénération que l'on a toujours eue pour ce saint temple et une preuve que c'était un lieu de dévotion où les pélerins allaient pour implorer sa miséricorde.

Eglise Saint-Gervais à Avranches. On y conserve toujours,
grâce à Dieu, le saint crâne de saint Aubert, sur lequel on peut voir
'impression du doigt que saint Michel y posa pour convaincre
notre Saint qu'il n'était pas sujet à une illusion. Normandie.

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lundi, 08 mai 2023 | Lien permanent | Commentaires (5)

29 septembre. Saint Michel archange et tous les saints anges. 493.

- Saint Michel archange et tous les saints anges. 493*.

" Michael clarissima stella angelici ordinis."
Saint Clément d'Alexandrie.

" Si l'orgueil a été le principe de la rébellion et de la chute de Lucifer, l'humilité a fait de saint Michel le prince de la milice céleste et de la milice chrétienne."
M. l'abbé Martin. Panégyriques.

C’est à la tête de sa glorieuse armée qu'apparaît aujourd'hui l'Archange : Il y eut un grand combat dans le ciel ; Michel et ses Anges combattaient le dragon, et le dragon et ses anges combattaient contre lui (Apoc XII, 7.). Au VIe siècle, la dédicace des églises du mont Gargan et du Cirque romain sous le nom de saint Michel accrut la gloire de ce jour ; mais il ne fut choisi pour cet honneur, dont il garde à jamais le souvenir, qu'en raison de la fête plus ancienne déjà consacrée par Rome à cette date aux Vertus des cieux.

L'Orient, qui célèbre au six du présent mois l'apparition personnelle du vainqueur de Satan à Chône en Phrygie, renvoie au huit novembre, sous le titre qui suit, la solennité plus générale correspondant à la fête de ce jour : Synaxe de Michel, le prince de la milice, et des autres puissances incorporelles. Or, bien que ce terme de synaxe s'applique d'ordinaire aux assemblées liturgiques d'ici-bas, nous sommes avertis que, dans la circonstance, il exprime encore le ralliement des anges fidèles au cri de leur chef, leur union pour toujours affermie par la victoire (Menolog. Basilii.).

Quelles sont donc ces puissances des cieux dont la lutte mystérieuse ouvre l'histoire ? Les traditions de tous les peuples, aussi bien que l'autorité de nos Ecritures révélées, attestent leur existence. Si, en effet, nous interrogeons l'Eglise, elle nous enseigne qu'au commencement Dieu créa simultanément deux natures, la spirituelle et la corporelle, puis l'homme, unissant l'une et l'autre (Concil. Lateran. IV, cap. Firmitcr.). Ordre grandiose, graduant l'être et la vie du voisinage de la cause suprême aux confins du néant. De ces lointaines frontières, la création remonte vers Dieu par ces mêmes degrés.

Dieu, infini : sans limitation aucune, intelligence et amour. La créature, à jamais finie : mais s'élevant dans l'homme jusqu'à la raison discursive, dans l'ange jusqu'à l'intuition directe de la vérité ; dans chacun d'eux, reculant par la purification incessante dé son être initial les bornes provenant de l'imperfection de sa nature, pour arriver par plus de lumière à la perfection d'un plus grand amour.

Car Dieu seul est simple, de cette simplicité immuable et féconde qui est la perfection absolue excluant tout progrès : acte pur, en qui substance, puissance, opération, ne diffèrent pas. L'ange, si dégagé qu'il soit de la matière, n'échappe pas à la faiblesse native résultant pour tout être créé de la composition qui nous montre en lui l'action distincte de la puissance, et celle-ci de l'essence (St Thom. Aqu. Summ. theol. Ia P. qu. LIV, art. 1-3.). Autre encore est chez l'homme l'infirmité de sa nature mixte, avec les sens pour introducteurs obligés aux régions de l'intelligible !

Près de la notre, dit un des plus lumineux frères du Docteur angélique, " comme elle est tranquille et lumineuse la science des purs esprits ! Ils ne sont pas condamnés à ces pénibles chevauchées de la raison qui court après la vérité, compose, divise, et arrache péniblement les conclusions aux principes. Ils saisissent d'un seul coup d'œil toute la portée des vérités premières. Leur intuition est si prompte, si vive, si profonde qu'il leur est impossible d'être, comme nous, surpris par l'erreur. S'ils se trompent, c'est qu'ils le veulent bien. — La perfection de la volonté est en eux égale à la perfection de l'intelligence. Ils ne savent pas ce que c'est que d'être troublés par la violence des appétits. Leur amour ne les agite point. Tranquille et sagement mesurée comme leur amour est leur haine du mal. Une volonté ainsi dégagée ne peut connaître ni la perplexité des desseins, ni l'inconstance des résolutions. Tandis qu'il nous faut de longues et anxieuses méditations avant de nous décider, le propre des anges est de se fixer par un seul acte à l'objet de leur choix. Dieu leur a proposé comme à nous une béatitude infinie dans la vision de son essence, et pour les égaler à une si grande fin il leur a donné la grâce en même temps qu'il leur donnait l'être. En un instant ils ont dit oui ou non, en un instant ils ont librement déterminé leur sort (Monsabré, XVe conférence, Carême 1875.)."


Saint Michel. E. Delacroix. Eglise Saint-Sulpice. Paris.

Ne soyons point envieux. Par sa nature, l'ange nous est supérieur. A qui des anges pourtant fut-il dit jamais : Vous êtes mon fils (Heb. I, 5 ; ex Psalm. II, 7.) ? Le premier-né (Heb. I, 6.) n'a point choisi pour lui la nature des anges (Ibid. II, 16.). Sur terre, lui-même reconnut la subordination qui soumet dans le temps l'humaine faiblesse à ces purs esprits ; il reçut d'eux, comme ses frères dans la chair et le sang (Heb. II, 11-17.), notification des décrets divins (Dionys. Areop. De coelesti hierarchia, IV,4 ; ex Matth. II, 13-15, 19-21.), secours et réconfort (Luc. XXII, 43.) ; mais ce n'est point aux anges qu'est soumis le monde de l'éternité, dit l'Apôtre (Heb. II, 5.). Attrait de Dieu pour ce qu'il y a de plus faible, comment vous comprendre, sans l'humble acquiescement de la foi s'inclinant dans l'amour ? Vous fûtes, au jour du grand combat, l'écueil de Lucifer. Mais se re-evant de leur adoration joyeuse aux pieds de l'Enfant-Dieu, qui d'avance leur était montré sur le trône des genoux de Marie (Ibid. I, 6 ; ex Psalm. XCVI.), les Anges fidèles chantèrent : Gloire à Dieu au plus haut des deux, et, sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté (Luc. II, 14.).

PRIERE

" Ô Christ, mon Christ, ainsi vous nomme l'Aigle d'Athènes (Dionys. De coelesti hierarchia, II, 5.) : l'Eglise, ravie, vous proclame en cette fête la beauté des saints Anges (Hymne des Laudes). Vous êtes l'humain et divin sommet d'où pureté, lumière, amour, s'épanchent sur la triple hiérarchie des neuf chœurs. Hiérarque suprême, unité des mondes, vous présidez aux mystères déifiants de la fête éternelle.

Séraphins embrasés, étincelants Chérubins, inébranlables Trônes ; noble cour du Très-Haut, possesseurs de la meilleure part : au témoignage du sublime Aréopagite, c'est dans une communion plus immédiate aux vertus du Sauveur (Dionys. ubi supra, VII, 2.) que s'alimentent votre justice, vos splendeurs et vos feux. De lui, par vous, déborde toute grâce sur la cité sainte.


Saint Michel. Gérard David. Retable sur bois. Vienne. XVe.

Dominations, Vertus, Puissances ; ordonnateurs souverains, moteurs premiers, régulateurs des mondes (St Thom. Aqu. Summ. theol. Ia P. qu. CVIII, art. 6 ; Contra Gent. III, 80.) : pour qui gouvernez-vous cet univers ?

Pour celui, sans nul doute, dont il est l'apanage : le Roi de gloire, l'Homme-Dieu, le Seigneur fort et puissant, le Seigneur des vertus (Psalm. XXIII.), anges, archanges, Principautés ; messagers, ambassadeurs, surintendants du ciel ici-bas : tous aussi, n'êtes-vous pas, au dire de l'Apôtre (Heb. I. 14.), les ministres du salut accompli sur terre par Jésus le Pontife des cieux ?

Nous aussi, parce même Jésus (Préface commune), Trinité sainte, nous vous glorifions avec ces trois augustes hiérarchies dont les neuf cercles immatériels entourent votre Majesté comme un multiple rempart. Tendre à vous et vous ramener toutes choses est leur commune loi. Purification, illumination, union : voies successives ou simultanées, par lesquelles leurs nobles essences, attirées vers Dieu, attirent celles qui les suivent. Sublimes esprits, c'est le regard en haut que vous agissez au-dessous de vous comme à l'entour. Pour vous et pour nous, puisez largement au foyer divin : purifiez-nous, non point seulement, hélas ! de l'involontaire défectuosité de notre nature ; éclairez-nous ; embrasez-nous des célestes flammes. Pour la même raison que Satan nous déteste, vous nous aimez; protégez contre l'ennemi commun la race du Verbe fait chair. Gardez-nous dignes d'occuper parmi vous les places laissées vides par ceux que perdit l'orgueil."


Le Mont-Saint-Michel. Bâti par des Bretons pour l'oraison,
les Normands en ont fait un centre commercial...

SÉQUENCE

Adam de Saint-Victor chante dans sa plénitude le mystère de ce jour :

" Empressée soit la louange ; que notre chœur, du fond de rame, chante en présence des citoyens des cieux : agréée sera-t-elle et convenable, cette louange, si la pureté des âmes qui chantent est à l'unisson de la mélodie.

Que Michaël soit célébré par tous ; que nul ne s'excommunie de la joie de ce jour : fortuné jour, où des saints Anges est rappelée la solennelle victoire !

L'ancien dragon est chassé, et son odieuse légion mise en fuite avec lui ; le troubleur est troublé à son tour, l'accusateur est précipité du sommet du ciel.

Sous l'égide de Michel, paix sur la terre,paix dans les cieux, allégresse et louange ; puissant et fort, il s'est levé pour le salut de tous, il sort triomphant du combat.

Banni des éternelles collines, le conseiller du crime parcourt les airs, dressant ses pièges, dardant ses poisons ; mais les Anges qui nous gardent réduisent à néant ses embûches.

Leurs trois distinctes hiérarchies sans cesse contemplent Dieu et sans cesse le célèbrent en leurs chants ; ni cette contemplation, ni cette perpétuelle harmonie ne font tort à leur incessant ministère.

Ô combien admirable est dans la céleste cité la charité des neuf chœurs ! Ils nous aiment et ils nous défendent, comme destinés à remplir leurs vides.

