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vendredi, 27 octobre 2023

27 octobre. Saint Vincent, sainte Sabine et sainte Christèle, martyrs à Avila en Espagne. 304.

- Saint Vincent, sainte Sabine et sainte Christèle, martyrs à Avila en Espagne. 304.

Pape : Saint Marcelin. Empereur romain d'Occident : Maximien Hercule. Empereur romain d'Orient : Dioclétien.

" Combattons énergiquement, afin que Dieu nous couronne pour l'éternité."
Saint Bonaventure. Serm. XII Pentec.

Martyre de saint Vincent, de sainte Sabine te de sainte Cristèle.
Bas-relief. Basilique Saint-Vincent. Avila, Espagne.

Dacien, ce cruel exécuteur de la rage des empereurs Dioclétien et Maximien, étant venu en Espagne, plutôt pour persécuter les Chrétiens que pour en gouverner les provinces, fit arrêter saint Vincent, qu'en lui déféra comme un des plus zélés défenseurs du culte de Jésus-Christ.

Pour tâcher de corrompre sa Foi, il lui démontra que c'était une folie de s'exposer à perdre la vie à la fleur de son âge par de cruels supplices, pour défendre l'honneur d'un homme que l'on avait crucifié, et qu'il ferait beaucoup mieux d'obéir aux ordres des empereurs qui commandaient de sacrifier aux divinités païennes. Puis, voyant que le saint martyr, bien loin de se rendre à ses désirs, confessait généreusement la divinité de Jésus-Christ, et déclamait contre Jupiter, se moquant de cette idole incestueuse et adultère, il commanda qu'on le menât devant la statue de l'idole, et que s'il ne lui offrait de l'encens, il fût à l'heure même torturé, déchiré, rompu de coups, et enfin mis à mort par le dernier supplice.

Les bourreaux se saisirent aussitôt de lui et l'entraînèrent au lieu désigné par le président ; mais, par un grand miracle, ayant mis le pied sur une pierre dure, Vincent y imprima son vestige, de même que si c'eût été de la cire molle ; les bourreaux en furent tellement touchés, que, pour avoir le temps de se faire instruire des mystères de la Foi Chrétienne, ils retournèrent à Dacien ; et feignant que Vincent demandait 3 jours pour délibérer, ils obtinrent de lui cette surséance.

Pendant ce temps, ils le retirèrent chez eux : Sabine et Christète, soeurs de notre invincible Martyr, le vinrent voir ; et, se jetant à ses pieds, elles le prièrent et le conjurèrent avec larmes, de prendre la fuite avec elles pour leur servir de père et de mère et être leur soutien dans la rigueur de cette persécution. Vincent eut bien de la peine à le faire ; mais, enfin, considérant la jeunesse de ces Vierges, et s'imaginant qu'elles pourraient succomber à la cruauté des supplices si elles n'étaient soutenues par ses exhortations et par son exemple, il usa de la liberté que lui donnèrent ceux qui le retenaient, et se retira avec ses soeurs à Avila.

Basilique Saint-Vincent. Les précieuses reliques de nos Saints
y sont toujours conservées. Avila. Espagne. XIIe.

Le président en fut bientôt averti, et il envoya en même temps des cavaliers pour les suivre. Ils les atteignirent en cette ville ; et, comme ils avaient ordre de les tourmenter et de les faire mourir, ils exercèrent contre ces innocentes victimes toutes les cruautés dont l'impiété est capable. Enfin, après avoir disloqué tous leurs membres sur le chevalet et leur avoir déchiré le corps à coups de fouet, ils leur mirent la tête sur des pierres et la leur écrasèrent avec des cailloux et des leviers.

Leurs dépouilles sacrées demeurèrent ensuite exposées à la voirie pour être dévorées par les animaux ; mais, Ô conduite admirable de la divine Providence ! Un serpent d'une grosseur prodigieuse, qui causait de grands maux dans le pays, sortit des rochers voisins de la ville pour les venir garder.

