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lundi, 17 juillet 2023

17 juillet. Saint Alexis de Rome, confesseur et mendiant. 404.

- Saint Alexis de Rome, confesseur et mendiant. 404.

Pape : Saint Innocent Ier. Empereur romain d'Occident : Flavius Honorius. Empereur romain d'Orient : Flavius Arcadius.

" La croix sur laquelle le monde est crucifié, c'est la pauvreté d'esprit, elle a quatre bras, savoir : le mépris de la gloire, des richesses, de la patrie et de la famille."
Saint Bonaventure.

Saint Alexis de Rome.

Saint Alexis fut un rare modèle de mépris du monde. Fils unique d'un des plus illustres sénateurs de Rome nommé Euphémien, il reçut une éducation brillante et soignée.

L'exemple de ses parents apprit au jeune Alexis que le meilleur usage des richesses consistait à les partager avec les pauvres. Cédant aux désirs de sa famille, le jeune Alexis dut choisir une épouse. Mais le jour même de ses noces, se sentant pénétré du désir d'être uniquement à Dieu et de L'aimer sans partage, il résolut de s'enfuir secrètement, s'embarqua sur un vaisseau qui se dirigeait vers Laodicée, et gagna la ville d'Edesse.

Saint Alexis sous son escalier. Legenda aurea.
J. de Voragine. R. de Monbaston. XIVe.

Là, distribuant aux indigents tout ce qui lui restait d'argent, il se mit à mendier son pain. Il passait la plus grande partie de son temps à prier sous le portail du sanctuaire de Notre-Dame d'Edesse, devant une image de la Vierge. Après dix-sept années passées dans l'abjection et l'oubli le plus total, il plut à Marie de glorifier son serviteur par un éclatant miracle. Un jour, comme le trésorier de l'église passait sous le porche, l'image de Notre-Dame s'illumina d'une clarté soudaine. Frappé de ce merveilleux spectacle, le trésorier se prosterna devant la Madone. La Très Sainte Vierge lui montra Alexis et lui dit :
" Allez préparer à ce pauvre un logement convenable. Je ne puis souffrir qu'un de mes serviteurs aussi dévoué soit délaissé de la sorte."

La nouvelle de cette révélation se répandit aussitôt dans la ville. L'humilité du Saint s'alarma devant les témoignages de vénération dont il était devenu subitement l'objet. Il quitta donc la ville d'Edesse pour se rendre à Tarse, mais une tempête poussa l'embarquation sur les rivages d'Italie. L'Esprit-Saint lui inspira l'idée de retourner à Rome, sa ville natale, et de mendier une petite place dans la maison paternelle. A la requête de l'humble pèlerin, le sénateur Euphémien consentit à le laisser habiter sous l'escalier d'entrée de son palais, lui demandant, en reconnaissance de ce bienfait, de prier pour le retour de son fils disparu.

Saint Alexis vécut inconnu, pauvre et méprisé, à l'endroit même où il avait été entouré de tant d'estime et d'honneurs. Tous les jours, il voyait couler les larmes du vieux patricien, il entendait les soupirs d'une mère inconsolable et entrevoyait cette noble fiancée dont la beauté s'était empreinte d'une indicible tristesse. Malgré ce déchirant spectacle, saint Alexis eut le courage surhumain de garder son secret et de renouveler perpétuellement son sacrifice à Dieu.

Ce Saint, plus qu'admirable, demeura dix-sept nouvelles années dans le plus complet oubli, vivant caché sous les marches de cet escalier que tous gravissaient pour entrer dans une maison qui était la sienne, en sorte qu'il semblait foulé aux pieds de tous. Avec une humilité consommée, il subit sans jamais se plaindre, les odieux procédés et les persécutions des valets qui l'avaient servi autrefois avec tant de respect et d'égards. Saint Alexis passa donc trente-quatre ans dans une âpre et héroïque lutte contre lui-même. Ce temps écoulé, Dieu ordonna à Son serviteur d'écrire son nom et de rédiger l'histoire de sa vie. Alexis comprit qu'il allait mourir bientôt, et obéit promptement.


Saint Alexis mort chez ses parents.
Vie de saints. Maître de Fauvel. XIVe.

Le dimanche suivant, au moment où le pape Innocent Ier célébrait la messe dans la basilique St-Pierre de Rome, en présence de l'empereur Honorius, tout le peuple entendit une voix mystérieuse qui partait du sanctuaire :
" Cherchez l'homme de Dieu, dit la voix, il priera pour Rome, et le Seigneur lui sera propice. Du reste, il doit mourir vendredi prochain."

Durant cinq jours, tous les habitants de la ville s'épuisèrent en vaines recherches. Le vendredi suivant, dans la même basilique, la même voix se fit entendre de nouveau au peuple assemblé :
" Le Saint est dans la maison du sénateur Euphémien."
On y courut, et on trouva le pauvre pèlerin, qui venait de mourir. Quand le Pape eu fait donner lecture du parchemin que le mort tenait en sa main, ce ne fut de toutes parts, dans Rome, qu'un cri d'admiration. Innocent Ier ordonna d'exposer le corps de saint Alexis à la basilique St-Pierre, pendant sept jours. Ses funérailles eurent lieu au milieu d'un immense concours de peuple.