Entre les hommes, diverse est la grâce ici-bas ; entre les justes, divers seront les ordres dans la gloire au jour de la récompense. Autre est la beauté du soleil, autre celle de la lune ; et les étoiles diffèrent en leur clarté : ainsi sera la résurrection.

Que le vieil homme se renouvelle, que terrestre il s'adapte à la pureté des habitants des cieux : il doit leur être égal un jour ; bien que non pleinement pur encore, qu'il envisage ce qui l'attend.

Pour mériter le secours de ces glorieux esprits, vénérons-les dévotement, multipliant envers eux nos hommages ; un culte sincère rend Dieu favorable et associe aux Anges.

Taisons-nous des secrets du ciel, en haut cependant élevons et nos mains et nos âmes purifiées :

Ainsi daigne l'auguste sénat voir en nous ses cohéritiers ; ainsi puisse la divine grâce être célébrée par le concert de l'angélique et de l'humaine nature.

Au chef soit la gloire, aux membres l'harmonie ! Amen."


* Date de la dédicace de l'église Saint-Michel au mont Gargan.

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vendredi, 29 septembre 2023 | Lien permanent

16 octobre. Saint-Michel Au-Péril-de-la-Mer, apparition de saint Michel archange à saint Aubert. 720 - 725.

- Saint-Michel-au-Péril-de-la-Mer, anniversaire de l'apparition de saint Michel archange à saint Aubert, évêque d'Avranches. Cette apparition provoqua la construction de l'abbaye du Mont-Saint-Michel par saint Aubert. 720 - 725.

Papes : Saint Eugène Ier ; Saint Grégoire II. Rois des Francs : Childebert III ; Thierry IV.

Le Mont Saint-Michel. Les Très riches heures du duc de Berry. XIVe.

Aux diocèces de Coutances et Avranches, Rennes et Vannes, anniversaire de l'apparition de saint Michel archange à saint Aubert, évêque d'Avranches.

Saint Aubert et saint Michel. Legenda aurea. Bx J. de Voragine. XIVe.

Une vaste plaine couverte d'épaisses forêts,et que défendaient contre l'Océan les rochers de Sessiacum, s'étendait au quatrième siècle entre les territoires de Coutances et d'Avranches et ceux de Dol et d'Aleth. Lorsque la foi chrétienne eut brillé sur les côtes d'Armorique et de Neustrie, les solitudes les plus retirées de ce désert devinrent le séjour de pieux personnages qu'attirait la facilité de s'y donner entièrement au service de Dieu et à la contemplation des vérités surnaturelles ; plusieurs se trouvent au catalogue des Saints.

Le Mont Saint-Michel.

Mais cette terre qu'avaient sanctifiée leurs pas, devint plus illustre encore à la suite d'une apparition de l'Archange saint Michel. Ce fut sous le règne de Childebert III que, se manifestant à l'évêque d'Avranches Aubert pendant son sommeil, il lui notifia sa volonté qu'on bâtît une église sous son patronage au sommet du mont Tombe, ainsi appelé de son élévation en forme de tumulus. Il fallut trois intimations successives au prélat hésitant, pour qu'il se mît à l'oeuvre. La forme par lui donnée au sanctuaire nouveau fut celle d'une crypte arrondie rappelant la grotte sainte du mont Gargan ; des reliques apportées de cette dernière y furent déposées ; et l'on fit solennellement la dédicace au dix-sept des calendes de novembre, jour célébré depuis non seulement dans les églises de la seconde Lyonnaise et beaucoup d'autres de France, mais encore dans celles d'Angleterre. Ainsi fut consacré à Dieu sous le patronage de saint Michel ce mont, qu'on appelle aussi Au-péril-de-la-mer depuis que, l'océan ayant envahi les forêts dont nous avons parlé, le saint rocher se voit deux fois le jour entouré par les flots.

Saint Aubert y fonda une collégiale de douze clercs attachés au service perpétuel du bienheureux Archange. Toutefois par la suite Richard Ier, duc de Normandie, leur substitua des moines de saint Benoît. La fréquence des miracles accomplis en ce lieu y attirait de nombreux pèlerinages venant de presque toute l'Europe acquitter leurs vœux : on y vit beaucoup de rois ou de princes de France et d'Angleterre. Louis XI y institua l'Ordre des Chevaliers de saint Michel, qui gardèrent longtemps la coutume de tenir audit lieu leurs assemblées générales de chaque année. Ce fut au commencement du XIe siècle que l'on entreprit l'audacieux travail, longtemps poursuivi, de cette basilique grandiose établie sur la crête du mont comme auguste base, et dont les merveilles, en grande partie conservées, attirent encore à saint Michel la vénération de nos contemporains.

Louis XI entouré des premiers chevaliers
de l'Ordre de Saint-Michel. Manuscrit du XVe.

Notons de plus que l'église de Saint-Gervais d'Avranches conserve encore le crâne de saint Aubert. On voit encore sur le front l'empreinte du doigt que saint Michel laissa sur le front de saint Aubert qui refusait de bâtir le sanctuaire sur le très inhospitalier mont Tomba.

Croix de l'Ordre de Saint-Michel.

Nous devons un souvenir à cette fête si aimée de nos pères. Le VIIIe siècle inaugurait ses glorieuses annales.
" Dieu tout-puissant allait y faire de l'empire des Francs le glaive et le boulevard de son Eglise." (Prière des Francs).

C'était l'heure où, sa fougueuse adolescence domptée, le peuple premier-né faisait écho à tous les Saints et Saintes qui l'engendrèrent à Dieu, et s'écriait d'une seule voix (Ibid.) :
" Donnez aux fils des Francs la lumière, afin qu'ils voient ce qu'il faut faire pour établir votre règne en ce monde, afin que le voyant ils l'accomplissent dans la force et l'amour."
Au peuple donc qui se déclarait le chevalier de Dieu, Michel, prince des milices angéliques, offrait son alliance à cette heure même. Par saint Aubert, auquel se manifestait l'Archange, il prenait possession du roc fameux qui s'élève en plein océan, près du rivage de cette France dont l'épée s'apprêtait à poursuivre sur terre le grand combat commencé dans les hauteurs des cieux.

Eglise Saint-Gervais d'Avranches où est toujours
conservé le crâne de saint Aubert. Normandie.

PRIERE

" Notre nation sut honorer le céleste associé de ses luttes d'ici-bas ; elle transforma son pied-à-terre abrupt en un séjour qui put complaire au vainqueur de Satan : à la fois forteresse incomparable, et sanctuaire où sans fin les chants des moines s'unissaient aux harmonies des neuf chœurs ; vraiment digne de ce nom de Merveille qui lui fut donné ; rendez-vous commun du peuple et des rois venant présenter leur hommage d'action de grâces et de prière au protecteur de la nation.

Le saint crâne de saint Aubert. On distingue encore
la marque du doigt de saint Michel archange. Trésor
de l'église Saint-Gervais d'Avranches. Normandie.

Car lui aussi fut fidèle. Tant que dura la monarchie, l'Archange ne souffrit pas qu'aux plus mauvais jours d'invasion étrangère ou de rébellion hérétique, une autre bannière que celle du roi très chrétien flottât jamais près de la sienne sur ses remparts. Et quand l'Anglais, bientôt partout maître, s'épuisait en efforts impuissants contre le Mont Saint-Michel, qui donc venait dire à Jeanne la Pucelle la grande pitié qui était au royaume de France, et l'envoyait rendre au roi son royaume ? Le 8 mai, première fête de l'Archange, voyait la délivrance d'Orléans par celle en qui lui-même avait nourri, durant trois années d'angéliques entrevues, ce dévouement à la patrie et cet amour de Dieu qui s'unissent en toute âme bien née.

Aussi fût-ce œuvre digne et juste, au siècle du triomphe, que la création de cet Ordre de Saint-Michel établi par les rois :
" A la gloire et louange de Dieu notre Créateur tout-puissant et révérence de sa glorieuse Mère, et commémoration et honneur de Monsieur saint Michel Archange, premier Chevalier, qui pour la querelle de Dieu victorieusement batailla contre le dragon et le trébucha du ciel ; et qui son lieu et oratoire, appelé le Mont Saint-Michel, a toujours seurement gardé, préservé et défendu, sans être pris, subjugué ne mis es mains des ennemis du royaume." (Lettres royales du 1er août 1460, établissant l'Ordre nouveau, dont l'insigne était un collier d'or de coquilles lacées soutenant l'image de saint Michel avec la devise : IMMENSI TREMOR OCEANI).

Ce fut un grand jour que celui où la fille aînée de la sainte Eglise put s'appliquer la parole des saints Livres : " Voici que Michel vient à mon aide (Dan. X, 13.) !" Longtemps le monde bénéficia de cette alliance heureuse. Soyez béni pour l'honneur ainsi fait à nos pères, Ô Archange ! En souvenir du passé, malgré tant de pactes brisés, tant de gloires profanées, n'abandonnez pas leurs descendants trop indignes. N'y va-t-il pas du sort de l'Eglise elle-même, dont les malheurs apparaissent liés dans nos temps à ceux de notre infortunée patrie ? Le Vicaire de l'Epoux le comprenait sans doute ainsi, lorsque naguère (3 juillet 1877) il voulait qu'en son nom fût couronnée solennellement votre image, rétablie sur l'auguste mont d'où vous présidiez en des jours meilleurs à nos destinées.

Daignez répondre à sa confiance, à celle de ces vrais fils des Francs qui, nombreux déjà, ont su retrouver dévots et pénitents le chemin de votre sanctuaire. Entendez le cri du pays sous l'angoisse présente : Nemo adjutor meus nisi Michael ; Michel est mon seul soutien. (Dan. X, 21.)."

Le saint crâne de saint Aubert. On distingue encore
la marque du doigt de saint Michel archange. Trésor
de l'église Saint-Gervais d'Avranches. Normandie.

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lundi, 16 octobre 2023 | Lien permanent

8 novembre. Les Quatre Saints Couronnés, martyrs, Sévère, Sévérien, Carpophore et Victorin, frères, sur la voie Lavicane

- Les Quatre Saints Couronnés, martyrs, Sévère, Sévérien, Carpophore et Victorin, frères, sur la voie Lavicane à Rome. On fête en même temps qu'eux les saints martyrs Claude, Nicostrate, Symphorien, Castorius et Simplice. 302, 304.

Pape : Saint Marcelin. Empereur romain d'Occident : Maximien Hercule. Empereur romain d'Orient : Dioclétien.

" Martyres Christi occidi possunt, fecti nequeunt."
" On peut tuer les martyrs du Christ ; les vaincre jamais."
Gilbert de Hollande.


Martyre des Quatre Couronnés (détail), associés aux cinq autres
martyrs fêtés en ce jour. Legenda aurea. Bx J. de Voragine. Mâcon. XVe.