Un Juif s'étant donc approché pour les insulter, il fut saisi par ce monstre et n'échappa à sa cruauté que par la promesse qu'il fit de se convertir au Christ et de donner honorable sépulture aux saints martyrs, et de faire bâtir une église en leur honneur. Il accomplit depuis lors ce qu'il avait promis.

Le serpent qui garda les dépouilles sacrées des martyrs est leur caractéristique la plus ordinaire.
On les représente aussi en groupe, comme ayant souffert ensemble le martyre.

On trouve l'Office de saint Vincent et de ses soeurs dans les anciens Bréviaires et Missels Mozarabes. Nous avons conservé lé récit du père Giry.

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mercredi, 19 juillet 2023

19 juillet. Saint Vincent de Paul, confesseur, fondateur des Lazaristes et des Filles de la Charité, dites aussi Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. 1660.

- Saint Vincent de Paul, confesseur, fondateur des Lazaristes et des Filles de la Charité, dites aussi Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. 1660.
 
Pape : Alexandre VII. Roi de France : Louis XIV.
 
" L'oraison est l'âme de la dévotion : vous vous plaignez d'être aride, aimez et vous serez bientôt fervent ; l'oraison est la plus excellente occupation de l'âme ; quand on y cherche Dieu, on ne se rassasie point de le faire."
Esprit de saint Vincent de Paul.
 

Ce Saint, dont le nom est devenu synonyme de charité, est l'une des plus pures gloires de la France et de l'humanité tout entière. Il naquit à Pouy (aujourd'hui Saint-Vincent-de-Paul), près de Dax, le 24 août 1576. Ses parents faisaient valoir une petite ferme et vivaient du travail de leurs mains. Les premières années de Vincent se passèrent à la garde des troupeaux. Un jour qu'il avait ramassé jusqu'à trente sous, somme considérable pour lui, il la donna au malheureux qui lui parut le plus délaissé. Quand ses parents l'envoyaient au moulin, s'il rencontrait des pauvres sur sa route, il ouvrait le sac de farine et leur en donnait à discrétion.


Son père, témoin de sa charité et devinant sa rare intelligence, résolut de s'imposer les plus durs sacrifices pour le faire étudier et le pousser au sacerdoce : " Il sera bon prêtre, disait-il, car il a le coeur tendre." A vingt ans, il étudie la théologie à Toulouse et reçoit bientôt le grade de docteur.

Un an après son ordination au sacerdoce, il se rend à Marseille pour recueillir un legs que lui a laissé un de ses amis. Au retour, voyageant par mer pour se rendre à Narbonne, il est pris par des pirates et emmené captif en Afrique. Sa captivité, d'abord très dure et accompagnée de fortes épreuves pour sa foi, se termina par la conversion de son maître, qui lui rendit la liberté. C'est alors que Vincent va se trouver dans sa voie.


Les circonstances le font nommer aumônier général des galères, et il se dévoue au salut de ces malheureux criminels avec une charité couronnée des plus grands succès. La Providence semble le conduire partout où il y a des plaies de l'humanité à guérir.


Saint Vincent de Paul présente les Filles de la Charité
à la reine, Anne d'Autriche.

A une époque où la famine et les misères de toutes sortes exercent les plus affreux ravages, il fait des prodiges de dévouement ; des sommes incalculables passent par ses mains dans le sein des pauvres, il sauve à lui seul des villes et des provinces entières. Ne pouvant se multiplier, il fonde, et divers lieux, des Confréries de Dames de la Charité, qui se transforment bientôt dans cette institution immortelle et incomparable des Filles de la Charité, plus connues sous le nom des Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. Nulle misère ne le laisse insensible ; il trouve le moyen de ramasser lui-même et de protéger partout des multitudes d'enfants, fruits du libertinage, exposés à l'abandon et à la mort, et mérite le nom de Père des enfants trouvés.

