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mercredi, 07 novembre 2007

VIIe jour dans l'Octave de la Toussaint.

- VIIe jour dans l'Octave de la Toussaint.


Saint Pierre portant les clefs du paradis. Pierre Puget. XVIIe.

" Grand mystère que celui qui s'accomplit en nos morts !" s'écrie saint Jean Chrysostome. Mystère de louange et d'allégresse, lorsque mandée par le Roi des rois, " l'âme s'en va vers son Seigneur, accompagnée des Anges venus pour cela des cieux ! Et toi, tu te lamentes (Chrys. in Acta Ap. Homilia XXI, 3,4.) ?... "

" Pourtant, lorsque l'époux auquel tu l'as donnée emmène ta fille au loin, tu ne te plains pas s'il la rend heureuse ; bien que l'absence puisse te peser, la tristesse en est tempérée : sera-ce donc parce que ce n'est pas un homme, un esclave comme nous, qui s'attribue quelqu'un des tiens, mais le Seigneur lui-même, que ton chagrin doit passer toutes bornes ? Je ne te demande point de ne verser aucune larme : pleure, mais sans te désoler comme ceux qui n'ont point d'espérance (I Thess. IV, 12.) ; et sache n'en pas moins rendre grâces comme il est juste, honorant par là tes morts autant que glorifiant Dieu, leur faisant ainsi de splendides funérailles (Chrys. Homilia de Dormientibus, Va de Lazaro, 2.)."


Saint Michel partageant les âmes. Antonio Biagio. XVe.

Tel était le sentiment dont s'inspiraient nos pères, en ces adieux de la liturgie primitive qui contrastaient si grandement avec les pompes désolées des païens, et semblaient faire du cortège funèbre une conduite d'épousée.

Des mains pieuses lavaient d'abord respectueusement la dépouille mortelle sanctifiée par l'eau du baptême et l'huile sainte, si souvent honorée de la visite du Seigneur en son Sacrement. On la revêtait ensuite des vêtements d'honneur sous lesquels elle avait servi l'Epoux. Comme lui au tombeau, on l'entourait elle aussi de parfums. Souvent même, sur sa poitrine, à l'issue du Sacrifice d'action de grâces et de propitiation, on déposait l'Hostie sainte.

Et c'est ainsi que dans une admirable succession de prières et de chants de triomphe, parmi les nuages d'encens, à la lumière de torches nombreuses, elle était conduite au champ du repos où la sépulture chrétienne allait l'associer au dernier mystère de la vie mortelle du Sauveur. Comme au grand Samedi sur le jardin du Golgotha, la Croix nue, dépossédée de son divin fardeau, y planait sur les tombes où l'Homme-Dieu continuait d'attendre, en ses membres mystiques, l'heure assurée de la résurrection.

Au moyen âge, pendant le trajet vers la tombe et la sépulture, on chanta longtemps à Rome, aussi bien que dans le reste de la chrétienté latine, sept Antiennes célèbres, dont l’In paradisum et le Subvenite perpétuent d'ailleurs jusqu'à nous l'inspiration touchante, en pleine harmonie avec les considérations qui précèdent. La première, Aperite mihi portas justitiae, formait le refrain du Psaume CXVII, Confitemini Domino quoniam bonus, et relevait ses accents de victoire, auxquels l'Eglise emprunte le glorieux Verset qui revient sans fin sur ses lèvres en la Solennité des solennités : Haec dies quam fecit Dominus, exsultemus et laetemur in ea. " C'est le jour que le Seigneur a fait, tressaillons et réjouissons-nous (Psalm. CXVII, 24.)."

Mais le mieux est de donner la série entière des sept Antiennes, avec l'indication des Psaumes qu'elles accompagnaient. La dernière et le Cantique Benedictus sont encore en usage, ainsi que le Répons Subvenite et l'Antienne In paradisum, indiqués présentement au Rituel, le premier pour l'entrée à l'église, l'autre pour la sortie.

1. Ant. " Ouvrez-moi les portes de la justice ; c'est par elles que j'entrerai pour louer le Seigneur."

Psaume CXVII. Confitemini Domino quoniam bonus.

2. Ant. " J’entrerai dans le lieu du tabernacle admirable, jusqu'à la maison de Dieu."

Psaume XLI. Quemadmodum desiderat cervus.

3. Ant. " C’est ici le lieu de mon repos à jamais, le lieu que j'habiterai ; car je l'ai choisi."

Psaume CXXXI. Memento Domine David.

4. Ant. " Seigneur, vous m'avez formé du limon , vous m'avez revêtu de cette chair ; vous êtes mon Rédempteur : ressuscitez-moi au dernier jour."

Psaume CXXXVIII. Domine probasti me.

5. Ant. " Seigneur, n entrez pas en jugement avec votre serviteur, parce que nul homme vivant ne pourra être trouvé juste devant vous."

Psaume CXLII. Domine exaudi orationem meam.

6. Ant. " Soit loué, le Seigneur par tout ce qui respire !"

Psaume CXLVIII. Laudate Dominum de cœlis.

7. Ant. " Je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, quand bien même il serait mort, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas à jamais."

Cantique Benedictus Dominus Deus Israël.

On concluait en certains lieux par l'Antienne suivante :

" Je viens à Vous d'un cœur joyeux, Recevez-moi, Seigneur. Puisque Vous m'avez formé de la terre, en m'infusant du ciel un principe de vie : Venez, pour remettre à la terre mon corps ; et l'âme que Vous m'avez donnée, Recevez-la, mon Dieu."

ORAISON

" Dieu tout-puissant, Dieu très doux, qui à tous les petits enfants renés de la fontaine baptismale, quand ils quittent ce monde, donnez aussitôt la vie éternelle sans nul mérite de leur part ; nous vous en supplions, Seigneur : par l'intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge et de tous vos Saints, faites que nous vous servions ici-bas dans la pureté du cœur, afin qu'au paradis nous soyons admis pour toujours dans la société des bienheureux petits enfants. Par Jésus-Christ notre Seigneur.
Amen."

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