Les quatre couronnés furent Sévère, Séverin, Carpophore et Victorin qui, par l’ordre de Dioclétien, furent fouettés à coups d'escourgées de plomb jusqu'à ce qu'ils en moururent. D'abord leurs noms furent inconnus, mais longtemps après Dieu les révéla. On décida donc que leur mémoire serait honorée sous les noms de cinq autres martyrs, Claude, Castorius, Symphorien, Nicostrate et Simplicien, qui souffrirent deux ans après eux.


Martyre des Quatre Couronnés (détail), associés aux cinq autres martyrs
fêtés en ce jour. Legenda aurea. Bx J. de Voragine. Mâcon. XVe.

Le pape Melchiade ordonna d'honorer sous les noms de ces cinq martyrs les quatre précédents qu'il fit appeler les Quatre Couronnés, avant que l’on découvrît leurs noms ; et l’usage en a toujours prévalu, même quand on eut su comment ils se nommaient réellement.


Les Quatre Couronnés. Missel romain. Niccolo di Giacomo. XIVe.

Ils furent fouettés jusqu'à la mort avec des plombeaux, sous Dioclétien. Leurs noms, qui ont depuis été connus par révélation divine, n'ayant pu être découverts, il fut statué que leur fête se célébrerait tous les ans avec celle des saints martyrs Claude, Nicostrate, Symphorien, Castorius et Simplice, sculpteurs, dont on fait la fête le même jour, sous ce nom de Quatre Couronnés.


Basilique des saints martyrs Quatre Couronnés. XIIIe. Rome.

Les saints Claude, Nicostrate, Symphorien, Castorius et Simplice étaient les plus excellents sculpteurs de Rome, et leurs ouvrages étaient si naturels et si délicats que les empereurs eux-mêmes en voulaient avoir dans leurs palais et dans leurs lieux de plaisance. Simplice, qui était le dernier, adorait au commancement les idoles ; mais, voyant que ses quatre compagnons, en faisant le signe de la croix, réussissaient admirablement en tous ce qu'ils entreprenaient, il leur demanda quelle vertu avait cette cérémonie qu'ils faisaient avant de travailler.


Tabernacle et Bas-relief. Nanni di Banco.
Eglise Saint-Michel. Florence. 1408.

Symphorien saisit cette occasion pour lui parler de des erreurs de l'idolâtrie, de la merveilleuse puissance de Notre Seigneur Jésus-Christ, de la nécessité de reconnaître un seul Dieu et des récompenses qui étaient préparées à ceux qui étaient à son service.

Il ajouta que Notre Seigneur Jésus-Christ nous ayant rachetés par la croix, sa seule représentation était si puissante, que, par elle, on venait facilement à bout de tout ce que l'on entreprenait.

Cette remontrance fit ouvrir les yeux à Simplice ; il détesta les idoles qu'il avait adorées et se soumit à Notre Seigneur Jésus-Christ, et reçut le saint baptême.


Les Quatre Couronnés associés aux cinq autres martyrs fêtés ce jour.
Vies de saints. Jeanne De Monbaston. XIVe.

Quelques temps après cette conversion, l'empereur Dioclétien, qui ne savait pas de quelle religion ils étaient, leur fit dire qu'ils eussent à faire une image en porphyre du Dieu Esculape. Ils répondirent généreusement qu'ils ne pouvaient travailler à cette statue sans contribuer à l'idolâtrie et se rendre coupables de tous les sacrilèges que l'on commettrait en l'adorant ; que cela n'était nullement permis à des Chrétiens ; qu'ainsi, faisant profession du christianisme, on ne devait pas s'attendre qu'ils employassent leur art à un ouvrage si abominable. On informa l'empereur de cette réponse, et il en fut tellement irrité, qu'il les livra à un juge nommé Lampade, pour les faire passer par les plus rudes supplices.


Bas-relief (détail). Nanni di Banco, Eglise Saint-Michel. Florence. 1408.

Ce juge fit d'abord ses efforts pour les obliger de changer de résolution ; mais, les voyant inébranlables, après quelques jours de prison il les condamna à être cruellement flagellés avec des fouets garnis de pointes de fer. L'xécution fut très cruelle ; mais pendant que le sang sortait de tous les côtés de leurs veines, et qu'on ne faisait qu'une plaie de tous leurs membres, un démonse saisit du juge et l'étouffa. Dioclétien, averti de ce qui se passait, pensa en mourir de rage. Il anvoya aussitôt Nicétius arrêter les Martyrs, et donna ordre qu'ils fussent enfermés vifs dans des cercueils de plomb et jetés ensuite dans la rivière. La sentence fut exécutée, et, par ce moyen, nos Martyrs trouvèrent tout ensemble leur mort, leur sépulture et leur couronne.

La Providence divine permit que 42 jours après, un Chrétien nommé Nicomède, ayant trouvé leurs saintes reliques, que le plomb même avait amenées hors de l'eau, les enlevât et les enterrât honorablement dans sa propre maison. Ainsi un Nicomède avait donné la sépulture à Notre Seigneur Jésus-Christ, notre souverain Maître, et un autre Nicomède la donna à cinq de ses plus fidèles serviteurs.

On peut les représenter avec les instruments ou outils de leur profession. Ils sont les patrons légitimes des sculpteurs, bien qu'on ai fait honneur de ce patronage aux Quatre Couronnés.

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mercredi, 08 novembre 2023 | Lien permanent

7 février. Saint Romuald, abbé, fondateur de l'Ordre des Camaldules. 1027.

- Saint Romuald, abbé fondateur de l'Ordre des Camaldules. 1027.

Pape : Jean XIX. Roi de France : Robert II, le Pieux. Empereur romain germanique : Conrad II, le Salique.

" Homicide point ne seras... "

" Ne pleurez pas trop car cela affaiblit la vue et la tête."
Saint Romuald à ses religieux.


Saint Romuald. Sebastiano del Piombo. XVe.

La série des Martyrs est interrompue pour deux jours sur le Cycle sacré ; nous fêtons aujourd'hui un des héros de la pénitence, Romuald, l'ange des forêts de Camaldoli. C'est un des fils du grand patriarche Benoît ; père, après lui, d'une longue postérité. La filiation bénédictine se poursuit, directe, jusqu'à la fin des temps ; mais du tronc de cet arbre puissant sortent en ligne collatérale quatre glorieux rameaux toujours adhérents, et auxquels l'Esprit-Saint a donné vie et fécondité pour de longs siècles; ce sont : Camaldoli par Romuald, Cluny par Odon, Vallombreuse par Jean Gualbert, et Cîteaux par Robert de Molesmes.

Aujourd'hui, Romuald réclame nos hommages ; et si les Martyrs que nous avons déjà rencontrés, et que nous rencontrerons encore sur la route qui nous conduit à l'expiation quadragésimale, nous offrent un précieux enseignement par le mépris qu'ils ont fait de la vie, les saints pénitents, comme le grand Abbé de Camaldoli, nous présentent une leçon plus pratique encore. " Ceux qui sont à Jésus-Christ, dit l'Apôtre, ont crucifié leur chair avec ses vices et ses convoitises " (Gal. V, 24.) ; c'est donc la condition commune de tout chrétien ; mais quel puissant encouragement nous donnent ces généreux athlètes de la mortification qui ont sanctifié les déserts par les œuvres héroïques de leur pénitence, enlevant ainsi toute excuse à notre lâcheté qui s'effraie des légères satisfactions que Dieu exige pour nous rendre ses bonnes grâces ! Acceptons la leçon qui nous est donnée, et offrons de bon cœur au Seigneur que nous avons offensé le tribut de notre repentir, avec les œuvres qui purifient les âmes.


Paolo Domenico Finoglio. XVIIe.

Romuald, né à Ravenne et fils de Sergius, homme de noble race, se retira dès sa jeunesse dans le monastère de Saint-Apollinaire en Classe, près de Ravenne, pour y faire pénitence. Les discours d'un saint religieux l'animèrent fortement à la piété, et à la suite de deux apparitions qu'il eut de saint Apollinaire, pendant la nuit, dans son église, il se fit moine selon la prédiction que lui en avait faite ce serviteur de Dieu. Peu après, il se rendit auprès d'un personnage nommé Marin, qui était célèbre par la sainteté et l'austérité de sa vie, sur les terres des Vénitiens ; désirant l'avoir pour maître et pour guide, dans le chemin étroit et sublime de la perfection.

Il eut à souffrir les embûches de Satan et l'envie de la part des hommes ; mais il s'en montrait d'autant plus humble, s'exerçant assidûment aux jeûnes et à la prière. De plus, son ange gardien, et saint Michel archange lui-même, le secourèrent à de nombreuses reprises contre les démons qui le tourmentaient.


Saint Michel met en déroute un démon qui persécutait saint Romuald.
Le Guercin. XVIIe.

Lorsqu'il se livrait à la contemplation des choses célestes, il répandait d'abondantes larmes ; mais il ne laissait pas d'avoir toujours le visage si joyeux, qu'il réjouissait tous ceux qui le considéraient. Il fut en grand honneur auprès des princes et des rois, et plusieurs par son conseil renoncèrent aux attraits du monde et se retirèrent dans la solitude. Enflammé du désir du martyre, il partit pour la Pannonie, dans l'espoir de l'y rencontrer ; mais une maladie qui le tourmentait à mesure qu'il avançait, et qui le quittait lorsqu'il revenait sur ses pas, l'obligea de s'en retourner.

C'est à l'âge d'environ cent ans qu'il se fit offrir un champ dans les Appenins par le comte de Maldoli pour y établir un nouveau monastère (d'où le nom de Camaldule : le champ de Maldoli) et qu'il changea l'habit noir des bénédictins pour le blanc qui devait dès lors être celui de son Ordre.


Saint Romuald. Monastère de la Sainte-Croix. Campanie. Italie.

Il éclata par des miracles durant sa vie et après sa mort, et il eut aussi l'esprit de prophétie. Comme le Patriarche Jacob, il vit une échelle qui s'élevait de la terre au ciel, et par laquelle montaient et descendaient des hommes vêtus de blanc, et il reconnut que cette vision merveilleuse désignait les moines Camaldules dont il a été l'instituteur. Enfin, après avoir vécu cent vingt ans, et servi Dieu pendant cent ans par la vie la plus austère, il alla au ciel, l'an du salut mil vingt-sept. Son corps fut trouvé dans son intégrité, cinq ans après qu'il eut été enseveli, et on le déposa avec honneur dans l'Eglise de son Ordre à Fabriano.


Saint Romuald enseignant les religieux camaldules.
Andrea Sacchi. XVIIe.
 

