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jeudi, 09 mai 2024

L'Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ.

- L'Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ.


Anonyme italien du XIVe.

A LA MESSE

L'Eglise romaine indique aujourd'hui pour la Station la basilique de Saint-Pierre. C'est une belle pensée de réunir en un tel jour l'assemblée des fidèles autour du glorieux tombeau d'un des principaux témoins de la triomphante Ascension de son Maître. Cette Station est toujours maintenue ; mais, depuis plusieurs siècles, le Pape se rend avec le sacré Collège des Cardinaux à la basilique du Latran, afin de terminer dans cet antique sanctuaire, dédié par Constantin au Sauveur des hommes, la série annuelle des mystères par lesquels le Fils de Dieu a opéré et consomme aujourd'hui notre salut.


Psautier cistercien. XIIIe.

Dans ces deux augustes basiliques, comme dans les plus humbles églises de la chrétienté, le symbole liturgique de la fête est le Cierge pascal, que nous vîmes allumer dans la nuit de la résurrection, et qui était destiné à figurer, par sa lumière de quarante jours, la durée du séjour de notre divin Ressuscité au milieu de ceux qu'il a daigné appeler ses frères. Les regards des fidèles rassemblés s'arrêtent avec complaisance sur sa flamme scintillante, qui semble briller d'un éclat plus vif, à mesure qu'approche l'instant où elle va succomber. Bénissons notre mère la sainte Eglise à qui l'Esprit-Saint a inspiré l'art de nous instruire et de nous émouvoir à l'aide de tant d'ineffables symboles, et rendons gloire au Fils de Dieu qui a daigné nous dire : " Je suis la lumière du monde " (Johan. VIII, 12.).

EPÎTRE

Lecture des Actes des Apôtres. Chap. I.


Livre d'images de Madame Marie. Hainaut. XIIIe.

" J'ai parlé dans mon premier livre, Ô Théophile, de tout ce que Jésus a fait et enseigné, jusqu'au jour où il fut élevé dans le ciel, après avoir instruit par le Saint-Esprit les Apôtres qu'il avait choisis ; auxquels aussi il s'était montre depuis sa Passion, et leur avait Fait voir par beaucoup de preuves qu'il était vivant, leur apparaissant durant, quarante jours, et leur parlant du Royaume de Dieu.
Et prenant un repas avec eux, il leur commanda " de ne pas sortir de Jérusalem, mais d'attendre la promesse du Père, que vous avez, leur dit-il, entendue de ma propre bouche ; car Jean a baptisé dans l'eau ; mais vous, sous peu de jours, vous serez baptisés dans le Saint-Esprit ".
Alors ceux qui se trouvaient présents lui demandèrent :
" Seigneur, sera-ce en ce moment que vous rétablirez le royaume d'Israël ?"
Mais il leur dit :
" Il ne vous appartient pas de savoir les temps et les moments que le Père a réservés à son pouvoir ; mais vous recevrez la vertu du Saint-Esprit qui descendra sur vous, et vous serez mes témoins dans Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre."
Et après qu'il eut dit ces choses, ils le virent s'élever vers le ciel. et il entra dans une nuée qui le déroba à leurs yeux.
Et comme ils le suivaient du regard montant au ciel, deux hommes vêtus de blanc se présentèrent tout à coup à eux. et leur dirent :
" Hommes de Galilée, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus qui en vous quittant s'est élevé au ciel, viendra de la même manière que vous l'y avez vu monter."


Bréviaire de Martin d'Aragon. XIVe.

Nous venons d'assister, en suivant cet admirable récit, au départ de notre Emmanuel pour les cieux. Est-il rien de plus attendrissant que ce regard des disciples fixé sur leur Maître divin qui s'élève tout à coup en les bénissant ? Mais un nuage vient s'interposer entre Jésus et eux, et leurs yeux mouillés de larmes ont perdu la trace de son passage. Ils sont seuls désormais sur la montagne ; Jésus leur a enlevé sa présence visible. Dans ce monde désert, quel ne serait pas leur ennui, si sa grâce ne les soutenait, si l'Esprit divin n'était au moment de descendre sur eux et de créer en eux un nouvel être ? Ce n'est donc plus qu'au ciel qu'ils le reverront, celui qui, étant Dieu, daigna durant trois années être leur Maître, et qui, à la dernière Cène, voulut bien les appeler ses amis !


