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lundi, 23 décembre 2024

23 décembre. Sainte Victoire de Rome ou de Tivoli, vierge et martyre. 253.

- Sainte Victoire de Rome ou de Tivoli, vierge et martyre. 253.

Pape : Saint Lucius Ier. Empereurs romains (période de l'anarchie militaire) : Trébonien Galle (+353) ; Hostilien (+351) ; Volusien (+353) ; Emilien (+353). Empereurs romains (période des trente tyrans) : Valérien ; Galien.

" Il est plus beau d'imiter dans sa chair la vie des anges que d'augmenter de sa chair le nombre des mortels."
Saint Augustin.


Sainte Victoire. Eglise Sainte-Victoire. Ficcule. Italie. XIVe.

Sainte Victoire était de Tivoli, ville proche de Rome. Elle naquit de parents illustres selon le monde et encore plus par la religion chrétienne dont ils faisaient profession. Lorsqu'elle fut nubile, ils la promirent en mariage, de son consentement, à un gentilhomme nommé Eugène, qui avait de très bonnes qualités, mais était encore engagé dans les superstitions de l'idolâtrie ; car alors, la différence du culte n'était pas un empêchement au mariage. Une autre fillen nommée Anatolie, que quelques auteurs font sa soeur selon la chair, et d'autres seulement selon l'esprit, fut en même temps accordée à Tite Aurèle, seigneur romain, mais païen. Celle-ci avait fait voeu de virginité et ne voulait aucunement consentir à cette alliance qui, en la ravissant à Notre Seigneur Jésus-Christ, devaitla faire épouse d'un profane, d'un sacrilège et d'un esclave du démon.

Le seigneur Aurèle, qui avait une extrême passion pour elle, employa divers moyens pour la résoudre ; mais voyant qu'il n'en pouvait venir à bout, il pria Victoire, comme accordée à son ami Eugène, d'entreprendre cette affaire et de persuader à Anatolie de ne point différer davantage ses noces. Victoire ne put lui refuser ce service ; elle alla voir Anatolie et lui tint ce discours :
" Vous savez, ma soeur, que je suis chrétienne comme vous, et qu'en cette qualité je suis bien éloignée de vouloir vous donner uin mauvais conseil ; cependant, si vous voulez me croire, vous consentirez au plus tôt à votre mariage. Dieu n'a point condamné les noces ; nous voyons au contraire dans l'Ecriture que les Patriarches et les Prophètes, ses amis et fidèles serviteurs, ont eu des femmes et que Dieu a béni leur postérité? D'ailleurs, celui que vos parents vous ont destiné est un homme d'honneur, il ne vous accusera point comme chrétienne, il n'empêchera point que vous fassiez tous les exercices de votre religion ; il y a même espérance que, par l'amour conjugal qu'il aura pour vous, il embrassera le culte du vrai Dieu dont vous faites profession."



Sainte Victoire. Imagerie populaire. Lemercier & Basset. XIXe.

Anatolie écouta patiemment ce discours, mais Victoire s'étant tue, elle repit la parole et dit :
" Ô ma chère Victoire, triomphez de la malice du démon et soyez Victoire d'effet comme vous l'êtes de nom ! Quand il fallut peupler le monde, Dieu dit aux hommes : " Croissez, multipliez-vous et remplissez la terre " ; mais maintenant que l'univers ne manque point d'habitants, le Fils de Dieu, descendu du ciel sur la terre pour nous donner une doctrine céleste, ne cesse point de crier : " Croissez dans la foi, augmentez dans la charité et remplissez le ciel, car le royaume des cieux approche ".
Elle lui dit encore d'autres choses très pressantes, et, pour la persuader davantage, elle ajouta :
" Ma chère soeur, le jour que je distribuai aux pauvres le prix de mes joyaux, j'eus une vision dans laquelle un jeune homme m'apparut avec un diadème d'or sur la tête, vêtu de pourpre et couvert de pierres précieuses, et me dit d'un air agréable et d'un visage plein de gaieté :
" Ô virginité qui êtes toujours dans la lumière et jamais dans les ténèbres !"
A ces paroles, je m'éveillai fort triste de n'avoir pas entendu le reste et je me jetai à terre, les larmes aux yeux, priant Notre Seigneur Jésus-Christ que celui qui m'avait dit ce peu de mot continuât de m'instruire. Comme j'étais ainsi prosternée, le même jeune homme ajouta :
" La virginité est une pourpre royale qui relève celles qui en sont revêtues au-dessus de toutes les autres. La virginité est une pierre d'un prix inestimable ; la virginité est le trésor immense du Roi des rois. Les voleurs tâchent de la ravir à qui la possèdent ; conservez-là avec toute la diligence possible, et soyez d'autant plus sur vos gardes pour la conserver, que vous la possédez dans un degré plus éminent."