PRIERE

" Ami de Dieu, Romuald, que votre vie a été différente de la nôtre ! Nous aimonsle monde et ses agitations ; c'est à peine si la pensée de Dieu traverse quelquefois nos journées d'un fugitif souvenir ; plus rarement encore est-elle le mobile de nos actions. Cependant chaque heure qui s'écoule nous approche de ce moment où nous nous trouverons en face de Dieu, chargés de nos œuvres bonnes et mauvaises, sans que rien ne puisse plus modifier la sentence que nous nous serons préparée. Vous n'avez pas entendu ainsi la vie, Ô Romuald ! Il vous a semblé qu'une pensée unique devait la remplir tout entière, un seul intérêt la préoccuper, et vous avez marché constamment en présence de Dieu. Pour n'être pas distrait de ce grand et cher objet, vous avez cherché le désert ; là, sous la règle du saint Patriarche des moines, vous avez lutté contre le démon et la chair ; vos larmes ont lavé vos péchés, si légers en comparaison des nôtres ; votre cœur, régénéré dans la pénitence, a pris son essor d'amour vers le Sauveur des hommes, et vous eussiez voulu lui offrir jusqu'à votre sang.


Saint Romuald. Ermitage camaldule Saint-Georges.
Bardolino. Italie. XVIe.

Vos mérites sont notre bien aujourd'hui, par cette heureuse communion que le Seigneur a daigné établir entre les plus saintes âmes et nous pécheurs. Aidez-nous donc dans la carrière de pénitence qui commencera bientôt ; nous avons tant besoin de mettre la faiblesse de nos œuvres à couvert sous la plénitude des vôtres ! Au fond de votre solitude, sous les ombrages de votre Eden de Camaldoli, vous aimiez les hommes vos frères, et jamais ils n'approchèrent de vous sans être captivés par votre aimable et douce charité : montrez-leur que vous les aimez toujours. Souvenez-vous aussi de l'Ordre que vous avez fondé ; fécondez ses restes vénérables, et faites qu'il soit toujours aux âmes que le Seigneur y appelle une échelle sûre pour monter jusqu'à lui."

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mercredi, 07 février 2024 | Lien permanent

30 mai. Sainte Jeanne d'Arc, vierge et martyre. 1431.

- Sainte Jeanne d'Arc, vierge et martyre. 1431.

Pape : Martin V. Roi de France : Charles VII.

" En Nom Dieu ! Les hommes d'armes batailleront, et Messire Dieu leur donnera la victoire !"
Sainte Jeanne d'Arc à Poitiers. Mars 1430.


Sainte Jeanne d'Arc au couronnement de Charles VII. Ingres. XIXe.

Sainte Jeanne d'Arc montre une fois de plus, et d'une manière particulièrement éclatante, deux choses : combien Dieu aime la France et comme il est vrai qu'Il Se plaît à choisir les plus faibles instruments pour l'accomplissement des plus grandes choses.

A ce sujet, l'humble copiste d'Hodie Mecum souhaite faire une mise au point.

Bien des partis, des courants, des pseudos monarchistes même, tous prétendument amoureux de la France et de la patrie, réclament pour eux la mémoire et l'exemple de notre Sainte, recourent à son intercession par d'étranges et bien peu orthodoxes prières poétiques, analogiques ou métaphoriques, au gré de leurs intérêts immédiats, et surtout de la captation de l'attention de braves gens généreux mais égarés dans des " actions " politiques vaines et dont l'issue est toujours, oui toujours ! perdue !


Charles VII. Jean Fouquet. XVe.

Depuis plus de 300 ans environ, c'est-à-dire, depuis que Louis XIV et ses successeurs, de suspectes mémoires au moins à ce titre, refusèrent d'arborer et de brandir fièrement sur les étendards francs, le Sacré-Coeur de Notre Seigneur Jésus-Christ (que nous fêtons d'ailleurs aujourd'hui), Souverain-Prêtre et Souverain-Roi et Souverain-Maître de la France - demande présentée par Notre Seigneur Jésus-Christ Soi-même par l'intermédiaire de sainte Marguerite-Marie Alacoque -, ces faux dévôts de sainte Jeanne d'Arc toujours édulcorent et jettent un voile sur quelqu'aspect de la vie de la sainte, sur le surnaturel divin qui éclate magnifiquement à tous les moments de cette épopée catholique et française.

Tronquée par eux, dissimulée, quand ce n'est pas habilement ridiculisée, la geste chrétienne et toute miraculeuse de notre petite et sainte bergère, devient un récit fastidieux, incompréhensible, légendaire, incertain.


Vision de saint Michel Archange par sainte Jeanne d'Arc.
E. Thirion, XIXe.

Nous donnons quelques ressources bibliographiques, à la fin de cette trop courte notice, qui sont à consulter en priorité. Elles n'ont rien à voir avec les élucubrations nationalistes, matérialistes, modernistes et libérales qui pullulent depuis un siècle-et-demi, et qui ne sauraient bien entendu satisfaire toute âme authentiquement chrétienne, toute personne, française ou non, authentiquement attachée à la France et à sa mission élective et particulière dans l'histoire.

Nous allons rappeler le contexte historique dans lequel " Monseigneur Dieu " sucita une nouvelle fois une humble bergère pour, entre autres vérités, rappeler à la France, au Français et à leur roi que c'est du sacre que procède la légitimité du pouvoir et non pas du sang, de la dynastie ou encore de l'élection ; laquelle peut certes désigner légitimement le prince, mais en aucun cas lui donner légitimement le pouvoir :
" Messire Dieu premier servi !"


Statue de sainte Jeanne d'Arc. Place Saint-Augustin. Paris.

De très anciens commentateurs, français et étrangers, et après eux toute la tradition la plus orthodoxe et irréprochable, appelèrent le sacre des rois de France le " huitième sacrement ". Cette appellation, par extension et par licence certes, fut employée pour marquer la singularité de ce sacre par rapport à tous les autres sacres de rois chrétiens. Seul le roi de France en effet, est le Lieutenant - le Tenant lieu - de Dieu sur terre. L'élection divine du roi des Francs est un pacte que Dieu engage avec le roi des Francs pour autant que ce roi se conforme à Sa volonté.

C'est en ce sens, et en ce sens seul, que la France, sous le seigneurage de son roi très Chrétien, dument sacré selon les formules essentielles exactes et exhaustives du sacre que saint Remi institua sous la dictée du Saint-Esprit et administra à Clovis, est universelle. Est-il besoin de dire que l'universalisme maçonnique, républicain et révolutionnaire est l'universalisme du démon !?


Sainte Jeanne d'Arc au siège d'Orléans. Jules Eugène Lenepveu. XIXe.

A l'époque où paru notre Sainte, des guerres cruelles désolaient le royaume de France. Une rivalité, dégénérant souvent en inimitié, s'était établie entre l'Angleterre et la France, depuis que les Français d'Anjou, sous Henri Plantagenêt, étaient devenus maîtres de l'Angleterre.

Ce qui envenima ce mal, ce fut surtout la postérité de Philippe Le Bel. Ce roi qui le premier et le plus violemment revendiqua l'autonomie du pouvoir temporel contre la souveraineté de Notre Seigneur Jésus-Christ, avait marié sa fille Isabelle à Edouard II, roi d'Angleterre. Leur fils, La postérité masculine de Philippe Le Bel s'étant éteinte - qui ne voit pas en cela que Dieu, très mécontent des outrages des quatre derniers capétiens directs, voulu changer de lignée en établissant les Valois ? -, Edouard III revendiqua indument le royaume du chef de sa mère.

Ce ne sont plus hélas les Français qui sont les plus fervents dévôts
de leur immense sainte, quant il ne la ridiculisent pas...
Dieu merci, les Ecossais, en vertu de la " Vieille alliance ",
palient cette sombre et tragique décadence.
Plaque commémorative de la bataille de Patay.

A la tête d'une puissante armée et d'une flotte nombreuse, deux fois il débarqua sur le sol français : la première en 1346 et la seconde en 1355. Les Français perdirent la bataille de Poitiers en 1356, le roi Jean II fut fait prisonnier, et Calais se rendit à Edouard. Charles V lui reprit à peu près toute ses conquêtes ; mais après sa mort, survenue le 16 septembre 1380, les ducs d'Anjou, de Berri et de Bourgogne, se disputèrent le gouvernement de leur neveu, le jeune roi Charles VI, et du royaume.

Charles VI tomba hélas en démence. Passagère et par crise au début, elle devint bien vite invalidante. Le duc de Bourgogne fit assassiner le frère du roi, le duc d'Orléans. La guerre civile éclata entre les Bourguignons et les Armagnacs. Charles VI - fut-ce pendant une crise ou un répit ? - donna sa fille Catherine en mariage au roi d'Angleterre Henri V, et le déclara régent du royaume et héritier de la couronne de France, à l'exclusion de toute autre personne de la famille royale, son fils compris (!?) le 21 mai 1420.

A la mort de Charles VI, dont les circonstances sont suspectes, le 22 octobre 1421, Henri de Lancastre fut donc proclamé roi d'Angleterre et de France. Son oncle et tuteur, le duc de Bedford, fut nommé régent.

De son côté, Charles VII, déshérité par son père, s'était retiré à Bourges et avait été reconnu par une minorité significative des grands du royaume, mais faible en moyens et en hommes. Les partisans du roi se battirent, se battirent bien même, mais ils n'essuyèrent que des échecs. Le duc de Bedford voulut alors pousser son avantage est porter ses conquêtes au-delà de la Loire. Il mit donc le siège devant la ville-clef qu'était Orléans, bientôt réduite à l'estrémité.

Charles VII, apprenant la situation, impuissant à secourir la ville, envisagea sérieusement, et fit commencer des préparatifs, de s'enfuir en Espagne ou en Ecosse. Avait-il oublié que " c'est le sacre qui fait le roi " ? Avait-il oublié les promesses du dit sacre ? Toujours est-il que Dieu intervint tout puissamment et lui envoya l'humble mais Ô combien décisif secours : sainte Jeanne d'Arc !


Manuscrit français du XVe.

Sainte Jeanne d'Arc naquit à Domremy, dans la Lorraine actuelle, le 6 janvier 1412 ; ses parents, Jacques d'Arc et Isabelle Romée, qui avaient aussi trois fils et une autre fille, étaient des cultivateurs faisant valoir leur petit bien. La première parole que lui apprit sa mère fut le nom de Jésus ; toute sa science se résuma dans le Pater, l'Ave, le Credo et les éléments essentiels de la religion. Elle approchait souvent du tribunal de la pénitence et de la Sainte Communion ; tous les témoignages contemporains s'accordent à dire qu'elle était " une bonne fille, aimant et craignant Dieu, priant beaucoup Jésus et Marie.
Son curé put dire d'elle :
" Je n'ai jamais vu de meilleure chrétienne, et il n'y a pas sa pareille dans toute la paroisse."


Saint Michel apparaît à la sainte bergère.
Gravure d'après dessin. XXe.