Sacramentarium mettense, dit usuellement
sacramentaire de Drogon. Lorraine. IXe.

Mais le deuil n'est pas pour eux seulement. Cette terre qui recevait en frémissant de bonheur la trace des pas du Fils de Dieu, ne sera plus foulée par ses pieds sacrés. Elle a perdu cette gloire qu'elle attendit quatre mille ans, la gloire de servir d'habitation à son divin auteur. Les nations sont dans l'attente d'un Libérateur ; mais, hors de la Judée et de la Galilée, les hommes ignorent que ce Libérateur est venu et qu'il est remonté aux cieux.


Eglise de l'Invention-de-Saint-Etienne. Germ. Pyrénées. XVIIe.

L'œuvre de Jésus cependant n'en demeurera pas là. Le genre humain connaîtra sa venue ; et, quant à son Ascension au ciel en ce jour, écoutez la voix de la sainte Eglise qui dans les cinq parties du monde retentit et proclame le triomphe de l'Emmanuel. Dix-huit siècles se sont écoulés depuis son départ, et nos adieux pleins de respect et d'amour s'unissent encore à ceux que lui adressèrent ses disciples, pendant qu'il s'élevait au ciel. Nous aussi nous pleurons son absence ; mais nous sommes heureux aussi de le voir glorifié, couronné, assis à la droite de son Père.


Evangeliarium, dit usuellement évangéliaire de Poussay.
Allemagne. Xe.

" Vous êtes entré dans votre repos, Seigneur ; nous vous adorons sur votre trône, nous qui sommes vos rachetés, votre conquête. Bénissez-nous, attirez-nous à vous, et daignez faire que votre dernier avènement soit notre espoir et non notre crainte."

ÉVANGILE

La suite du saint Evangile selon saint Marc. Chap, XVI.


Orationes encomiasticae in SS. Virginem Dei param.
Jacobus Kokkinobaphi. Constantinople. XIIe.

" En ce temps-là, les onze disciples étant à table, Jésus leur apparut, et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leurs cœurs, de n'avoir pas cru à ceux qui avaient vu qu'il était ressuscité. Et il leur dit :
" Allez par le monde entier, prêchez l'Evangile à toute créature. Celui qui croira et qui sera baptisé, sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné. Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : ils chasseront les démons en mon nom ; ils parleront des langues nouvelles ; ils prendront les serpents avec la main ; et s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne-leur nuira pas ; ils imposeront les mains sur les malades, et les malades seront guéris."
Et après leur avoir parlé, le Seigneur Jésus fut élevé au ciel, où il est assis à la droite de Dieu.
Et eux étant partis prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant leur parole par les miracles qui l'accompagnaient."


Tryptique de l'Ascension. Ivoire. France. XIe.

Le diacre ayant achevé ces paroles, un acolyte monte à l'ambon, et éteint silencieusement le Cierge mystérieux qui nous rappelait la présence de Jésus ressuscité. Ce rite expressif annonce le commencement du veuvage de la sainte Eglise, et avertit nos âmes que pour contempler désormais notre Sauveur, il nous faut aspirer au ciel où il réside. Que rapide a été son passage ici-bas ! Que de générations se sont succédées, que de générations se succéderont encore jusqu'à ce qu'il se montre de nouveau !


Bible historiale. Guiard des Moulins. Abbaye de Saint-Omer. XIVe.

Loin de lui, la sainte Eglise ressent les langueurs de l'exil ; elle persévère néanmoins à habiter cette vallée de larmes ; car c'est là qu'elle doit élever les enfants dont le divin Epoux l'a rendue mère par son Esprit ; mais la vue de son Jésus lui manque, et si nous sommes chrétiens, elle doit nous manquer aussi à nous-mêmes.
" Oh ! quand viendra le jour où, de nouveau revêtus de notre chair, nous nous élancerons dans les airs à la rencontre du Seigneur, pour demeurer avec lui à jamais !" (I Thess. IV, 16.).
C'est alors, et seulement alors, que nous aurons atteint la fin pour laquelle nous fûmes créés.
Tous les mystères du Verbe incarné que nous avons vu se dérouler jusqu'ici devaient aboutir à son Ascension ; toutes les grâces que nous recevons jour par jour doivent se terminer à la nôtre.


