mercredi, 31 octobre 2007
31 octobre. Vigile de la Toussaint.
- Vigile de la Toussaint.
" Le nombre de ceux que je vis alors dans le Ciel était si prodigieux, que les calculs de l'homme seraient impuissants à l'apprécier."
Apocalypse selon saint Jean. VII, 9.
Bréviaire à l'usage de Besançon. XVe.
Jeune et abstinence.
Préparons nos âmes aux grâces que le ciel s'apprête à verser sur la terre, en retour des hommages de celle-ci. Telle sera demain l'allégresse de l'Eglise, qu'elle semblera déjà se croire en possession de l'éternité. Aujourd'hui pourtant, c'est sous les livrées de la pénitence qu'elle se montre à nos yeux, confessant bien qu'elle n'est qu'une exilée (Heb. XI, 13.).
La Paradis. Giovanni di Paolo di Grazia. XVe.
Avec elle, jeûnons et prions. Nous aussi, que sommes-nous que des voyageurs, en ce monde où tout passe et se hâte de mourir ?
D'années en années, la solennité qui va s'ouvrir compte parmi nos compagnons d'autrefois des élus nouveaux qui bénissent nos pleurs et sourient à nos chants d'espérance.
D'années en années, le terme se rapproche où nous-mêmes, admis à la fête des cieux, recevrons l'hommage de ceux qui nous suivent, et leur tendrons la main pour les aider à nous rejoindre au pays du bonheur sans fin.
Toussaint. Le Caravage. XVIIe.
Sachons, dès cette heure, affranchir nos âmes ; gardons nos cœurs libres, au sein des vaines sollicitudes, des plaisirs faux d'une terre étrangère : il n'est pour l'exilé d'autre souci que celui de son bannissement, d'autre joie que celle où il trouve l'avant-goût de la patrie.
Dans ces pensées, disons avec l'Eglise en ce jour de Vigile :
ORAISON
Jugement dernier. Bible arménienne. Barlam d'Iran. XVIIe.
" Seigneur notre Dieu, faites couler abondamment sur nous votre grâce ; et, comme nous prévenons la glorieuse solennité de vos Saints, puissions-nous mériter par une sainte vie de les suivre au bonheur. Par Jésus-Christ."
En la manière que nous l'avons commencé, terminons ce mois par un hommage à Marie, Reine du très saint Rosaire et Reine des Saints. Les anciens Missels Dominicains nous en fourniront la formule.
SEQUENCE
Comédie. Dante. Maître de Coëtivy. XVe.
" Voici qu'au jardin virginal bourgeonnent les nouvelles pousses et se forment les fleurs ; c'est la fertilité du printemps.
C'est la fin des frimas ; l'hiver s'en est allé, et les pluies et la neige avec lui ; les roses ont apparu sur la terre, semées des cieux.
La rose a produit le lis ; puis du jardin de son fils, tant qu'a duré leur exil, elle a cueilli et moissonné
Pour les justes la joie, pour les pécheurs une nouvelle innocence, pour les élus la gloire, pour tous le salut :
Dons que le Christ apporta des cieux, qu'il assura par ses souffrances à la terre, sauvant le monde qu'il était venu vaincre.
Il se repose sous le feuillage du rosier, se blesse à ses épines, se couronne de ses fleurs : et de la sorte nous appelle, nous justifie, nous récompense.
Grâce donc à la tige bénie, à ses feuilles, à ses ronces, à ses roses, la patrie est à nous ; ses délices nous attendent là où demeure l'auguste jardinière,
L'impératrice qui se complaît dans les associations de notre milice sainte, comme elle préside à la triple hiérarchie des neuf chœurs.
Triomphatrice nouvelle, qui réparez l'antique désastre, à vous nos chants !
Mais voici qu'à nouveau l'ennemi menace et rugit ; si vous ne l'arrêtez, c'en est fait des chrétiens.
Nous vous saluons, ô vous la demeure du Verbe, sanctuaire de l'Esprit-Saint, fille du Père souverain.
Contre les traits de l'ennemi, dans les dangers multiples de cette vie, que votre secours soit sur nous toujours.
Qu'après le combat notre couronne soit formée des roses et des lis que produit le parterre des cieux.
Amen."
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