La France était alors à la merci des Anglais et des Bourguignons, leurs alliés ; la situation du roi Charles VII était, nous l'avons vu, désespérée. A vue humaine, tout était perdu ! " Mais Dieu Se souvint de Son peuple ", et afin que l'on vît d'une manière évidente que le salut venait de Lui seul, Il Se servit de l'humble fille des champs, de l'humble bergère.


Départ de Vaucouleurs. Scherrer. XIXe.

Sainte Jeanne avait treize ans quand l'Archange saint Michel lui apparut une première fois, vers midi, dans le jardin de son père, lui donna des conseils pour sa conduite et lui déclara que Dieu voulait sauver la France par elle. Les visions se multiplièrent ; l'Archange protecteur de la France était accompagné de sainte Catherine et de sainte Marguerite, que Dieu donnait à Jeanne comme conseillères et comme soutien.

Jusqu'ici la vie de Jeanne est l'idylle d'une pieuse bergère ; elle va devenir l'épopée d'une guerrière vaillante et inspirée ; elle avait seize ans quand le roi Charles VII, convaincu de sa mission par des signes miraculeux, lui remit la conduite de ses armées. Bientôt Orléans fut délivrée ; de défaite en défaite, supérieurs en nombre et en force, les Anglais tremblèrent bientôt à la simple évocation de la jeune fille, et bien des batailles remportées n'en furent point, faute de combattant...


Entrée dans Orléans. Scherrer. XIXe.

Quelques mois plus tard, et en cela, et en cela seul, consistait la mission terrestre que Dieu avait confié à sainte Jeanne d'Arc, le roi était sacré à Reims et devenait ainsi pleinement Charles VII, roi de France. Cela est si vrai que jamais avant le sacre, sainte Jeanne d'Arc ne l'appela autrement que " Gentil dauphin ".

C'est le sacre chrétien qui fait le roi de France ! Le sacre seul ! Pas la volonté d'un seul ! Pas la volonté du plus grand nombre ! Pas la volonté de tous ! La désignation d'une ou de plusieurs personnes n'est pas la dévolution de la légitimité de l'exercice du seigneurage de la France " En Nom Dieu " !

Le lecteur voudra bien pardonner la chaleur du propos, mais le très humble copiste qui rédige ces lignes chercha des années durant, trop longtemps et en vain, dans le maquis des modernes et autres faux dévôts de la Sainte, la signification précise et exacte de cette geste toute divine et toute humaine à la fois, pour n'être pas quelque peu vif depuis que " Monseigneur Dieu " lui fit la grâce de le mettre enfin en connaissance de la simple et exacte mission de sainte Jeanne d'Arc.


Jeanne d'Arc conduite devant ses juges. Vigiles de Charles VII. XVe.

Ce n'est pas le lieu ici de relater le détail, très bien connu et rapporté par le postulateur de la cause de notre sainte, le père Jean-Baptiste Ayroles s.j., de la vie de sainte Jeanne d'Arc. Le lecteur se reportera aux indications bibliographiques données à la fin de cette notice.


Sainte Jeanne d'Arc interrogée par le cardinal de Winchester.
P. Delaroche. XIXe.

Rappelons néanmoins que, dans les vues divines, la vie de Jeanne devait être couronnée par l'apothéose du martyre : elle fut trahie à Compiègne, vendue aux Anglais, et après un long emprisonnement, où elle subit tous les outrages, condamnée et brûlée à Rouen, le 30 mai 1431. Son âme s'échappa de son corps sous la forme d'une colombe, et son coeur ne fut pas touché par les flammes.


Sainte Jeanne d'Arc communie avant d'aller au martyre.
Image pieuse du XIXe.

L'Église a réhabilité sa mémoire et l'a élevée au rang des Saintes. Sainte Jeanne d'Arc demeure la gloire de la France, sa Protectrice puissante et bien-aimée. Elle a été déclarée sa Patronne secondaire par un Bref du Pape Pie XI, le 2 mars 1922.


Image pieuse du XXe.

Rq : On lira en matière d'introduction la notice que les Petits Bollandistes consacrent à notre si chère Sainte (T. XV, pp. 389 et suiv.) :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k30745g

Il est très vivement recommandé, le lecteur l'aura compris, de lire les sources suivantes :

- " L'Université de Paris au temps de Jeanne d'Arc et la cause de sa haine contre la libératrice " par le père Jean-Baptiste Ayroles s.j. disponible en consultation et téléchargement

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mardi, 30 mai 2023 | Lien permanent | Commentaires (2)

31 octobre. Saint Quentin de Rome, apôtre d'Amiens, martyr en Vermandois. 303.

- Saint Quentin de Rome, apôtre d'Amiens, martyr en Vermandois. 303.

Pape : Saint Marcelin. Emepreur romain d'Occident : Maximien Hercule. Empereur romain d'Orient : Dioclétien.

" L'espérance d'être couronnés adoucit les souffrances de ceux qui combattent sur la terre."
Saint Laurent Justinien."
 

Saint Quentin baptisant. Pontifical à l'usage de Beauvais,
adapté à l'usage de Lisieux. XIIIe.

Saint Quentin fut un de ces jeunes nobles, citoyens romains, qui, comme saint Crépin et saint Crépinien, vinrent prêcher l'Évangile dans les Gaules et y communiquer le trésor de la foi qu'ils avaient reçu.

Amiens fut le centre de son apostolat. Les miracles confirmaient son enseignement ; il traçait le signe de la Croix sur les yeux des aveugles, et ils voyaient; il faisait parler les muets, entendre les sourds, marcher les paralytiques. Ces éclatants prodiges excitaient l'admiration des uns et la haine des autres.
 

Saint Quentin quittant Rome. Vita et miracula st Quintini. XIIe.

Quentin fut bientôt dénoncé à ce monstre de cruauté qui avait nom Rictiovarus, gouverneur romain, et il comparut devant lui :

"R. : Comment t'appelles-tu ?

St Q. : Je m'appelle Chrétien. Mon père est sénateur de Rome ; j'ai reçu le nom de Quentin.

R. : Quoi ! Un homme de pareille noblesse est descendu à de si misérables superstitions !

St Q. : La vraie noblesse, c'est de servir Dieu ; la religion chrétienne n'est pas une superstition, elle nous élève au bonheur parfait par la connaissance de Dieu le Père tout-puissant et de Son Fils, engendré avant tous les siècles.

R. : Quitte ces folies et sacrifie aux dieux.

St Q. : Jamais ! Tes dieux sont des démons ! La vraie folie, c'est de les adorer !

R. : Sacrifie, ou je te tourmenterai jusqu'à la mort.

St Q. : Je ne crains rien ; tu as tout pouvoir sur mon corps, mais le Christ sauvera mon âme."


Saint Quentin prêchant à Amiens. Vita et miracula st Quintini. XIIe.

Une si généreuse confession est suivie d'une flagellation cruelle ; mais Dieu soutient Son martyr, et l'on entend une voix céleste, disant :

" Quentin, persévère jusqu'à la fin, Je serai toujours auprès de toi."

En même temps, ses bourreaux tombent à la renverse. Jeté dans un sombre cachot, Quentin en est deux fois délivré par un Ange, va prêcher au milieu de la ville, et baptise six cents personnes.
 

Saint Quentin amené devant Rictiovarus.
Vita et miracula st Quintini. XIIe.

Tous ces prodiges, au lieu de calmer le cruel Rictiovarus, ne servent qu'à allumer sa fureur. Il envoie reprendre le martyr et le fait passer successivement par les supplices des roues, des verges de fer, de l'huile bouillante, de la poix, des torches ardentes : " Juge inhumain, fils du démon, dit Quentin, tes tourments me sont comme un rafraîchissement."


Saint Quentin affirme la vraie foi devant le juge.
Vita et miracula st Quintini. XIIe.
 
Le tyran invente alors un supplice d'une férocité inouïe et fait traverser le corps du martyr, de haut en bas, par deux broches de fer ; on lui enfonce des clous entre la chair et les ongles. Enfin l'héroïque Quentin eut la tête tranchée. Les assistants virent son âme s'envoler au Ciel sous la forme d'une blanche colombe.


Martyre de saint Quentin. Speculum historiale. V. de Beauvais. XIVe.

Son corps jeté dans un fleuve y resta caché 55 ans, et fut retrouvé ainsi qu'il suit par une noble dame romaine. Comme elle se livrait assidûment à l’oraison, une nuit, elle est avertie par un ange d'aller en toute hâte au camp de Vermand à l’effet d'y chercher en tel endroit le corps de saint Quentin et de l’ensevelir avec honneur.


Notre Dame, saint Quentin et saint Michel qui délivra
saint Quentin de sa prison. Francesco Marmitta. XVIe.

Elle se rendit donc, avec une grande suite, à l’endroit désigné, et y ayant fait sa prière, le corps de saint Quentin entier et sain, et répandant une odeur suave, surnagea aussitôt sur le fleuve. Elle l’ensevelit : et pour la récompenser de ce bon office, elle recouvra l’usage de la vue. Elle bâtit en cet endroit une église, après quoi elle se retira dans ses domaines.


Basilique Saint-Quentin. Une partie de ses reliques y sont toujours
conservées. Saint-Quentin, Vermandois, France.

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mardi, 31 octobre 2023 | Lien permanent

4 octobre. Saint François d'Assise, confesseur, fondateurs de l'Ordre des Frères mineurs. 1226.

- Saint François d'Assise, confesseur, fondateur de l'Ordre des Frères mineurs. 1226.

Pape : Honorius III. Roi de France : Louis VIII le Lion (+ 8 nov. 1226) ; saint Louis. Empereur romain germanique : Frédéric II.

" Qui n'admirerait la folie sublime et céleste de saint François d'Assise, qui lui fait établir ses richesses dans la pauvreté, ses délices dans les souffrances, sa gloire dans la bassesse !"
Bossuet. Panégyriques.


Saint François d'Assise. Francesco Albani, XVIIe.

François, né à Assise en Ombrie, s'adonna dès le jeune âge au négoce, à l'exemple de son père. Un jour que, contre sa coutume, il avait repoussé un pauvre qui sollicitait de lui quelque argent pour l'amour de Jésus-Christ, il fut aussitôt pris de repentir et exerça largement la miséricorde envers ce mendiant, promettant à Dieu que, de ce jour, il ne rebuterait quiconque lui demanderait l'aumône. Une grave maladie qu'il eut ensuite fut pour lui, dès sa convalescence, le point de départ d'une ardeur nouvelle dans la pratique de la charité. Ses progrès y furent tels, que, désireux d'atteindre la perfection évangélique, il donnait aux pauvres tout ce qu'il avait. Ce que son père ne pouvant souffrir, il traduisit François devant l'évêque d'Assise à l'effet d'exiger de lui une renonciation aux biens paternels ; le saint lui donna satisfaction jusqu'à dépouiller les habits dont il était revêtu, ajoutant qu'il lui serait désormais plus facile de dire : " Notre Père, qui êtes aux cieux ".