Fresque-mosaïque des saintes vierges et martyres, dont sainte Victoire
et sainte Anatolie. Basilique Saint-Apollinaire-la-Neuve. Ravenne. VIe.

Un discours si puissant et si pathétique toucha vivement sainte Victoire ; elle fut heureusement vaincue par celle qu'elle avait entrepris de vaincre, et, ayant pris la résolution de demeurer vierge, elle vendit, comme Anatolie, ce qu'elle avait de bagues et d'autres vains ornements et en donna tout l'argent aux pauvres.

Dès que les seigneurs Eugène et Aurèle surent la résolution de ces deux généreuses filles, ils n'épargnèrent rien pour les obliger à en venir au mariage? Ils s'adressèrent pour cela à l'empereur même : ils obtinrent la permission de les enlever et de les mener dans leur maison de campagne, pour tâcher de les gagner, ou par la douceur, ou par les menaces et même par les mauvais traitements.

Sainte Anatolie se distingua par sa constance et subit le martyre, comme nous le voyons au 9 juillet.


Sainte Victoire. Imagerie populaire. Picard imprimeur. XIXe.

Pour sainte Victoire, elle fut à l'épreuve de toutes les sollicitations et de tous les outrages d'Eugène. Il la garda quelques années dans son château, pendant lesquelles il ne lui faisait donner pour nourriture qu'un morceau de pain bis le soir. Il lui fit aussi endurer beaucoup d'autres mauvais traitements indignes de sa naissance et de sa vertu, pour la réduire à l'épouser ou à adorer les idoles, mais inutilement. Sainte Victoire demeura invincible au milieu de tant de supplices. Elle eut même l'adresse, dans le peu de liberté qu'elle avait, de gagner plusieurs épouses à Notre Seigneur Jésus-Christ, en persuadant à de jeunes demoiselles qui venaient la voir de lui consacrer leur pureté virginale.

Adelme, évêque des Saxons occidentaux, qui a composé son histoire en vers héroïques, rapportés par Surirus en ce jour, dit qu'elle en assembla jusqu'à 60 qui menaient une vie angélique et qui chantaient jours et nuits des hymnes et des psaumes à l'honneur du vrai Dieu. Il ajoute qu'elle fit plusieurs miracles, et que, entre autres, elle chassa un horrible dragon qui infectait tout ce pays, après avoir fait promettre au peuple qu'il embrasserait la religion chrétienne.


Martyre de sainte Victoire. Anonyme. Collegiale Sainte-Victoire.
Santa-Vittoria-in-Matenano. Acoli. Italie. XVIIIe.

Enfin, Eugène, lassé de sa persévérance, obtint de Julien, pontife du Capitole et comte des temples, un bourreau nommé Tiliarque pour la faire mourir. Celui-ci donna un coup d'épée dans le coeur de sainte Victoire, et en fit une glorieuse martyre de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ce fut sous la persécution de Dèce, le 23 décembre 253.
Le malheureux qui lui avait donné le coup de la mort devint aussitôt lépreux, et au bout de six jours, il mourut rongé par les vers.

