mercredi, 08 mai 2024
8 mai. Apparition de saint Michel Archange au Mont Gargan. 492.
- Apparition de saint Michel Archange au Mont Gargan. 492.
Papes : Saint Félix III (25 février 492) ; saint Gélase Ier. Empereur romain d'Orient : Anastase Ier. Roi des Francs : Clovis Ier.
" Au dernier jour du monde, lorsque notre divin Ressuscité paraîtra assis sur les nuées du ciel pour juger le genre humain, Michel aura à remplir un ministère formidable, lorsque, avec les autres Anges, il accomplira la séparation des élus et des réprouvés, qui auront repris leurs corps dans la résurrection générale."
Dom Prosper Guéranger. L'année liturgique.
Dieu ayant donné l'Archange saint Michel à son Eglise pour en être le protecteur, comme il était autrefois de la Synagogue, a voulu faire paraître en divers temps et en divers lieux quelque merveille par son intercession et par son ministère, afin que les fidèles ne pussent douter de sa bienveillance à leur endroit ; qu'ils lui rendissent leurs respects et qu'ils eussent recours à lui dans leurs besoins.
Nous trouvons dans les histoires ecclésiastiques diverses apparitions de cet Archange, et nous y remarquons plusieurs églises consacrées en son honneur, tant en Orient qu'en Occident.
Saint Michel. Vittorio Crivelli. XVIe.
Siméon Métaphraste rapporte une de ces apparitions faite dès le premier ou le second siècle de l'Eglise, près de la ville de Chone, en Phrygie, à un homme de Laodicée ; elle fut la cause de sa conversion et de celle de sa fille, ainsi que de la guérison de cette même fille qui était muette. Elle fut aussi suivie de la construction d'untemple en l'honneur de ce glorieux protecteur, tel que la persécution et le malheur du temps le pouvait permettre.
Florus de Trapani, le plus ancien des poëtes chrétiens, assure qu'avant son temps saint Michel était apparu à Rome, et qu'on y faisait une fête solennelle en son honneur ; ce qui ne peut être que fort ancien. Ses vers sont rapportés par le cardinal Baronius en ses Commentaires sur le martyrologe romain.
Sozomène et Nicéphore, en leurs histoires, font mention d'une autre apparition de saint Michel à Constantin le Grand, dans les premières années de son empire ; elle le porta à bâtir, dans Constantinople, une église magnifique qui fut appelée Sosthène.
Procope témoigne que l'empereur Justinien, qui régnait dans le VIe siècle, fit dédier six églises en mémoire du même prince du ciel, et qu'il les orna de riches présents.
La peste désolant Rome en l'année 590, saint Grégoire Ier le Grand, qui se reccueillait peut-être dans la petite chapelle dédiée à saint Michel que le pape Boniface IV, au VIIe siècle, avait fait bâtir dans le fort, vit apparaître, au-dessus de celui-ci, saint Michel qui remettait son épée dans son fourreau, pour marquer que le colère de Dieu était appaisée par les prières du peuple, et que ce mal allait cesser. En mémoire de ce miracle, le pape Benoît III (ou IV) fit construire au même lieu une église de Saint-Michel et fit coiffer le fort d'une statue du prince de la milice céleste. Le fort, que l'on appelait aussi le môle d'Hadrien, car il avait été construit par l'empereur Hadrien pour en faire son mausolée, prit bientôt le nom de château Saint-Ange. Cette église fut bientôt accompagnée d'une autre du même nom dans le marché appelé de la Pêcherie.
Enfin, nous savons par une ancienne inscription gravée sur du marbre que l'on voit à Rome que le pape Léon IV, après avoir remporté une insigne victoire sur les Sarrasins et les avoir chassés du port de Rome, fit bâtir un nouveau temple au Vatican sous le nom de ce chef des Armées : ce fut vers l'année 849.
La France n'a pas non plus manqué de témoignages de la protection et de l'assistance de saint Michel. Nos hitoriens remarquent que vers l'année 709 il honora saint Aubert, 10e évêque d'Avranches, d'une apparition très remarquable, et lui déclara que la volonté de Dieu était qu'il lui fît bâtir une église dans la mer, sur le haut du rocher appelé La Tombe. Saint Aubert, qui voulait s'assurer de la vérité de cette vision, n'obéit pas aussitôt ; mais l'Archangelui apparut deux autres fois, et, à la troisième, il lui pressa le front avec son doigt et y laissa une forte empreinte, que l'on voit encore à son crâne. D'ailleurs, l'église Saint-Gervais d'Avranches possède encore le crâne de saint Aubert. On voit encore sur son crâne l'empreinte du doigt que le bienheureux messager céleste y laissa.
Le Mont Saint-Michel. Bâti par des Bretons et des Francs puis
occupé par les Normands, il fut ignoblement profané par les bêtes
féroces révolutionnaires, pour finir aujourd'hui aux mains d'une
bande de dévoyés mercantis et autres sectaires polnareffistes,
qui s'imaginent sans doute que saint Michel Archange, prince de la
Milice céleste, tolérera longtemps et impunément leurs vices
impénitents : le lucre et l'épaisse sottise.
Ainsi fut-il obliger de se rendre ; et, ayant fait bâtir l'église à l'endroit qui lui avait été marqué, il y mit des chanoines réguliers. Elle fut ensuite donnée aux religieux de l'Ordre de Saint-Benoît. C'est ce que nous appelons le mont Saint-Michel, dont le pélerinage fut si célèbre, et que Dieu a rendu illustre par une infinité de miracles et de secours surnaturels.