Saint françois d'Assise. Le Greco. XVIe.

Un jour qu'il avait entendu lire ces paroles de l'Evangile : " N'ayez or, argent, ni monnaie dans vos ceintures, ni besace pour la route, ni deux vêtements, ni chaussures " ; il résolut d'en faire la règle de sa vie, et, quittant les chaussures qu'il avait aux pieds, ne garda plus qu'une tunique. Avec douze compagnons qui s'adjoignirent à lui, il fonda l'Ordre des Mineurs.

L'an du salut 1209 le vit venir à Rome, pour obtenir du Siège apostolique qu'il confirmât la règle dudit Ordre. Le Souverain Pontife Innocent III l'ayant d'abord éconduit, vit ensuite en songe cet homme qu'il avait repoussé et qui soutenait de ses épaules la basilique de Latran menaçant ruine ; il le fit aussitôt chercher et mander, l'accueillit avec bienveillance et approuva tout ce qui lui fut exposé.


Saint François d'Assise. Vittorio Crivelli. XVe.

Saint François donc envoya ses Frères dans toutes les parties du monde, afin d'y prêcher l'Evangile de Notre Seigneur Jésus-Christ ; pour lui, ambitionnant de rencontrer quelque occasion du martyre, il fit voile vers la Syrie ; mais si le Sultan qui régnait là n'eut pour lui que des honneurs, il n'avançait à rien de significatif quant à sa conversion et se résolut à revenir en Italie.

Ayant donc construit un grand nombre de couvents, il se retira dans la solitude du mont Alverne, pour y commencer un jeûne de quarante jours en l'honneur de saint Michel Archange ; c'est alors que, le jour de l'Exaltation de la sainte Croix, un Séraphin lui apparut portant entre ses ailes l'image du Crucifié, et imprima à ses mains, à ses pieds, à son côté les plaies sacrées. Saint Bonaventure témoigne en ses écrits qu'assistant à une prédication du Souverain Pontife Alexandre IV, il entendit le Pontife raconter avoir vu de ses yeux ces stigmates augustes. Signes du très grand amour que portait au Saint le Seigneur, et qui excitaient au plus haut point l'admiration universelle (se reporter à notre notice du 17 septembre).

Notre Dame et Notre Seigneur Jésus-Christ entourés de
saint Côme, saint Damien, sainte Marie-Madeleine, saint
François d'Assise, saint Jean-Baptiste et sainte Catherine
d'Alexandrie. Sandro Boticcelli. XVe.

Deux ans après, gravement malade, saint François voulut être transporté à l'église de Sainte-Marie-des-Anges, afin de rendre à Dieu son esprit là même où il avait reçu l'esprit de grâce. Ayant donc exhorté les Frères à aimer la pauvreté, la patience, à garder la foi de la sainte Eglise Romaine, il entonna le Psaume : " J'ai élevé ma voix pour crier vers le Seigneur " ; et au verset " Les justes attendent que vous me donniez ma récompense ", il rendit l'âme. C'était le quatre des nones d'octobre. Les miracles continuèrent d'étendre sa renommée, et le Souverain Pontife Grégoire IX l'inscrivit au nombre des saints.


Saint Michel archange et saint François d'Assise.
Jean de Flandres. XVIe.

PRIERE

" Soyez béni de toute âme vivante, Ô vous que le Sauveur du monde associa si pleinement à son œuvre de salut. Le monde, qui n'est que pour Dieu, ne subsiste que par les Saints ; car c'est en eux que Dieu trouve sa gloire. Quand vous naquîtes, les Saints se faisaient rares ; l'ennemi de Dieu et du monde étendait chaque jour son empire de glaciales ténèbres ; or, quand le corps social aura perdu foi et charité, lumière et chaleur, c'en sera fait de l'humanité. Venu à temps pour rechauffer encore une société que l'hiver semblait avoir déjà stérilisée, vous sûtes au souffle de vos séraphiques ardeurs donner à ce treizième siècle, si riche en fleurs exquises, l'apparence d'un printemps qu'hélas ! l'été ne devait pas suivre.

Par vous, la Croix força de nouveau le regard des peuples ; mais ce fut moins pour être exaltée dans un triomphe permanent comme jadis, qu'arin de rallier les prédestinés en face de l'ennemi ; bientôt, en effet, celui-ci reprendra ses avantages. L'Eglise dépouille la parure de gloire qui lui seyait au temps de la royauté incontestée du Seigneur ; avec vous, elle aborde nu-pieds la carrière où ses propres épreuves vont désormais l'assimiler à l'Epoux souffrant et mourant pour l'honneur de son Père. Par vous et par les vôtres, tenez toujours haut devant elle l'étendard sacré.


Saint Francois d'Assise. Eglise Saint-Pierre de Thauvenay.
Sancerrois, Berry.

C'est en s'identifiant au Christ sur la Croix, qu'on le retrouve dans les splendeurs de sa divinité ; car l'homme et Dieu en lui ne se séparent pas, et toute âme, disiez-vous, doit contempler les deux ; mais c'est chimère de chercher ailleurs que dans la compassion effective à notre Chef souffrant le chemin de l'union divine et les très doux fruits de l'amour (Francisci Opusc. T. III, Collatio XXIV.). Si l'âme se laisse conduire au bon plaisir de l'Esprit-Saint, ajoutiez-vous, ce Maître des maîtres n'aura pas avec elle d'autre direction que celle que le Seigneur a consignée dans les livres de son humilité, patience et passion (Ibid.)."


Le pape Nicolas V fait ouvrir le caveau de saint François en 1449.
Laurent de la Hyre. XVIIe.

François, marqué du sceau divin, chantait dans un langage des cieux le duel sublime qu'avait été sa vie (In foco l’amor mi mise. Francisci Opusc. T. III, Cant. II) :

" L'amour m'a mis dans la fournaise, l'amour m'a mis dans la fournaise ; il m'a mis dans une fournaise d'amour.

Mon nouvel époux, l'amoureux Agneau, m'a remis l'anneau nuptial ; puis, m'ayant jeté en prison, il m'a fendu tout le cœur, et mon corps est tombé à terre. Ces flèches que décoche l'amour m'ont frappé en m'embrasant. De la paix il a fait la guerre ; je me meurs de douceur.

Les traits pleuraient si serrés que j'en étais tout agonisant. Alors je pris un bouclier ; mais les coups se pressèrent si bien, qu'il ne me protégea plus ; ils me brisèrent tout le corps, si fort était le bras qui les dardait.

Il les dardait si fortement, que je désespérai de les parer ; et pour échapper à la mort je criai de toute ma force : " Tu forfais aux lois du champ clos ". Mais lui, dressa une machine de guerre qui m'accabla de nouveaux coups.

Jamais il ne m'eût manqué, tant il savait tirer juste. J'étais couché à terre, sans pouvoir m'aider de mes membres. J'avais le corps tout rompu, et sans plus de sentiment qu'un homme trépassé.

Trépassé, non par mort véritable, mais par excès de joie. Puis, reprenant possession de mon corps, je me sentis si fort, que je pus suivre les guides qui me conduisaient à la cour du ciel.

Après être revenu à moi, aussitôt je m'armai ; je fis la guerre au Christ ; je chevauchai sur son terrain, et l'ayant rencontré, j'en vins aux mains sans retard, et je me vengeai de lui.

Quand je fus vengé, je fis avec lui un pacte ; car dès le commencement le Christ m'avait aimé d'un amour véritable. Maintenant mon cœur est devenu capable des consolations du Christ."

Rq : On lira avec fruits un superbe résumé de la vie de saint François d'Assise dans la Légende dorée du bienheureux Jacques de Voragine sur cette page : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome03/150.htm

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mercredi, 04 octobre 2023 | Lien permanent

7 mai. Saint Stanislas, évêque de Cracovie, martyr. 1079.

- Saint Stanislas, évêque de Cracovie, martyr. 1079.

Papes : Jean XIX ; Grégoire VII. Souverains de Pologne : Miecillas II ; Boleslas II, le Farouche. Rois de France : Robert II, le Pieux ; Philippe Ier.

" Si je dis au pécheur : " Tu périras ! Et si tu n'ouvres pas la bouche pour l'avertir et le faire revenir de son égarement, le pécheur périra à cause de son péché, mais je te redemanderai son sang à toi-même. Si, au contraire, tu as averti le pécheur pour le faire revenir de son égarements et s'il n'a pas voulu t'écouter, alors il sera seul cause de sa perte et ton âme sera sauvée "."
Ezéchiel, XXXIII, 8 & 9.

Le XIe siècle, siècle de luttes pour le Sacerdoce contre la barbarie, envoie aujourd'hui un nouveau martyr à Jésus ressuscité. C'est Stanislas, que la noble Pologne place aux premiers rangs de ses défenseurs. Un prince chrétien dont il reprenait les vices l'a immolé à l'autel ; le sang du courageux Pontife s'est mêlé à celui du Rédempteur dans un même Sacrifice. Quelle invincible force dans ces agneaux que Jésus a envoyés au milieu des loups (Matth. X, 16.) ! Tout à coup le lion se révèle en eux, comme il s'est montré dans notre divin Ressuscité. Pas de siècle qui n'ait eu ses martyrs, les uns pour la foi, les autres pour l'unité de l'Eglise, d'autres pour sa liberté, d'autres pour la justice, d'autres pour la charité, d'autres pour le maintien de la sainteté des moeurs, comme notre grand Stanislas.

Le XIXe siècle [le XXe n'est naturellement pas à exclure de l'assertion de dom Prosper Guéranger qui écrit ici] a vu aussi ses martyrs ; il les voit chaque année dans l'Extrême Orient ; est-il appelé, avant de finir son cours, à en voir dans l'Europe ? Dieu le sait. Le siècle dernier, à son début, ne semblait pas destiné à fournir l'abondante moisson que produisit le champ de la France catholique. Quoi qu'il advienne, soyons assurés que l'Esprit de force ne ferait pas défaut aux athlètes de la vérité. Le martyre est un des caractères de l'Eglise, et il ne lui a manqué à aucune époque. Les Apôtres qui entourent en ce moment Jésus ressuscité ont bu tour à tour le calice après lui ; et nous admirions hier comment le disciple de prédilection est lui-même entré dans la voie préparée à tous.

Saint Stanislas naquit le 26 juillet 1030, de parents fort avancés en âge, mariés depuis trente ans et encore sans postérité. Ses parents étaient de haute condition, ce qui ne les empêchait pas d'avoir une aussi haute réputation de piété. Dieu, qui avait des vues élevées sur cet enfant, lui inspira dès son bas âge de grandes vertus, surtout la charité pour les pauvres, et une mortification qui le portait à jeûner souvent et à coucher sur la terre nue, même par les plus grands froids.

