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vendredi, 19 janvier 2024

19 janvier. Saint Canut, roi de Danemark, martyr. 1086.

- Saint Canut IV (ou Knut), roi de Danemark, martyr. 1086.
 
Pape : Saint Victor III. Roi d'Ecosse : Malcolm III. Roi d'Angleterre : Guillaume Ier le Conquérant. Roi de France : Philippe Ier. Empereur du Saint-Empire : Henri IV.

" Il a imité la passion du Seigneur : marchons sur ses traces."
Brev. rom.


Statue de saint Canut à Odensée - Royaume de Danemark.

Les Rois Mages, comme nous l'avons dit, ont été suivis, à la crèche du Sauveur, par les saints Rois chrétiens ; il est juste que ceux-ci soient représentés sur le Cycle, dans cette saison consacrée au mystère de sa Naissance. Parmi les saints Rois que donna en si grand nombre à l'Eglise et à la société européenne le onzième siècle, si fécond en toutes sortes de merveilles catholiques, Canut IV, sur le trône de Danemark, se distingue entre les autres par l'auréole du martyre. Propagateur zélé de la foi du Christ, législateur habile, guerrier intrépide, pieux et aumônier, il eut tous les genres de gloire d'un prince chrétien. Son zèle pour l’Eglise, dont les droits alors étaient en même temps ceux des peuples, fut le prétexte de sa mort violente ; et il expira, dans une sédition, avec le caractère sublime d'une victime immolée pour sa nation.

Son offrande au Roi nouveau-né fut l'offrande du sang ; et il échangea la couronne périssable pour cette autre couronne dont l'Eglise orne le front de ses martyrs, et qui ne se fane jamais. Les annales du Danemark, au onzième siècle, sont peu familières à la plupart des habitants de la terre ; mais l'honneur qu'a eu cette contrée de posséder un Roi martyr est connu dans toute l'étendue de l'Eglise, et l'Eglise habite le monde entier. Cette puissance de l'Epouse de Jésus-Christ pour honorer le nom et les mérites des serviteurs et des amis de Dieu, est un des plus grands spectacles qui soient sous le ciel ; car les noms qu'elle proclame deviennent immortels chez les hommes, qu'ils aient été portés par des rois, ou qu'ils n'aient servi qu'à distinguer les derniers de ses enfants.

Saint Canut était fils naturel de Suenon II, dont le grand-oncle nommé aussi Canut, avait régné en Angleterre. Suénon, qui n'avait pas d'enfant légitimes, prit un soin particulier de l'éducation du jeune Canut qui alliait de belles qualités d'âme à celles du corps. Suénon le mit sous la conduite de maîtres habiles qui remarquèrent bientôt une profonde piété qui relevait ses autres qualités.

Dès qu'il fut en âge de commander les armées, il le fit avec supériorité et assurance. Ses premiers coups d'essais furent de purger les mers des pirates qui désolaient les côtes de Danemark et de soumettre les peuples qui s'adonnaient à ces forfaits.

A la mort de Suénon en 1074, plusieurs Danois voulurent placer notre saint sur le trône (le trône en Danemark a presque toujours été électif jusqu'en 1660), mais, par crainte de son esprit guerrier, ils lui préférèrent l'un de ses frères Harald (Suénon II eut treize fils naturels), septième du nom, bientôt surnommé le fainéant, et qui régna jusqu'en 1080.

Saint Canut s'était retiré en Norvège auprès du roi Halstan qui l'avait reçu avec de vives démonstrations d'estime. Ce roi engagea souvent saint Canut à prendre les armes contre son jeune frère, mais notre saint s'y refusa toujours avec constance. Il chercha toujours, depuis la Norvège, à se rendre utile à sa patrie. Cette attitude résolue et sans faiblesse lui gagna le coeur des Danois qui l'élirent à la mort d'Harald VII en 1080.

Le début de son règne fut marqué par de très retentissants succès militaires sur les Sembes, les Estons et les Curètes qui ravageaient régulièrement ses Etats et que la molesse honteuse d'Harald n'avait pas su arrêtés. Il fit porter avec détermination les lumières de la foi à tous les peuples qui ne la connaissaient pas encore, en particulier en Courlande, en Samogitie et en Livonie.

Les succès ne l'enorgueillissaient pas et il déposait toujours sa couronne aux pieds du Roi des Rois, Notre Seigneur Jésus-Christ en lui faisant offrande de sa personne et de son royaume. Il s'unit avec Adélaïde, fille de Robert comte de Flandres. De cette union naquit Charles, surnommé plus tard dans sa maturité Le Bon.
 

Saint Canut IV de Danemark. Manuscrit flamand du XIIe.

Il eut à connaître des abus qui s'étaient développés dans son royaume et les corrigea avec une extrême sévérité et en prenant toujours le parti du faible contre le puissant. Il édicta des lois très sévères (et les fit appliquer) pour réduire toutes sortes de crimes auxquels s'adonnaient ses peuples, enclins il est vrai à une extrême violence.

L'Angleterre étant passée sous le contrôle de Guillaume le Conquérant en 1066, saint Canut n'en fit pas moins valoir ses droits sur l'île. Hélas, toutes les opérations qu'il monta échouèrent par défaut d'allié. Une dernière opération échoua par la faute de son frère Olas, duc de Schleswig, qui tergiversant et retardant la mise en route, provoqua la désertion quasi-complète des troupes. A cette occasion, au plan intérieur, le saint roi voulut instaurer la dîme ecclésiastique. Il décrêta qu'en cas de désertion, les Danois paieraient soit la dîme soit une forte taxe. Par détestation de la dîme, les Danois préférèrent s'acquiter de fortes taxes.
 