On se souvient de la réponse cinglante de saint Vincent de Paul au cardinal Mazarin qui se moquait de son saint dévouement aux pauvres :
" Les pauvres sont notre plus grand trésor ! Les pauvres sont nos maîtres !"

Le roi Louis XIII, à l'agonie, expira dans les bras de notre saint.

Il a formé des légions d'anges de charité ; mais il lui faut des légions d'apôtres, et il fonde les Prêtres de la Mission, destinés à évangéliser la France et même les peuples infidèles.

Son corps intact est conservé dans la chapelle des Lazaristes, au 95 de la rue de Sèvres à Paris.
 

Verrière représentant saint Vincent de Paul
au chevet de Louis XIII pendant son agonie.
Eglise Saint-Séverin. Paris.
 
Le corps de saint Vincent de Paul est revêtu des habits sacerdotaux. La croix placée entre les mains est peut être celle avec laquelle saint Vincent assistera le roi Louis XIII mourant.

Après la Révolution française, les prêtres de la Mission se verront attribuer le 95 de la rue de Sèvres, en remplacement du prieuré Saint Lazare situé du côté des actuelles Gares du Nord et de l'Est. Le peuple de Paris, très attaché à saint Vincent de Paul, se cotisera pour payer la châsse, que l'archevêque de l'époque fera réaliser par l'orfèvre Odiot. Elle sera placée dans la chapelle le 25 avril 1830. La châsse mesure 2,25 m de long et 65 cm de large ; sa hauteur est de 1,05 m au centre. Le groupe sculpté qui la surmonte représente saint Vincent montant au Ciel, accompagné de quatre anges portant les emblèmes de la Foi, l'Espérance et la Charité.

La chapelle garde le souvenir de trois autres prêtres de la Mission : saint Jean Gabriel Perboyre (mort en 1840) et le Bienheureux François Régis Clet (mort en 1820), tous deux martyrisés en Chine. Leurs tombeaux se trouvent dans les bas côtés. La pierre tombale du père Etienne, ancien supérieur général, est située dans l'allée principale. Deux médaillons placés au centre de chaque vitrail, probablement de 1864, évoquent la vie et les oeuvres de saint Vincent. Cavaillé Coll achevera la construction de l'orgue la même année. Dans les tribunes, une série de tableaux exécutés par le Frère François (Frère de la Mission), élève du peintre Ingres, retracent des scènes de la vie de Jésus et de celle de la Vierge Marie. La chapelle de la sainte Vierge, au bas côté gauche, est dédiée à la conservation du Saint Sacrement. La chapelle du bas côté droit est dédiée à saint Joseph.
 

Corps de saint Vincent de Paul. Chapelle des Lazaristes. Paris.
 
PRIERE

" Quelle gerbe, Ô Vincent, vous emportez au ciel (Psalm. CXXV, 6.) ! Quelles bénédictions vous accompagnent, montant de cette terre à la vraie patrie (Prov. XXII, 9 ; Eccli. XXXI, 28.) ! Ô le plus simple des hommes qui furent en un siècle tant célébré pour ses grandeurs, vous dépassez maintenant les renommées dont l'éclat bruyant fascinait vos contemporains. La vraie gloire de ce siècle, la seule qui restera de lui quand le temps ne sera plus (Apoc. X, 6.), est d'avoir eu dans sa première partie des saints d'une pareille puissance de loi et d'amour, arrêtant les triomphes de Satan, rendant au sol de France stérilisé par l'hérésie la fécondité des beaux jours. Et voici que deux siècles et plus après vos travaux, la moisson qui n'a point cessé continue par les soins de vos fils et de vos filles, aidés d'auxiliaires nouveaux qui vous reconnaissent eux aussi pour leur inspirateur et leur père. Dans ce royaume du ciel qui ne connaît plus la souffrance et les larmes (Ibid. XXI, 4.), chaque jour pourtant comme autrefois voit monter vers vous l'action de grâces de ceux qui souffrent et qui pleurent.