Après de brillantes études, il n'aspirait qu'au cloître ; à la mort de ses parents, il vendit leurs vastes propriétés et en donna le prix aux pauvres. Stanislas dut se soumettre à son évêque, qui l'ordonna prêtre et le fit chanoine de Cracovie.

Il fallut avoir recours au Pape pour lui faire accepter le siège de Cracovie, devenu vacant. Il fut sacré en 1072. Ses vertus ne firent que grandir avec sa dignité et ses obligations; il se revêtit d'un cilice, qu'il porta jusqu'à sa mort ; il se fit remettre une liste exacte de tous les pauvres de la ville et donna l'ordre à ses gens de ne jamais rien refuser à personne.

La plus belle partie de la vie de Stanislas est celle où il fut en butte à la persécution du roi de Pologne, Boleslas II. Ce prince menait une conduite publiquement scandaleuse. Seul l'évêque osa comparaître devant ce monstre d'iniquité, et d'une voix douce et ferme, condamner sa conduite et l'exhorter à la pénitence. Au début, Boleslas le Cruel, parut rentrer en lui-même, mais ses résolutions ne tinrent pas et il reprit sa conduite scandaleuse.


Boleslaw II. D'après une monnaie du XIe.

Un des combles de sa conduite arriva lorsqu'il fit enlever Christine, l'épouse du seigneur Miécislas, réputée tant pour sa beauté que pour sa piété. Toute la noblesse polonaise en fut scandalisée et elle encouragea le primat de Pologne, archevêque de Gnesne, et la plupart des évêques à intervenir hautement auprès de ce roi tyrannique. Ces grand prélats préférèrent se taire...

La noblesse se vengea de ces piteux personnages en publiant partout qu'ils avaient des âmes mercenaires, plus attachées à leurs privilèges et à leur fortune qu'à la cause de Dieu.

Saint Stanislas résolut alors de parler pour la seconde fois à Boleslas. Escorté de plusieurs grands seigneurs et de quelques écclésiastiques, il remontra au roi sa conduite impie et l'avertit qu'il encourait les censures de l'Eglise s'il ne réglait pas sa conduite et ne réparait pas ses fautes. Le roi dit à notre saint :
" Quand on sait parler si peu convenablement à un roi, on devrait être porcher et non évêque."
Notre saint lui répondit sans se troubler :
" N'établissez aucune comparaison entre la dignité royale et la dignité épiscopale ; car en ce cas je vous dirai que la première est à la seconde ce que la lune est au soleil, ou le plomb à l'or."


Saint Stanislas. Panneau du maître-autel de la cathédrale de Breslau.

Pour se venger, et comme saint Stanislas était irréprochable, Boleslas eut recours à la calomnie pour se venger.
Le pontife avait acheté pour son évêché, devant témoins, et il avait payé une terre dont le vendeur était mort peu après. Le roi, ayant appris qu'il n'y avait pas d'acte écrit et signé, gagna les témoins par promesses et par menaces, et accusa Stanislas d'avoir usurpé ce terrain. L'évêque lui dit :
" Au bout de ces trois jours, je vous amènerai comme témoin le vendeur lui-même, bien qu'il soit mort depuis trois ans."
Le jour venu, le saint se rendit au tombeau du défunt ; en présence d'un nombreux cortège, il fit ouvrir la tombe, où on ne trouva que des ossements. Stanislas, devant cette tombe ouverte, se met en prière, puis touche de la main le cadavre :
" Pierre, dit-il, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, viens rendre témoignage à la vérité outragée."

A ces mots, Pierre se lève, prend la main de l'évêque devant le peuple épouvanté, et l'accompagne au tribunal du roi. Le ressuscité convainc de calomnie le roi et les témoins, et de nouveau accompagne l'évêque jusqu'au tombeau, qu'on referme sur son corps, redevenu cadavre.

Une fois encore, Boleslas fut impressionné par cet impressionnant miracle au point qu'il sembla se ranger de ses vices pendant quelques temps. Il retomba pourtant hélas bientôt dans ses excès à la faveur d'une expédition victorieuse contre les Russes lors de laquelle il se rendit maître de leur capitale, Kiev.


Remontrances de saint Stanislas à Boleslaw II.

Saint Stanislas résolut alors de tout faire pour faire cesser les débordements permanents du roi. Après l'avoir plusieurs fois admonesté, il finit par l'excommunier et par lui interdire d'assister à l'office divin. Comme Boleslas continuait de s'y rendre, il déclara que l'office serait suspendu si le roi s'y présentait et qu'il ne reprendrait qu'une fois son départ ou sa conversion serait dûment constatée.
Toutefois, un jour, saint Stanislas partit discrètement dire l'office divin dans l'église Saint-Michel. Le roi le fit suivre par ses créatures en leur enjoignant d'entrer dans l'église et de l'assassiner. Par trois fois, une lumière intense apparut à l'autel et épouvanta les soldats au moment où il s'apprêtait à exécuter leurs ordres. C'était le 8 mai 1079.

Boleslas vint alors lui-même exécuter saint Stanislas. Non content d'avoir commis ce crime atroce, le roi déchira de ses mains les lèvres et le nez de notre saint, le fit traîner par toute l'église et disperser son corps dans des champs alentours afin qu'il servît de pâture aux animaux. Dieu envoya alors quatre aigles qui gardèrent les précieuses reliques de saint Stanislas pendant deux jours.
De pieux écclésiastiques vinrent pendant la nuit retirer le saint corps duquel émanait une brillante lumière et qui exhalait des parfums d'une suavité miraculeuse.

Le pape, Grégoire VII, ne pouvait laisser impuni ce crime monstrueux. Il jeta l'interdit sur le royaume, anathématisa Boleslas et le déchut de sa royauté. Poursuivit par la vindicte de son peuple, il s'enfuit en Hongrie où le roi Ladislas l'accueillit avec bonté. Là, enfin, son âme fut profondément touchée par le repentir et il rentra sincèrement en lui-même, se décidant à entreprendre le pélerinage de Rome pour implorer l'absolution du souverain pontife.


La cathédrale Saint-Stanislas et Saint-Wenceslas de Cracovie.

Il partit avec un habit très simple et un seul serviteur. Bientôt, dissimulant sa condition, il fit une halte en Carinthie et demanda l'aumône aux Bénédictins du couvent d'Ossiach. Eclairé par Dieu, il résolut d'y passer le restant de ses jours. Il entra dans un silence perpétuel et ne s'occupa que de tâches très humbles. Comme il était maladroit, il endura longtemps les rudesses de bien des moines.

" C'est ainsi qu'il était devant Dieu plus grand dans la cuisine qu'il n'avait été sur le trône."
Dit un chroniqueur contemporain.

Il vécut ainsi sept ans et, quelques heures avant de rejoindre le divin Juge, il rompit le silence, fit venir l'abbé du monastère, et lui fit une confession générale pleine de profond repentir, lui remettant en gage l'anneau royal qu'il avait toujours conservé en le dissimulant.
Les moines avaient remarqué que Boleslas priait des heures entières une image de la Très Sainte Vierge Marie. C'est elle qui lui obtint la grâce de sa conversion et celle de faire une bonne mort. Le corps de Boleslas est toujours enterré dans le monastère d'Ossiach.

Saint Stanislas fut enterré à la porte de l'église Saint-Michel. Dix ans plus tard, il fut transféré dans l'église de la forteresse de Cracovie puis dans la cathédrale de cette ville.

PRIERE

" Vous fûtes puissant en œuvres et en paroles, Ô Stanislas ! Et le Seigneur vous a donné pour récompense la couronne de ses martyrs. Du sein de la gloire dont vous jouissez, jetez un regard sur nous, et demandez au Seigneur le don de force qui brilla en vous, et dont nous avons tant besoin pour vaincre les obstacles qui entravent notre marche. Notre divin Ressuscité ne veut à sa suite que des soldats vaillants. Le royaume dont Il est le souverain Maître, Il l’a pris d'assaut ; et Il nous avertit que si nous prétendons l'y suivre, nous devons nous préparer à la violence.

Fortifiez-nous, soldat du Dieu vivant, soit qu'il nous faille à force ouverte soutenir la lutte pour la foi ou l'unité de l'Eglise, soit que le combat doive se passer contre les ennemis invisibles de notre salut. Bon pasteur, qui n'avez ni reculé, ni tremblé devant le loup, obtenez-nous des pasteurs semblables à vous. Soutenez la sainte Eglise, qui est en butte à ses ennemis par toute la terre. Convertissez ses persécuteurs, comme vous avez converti Boleslas votre meurtrier, qui a trouvé le salut dans votre sang.

Souvenez-vous de votre chère Pologne
, qui vous honore d'un culte si fervent. Brisez enfin, Ô Stanislas, le joug de fer qui l'accable. N'est-il pas temps qu'elle reprenne son rang parmi les nations ? Dans les épreuves que ses fautes avaient méritées, elle a conservé le lien sacré de la foi et de l'unité catholique, elle a été patiente et fidèle ; suppliez le divin Ressuscité d'avoir pitié d'elle, de récompenser sa patience et sa fidélité. Qu'il daigne lui donner part à sa résurrection ; et ce jour sera un jour de joie pour toutes les Eglises qui sont sous le ciel ; car elle est leur sœur chérie ; et si elle revit, nous chanterons partout au Seigneur un cantique nouveau."

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dimanche, 07 mai 2023 | Lien permanent | Commentaires (1)

24 octobre. Saint Magloire, évêque de l'ancien évêché de Dol-de-Bretagne. 586.

- Saint Magloire, évêque de l'ancien évêché de Dol-de-Bretagne. 586.

Pape : Pélage II. Roide Domnonée : Judaël.

" Celui qui est pur doit fuir la foule ; il deviendra ainsi capable de recevoir le don du Ciel."
Saint Pierre Damien.

Saint Magloire. Eglise Notre-Dame de l'Assomption. Dol-de-Bretagne.

Ce grand prélat est devenu trop célèbre par la translation de ses reliques à Paris, et par la maison des Pères de l'Oratoire, qui y portèrent son nom, pour ne pas faire connaître aux fidèles de quel mérite il a été pendant sa vie.

Quelques auteurs le font Anglais ; d'autres disent qu'il était du diocèse de Vannes, en Bretagne. Son père Timbrafel, et sa mère Asfello, nobles, riches et pieux, le mirent de bonne heure sous la conduite de saint Samson, son cousin-germain, qui était devenu abbé en Angleterre, puis archevêque d'York.

Ce jeune homme fit de grands progrès dans les sciences et dans la vertu sous un aussi excellent maître.

Saint Samson désignant saint Magloire pour son successeur.
Verrière de la cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne. Bretagne.

Dès qu'il eut l"âge fixé par les Canons, il entra dans les Ordres et fut ordonné prêtre. Sa vie était conforme à sa dignité ; il était sobre, chaste, modeste, patient, retenu dans ses discours, fervent dans l'oraison, et plein de zèle pour procurer le salut du prochain. Saint Samson, le voyant si parfait, l'amena avec lui en Bretagne et le fit abbé du monastère de Lanmeur ; ensuite, ayant été fait évêque de Dol, par l'érection de cette ville en évêché, il lui donna la conduite de son abbaye de Dol.