Le corps de sainte Victoire fut enterré où elle avait été exécutée. Sa mémoire est marquée dans les quatre martyrologes, et principalement dans celui d'Adon. Des reliques de notre Sainte sont conservées dans une magnifique châsse dans l'église Notre-Dame-des-Victoires de Rome.


Châsse et reliquaire de sainte Victoire.
Basilique Notre-Dame-des-Victoires. Rome.

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dimanche, 27 octobre 2024

27 octobre. Saint Vincent, sainte Sabine et sainte Christèle, martyrs à Avila en Espagne. 304.

- Saint Vincent, sainte Sabine et sainte Christèle, martyrs à Avila en Espagne. 304.

Pape : Saint Marcelin. Empereur romain d'Occident : Maximien Hercule. Empereur romain d'Orient : Dioclétien.

" Combattons énergiquement, afin que Dieu nous couronne pour l'éternité."
Saint Bonaventure. Serm. XII Pentec.

Martyre de saint Vincent, de sainte Sabine te de sainte Cristèle.
Bas-relief. Basilique Saint-Vincent. Avila, Espagne.

Dacien, ce cruel exécuteur de la rage des empereurs Dioclétien et Maximien, étant venu en Espagne, plutôt pour persécuter les Chrétiens que pour en gouverner les provinces, fit arrêter saint Vincent, qu'en lui déféra comme un des plus zélés défenseurs du culte de Jésus-Christ.

Pour tâcher de corrompre sa Foi, il lui démontra que c'était une folie de s'exposer à perdre la vie à la fleur de son âge par de cruels supplices, pour défendre l'honneur d'un homme que l'on avait crucifié, et qu'il ferait beaucoup mieux d'obéir aux ordres des empereurs qui commandaient de sacrifier aux divinités païennes. Puis, voyant que le saint martyr, bien loin de se rendre à ses désirs, confessait généreusement la divinité de Jésus-Christ, et déclamait contre Jupiter, se moquant de cette idole incestueuse et adultère, il commanda qu'on le menât devant la statue de l'idole, et que s'il ne lui offrait de l'encens, il fût à l'heure même torturé, déchiré, rompu de coups, et enfin mis à mort par le dernier supplice.

Les bourreaux se saisirent aussitôt de lui et l'entraînèrent au lieu désigné par le président ; mais, par un grand miracle, ayant mis le pied sur une pierre dure, Vincent y imprima son vestige, de même que si c'eût été de la cire molle ; les bourreaux en furent tellement touchés, que, pour avoir le temps de se faire instruire des mystères de la Foi Chrétienne, ils retournèrent à Dacien ; et feignant que Vincent demandait 3 jours pour délibérer, ils obtinrent de lui cette surséance.

Pendant ce temps, ils le retirèrent chez eux : Sabine et Christète, soeurs de notre invincible Martyr, le vinrent voir ; et, se jetant à ses pieds, elles le prièrent et le conjurèrent avec larmes, de prendre la fuite avec elles pour leur servir de père et de mère et être leur soutien dans la rigueur de cette persécution. Vincent eut bien de la peine à le faire ; mais, enfin, considérant la jeunesse de ces Vierges, et s'imaginant qu'elles pourraient succomber à la cruauté des supplices si elles n'étaient soutenues par ses exhortations et par son exemple, il usa de la liberté que lui donnèrent ceux qui le retenaient, et se retira avec ses soeurs à Avila.

Basilique Saint-Vincent. Les précieuses reliques de nos Saints
y sont toujours conservées. Avila. Espagne. XIIe.

Le président en fut bientôt averti, et il envoya en même temps des cavaliers pour les suivre. Ils les atteignirent en cette ville ; et, comme ils avaient ordre de les tourmenter et de les faire mourir, ils exercèrent contre ces innocentes victimes toutes les cruautés dont l'impiété est capable. Enfin, après avoir disloqué tous leurs membres sur le chevalet et leur avoir déchiré le corps à coups de fouet, ils leur mirent la tête sur des pierres et la leur écrasèrent avec des cailloux et des leviers.