Funérailles de st Alexis. Vie de saints.
V. de Beauvais. J. de Vignay. XVe.

Son corps repose toujours dans l'église Saint-Boniface à Rome. La maison du sénateur Euphémien son père, sur le mont Aventin, fut transformée en église dédiée à saint Alexis. On y montre encore quelques degrés de l'escalier sous lequel notre saint passa les dernières années de sa vie.

PRIERE
 
" Homme de Dieu, c'est le nom que vous donna le ciel, Ô Alexis, celui sous lequel l'Orient vous distingue, et que Rome même a consacré par le choix de l'Epître accompagnant aujourd'hui  l'oblation du grand  Sacrifice (I Tim, VI, 11.) ; nous y voyons en effet l'Apôtre appliquer ce beau titre à son disciple Timothée, en lui recommandant les vertus que vous avez si éminemment pratiquées. Titre sublime, qui nous montre la noblesse des cieux à la portée des habitants de la terre ! Vous l'avez préféré aux plus beaux que le monde puisse offrir. Il vous les présentait avec le cortège de tous les bonheurs permis par Dieu à ceux qui se contentent de ne pas  l'offenser. Mais votre âme, plus grande que le  monde, dédaigna ses présents d'un jour. Au milieu de l'éclat des fêtes nuptiales, vous entendîtes ces harmonies qui dégoûtent de la terre, que, deux siècles plus tôt, la noble Cécile écoutait elle aussi dans un autre palais de la cité reine. Celui qui voilant sa divinité quitta les joies de la céleste Jérusalem et n'eut pas même où reposer sa tête (Matth. VIII, 20.) se révélait à votre cœur si pur (Ibid. V, 8.) ; et, en même temps que son amour, entraient en vous les sentiments qu'avait Jésus-Christ (Philip. II, 5.). Usant de la liberté qui vous restait encore d'opter entre la vie, parfaite et la consommation d'une union de ce monde, vous résolûtes de n'être plus qu'étranger et pèlerin sur la terre (Heb. XI, 13.), pour mériter de posséder dans la patrie l'éternelle Sagesse (Prov. IV, 7.).

Ô voies admirables ! Ô mystérieuse direction de cette Sagesse du Père pour tous ceux qu'a conquis son amour (Rom. XI, 33.) ! On vit la Reine des Anges applaudir à ce spectacle digne d'eux (I Cor. IV, 9.), et révéler aux hommes sous le ciel d'Orient le nom illustre que leur cachaient en vous les livrées de la sainte pauvreté. Ramené par une fuite nouvelle après dix-sept ans dans la patrie de votre naissance, vous sûtes y demeurer par la vaillance de votre foi comme dans une terre étrangère (Heb. XI. 9.). Sous cet escalier de la maison paternelle aujourd'hui l'objet d'une vénération attendrie, en butte aux avanies de vos propres esclaves, mendiant inconnu pour le père, la mère, l'épouse qui vous pleuraient toujours, vous attendîtes dix-sept autres années, sans vous trahir jamais, votre passage à la céleste et seule vraie patrie (Ibid. 16.). Aussi Dieu s'honora-t-il lui-même d'être appelé votre Dieu (Ibid.), lorsque, au moment de votre mort précieuse, une voix puissante retentit dans Rome, ordonnant à tous de chercher l'Homme de Dieu.
 

Escalier de saint Alexis. Eglise Saint-Alexis. Rome.
 
Souvenez-vous, Alexis, que la voix ajouta au sujet de cet Homme de Dieu qui était vous-même :
" Il priera pour Rome, et sera exaucé."
Priez donc pour l'illustre cité qui vous donna le jour, qui vous dut son salut sous le choc des barbares, et vous entoure maintenant de plus d'honneurs a coup sûr qu'elle n'eût fait, si vous vous étiez borné à continuer dans ses murs les traditions de vos nobles aïeux ; l'enfer se vante de l'avoir arrachée pour jamais à la puissance des successeurs de Pierre et d'Innocent : priez, et que le ciel vous exauce à nouveau contre les modernes successeurs d'Alaric. Puisse le peuple chrétien, à la lumière de vos actes sublimes, s'élever toujours plus au-dessus de la terre ; conduisez-nous sûrement par l'étroit sentier (Matth. VII, 14.) à la maison du Père qui est aux cieux."

Rq : Publiée en 1889 par Arthur Amiot, universitaire à l'Ecole pratique des hautes études, on peut consulter sur le lien suivant la légende syriaque de saint Alexis, l'homme de Dieu. Le manuscrit date du début du VIe siècle et est conservé à Londres et à Paris :
http://www.moinillon.net/public/PDF/Alexis-ss_syriaque.pdf

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