Monte Sant'Angelo. Pouilles, royaume de Naples.
Mais la plus insigne et la plus remarquable apparition de saint Michel est celle que l'Eglise célèbre aujourd'hui, et qui se fit au mont Gargan, que l'on nomme aujourd'hui le mont Saint-Ange, près de la ville de Siponto, nommée aujourd'hui Manfredonia, dans les Pouilles au royaume de Naples.
Fresque relatant l'apparition de saint Michel au mont Gargan.
Eglise de Barluenga, Espagne. XIVe.
Au temps du pape Gélase Ier, en 492, un homme riche nommé Gargan avait de grands et de beaux troupeaux. Un de ses taureaux s'éloigna et s'enfuit dans les montagnes. On le chercha quelques jours inutilement ; mais l'ayant enfin trouvé dans une caverne, on lui tira une flèche qui, rejaillissant contre celui qui l'avait tiré, le blessa. Ses compagnons, étonnés de cet accident, et jugeant qui y avait quelque chose de mystérieux là-dessous, eurent recours à l'évêque de Siponto pour apprendre de lui ce que cela pouvait être.
Fresque relatant l'apparition de saint Michel au mont Gargan.
Eglise de Barluenga, Espagne. XIVe.
Le prélat ordonna un jeûne de trois jours et exhorta les fidèles à se mettre en prières pour obtenir du ciel la grâce de découvrir ce que signifiait ce miracle. Au bout de trois jours, saint Michel lui apparut et lui déclara que cette caverne où le taureau s'était retiré était sous sa protection et que Dieu voulait qu'elle fût consacrée sous son nom en l'honneur de tous les anges.
L'évêque, accompagné de tous son clergé et de son peuple, alla reconnaître la caverne et la trouva déjà toute disposée en forme d'église : on commença d'y célébrer les divins offices et l'on y bâtit aussi un temple plus magnifique où la puissance divine a opéré plusieurs grands miracles qui font bien voir la vérité de la révélation.
Fresque relatant l'apparition de saint Michel au mont Gargan.
Eglise de Barluenga, Espagne. XIVe.
Saint Romuald, fondateur de l'Ordre des Camaldules, ordonna à l'empereur Othon d'y aller nu-pieds depuis Rome, pour pénitence de ce qu'il avait fait mourir le sénateur Crescence, ou du moins de ce qu'il avait consenti à sa mort. C'est une marque de la vénération que l'on a toujours eue pour ce saint temple et une preuve que c'était un lieu de dévotion où les pélerins allaient pour implorer sa miséricorde.
Eglise Saint-Gervais à Avranches. On y conserve toujours,
grâce à Dieu, le saint crâne de saint Aubert, sur lequel on peut voir
'impression du doigt que saint Michel y posa pour convaincre
notre Saint qu'il n'était pas sujet à une illusion. Normandie.
00:15 Publié dans M | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Dans l'ancien Royaume de France, le Roi avait demandé de faire célébrer une messe en l'honneur de saint Michel tous les premiers mardi du mois.
Saint Michel, patron et protecteur de la France, défendez-nous dans le combat !
Écrit par : Abbé Grossin | vendredi, 08 mai 2009
Les polnareffistes ? Qu'est-ce donc ?
Écrit par : Busi | mardi, 11 mai 2010
Un " chanteur ", du genre tapageur, Michel Polnareff, a chanté voilà quelques dizaines d'années une chanson intitulée " On ira tous au paradis ".
La vraie foi nous enseigne tout autre chose, de plus complexe, de plus juste, de plus rassurant et de plus aimable.
J'appelle Polnareffistes tous ceux qui croient précisément que tout le monde ira au paradis ; notamment une part très majoritaire des pauvres gens qui se croient encore catholiques quand ils ne le sont hélas plus depuis longtemps puisque, encore hélas, consciemment ou pas, ils ne croient plus, ne professent plus, n'enseignent plus quasiment aucune des vérités de la vraie foi.
Écrit par : Hodie | mardi, 11 mai 2010
Merci pour vos précisions. Je suis tout à fait d'accord avec vous (même si j'admire le talent musical de Polnareff).
Cette idée du Paradis accessible à tous quels que soient les oeuvres, les actions, les croyances, la religion d'une personne est directement issue du catéchisme post-conciliaire, et un prêtre en a fait une très bonne critique. C'est parce que l'Église ne dit plus que des âmes sont en danger qu'elle n'essaie plus de convertir quiconque, et qu'elle a elle-même abandonné la foi...
Pourrais-je vous demander une chose ? Comment faites-vous pour écrire ce blog ? Je veux dire : d'où tirez-vous une telle masse d'informations ? Comment faites-vous pour rédiger des articles aussi longs, écrits dans une langue si agréable ?
Écrit par : Busi | lundi, 17 mai 2010
Ce n’est pas l’Eglise en tant que telle qui ne dit plus la vérité, ne l’enseigne plus ou la falsifie, mais son clergé qui a apostasié en masse, pseudo-papes en tête. Ces usurpateurs du Siège de saint Pierre sont représentés dans l’Apocalypse par la deuxième bête qui porte des cornes semblables à celles de l’Agneau mais parle comme le dragon, c’est-à-dire celui qui a séduit Eve et qui a tenté Jésus dans le désert. Ils sont aussi représentés par la prostituée assise sur la bête écarlate, clair symbole du monde ayant renié son Créateur et se vautrant dans toutes les pires turpitudes.
Écrit par : Michel Mottet | mercredi, 08 mai 2019
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