Leurs dépouilles sacrées demeurèrent ensuite exposées à la voirie pour être dévorées par les animaux ; mais, Ô conduite admirable de la divine Providence ! Un serpent d'une grosseur prodigieuse, qui causait de grands maux dans le pays, sortit des rochers voisins de la ville pour les venir garder.

Un Juif s'étant donc approché pour les insulter, il fut saisi par ce monstre et n'échappa à sa cruauté que par la promesse qu'il fit de se convertir au Christ et de donner honorable sépulture aux saints martyrs, et de faire bâtir une église en leur honneur. Il accomplit depuis lors ce qu'il avait promis.

Le serpent qui garda les dépouilles sacrées des martyrs est leur caractéristique la plus ordinaire.
On les représente aussi en groupe, comme ayant souffert ensemble le martyre.

On trouve l'Office de saint Vincent et de ses soeurs dans les anciens Bréviaires et Missels Mozarabes. Nous avons conservé lé récit du père Giry.

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vendredi, 19 juillet 2024

19 juillet. Saint Vincent de Paul, confesseur, fondateur des Lazaristes et des Filles de la Charité, dites aussi Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. 1660.

- Saint Vincent de Paul, confesseur, fondateur des Lazaristes et des Filles de la Charité, dites aussi Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. 1660.
 
Pape : Alexandre VII. Roi de France : Louis XIV.
 
" L'oraison est l'âme de la dévotion : vous vous plaignez d'être aride, aimez et vous serez bientôt fervent ; l'oraison est la plus excellente occupation de l'âme ; quand on y cherche Dieu, on ne se rassasie point de le faire."
Esprit de saint Vincent de Paul.
 

Ce Saint, dont le nom est devenu synonyme de charité, est l'une des plus pures gloires de la France et de l'humanité tout entière. Il naquit à Pouy (aujourd'hui Saint-Vincent-de-Paul), près de Dax, le 24 août 1576. Ses parents faisaient valoir une petite ferme et vivaient du travail de leurs mains. Les premières années de Vincent se passèrent à la garde des troupeaux. Un jour qu'il avait ramassé jusqu'à trente sous, somme considérable pour lui, il la donna au malheureux qui lui parut le plus délaissé. Quand ses parents l'envoyaient au moulin, s'il rencontrait des pauvres sur sa route, il ouvrait le sac de farine et leur en donnait à discrétion.


Son père, témoin de sa charité et devinant sa rare intelligence, résolut de s'imposer les plus durs sacrifices pour le faire étudier et le pousser au sacerdoce : " Il sera bon prêtre, disait-il, car il a le coeur tendre." A vingt ans, il étudie la théologie à Toulouse et reçoit bientôt le grade de docteur.

Un an après son ordination au sacerdoce, il se rend à Marseille pour recueillir un legs que lui a laissé un de ses amis. Au retour, voyageant par mer pour se rendre à Narbonne, il est pris par des pirates et emmené captif en Afrique. Sa captivité, d'abord très dure et accompagnée de fortes épreuves pour sa foi, se termina par la conversion de son maître, qui lui rendit la liberté. C'est alors que Vincent va se trouver dans sa voie.


Les circonstances le font nommer aumônier général des galères, et il se dévoue au salut de ces malheureux criminels avec une charité couronnée des plus grands succès. La Providence semble le conduire partout où il y a des plaies de l'humanité à guérir.


Saint Vincent de Paul présente les Filles de la Charité
à la reine, Anne d'Autriche.

A une époque où la famine et les misères de toutes sortes exercent les plus affreux ravages, il fait des prodiges de dévouement ; des sommes incalculables passent par ses mains dans le sein des pauvres, il sauve à lui seul des villes et des provinces entières. Ne pouvant se multiplier, il fonde, et divers lieux, des Confréries de Dames de la Charité, qui se transforment bientôt dans cette institution immortelle et incomparable des Filles de la Charité, plus connues sous le nom des Soeurs de Saint-Vincent-de-Paul. Nulle misère ne le laisse insensible ; il trouve le moyen de ramasser lui-même et de protéger partout des multitudes d'enfants, fruits du libertinage, exposés à l'abandon et à la mort, et mérite le nom de Père des enfants trouvés.