Magloire gouverna cette maison pendant cinquante-deux ans avec une prudence et une sainteté merveilleuses. Il instruisait plus ses religieux par ses exemples que par ses paroles; sa douceur les gagnait, sa sévérité les retenait. Ils marchaient à grands pas à la perfection, sous un guide si éclairé et si généreux.

Saint Samson étant mort, il fut élu évêque à sa place. Il résista quelque temps à cette élection ; mais, apprenant qu'elle avait été faite selon le désir de son prédécesseur, il se rendit à ta volonté de Dieu, qui lui était manifestée par le choix d'un homme si judicieux ; cependant, il ne tint le siège que deux ou trois ans, parce que, se voyant déjà cassé de vieillesse et plus que septuagénaire, il fit tant par ses prières et par ses larmes auprès de Dieu, qu'un ange vint lui apporter, de la part de Dieu, la permission de se retirer dans la solitude. Il fit aussi agréer sa démission à son clergé et à son peuple ; et leur laissant pour pasteur saint Budoc, qu'il avait fait son successeur dans l'abbaye de Dol, et qui était actuellement son grand-vicaire.

Statue de saint Magloire. Abbaye Saint-Magloire.
Lehon-sur-Rance. Bretagne.

Il choisit pour sa demeure un marais assez écarté au bord de la mer ; il y bâtit un oratoire et quelques cellules, tant pour lui que pour un petit nombre de religieux, qui souhaitèrent de demeurer en sa compagnie.

Il avait choisi ce désert plutôt que ses monastères de Dol ou de Lanmeur, pour être plus solitaire et moins exposé aux visites des gens du monde, mais il y trouva ce qu'il voulait éviter ; car, la réputation de sa sainteté se répandant partout, des malades venaient à son ermitage pour être guéris ; des possédés, pour obtenir leur délivrance ; des affligés, pour trouver dans son entretien la consolation dont ils avaient besoin ; et toutes sortes de personnes, pour recevoir par ses instructions les lumières qui leur étaient nécessaires pour se bien conduire.

Abbaye de Saint-Magloire, fondée par notre Saint.
Lehon-sur-Rance. Bretagne.

Plusieurs même lui apportaient des présents pour rendre sa solitude plus supportable ; il ne les acceptait que pour en faire la distribution aux pauvres et aux malheureux qui avaient recours à lui. Ce grand concours lui déplut, et, ne pouvant plus le supporter, il conçut le dessein de quitter cet ermitage et de se retirer plus loin ; mais saint Budoc, qu'il consulta sur une affaire de cette importance, l'en dissuada, lui remontrant fort sagement que, n'étant pas au monde pour lui seul, il ne devait pas refuser son assistance à tant d'âmes qui trouvaient auprès de lui le remède à leurs maux et ta consolation dans leurs peines.

Notre Saint était si humble et si peu attaché à son propre sens, qu'il déféra sans difficulté à l'avis de ce grand serviteur de Dieu. Mais la divine Providence lui donna bientôt après l'occasion de faire ce qu'il désirait ; car le comte Loïcscon, un des plus grands seigneurs du Dolois, ayant été guéri par ses prières d'une lèpre qui le rongeait depuis sept ans, lui fit don, pour bâtir un monastère, de la moitié de l'île de Jersey, qui était de son domaine.

Saint Budoc, saint Magloire, saint Samson et saint Génevé furent
tous évêque de Dol. Verrière de la cathédrale Saint-Samson de
Dol-de-Bretagne. Bretagne.

Le partage en fut fait ; une moitié demeura au comte, et l'autre moitié fut destinée pour la fondation d'une abbaye ; mais, par un grand miracle, dès que ce partage fut fait, tout le gibier, les oiseaux et les poissons, qui faisaient la richesse de cette île, abandonnèrent le côté du comte et passèrent dans celui des religieux.

La comtesse, à qui cette donation n'avait pas plu, se trouva très troublée de cet accident, et elle persuada enfin au comte, son mari, de changer de lot et de prendre pour lui celui qu'il avait donné aux religieux. Ce qu'il fit pour lui complaire ; mais il ne put pas empêcher les effets de la libéralité de Dieu envers ses serviteurs : en effet, ces animaux quittèrent alors le côté où ils s'étaient retirés et passèrent dans celui qui avait été donné à saint Magloire. Loïescon vit bien, par ce prodige, que Dieu ne voulait pas que son présent fût à demi. Aussi, sans écouter les plaintes de sa femme, il abandonna toute l'île à la disposition du Saint.

Magloire y bâtit un monastère et y assembla soixante-deux religieux, avec lesquels il passa le reste de sa vie dans une sainteté merveilleuse. Il ne mangeait que du pain d'orge et ne buvait que de l'eau ; un peu de légumes les jours ouvriers, et quelques petits poissons sans assaisonnement les fêtes et les dimanches, faisaient tout son ordinaire. Il ne prenait rien du tout les mercredis et les vendredis, en l'honneur de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ses habits étaient propres, mais fort pauvres, et il portait toujours la haire ou le cilice sur sa chair. Il demeurait en oraison sur le bord de la mer jusqu'à Matines, et lorsqu'elles sonnaient, il s'y rendait le tout premier, pour être l'exemple de ses confrères. Après Matines, il prenait un repos fort léger et, de grand matin, il se levait et faisait ses préparatifs pour la messe.

Il conserva inviolablement sa virginité jusqu'à la mort ; et pour cela il évitait autant qu'il lui était possible l'entretien avec les femmes, et même avec les plus vertueuses. Sa charité pour le prochain était extrême. Il recevait les autres avec toutes sortes de bienveillance, faisait abondamment l'aumône aux pauvres, et opérait de grands miracles pour le secours des malheureux ; entre autres, il ressuscita le serviteur du couvent, qui s'élait noyé en péchant dans la mer pour la subsistance des religieux.

Saint Magloire confirmé par saint Michel dans son souhait de
renoncer à l'épiscopat. Saint Michel lui apparaitra plus tard
et à deux reprises pour l'avertir de la date de son décès.
Verrière de la cathédrale de Dol-de-Bretagne. Bretagne.

Un ange l'avertit deux fois du temps de son décès ; il s'y prépara avec une grande ferveur et un redoublement admirable de tous ses exercices de dévotion ; vers le 15 octobre de l'an 586, le même ange l'honora d'une visite, et lui donna, de sa propre main, le corps adorable de Notre Seigneur Jésus-Christ en Viatique.

Depuis ce temps-là, il ne voulut plus sortir de son église, et il répétait sans cesse ce verset de David :
" J'ai demandé une chose au Seigneur, et je ne cesserai point de la lui demander c'est d'avoir le bonheur de demeurer dans sa maison tous les jours de ma vie."
Enfin, ayant donné sa bénédiction à ses religieux, il mourut entre leurs bras, assisté de saint Budoc, le 24 octobre de la même année.

On le représente :
1. debout, couronné par un ange ;
2. quittant l'épiscopat pour vivre dans la solitude.

CULTE ET RELIQUES

Le corps de saint Magloire fut enterré dans son église, et, peu de tenps après, levé de terre et exposé à la vénération des fidèles, à cause des grands miracles qni se faisaient par son intercession. Depuis, le roi Nominoë le fit transporter au prieuré dc Léhon-sur-Rance, près de Dinan, qu'il avait fondé avec bcaucoup de magnificence, et il y est demeuré cent seize ans, savoir depuis l'an 857 jusqu'en 973.

Cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne. Bretagne.

A cette époque, Salvateur, évéque de Saint-Malo, l'apporta à Paris, par crainte des Normands qui ravageaient toute la Bretagne. il fut premièrement déposé dans la chapelle royale du palais, qui est devenue la paroisse Saint-Barthélemy, et le prince Hugues le Grand, comte de Paris, l'y reçut avec nue dévotion extraordinaire. Il fonda auprès de cette chapelle un monastère de religieux de l'Ordre de Saint-Benoît, en l'honneur de saint Barthélemy et du mène saint Magloire, et, dans l'acte de sa fondation, il l'appelle archiprélat de Bretagne.

L'an 1138, les religieux quittèrent ce lieu, qui était trop étroit, et passèrent à la rue Saint-Denis, dans une chapelle de Saint-Georges, qui leur appaitenait, et où était leur cimetière, avec le corps du saint prélat ce nouveau monastère fut appelé Saint-Magloire.

Enfin, en 1572, ils cédèrent encore cette maison aux Filles-Pénitentes, à la prière de la reine Catherine de Médicis, et allèrent s'établir au faubourg Saint-Jacques, près la paroisse Saint-Jacques du Haut-Pas. Mais comme leur plus grand trésor était la châsse vénérable de ce Saint tout miraculeux, ils la transportèrent avec eux.

Eglise Saint-Jacques-du-Haut-pas. Une partie importante des
reliques de saint Magloire y sont toujours conservées. Paris.

Plus tard celle église fut donnée aux Pères de l'Oratoire qui y établirent un séminaire. Le corps de saint Magloire s'y gardait entier, à l'exception d'un bras et d'un fémur qui se trouvaient dans la cathédrale de Dol, et de quelques autres ossements qu'on voyait à la Sainte-Chapelle de Paris et chez les Filles-Pénitentes dont nous avons parlé ci-dessus.

Le sainl corps était renfermé dans une châsse d'argent depuis 1318. En 1791, le Père Tournaire, supérieur de la maison de Saint-Magloire, ayant eu le malheur d'apostasier, commanda à un frère domestique d'enterrer dans le jardin du séminaire toutes les reliques qui se trouvaient dans l'église.

Cette opération eut lieu eu 1793. Mais, en 1797, la religion catholique ayant joui de quelque liberté jusqu'au 18 fructidor, le mêne frère indiqua le lieu où il les avait déposées. Elles furent alors exhumées et placées dans le massif du maître-autel de l'église de Saint-Jacques du Haut-Pas, voisine de celle de Saint-Magloire. Elles y restèrent jusqu'en 1835, époque à laquelle on les retira de la caisse qui les contenait pour les renfermer dans une belle châsse de bois doré. On n'a pu reconnaitre à quels Saints appartenait chaque partie de ces précieux restes, parce qu'un séjour de quatre ans en terre avait détruit les inscriptions et les titres mais on n'a aucun doute sur leur authenticité qui a été reconnue par Mgr de Quélen, arobevéque de Paris.

Quant à l'église de Saint-Magloire, elle a été détruite, et les bâtiments du séminaire sont devenus l'école des sourds-muets.

La mémoire de saint filagloire est marquée au martyrologe romain.

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mardi, 24 octobre 2023 | Lien permanent

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