Reconnaissez par des bienfaits nouveaux la confiance de la terre. Il n'est point de nom qui impose autant que le vôtre le respect de l'Eglise, en nos temps de blasphème. Et pourtant déjà les négateurs du Christ en viennent, par haine de sa divine domination (Jud. 4.), à vouloir étouffer le témoignage que le pauvre à cause de vous lui rendait toujours. Contre ces hommes en qui s'est incarné l'enfer, usez du glaive à deux tranchants remis aux saints pour venger Dieu au milieu des nations (Psal. CXLIX, 6-9.) : comme jadis les hérétiques en votre présence, qu'ils méritent le pardon ou connaissent la colère ; qu'ils changent, ou soient réduits d'en haut à l'impuissance de nuire. Gardez surtout les malheureux que leur rage satanique s'applaudit de priver du secours suprême au moment du trépas ; eussent-ils un pied déjà dans les flammes, ces infortunés, vous pouvez les sauver encore (Jud. 23.). Elevez vos filles à la hauteur des circonstances douloureuses où l'on voudrait que leur dévouement reniât son origine céleste ou dissimulât sa divine livrée ; si la force brutale des ennemis du pauvre arrache de son chevet le signe du salut, il n'est règlements ni lois, puissance de ce monde ou de l'autre, qui puissent expulser Jésus de l'âme d'une Fille de chanté, ou l'empêcher de passer de son cœur à ses lèvres : ni la mort, ni l'enfer, ni le feu, ni le débordement des grandes eaux, dit le Cantique, ne sauraient l'arrêter (Cant. VIII, 6-7.).

Vos fils aussi poursuivent votre œuvre d'évangélisation ; jusqu'en nos temps leur apostolat se voit couronné du diadème de la sainteté et du martyre. Maintenez leur zèle ; développez en eux votre esprit d'inaltérable dévouement à l'Eglise et de soumission au Pasteur suprême. Assistez toutes ces œuvres nouvelles de charité qui sont nées de vous dans nos jours, et dont, pour cette cause, Rome vous défère le patronage et l'honneur ; qu'elles s'alimentent toujours à l'authentique foyer que vous avez ravivé sur la terre (Luc. XII, 40.) ; qu'elles cherchent avant tout le royaume de Dieu et sa justice (Matth. VI, 33.), ne se départant jamais, pour le choix des moyens, du principe que vous leur donnez de " juger, parler et opérer, comme la Sagesse éternelle de Dieu, revêtue de notre faible chair, a jugé, parlé et opéré "."

Rq :

- Notons que notre triste époque, qui est le reflet de l'inversion morale la plus cynique, nous a donnés en 2005 de constater que rien, ou si peu, n'échappe aux horreurs du prince de ce monde. L'on a " découvert ", le jour de la saint Louis 2005, à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, fondé par lui pour le secours et l'accueil des enfants trouvés, 450 foetus (!!!) dans la chambre mortuaire de l'hôpital.
Ils avaient manifestement été l'objet d'expériences épouvantables. Le parquet avait ouvert une enquête administrative.

En octobre 2005, un rapport de l'Igas (inspection générale des affaires sociales) décrivait « 353 corps entiers et 87 corps partiels (dont 20 têtes) » et ajoutait que « la plupart des corps étaient éviscérés. Sur certains le cerveau avait été retiré, sur d'autres on avait enlevé la colonne vertébrale. » Le rapport pointait « des dérives réelles et préoccupantes. »
Le mercredi 18 juillet 2007, veille donc de la fête de notre saint, l'affaire a été classée sans suite... " Cette enquête préliminaire n'a pas révélé d'infraction pénale ", selon le procureur de la République Jean-Claude Marin.


- Oeuvres complètes et vie de saint Vincent de Paul (on privilégiera la vie de saint Vincent par Abelly) :
http://www.jesusmarie.com/vincent_de_paul.html

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jeudi, 18 mai 2023

18 mai. Saint Venant de Camerino, martyr. 250.

