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vendredi, 19 avril 2024

19 avril. Saint Vernier, ou Verny, Garnier, Warner, Werner, Wherner ou Vherner, martyr. Patron des vignerons. 1287.

- Saint Vernier, ou Verny, Garnier, Warner, Werner, Wherner ou encore Vherner, martyr. Patron des vignerons. 1287.

Pape : Nicolas IV. Empereur d'Allemagne : Rodolphe Ier.

" Je suis la vigne et vous en êtes les sarments : celui-là porte beaucoup de fruits qui demeure en moi et en qui je demeure ; sans moi, vous ne pouvez produire aucun fruit."
Evangile selon saint Jean. XV, 5.


Statue franc-comtoise de saint Vernier.

Vernier était du village de Mammerath, distant seulement de quelques lieues de la ville de Baccarach, dans la basse Allemagne. Cet enfant, très pieux, ayant perdu de trop bonne heure son père qui était vigneron, fut contraint, quand il fut un peu plus grand, de sortir de la maison de sa mère, à cause des mauvais traitements qu'il recevait de son beau-père, homme emporté et sans honneur.

Ayant reçu en chemin un morceau de pain de quelques bergers, il les récompensa très abondamment en leur obtenant de Dieu, par ses prières, une source d'eau vive dans un lieu où l'on n'en pouvait pas espérer.


Saint Verny. Statue. Beaujolais. XVIe.

Lorsqu'il fut dans la ville de Wesel (Oberwese en Allemand), au pays de Trèves, des Juifs, voyant qu'il ne demandait que de l'ouvrage pour gagner sa vie, l'engagèrent aisément à travailler chez eux.

Le Jeudi saint suivant, dans l'année où il avait été engagé, lorsqu'il eut fait ses Pâques avec les autres Chrétiens, ces Juifs l'attirèrent chez eux et le suspendirent par les pieds pour lui faire rendre la sainte hostie ; mais, voyant leurs efforts inutiles, ils lui écorchèrent tout le corps à coups de verges, et lui ouvrirent les veines en plusieurs endroits, afin d'en reccuillir le sang en vue de pratiquer des actes de sorcellerie talmudique.


La chapelle Saint-Werner d'Oberwesel.

Une jeune Chrétienne s'en aperçut, aux cris du pauvre petit Vernier, et courrut en donner avis au bourgmestre qui accourut assez rapidement pour interrompre ces épouvantables tortures et reccueillir les plaintes de cette innocente victime.

Notre Martyr lui représenta qu'il n'avait eu, pendant ses terribles épreuves, recours qu'à Dieu, et, qu'au milieu de ses douleurs, prononçait sans cesse les noms de Jésus et de Marie.

Hélas, ce bourgmestre, corrompu par les bourreaux par une forte somme d'argent, ferma ses oreilles aux plaintes et aux suppliques de notre petit saint Vernier, et l'abandonna à la fureur de ces tigres : ils achevèrent sans crainte leur tragédie dans des conditions que l'on ne peut rapporter ici.


Martyre de saint Vernier. Gravure allemande du XVIe.

Dans la nuit, ils jetèrent le corps du Martyr dans un bateau, avec ordre de remonter le Rhin jusqu'à Mayence (faut-il préciser pourquoi ils demandèrent à remonter et non à descendre le cours du fleuve ?), et de le transporter dans quelque endroit couvert de brousailles. Ces Juifs talmudiques, en effet, selon les prescriptions des livres ignobles dont ils s'inspiraient, ne donnaient pas la sépulture aux Chrétiens, même pour cacher un crime.

Mais la vengeance de Dieu les poursuivait. Après avoir navigué toute la nuit, le bateau, le lendemain matin, avait fait à peine une lieue. Les criminels essayèrent alors de jeter le corps de saint Vernier à l'eau. Vains efforts ! Voyant cela, ils le mirent dans une caverne entourée de buissons, non loin de Baccarac, près de l'endroit où s'éleva ensuite Winsbach. Ils croyaient avoir ainsi bien caché leur meurtre.

Mais Dieu, qui met en évidence les secrets les plus profonds, fit paraître, la nuit suivante, de si grands flambeaux au-dessus et autour de ce buisson, que tout le voisinage y accourut pour reconnaître la cause de ce prodige. Le corps de notre petit et saint martyr Vernier y fut trouvé encore tout baigné dans son sang ; ce qui amena les magistrats à faire la recherche des auteurs de ce meurtre. Il ne fut pas difficile de les connaître par la déposition de la jeune Chrétienne qui avait alerté le bourgmestre corrompu, par celle de ce dernier et celles des coupables.

Les ignobles homicides, ainsi que leur complice le bourgmestre, furent punis comme ils le méritaient.


Saint Vernier. Eglise de Lods. Franche-Comté.

Les honneurs dus aux saints furent rendus immédiatement aux petit Vernier.
Son martyre arriva le 19 avril 1287.

