vendredi, 01 mars 2024
1er mars. Saint Aubin, évêque d'Angers, confesseur d'une renommée de sainteté éclatante. 550.
- Saint Aubin, évêque d'Angers, confesseur d'une renommée de sainteté éclatante. 550.
Papes : Saint Simplicius, Vigile. Rois de France : Childéric Ier, Childebert Ier.
" Legis aeternae lumen salusque
Temporis morum, scelerumque vindex,
Quae gravi gentem cruciant dolore
Vulnera curat."
" Le monde gémissait sous le poids de ses crimes,
Et le vice régnait dans le palais des grands ;
Mais au mal son courage arrachant ses victimes,
Guérit et sauve ses enfants."
M. Mazelin. Vie de saint Aubin.
Saint Aubin exorcisant une femme. Vie de saint Aubin. XIe.
Saint Aubin naquit au diocèse de Vannes, d'une très noble et illustre famille établie à Languidic près d'Hennebont (entre Auray et Lorient). Son enfance, prévenue de toutes les grâces du Seigneur, fit présager sa sainteté future ; il ne connut du jeune âge ni la légèreté, ni les défauts, et dès qu'il put marcher, ce fut pour aller à Dieu et Le prier à l'écart, loin du bruit, dans la compagnie des Anges.
De tels débuts montraient assez que le pieux Aubin n'était point fait pour le monde ; au grand désespoir de sa noble famille, on le vit un jour quitter le foyer paternel et prendre le chemin du monastère. Il s'établit à Nantilly, près de Saumur, sous la règle de saint Augustin. Là, ses veilles, ses jeûnes, ses oraisons l'élevèrent bientôt à une telle perfection, qu'il dépassait de beaucoup les plus anciens et les plus fervents religieux.
L'évêque d'Angers étant venu à mourir, le clergé et le peuple de ce diocèse, auxquels était parvenu la renommée de sainteté de notre saint, le choisirent unanimement, et il dut courber ses épaules sous le lourd fardeau de l'épiscopat après avoir résisté autant que Dieu le lui permit (529).
La charge épiscopale lui fut conférée par son ami et parent saint Melaine, évêque de Rennes, lumière chrétienne prodigieuse sur toute la Gaule occidentale de l'époque et un des plus grands et saints prélats de son temps, mais aussi par les saints évêques, de grande réputation eux-aussi, saint Lô de Coutances, saint Victor II du Mans et saint Marc de Nantes.
Après la consécration épiscopale, les saints amis se séparèrent après avoir célébré les saints mystères dans une crypte depuis vénérée et connue sous le nom de Notre Dame de la Charité ou du Ronceray.
Saint Aubin bénissant des fidèles. Vie de saint Aubin. XIe.
S'il était possible de connaître, parmi tant de vertus qu'il pratiqua dans sa vie nouvelle, quelle était sa vertu dominante, on dirait que ce fut la charité. Elle était, en effet, sans bornes pour les malheureux, pour les prisonniers, pour les malades, pour les pauvres, et souvent Dieu la récompensa par les plus frappants miracles.
Le charitable pasteur se rendit un jour aux prisons de la ville pour en retirer une très belle jeune fille de noble condition, poursuivie par les assiduités du roi Childebert, le fils ainé de Clovis, qui l'avait fait garder à vue. Devant le Saint, les gardiens s'écartèrent pour lui laisser passage ; un seul voulut lui refuser obstinément l'entrée en vociférant et en proférant d'immondes et répugnantes injures. Notre pontife souffla sur le visage de cet insolent, qui tomba mort à ses pieds ; puis il alla délivrer la prisonnière.
Saint Aubin se faisait souvent l'avocat des prisonniers. Il les visitait personnellement mais visitait aussi les juges afin d'aménager leurs peines voir de les faire élargir lorsque leur conversion était bien réelle et profonde.