- Saint Venant de Camerino, martyr. 250.

Pape : Saint Fabien. Empereur : Dèce.

" Les dieux que vous adorez ne sont que des inventions du démon. Reconnaissez donc un seul Dieu, Créateur du ciel et de la terre, dont le Fils unique s'est fait homme et est mort sur la croix pour nous délivrer de la tyrannie du péché."
Saint Venant à Antiochus, gouverneur de Camerino.

Nicola di Filotesia. XVe.

Le martyr d'aujourd'hui nous reporte aux persécutions des empereurs romains. C'est en Italie, à Camerino, qu'il a rendu son témoignage ; et la dévotion que lui portent les peuples de cette contrée, soumise au sceptre temporel du Pontife romain, a obtenu que sa fête se célébrerait dans toute l'Eglise. Accueillons donc avec joie ce nouveau champion de notre Emmanuel, et félicitons-le d'avoir soutenu loyalement le combat, en ces jours du Temps pascal, tout retentissant de la victoire que la vie a remportée sur la mort.

Le récit que la Liturgie a consacré aux mérites de saint Venant étincelle de prodiges. Plus d'une fois la puissance de Dieu a semblé faire assaut avec la fureur des bourreaux, afin de glorifier leurs victimes. Ces moyens merveilleux servaient à la conquête des âmes, et souvent les témoins de ces miracles qui sembleraient superflus, s'écriaient tout à coup qu'eux aussi voulaient être chrétiens, et donnaient leurs noms à une religion aussi favorisée du ciel qu'illustrée par la patience surhumaine de ses martyrs.

Saint Venant, né à Camérino, n'était âgé que de quinze ans, lorsqu'il fut accusé d'être chrétien devant Antiochus, qui était gouverneur de la ville sous l'empire de Dèce. Il se présenta lui-même près des portes de la ville à ce magistrat qui, après l'avoir tenté longtemps, mais inutilement, par les promesses et les menaces, le fit fouetter et charger de chaînes. Le saint ayant été délié miraculeusement par un Ange, on le brûla avec des torches ardentes, et on le suspendit la tête en bas, pour recevoir la fumée d'un feu qu'on avait allumé sous lui. Le greffier Anastase, saisi d'admiration pour la constance du saint dans les tourments, et surpris de le voir délié une seconde fois par l'Ange et marchant au-dessus de la fumée avec un habit blanc, crut en Jésus-Christ, et se fit baptiser, ainsi que sa famille, par le bienheureux prêtre Porphyre, dans la compagnie duquel il remporta, peu de temps après, la palme du martyre.

Saint Venant fut de nouveau amené devant le gouverneur, qui l'ayant encore sollicité en vain d'abandonner la foi du Christ, le fit reconduire en prison. Là il lui envoie un héraut nommé Attale, qui vient dire au martyr que lui aussi a été chrétien, mais qu'il a renoncé à cette profession, parce qu'il a reconnu la vaine illusion de cette foi, au nom de laquelle les chrétiens se privent des biens présents dans l'espérance d'autres biens futurs qui ne sont pas réels. Mais le noble athlète du Christ, qui n'ignorait pas les embûches de notre perfide ennemi, rejeta bien loin ce ministre du diable. Il  fut donc ramené devant le président, par ordre duquel on lui cassa toutes les dents, et on lui rompit les mâchoires ; après quoi on le jeta sur un fumier. Ayant encore été tiré de là par un Ange, on le fit comparaître de nouveau devant le juge qui, à la voix de Venant, tomba de son siège, et expira en poussant ce cri :
" Le Dieu de Venant est le vrai Dieu ; vous devez l'adorer et il faut détruire nos fausses divinités."

Martyre de saint Venant. Fresque murale. Eglise Saint-Venant.
Horgenzell. Bade-Würtemberg. Allemagne. XVIIe.