Bible. Bourbonnais. XIIe.

" Ce monde n'est qu'une figure qui passe " (I Cor. VII, 31.) ; et nous sommes en marche pour aller rejoindre notre divin Chef. En lui est notre vie, notre félicité ; c'est en vain que nous voudrions les chercher ailleurs. Tout ce qui nous rapproche de Jésus nous est bon ; tout ce qui nous en éloigne est mauvais et funeste. Le mystère de l'Ascension est le dernier éclair que Dieu fait luire à nos regards pour nous montrer la voie. Si notre coeur aspire à retrouver Jésus, c'est qu'il vit de la vraie vie ; s'il est concentré dans les choses créées, en sorte qu'il ne ressente plus l'attraction du céleste aimant qui est Jésus, c'est qu'il serait mort.


Evangeliarium. Prüm. Allemagne. XIIe.

Levons donc les yeux comme les disciples, et suivons en désir celui qui monte aujourd'hui et qui va nous préparer une place. En haut les coeurs ! Sursum corda ! C'est le cri d'adieu que nous envoient nos frères qui montent à la suite du divin Triomphateur ; c'est le cri des saints Anges accourus au-devant de l'Emmanuel, et qui nous invitent à venir renforcer leurs rangs.


Sacramentaire. Normandie. XIe (1020).

PRIERE

" Sois donc béni, Ô Cierge de la Pâque, colonne lumineuse, qui nous as réjouis quarante jours par ta flamme joyeuse et brillante. Tu nous parlais de Jésus, notre flambeau dans la nuit de ce monde ; maintenant ta lumière éteinte nous avertit qu'ici-bas on ne voit plus Jésus, et que pour le voir désormais, il faut s'élever au ciel. Symbole chéri que la main maternelle de la sainte Eglise avait créé pour parler à nos coeurs en attirant nos regards, nous te faisons nos adieux ; mais nous conservons le souvenir des saintes émotions que ta vue nous fit ressentir dans tout le cours de cet heureux Temps pascal que tu fus chargé de nous annoncer, et qui à peine te survivra de quelques jours."


Dyptique de l'Ascension et de la Pentecôte. Ivoire franc du XIVe.

9 mai. Saint Grégoire de Naziance, archevêque de Constantinople, docteur de l'Eglise. 389.

- Saint Grégoire de Naziance, archevêque de Constantinople, docteur de l'Eglise. 389.

Papes : Saint Melchiade ; saint Sirice. Empereurs : Constantin ; Théodose.

" Il aima les livres, il aima les savants, mais les livres et les savants qui parlaient de Dieu."
Rorhbacher.


Saint Grégoire de Naziance. Disputatio cum Paulo patriarcha latino.
Johannes Cantacuzenus. Constantinople. XIVe.

Grégoire se dit de grex, assemblée, et gore, qui veut dire prêcher ou dire. De là Grégoire prêcheur en l’assemblée. Ou bien Grégoire vient de egregius, choisi, et gore, prêcheur ou docteur. Grégoire signifie encore attentif ; car il fut attentif sur soi, sur Dieu et sur le peuple : sur soi, par la conservation de la pureté ; sur Dieu, par une contemplation intérieure ; sur le peuple, par une prédication assidue. Et ces trois qualités méritent d'obtenir la vision de Dieu. Saint Augustin dit au livre De l’Ordre : " Celui-là voit Dieu qui vit bien, qui étudie bien et qui prie bien ".

Notre grand Saint naquit à Naziance, une petite ville de Cappadoce voisine de Césarée. Grégoire son père et Nonne sa mère sont honorés aussi d'un culte public les 1er janvier et 5 août.

Son père, dans son enfance, avait été de la secte des Hipsistaires, ainsi nommés parce qu'ils adoraient le Dieu très-haut, le feu comme les Perses et pratiquait l'observance du sabbat et le partage des viandes comme les Juifs. Il était le premier magistrat de Naziance et Nonne son épouse employait ses larmes et ses prières pour le gagner à Notre Seigneur. Elle fut bientôt exaucée car son mari abjura et fut baptisé au temps du premier concile de Nicée. Cet homme vertueux prit toutes les dispositions pour conserver la grâce, et son mérite le fit bientôt élevé sur le siège épiscopal de Naziance qu'il gouverna avec sûreté et édification pendant 45 ans environ. Il mourut âgé de 90 ans.