Il obtint de Dieu des résurrections, des guérisons, rendit la vue à des aveugles, délivra des possédés. Sa réputation de sainteté dépassa bientôt largement les limites de son diocèse.
Childebert ne s'y trompa jamais. Il vint lui-même accueillir notre saint évêque aux portes de Paris pour l'envoi de la tenue du IIIe concile d'Orléans dans lequel il fut très actifs et qu'il co-présida avec d'autres saints prélats.
Saint Aubin assistant au IIIe concile d'Orléans.
A ce concile fut décidé entre autre que :
- les Juifs, qui se moquaient des saintes cérémonies de Pâques, seraient enfermés chez eux depuis le jeudi saint jusqu'au lundi de Pâques,
- les prêtres concubinaires seraient excommuniés, et pour ceux qui persévèreraient, dégradés et enfermés dans un monastère,
- seraient déclarés nuls les mariages à un trop proche degré de parenté.
Saint Aubin condamnant les incestueux. Vie de saint Aubin. XIe.
Il arriva qu'un puissant seigneur le requît pour bénir une union illicite et lui envoyer des eulogies (les eulogies étaient des objets bénis qui étaient adressés par les prêtres et les prélats en signe de charité). Saint Aubin se refusa à bénir cette union mais lui adressa néanmoins des eulogies. Avant que celles-ci ne lui parviennent, ce seigneur fut frappé par la mort.
Saint Aubin fit alors un long et fatiguant voyage pour consulter saint Césaire sur la faute d'avoir manqué de fermeté dont il s'accusait et sur d'autres points touchant au gouvernement des âmes.
On ne sait ce qui se dit entre les saints pontifes, mais au retour de ce voyage, il rendit son âme à Dieu, après un labeur incessant et dans une réputation unanime de grande sainteté.
Mort de saint Aubin. Vie de saint Aubin. XIe.
Saint Aubin est l'un des saints qui obtint de Dieu le plus grand nombre de miracles, tant de son vivant qu'à la suite de sa mort.
Il fut enterré dans l'église de son prédécesseur saint Maurille, puis ses reliques furent transférées dans une église sous sa dédicace à Angers. Une part importante de ces reliques se trouvent toujours à Angers.
Saint Aubin défendant Guérande contre les Vikings.
Par son intercession, la ville de Guérande (entre Nantes et Vannes), au IXe siècle, fut épargnée des invasions des Vikings et le choisit pour saint patron. La collégiale Saint-Aubin existe toujours à Guérande.
Tour Saint-Aubin à Angers.
Saint Aubin est l'un des hommes les plus extraordinaire qui parut dans la chrétienté. Il est inscrit dans tous les martyrologes. Le nombre de villages et d'églises qui sont sous son invocation serait trop long à décrire ici. L'Allemagne, l'Italie, l'Angleterre, la Pologne, l'Espagne lui faisaient un culte solennel et public.
En France il était honoré deux fois par an jusqu'à la révolution des bêtes sanguinaires, le 1er mars et le 1er juillet.
PREFACE
Voici la préface du jour de sa fête tirée d'un manuscrit du Xe siècle conservé à la bibliothèque d'Angers :
" Dieu éternel, Délivrez-nous des chaînes qui tiennent nos âmes captives ; nous vous en supplions par Notre Seigneur Jésus-Christ qui a donné à son Eglise, par la personne du bienheureux Pontife Aubin, un modèle aussi accompli qu'admirable.
L'Eglise catholique, répandue sur tous les points du globe, se glorifie et se réjouit des œuvres excellentes et si dignes de louanges de ce fidèle serviteur. Sa mort glorieuse et son entrée triomphante dans les cieux font aujourd'hui le sujet des harmonies divines des neufs chœurs des esprits bienheureux.
Permettez-nous donc de nous unir à ces innombrables concerts et d'élever nos cœurs jusqu'à vous, Ô notre Dieu et notre récompense pour l'éternité.
Amen."
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