Saint Canut en fut mortifié et exigea dans le recouvrement de la taxe une grande fermeté en espérant ainsi que ses sujets reviendraient sur leur choix. Le recouvrement de la taxe donna lieu bientôt à une mutinerie importante, emmenée par deux gouverneurs de la province de Wensyssel. Le roi, instruit de l'approche des révoltés, engagea la reine et ses enfants à se retirer auprès de son beau-père et alla avec un corps de troupes important dans l'île de Fionie et plus exactement dans la ville d'Odensée, capitale de l'île.

Bientôt, les mutins ne voulant pas affronter un prince dont ils connaissaient les qualités de commandement et la qualité de ses troupes, lui envoyèrent une ambassade qui fit serment que tout les révoltés cessaient le combat et qu'ils rentraient dans les résolutions du roi. Saint Canut crut ces protestations, malgré les avertissements de son frère Benoît qui avait éventé la fourberie de cette ambassade. Quelques temps plus tard, alors que le roi avait relâché sa vigilance et que ses troupes étaient éparses, il apprit que l'armée des mutins marchait vers Odensée pour l'y surprendre.

Selon la coutume, il alla à l'église Saint-Alban pour entendre la messe, communier et faire ses dévotions pour se préparer au combat. Pendant que son frère Benoît faisait des prodiges aux portes de l'église pour en défendre l'accès, une pierre vint atteindre le front de saint Canut.
Comme les révoltés ne pouvaient entrer dans l'église, défendue par un Benoît, frère du roi, assisté par saint Michel, le chef des forcenés demanda à rencontrer le roi afin de négocier des conditions de paix. Canut ordonna qu'on le laissât entrer. Le traître, Egwind Blancon, se baissa profondément devant le roi et se releva brutalement et poignarda saint Canut.
 
L'assassin monta sur l'autel pour s'enfuir par la fenêtre du choeur mais Palmar, un des principaux officiers du roi, le trancha en deux de sorte que la moitié du corps d'Egwind tomba dehors et l'autre resta dans l'église. Ce spectacle ranima la fureur des mutins qui massacrèrent le reste de la troupe après une résistance héroïque. Outre saint Canut qui fut achevé d'un lancer de javelot alors qu'il recommandait son âme à Dieu à l'autel, Benoît fut tué ainsi que dix-sept autres vaillants soldats.
 

Le martyr de saint Canut - Christian-Arlbrecht von Benzon.

Dieu vengea la mort de son serviteur en affligeant le Danemark d'une famine qui dura les huit années du règne suivant (celui d'Olas II, le même qui avait fait échouer l'opération en Angleterre à l'origine de l'établissement de la dîme ecclésiastique).
 
A l'issue de ce règne funeste, Eric III, prince religieux, déplaça les restes de saint Canut pour les mettre dans un lieu plus digne et envoya une ambassade à Rome afin de représenter au Souverain Pontife la sainteté de notre saint.

La chasse des reliques de saint Canut fut magnifiquement ornée et on y lit l'inscription suivante :
" L'an de Jésus-Christ 1086, dans la ville d'Odensée, le glorieux roi Canut, trahi, comme Jésus-Christ, à cause de son zèle pour la religion, et de son amour pour la justice, par Blancon [Edwig], l'un de ceux qui mangeaient à sa table, après s'être confessé, et avoir participé au sacrifice du corps du Seigneur, eut le côté percé, et tomba contre terre devant l'autel, les bras étendu en croix. Il mourut pour la gloire de Jésus-Christ, et reposa en lui le vendredi 7 juin, dans la basilique de Saint-Alban, martyr, dont quelques temps auparavant il avait apporté des reliques d'Angleterre en Danemark."
 

La cathédrale Saint-Canut à Odensée. Royaume de Danemark.

Saint Canut a un office particulier dans le bréviaire romain, le 19 janvier.
Ses attributs sont les flèches et la lance, instruments de son supplice.
 
PRIERE

" Le Soleil de justice s'était déjà levé sur votre contrée, Ô saint Roi, et tout votre bonheur était de voir ses rayons illuminer votre peuple. Comme les Mages de l'Orient, vous aimiez à déposer votre couronne aux pieds de l'Emmanuel; et, un jour, vous avez offert jusqu'à votre vie pour son service et pour celui de son Eglise. Mais votre peuple n'était pas digne de vous ; il répandit votre sang, comme l'ingrat Israël versera le sang du Juste qui nous est né, et dont nous honorons, en ces jours, l'aimable enfance. Cette mort violente que vous avez rendue profitable à votre peuple, en l'offrant pour ses péchés, offrez-la encore pour le royaume que vous avez illustré.

Depuis longtemps, le Danemark a oublié la vraie foi ; priez, afin qu'il la recouvre bientôt. Obtenez pour les princes qui gouvernent les Etats chrétiens, la fidélité à leurs devoirs, le zèle de la justice, et le respect de la liberté de l'Eglise. Demandez aussi pour nous au divin Enfant le dévouement dont vous étiez animé pour sa gloire ; et si nous n'avons pas, comme vous, une couronne à mettre à ses pieds, aidez-nous à lui soumettre nos cœurs."

00:15 Publié dans C | Lien permanent | Commentaires (0)

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