dimanche, 18 novembre 2007
Dimanche 18 novembre 2007. XXVe dimanche ap. la Pentecôte.
- XXVe dimanche ap. la Pentecôte.
On prend aujourd'hui les pièces liturgiques du VIe dimanche après l'Epiphanie.
Extraits de L'année liturgique de dom Prosper Guéranger.
Retable de saint Barnabé - Sandro Botticelli - Alessandro di Mariano dei Filipepi. XVe.
EPÎTRE
Lecture de l'Epître du bienheureux Paul, Apôtre, aux Thessaloniciens. Chap. I.
" Mes Frères , nous rendons sans cesse grâces à Dieu pour vous tous, et nous faisons continuellement mémoire de vous dans nos prières. Nous nous souvenons devant notre Dieu et Père, des oeuvres de votre foi, de vos travaux, de votre charité , et de la fermeté d'espérance que vous avez en notre Seigneur Jésus-Christ. Nous savons, frères chéris de Dieu, quelle a été votre élection ; car notre Evangile au milieu de vous n'a pas été seulement en paroles, mais accompagné de prodiges, soutenu de l'Esprit-Saint, et favorisé d'une abondante plénitude. Vous savez aussi de quelle manière, étant parmi vous, nous avons été à votre égard. Et vous, vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la parole parmi de grandes tribulations , avec la joie de l'Esprit-Saint, en sorte que vous êtes devenus l'exemple de .tous ceux qui ont embrassé la foi dans la Macédoine et dans l'Achaïe. Et non seulement vous êtes cause que la parole du Seigneur s'est répandue avec éclat dans la Macédoine et dans l'Achaïe ; mais la foi que vous avez en Dieu est devenue si célèbre, qu'il n'est pas même nécessaiqe que nous en parlions. Eux-mêmes racontent, en parlant de nous, le succès de notre arrivée parmi vous, et comment, ayant quitté les idoles, vous vous êtes convertis à Dieu, pour servir ce Dieu vivant et véritable, et pour attendre du ciel son Fils, qu'il a ressuscité d'entre les morts, et qui nous a délivrés de la colère à venir."
Saint Paul. El Greco. XVIIe.
L'éloge que fait ici saint Paul de la fidélité des chrétiens de Thessalonique à la foi qu'ils avaient embrassée, éloge que l'Eglise nous remet aujourd'hui sous les yeux, semblerait plutôt un reproche pour les chrétiens de nos jours. Livrés encore la veille au culte des idoles, ces néophytes s'étaient élancés avec ardeur dans la carrière du christianisme, au point de mériter l'admiration de l'Apôtre.
De nombreuses générations chrétiennes nous ont précédés ; nous avons été régénérés dès notre entrée en cette vie ; nous avons sucé, pour ainsi dire, avec le lait, la doctrine de Jésus-Christ : et cependant notre foi est loin d'être aussi vive, nos mœurs aussi pures que l'étaient celles de ces premiers fidèles.
Toute leur occupation était de servir le Dieu vivant et véritable, et d'attendre l'avènement de Jésus-Christ ; notre espérance est la même que celle qui faisait battre leurs cœurs ; pourquoi n'imitons-nous pas la foi généreuse de nos ancêtres ? Le charme du présent nous séduit. L'incertitude de ce monde passager est-elle donc ignorée de nous, et ne craignons-nous pas de transmettre aux générations qui nous suivront un christianisme amoindri et stérile, tout différent de celui que Jésus-Christ a établi, que les Apôtres ont prêché, que les païens des premiers siècles embrassaient au prix de tous les sacrifices ?
ÉVANGILE
Notre Seigneur Jésus-Christ enseignant ses disciples. Bréviaire romain. Clermont-Ferrand. XVe.
La suite du saint Evangile selon saint Matthieu. Chap. XIII.
" En ce temps-là, Jésus dit à la foule cette parabole : Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu'un homme prend et sème dans son champ : c'est la plus petite de toutes les graines ; mais, quand elle a poussé, c'est le plus grand de tous les légumes, et cette plante devient un arbre, en sorte que les oiseaux du ciel viennent se reposer sur ses rameaux.
Il leur dit encore cette autre parabole : Le royaume des cieux est semblable à un levain qu'une femme prend et qu'elle cache dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée. Jésus dit toutes ces choses au peuple en paraboles, et il ne leur parlait point sans paraboles, afin que cette parole du Prophète fût accomplie : J'ouvrirai ma bouche pour dire des paraboles ; je publierai des choses qui ont été cachées depuis la création du monde."
Notre Seigneur nous donne ici deux symboles bien expressifs de son Eglise, qui est son Royaume, et qui commence sur la terre pour s'achever au ciel.
Quel est ce grain de sénevé, caché dans l'obscurité du sillon, inconnu à tous les regards, reparaissant ensuite comme un germe à peine perceptible, mais croissant toujours jusqu'à devenir un arbre : sinon cette Parole divine répandue obscurément dans la terre de Judée, étouffée un instant par la malice des hommes jusqu'à être ensevelie dans un sépulcre, puis s'échappant victorieuse et s'étendant bientôt sur le monde entier ?
Un siècle ne s'était pas écoulé depuis la mort du Sauveur, que déjà son Eglise comptait des membres fidèles, bien au delà des limites de l'Empire romain. Depuis lors, tous les genres d'efforts ont été tentés pour déraciner ce grand arbre : la violence, la politique, la fausse sagesse, y ont perdu leur temps. Tout ce qu'elles ont pu faire a été d'arracher quelques branches ; mais la sève vigoureuse de l'arbre les a aussitôt remplacées.
Les oiseaux du ciel qui viennent chercher asile et ombrage sous ses rameaux, sont, selon l'interprétation des Pères, les âmes qui, éprises des choses éternelles, aspirent vers un monde meilleur. Si nous sommes dignes du nom de chrétiens, nous aimerons cet arbre, et nous ne trouverons de repos et de sécurité que sous son ombre tutélaire.
La femme dont il est parlé dans la seconde parabole, est l'Eglise notre mère. C'est elle qui, au commencement du christianisme, a caché, comme un levain secret et salutaire, la divine doctrine dans la masse de l'humanité. Les trois mesures de farine qu'elle a fait lever pour en former un pain délectable sont les trois grandes familles de l'espèce. humaine, issues des trois enfants de Noé, et auxquelles remontent tous les hommes qui habitent la terre. Aimons cette mère, et bénissons ce levain céleste auquel nous devons d'être devenus enfants de Dieu, en devenant enfants de l'Eglise.
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