On se souvient de la réponse cinglante de saint Vincent de Paul au cardinal Mazarin qui se moquait de son saint dévouement aux pauvres :
" Les pauvres sont notre plus grand trésor ! Les pauvres sont nos maîtres !"

Le roi Louis XIII, à l'agonie, expira dans les bras de notre saint.

Il a formé des légions d'anges de charité ; mais il lui faut des légions d'apôtres, et il fonde les Prêtres de la Mission, destinés à évangéliser la France et même les peuples infidèles.

Son corps intact est conservé dans la chapelle des Lazaristes, au 95 de la rue de Sèvres à Paris.
 

Verrière représentant saint Vincent de Paul
au chevet de Louis XIII pendant son agonie.
Eglise Saint-Séverin. Paris.
 
Le corps de saint Vincent de Paul est revêtu des habits sacerdotaux. La croix placée entre les mains est peut être celle avec laquelle saint Vincent assistera le roi Louis XIII mourant.

Après la Révolution française, les prêtres de la Mission se verront attribuer le 95 de la rue de Sèvres, en remplacement du prieuré Saint Lazare situé du côté des actuelles Gares du Nord et de l'Est. Le peuple de Paris, très attaché à saint Vincent de Paul, se cotisera pour payer la châsse, que l'archevêque de l'époque fera réaliser par l'orfèvre Odiot. Elle sera placée dans la chapelle le 25 avril 1830. La châsse mesure 2,25 m de long et 65 cm de large ; sa hauteur est de 1,05 m au centre. Le groupe sculpté qui la surmonte représente saint Vincent montant au Ciel, accompagné de quatre anges portant les emblèmes de la Foi, l'Espérance et la Charité.

La chapelle garde le souvenir de trois autres prêtres de la Mission : saint Jean Gabriel Perboyre (mort en 1840) et le Bienheureux François Régis Clet (mort en 1820), tous deux martyrisés en Chine. Leurs tombeaux se trouvent dans les bas côtés. La pierre tombale du père Etienne, ancien supérieur général, est située dans l'allée principale. Deux médaillons placés au centre de chaque vitrail, probablement de 1864, évoquent la vie et les oeuvres de saint Vincent. Cavaillé Coll achevera la construction de l'orgue la même année. Dans les tribunes, une série de tableaux exécutés par le Frère François (Frère de la Mission), élève du peintre Ingres, retracent des scènes de la vie de Jésus et de celle de la Vierge Marie. La chapelle de la sainte Vierge, au bas côté gauche, est dédiée à la conservation du Saint Sacrement. La chapelle du bas côté droit est dédiée à saint Joseph.
 

Corps de saint Vincent de Paul. Chapelle des Lazaristes. Paris.
 
PRIERE

" Quelle gerbe, Ô Vincent, vous emportez au ciel (Psalm. CXXV, 6.) ! Quelles bénédictions vous accompagnent, montant de cette terre à la vraie patrie (Prov. XXII, 9 ; Eccli. XXXI, 28.) ! Ô le plus simple des hommes qui furent en un siècle tant célébré pour ses grandeurs, vous dépassez maintenant les renommées dont l'éclat bruyant fascinait vos contemporains. La vraie gloire de ce siècle, la seule qui restera de lui quand le temps ne sera plus (Apoc. X, 6.), est d'avoir eu dans sa première partie des saints d'une pareille puissance de loi et d'amour, arrêtant les triomphes de Satan, rendant au sol de France stérilisé par l'hérésie la fécondité des beaux jours. Et voici que deux siècles et plus après vos travaux, la moisson qui n'a point cessé continue par les soins de vos fils et de vos filles, aidés d'auxiliaires nouveaux qui vous reconnaissent eux aussi pour leur inspirateur et leur père. Dans ce royaume du ciel qui ne connaît plus la souffrance et les larmes (Ibid. XXI, 4.), chaque jour pourtant comme autrefois voit monter vers vous l'action de grâces de ceux qui souffrent et qui pleurent.