Cette nouvelle ayant été portée au gouverneur, il fit aussitôt exposer Venant aux lions ; mais ces animaux, oubliant leur cruauté naturelle, se jetèrent à ses pieds. Comme le saint profitait de la circonstance pour enseigner au peuple la foi de Jésus-Christ, on l'enleva et on le reconduisit en prison.

Le lendemain, Porphyre ayant raconté au gouverneur une vision qu'il avait eue durant la nuit, et dans laquelle il avait vu Venant tout éclatant de lumière et administrant le baptême au peuple, tandis que le gouverneur était couvert d'un brouillard épais et ténébreux, celui-ci, transporté de colère, lui fit aussitôt trancher la tête, et ordonna que l'on traînât Venant jusqu'au soir par des lieux couverts de buissons épineux et de chardons. On le laissa à demi mort après ce supplice ; mais le lendemain matin il se présenta encore au gouverneur, qui le fit aussitôt précipiter du haut d'un rocher.

Inhumation de saint Venant. Fresque murale. Eglise Saint-Venant.
Horgenzell. Bade-Würtemberg. Allemagne. XVIIe.

Ayant encore été sauvé miraculeusement, on le traîna de nouveau jusqu'à un mille de la ville par les plus rudes sentiers. Les soldats eurent soif ; Venant s'agenouilla sur une pierre dans une vallée, et l’en fit sortir de l'eau par le signe de la Croix. Il laissa sur cette pierre la marque et la forme de ses genoux, ainsi qu'on peut le voir encore dans son église, où elle est conservée. Touchés de ce miracle, plusieurs des soldats crurent en Notre Seigneur Jésus-Christ. Le gouverneur leur fit trancher la tête, ainsi qu'à saint Venant lui-même, dans le lieu du prodige.

Aussitôt des éclairs sillonnèrent le ciel, et il se fit un si terrible tremblement de terre, que le gouverneur prit la fuite ; mais il ne put se dérober à la justice divine, et il périt peu de jours après d'une mort très honteuse.

Cependant les Chrétiens ensevelirent dans un lieu honorable le corps de saint Venant et ceux de ses compagnons, lesquels reposent encore aujourd'hui à Camerino, dans l'église dédiée au saint martyr.

Basilique Saint-Venant. Camerino. Marches. Italie.

PRIERE

" Priez pour nous, jeune martyr, vous que les saints Anges aimaient, et qu'ils assistèrent dans le combat ! Comme vous, nous sommes les soldats du divin Ressuscité, et comme vous nous sommes appelés à rendre témoignage de sa divinité et de ses droits en présence du monde. Si le monde n'est pas toujours armé d'instruments de torture comme aux jours de vos luttes, il n'est pas moins redoutable par ses séductions. A nous aussi il voudrait ravir cette vie nouvelle que Jésus a communiquée à ses membres ; défendez-nous de ses atteintes, Ô Martyr ! La divine chair de l'Agneau vous avait nourri dans les jours de la Pâque, et la force qui a paru en vous était toute à la gloire de ce céleste aliment.

Nous nous sommes assis à la même table ; veillez sur tous les convives du festin pascal. Ainsi que vous, nous avons connu le Seigneur dans la fraction du pain : obtenez-nous l'intelligence du divin mystère dont nous reçûmes les prémices en Bethléhem, et qui s'est développé sous nos yeux et en nous-mêmes par les mérites de la Passion et de la Résurrection de notre Emmanuel. D'autres merveilles nous attendent ; nous ne sortirons pas de la saison pascale sans avoir été initiés à la plénitude du don divin de l'Incarnation. Obtenez, ô saint Martyr, que nos cœurs soient ouverts de plus en plus, et qu'ils gardent fidèlement tous les trésors que les augustes mystères de l'Ascension et de la Pentecôte doivent encore verser en eux."

Saint Venant. Imagerie populaire. Allemagne. XIXe.

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