Conversion du père de saint Grégoire. Manuscrit grec du IXe siècle.

La mère de saint Grégoire dut la naissance de ce fils à ses prières, à ses larmes et à ses abondantes aumônes qui lui attirèrent les bénédictions du ciel. Grégoire avait un frère, saint Césaire, et une soeur, sainte Gorgonie. Elle se chargea elle-même de leur première éducation et leur apprit à lire, à comprendre et à aimer les Saintes Écritures. Les enfants devinrent digne de leur sainte mère, et Grégoire en particulier demeura pur au milieu des séductions du siècle.


Saint Grégoire de Naziance et sainte Gorgonie sa soeur.
Oraisons de saint Grégoire de Naziance. Constantinople. XIe.

" Un jour, raconte-t-il lui-même, j'aperçus près de moi deux vierges d'une majesté surhumaine. On aurait dit deux soeurs. La simplicité et la modestie de leurs vêtements, plus blancs que la neige, faisaient toute leur parure. A leur vue, je tressaillis d'un transport céleste : " Nous sommes la Tempérance et la Chasteté, me dirent-elles ; nous siégeons auprès du Christ-Roi. Donne-toi tout à nous, cher fils, accepte notre joug, nous t'introduirons un jour dans les splendeurs de l'immortelle Trinité."

La voie de Grégoire était tracée : il la suivit sans faiblir toute sa vie.


Saint Grégoire de Naziance en mer vers Alexandrie et autres
épisodes marquant de sa vie. Manuscrit grec du IXe siècle.

Il s'embarqua pour Athènes, afin de compléter ses études, pendant que Césaire allait lui à Alexandrie - où Grégoire le rejoignit quelques temps plus tard. Dieu mit sur le chemin de Grégoire, dans la ville des arts antiques, une âme grande comme la sienne, saint Basile. Qui dira la beauté et la force de cette amitié, dont le but unique était la vertu !

" Nous ne connaissions que deux chemins, raconte Grégoire, celui de l'église et celui des écoles."
La vertu s'accorde bien avec la science ; partout où l'on voulait parler de deux jeunes gens accomplis, on nommait Basile et Grégoire.


Mort de saint Basile. Speculum historiale. V. de Beauvais. XVe siècle.

Revenus dans leur patrie, ils se conservèrent toujours cette affection pure et dévouée qui avait sauvegardé leur jeunesse, et qui désormais fortifiera leur âge mûr et consolera leur vieillesse. Rien de plus suave, de plus édifiant que la correspondance de ces deux grands hommes, frères d'abord dans l'étude, puis dans la solitude de la vie monastique et enfin dans les luttes de l'épiscopat.


Saint Grégoire de Nysse, saint Basile le Grand et
saint Grégoire de Naziance. Manuscrit grec. IXe siècle.

A la mort de son père, qui était devenu évêque de Nazianze, Grégoire lui succède ; mais, au bout de deux ans, son amour de la solitude l'emporte, et il va se réfugier dans un monastère. Bientôt on le réclame pour le siège patriarcal de Constantinople. Il résiste :
" Jusqu'à quand, lui dit-on, préférerez-vous votre repos au bien de l'Église ?"


Saint Grégoire de Naziance prêchant le sermon sur la grêle.
Oraisons de saint Grégoire de Naziance. Constantinople. XIe.

Grégoire est ému ; il craint de résister à la Volonté divine et se dirige vers la capitale de l'empire, dont il devient le patriarche légitime. Là, sa mansuétude triomphe des plus endurcis, il fait l'admiration de ses ennemis, et il mérite, avec le nom de Père de son peuple, le nom glorieux de Théologien, que l'Église a consacré. Avant de mourir, saint Grégoire se retira à Nazianze, où sa vie s'acheva dans la pratique de l'oraison, du jeûne et du travail.

Rq : On lira avec fruit la notice hagiographique que les Petits Bollandistes consacrent à notre Saint sur le site de la Bibliothèque nationale de France (T. V, pp 409 et suiv.) : http://gallica-bnf.fr
- On trouvera une partie significative de ses oeuvres reproduite sur le site : http://www.jesusmarie.com/gregoire_de_nazianze.html

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