RELIQUES ET CULTE

Ses restes furent déposés dans un cercueil de chêne avec la serpette dont il se servait pour tailler la vigne. Ce cercueil fut porté à Baccarach, sur le Rhin, et mis dans la chapelle de Saint-Cunibert. On peut voir, dans les Bollandistes, les nombreux miracles dont Dieu l'honora. Son culte fut approuvé par le Saint-Siège en 1427. Le diocèse de Trèves célèbre publiquement son office.

Caché dans une muraille, à l'époque où l'on craignait les profanations des bêtes féroces Calvinistes, le corps de de saint Vernier fut découvert en 1621 et porté à Bruxelles.

Le culte de saint Vernier fut en honneur en Franche-Comté dès le XVIe siècle : il y fut probablement importé par Thiébaut de Rougemont qui avait visité les reliques de notre petit martyr en 1426 et qui avait pu constater les nombreux miracles qui s'opéraient à son tombeau.

En 1548, Jean Chuppin, chanoine de l'église Sainte-Madeleine de Besançon, rempli du désir d'honorer Dieu en honrant ses Saints dont saint Vernier, se transporta à Baccarac, et demanda pour son église une parcelle des reliques du Martyr. A la permission de l'Electeur palatin et de Jean, évêque de Trèves, il obtint l'index de la main droite et une partie du suaire teint du sang de saint Vernier.


Eglise Sainte-Madeleine de Besançon.

Quand la précieuse relique arriva à Besançon, les chanoines de Sainte-Madeleine et tout le clergé de la ville allèrent à sa rencontre et la reçurent avec le plus grand respect. L'archevêque de Besançon en fit une reconnaissance authentique et accorda une indulgence de quarante jours à tous les pieux fidèles qui visiteraient dévotement la châsse du martyr, exposée dans l'église Sainte-Madeleine.

Le nom de saint Vernier devint bientôt célèbre dans toute la Franche-Comté. Les vignerons de Besançon le choisirent pour leur patron spécial, et formèrent une confrérie sous son invocation. La fête s'en célébrait avec grande pompe le mardi après Quasimodo, et le prédicateur, choisi par les confrères, devait faire le panégyrique de saint Vernier. Cette confrérie, célèbre en Franche-Comté, fut enrichie d'indulgences par le souverain Pontife Innocent XI, le 10 décembre 1684 et toujours protégée par les archevêques de Besançon, honorée par les magistrats de la cité. Elle conserva longtemps l'amour des pratiques religieuses publiques chères aux Bizontins et aux Francs-Comtois.

Le suaire de saint Vernier ainsi que son index étaient autrefois portés publiquement en procession par toute la ville une fois l'an.

Les précieuses reliques de notre Saint ont hélas disparu pendant la tempête révolutionnaire.


Saint Simon de Trente, petit enfant chrétien, martyrisé par
des Juifs le vendredi saint de 1475. Gravure du XVIIe.

Au sujet de ce martyre caractéristique et singulier, il convient d'ajouter, qu'après un siècle passé à nier les " accusations de crimes rituels perpétrés par des Juifs et forgés par l'antisémistisme chrétien à partir du Moyen-Âge ", un certain nombre d'historiens contemporains, étudiant sérieusement cette délicate question, ont modifié leurs conclusions.

Ainsi, en février 2007, le professeur et chercheur israélien Ariel Toaff, fils d'un ancien Grand-rabbin de Rome, a publié un livre dont le titre est Pasque di sangue : Ebrei d'Europa e omicidi rituali (Pâques sanglantes : Juifs d'Europe et meurtres rituels). Dans ce livre, il conclut, entre autres, que les crimes rituels imputés aux Juifs ne furent pas des inventions, que le sang récupéré avait vocation à être utilisé pour des pratiques talmudiques et magiques, pour l'incorporer au pain azyme confectionné et consommé pour la Pâque que célèbrent les Israëlites post-christiques, et, séché, qu'il était utilisé à des fins médicales et qu'un marchant itinérant juif venant de Venise, impliqué dans le procès qui eut lieu à la suite de la découverte du meurtre rituel de saint Simon de Trente, en faisait commerce.

Faut-il préciser que ses conclusions sont contestées et que son livre fit, et fait encore scandale ?

Rq : Sur ce sujet grave, nous recommandons aux seuls lecteurs adultes la lecture et le téléchargement du livre " Le mystère du sang ", de monsieur l'abbé Henri Desportes, paru à la fin du XIXe siècle.
Ce livre, très sérieux et documenté, était encore consultable sur le site Gallica - site de la Bibliothèque nationale de France - voilà encore un an environ ; il a été retiré de la consultation.
Il est désormais disponible sur ce lien :
http://www.thule-italia.net/religione/Desportes.pdf...

01:10 Publié dans V | Lien permanent | Commentaires (0)

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