Reconnaissez par des bienfaits nouveaux la confiance de la terre. Il n'est point de nom qui impose autant que le vôtre le respect de l'Eglise, en nos temps de blasphème. Et pourtant déjà les négateurs du Christ en viennent, par haine de sa divine domination (Jud. 4.), à vouloir étouffer le témoignage que le pauvre à cause de vous lui rendait toujours. Contre ces hommes en qui s'est incarné l'enfer, usez du glaive à deux tranchants remis aux saints pour venger Dieu au milieu des nations (Psal. CXLIX, 6-9.) : comme jadis les hérétiques en votre présence, qu'ils méritent le pardon ou connaissent la colère ; qu'ils changent, ou soient réduits d'en haut à l'impuissance de nuire. Gardez surtout les malheureux que leur rage satanique s'applaudit de priver du secours suprême au moment du trépas ; eussent-ils un pied déjà dans les flammes, ces infortunés, vous pouvez les sauver encore (Jud. 23.). Elevez vos filles à la hauteur des circonstances douloureuses où l'on voudrait que leur dévouement reniât son origine céleste ou dissimulât sa divine livrée ; si la force brutale des ennemis du pauvre arrache de son chevet le signe du salut, il n'est règlements ni lois, puissance de ce monde ou de l'autre, qui puissent expulser Jésus de l'âme d'une Fille de chanté, ou l'empêcher de passer de son cœur à ses lèvres : ni la mort, ni l'enfer, ni le feu, ni le débordement des grandes eaux, dit le Cantique, ne sauraient l'arrêter (Cant. VIII, 6-7.).

Vos fils aussi poursuivent votre œuvre d'évangélisation ; jusqu'en nos temps leur apostolat se voit couronné du diadème de la sainteté et du martyre. Maintenez leur zèle ; développez en eux votre esprit d'inaltérable dévouement à l'Eglise et de soumission au Pasteur suprême. Assistez toutes ces œuvres nouvelles de charité qui sont nées de vous dans nos jours, et dont, pour cette cause, Rome vous défère le patronage et l'honneur ; qu'elles s'alimentent toujours à l'authentique foyer que vous avez ravivé sur la terre (Luc. XII, 40.) ; qu'elles cherchent avant tout le royaume de Dieu et sa justice (Matth. VI, 33.), ne se départant jamais, pour le choix des moyens, du principe que vous leur donnez de " juger, parler et opérer, comme la Sagesse éternelle de Dieu, revêtue de notre faible chair, a jugé, parlé et opéré "."

Rq :

- Notons que notre triste époque, qui est le reflet de l'inversion morale la plus cynique, nous a donnés en 2005 de constater que rien, ou si peu, n'échappe aux horreurs du prince de ce monde. L'on a " découvert ", le jour de la saint Louis 2005, à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, fondé par lui pour le secours et l'accueil des enfants trouvés, 450 foetus (!!!) dans la chambre mortuaire de l'hôpital.
Ils avaient manifestement été l'objet d'expériences épouvantables. Le parquet avait ouvert une enquête administrative.

En octobre 2005, un rapport de l'Igas (inspection générale des affaires sociales) décrivait « 353 corps entiers et 87 corps partiels (dont 20 têtes) » et ajoutait que « la plupart des corps étaient éviscérés. Sur certains le cerveau avait été retiré, sur d'autres on avait enlevé la colonne vertébrale. » Le rapport pointait « des dérives réelles et préoccupantes. »
Le mercredi 18 juillet 2007, veille donc de la fête de notre saint, l'affaire a été classée sans suite... " Cette enquête préliminaire n'a pas révélé d'infraction pénale ", selon le procureur de la République Jean-Claude Marin.


- Oeuvres complètes et vie de saint Vincent de Paul (on privilégiera la vie de saint Vincent par Abelly) :
http://www.jesusmarie.com/vincent_de_paul.html

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