UA-75479228-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 13 mai 2023

13 mai. Saint Servais, évêque de Tongres. 384.

- Saint Servais, évêque de Tongres. 384.
 
Pape : Saint Damase. Empereur : Valentinien II.
 
" Ma profession est de croire, aimer et servir Dieu."
Réponse de saint Servais aux Huns.
 

Chef de la châsse-reliquaire de saint Servais conservée
dans la Basilque Saint-Servais de Maastricht. Pays-Bas.

On ignore l'origine de saint Servais. Héribert, abbé de Lobbes, qui a fait l'abrégé de sa vie, dit seulement qu'il était de grande naissance, qu'il fut élevé avec beaucoup de soin, et que sa conduite se sentit toujours de la noblesse et de la générosité de son sang. D'autres auteurs, rapportés par Chapeauville, disent qu'il naquit, sur les frontières de Perse, d'une famille juif apparentée à sainte Anne, mère de la sainte Vierge ; qu'il fut amené à Tongres par un Ange ; que, ne parlant qu'une langue, il était entendu en toutes sortes de nations ; que son abstinence était si admirable, que souvent il ne vivait que de la sainte Eucharistie ; qu'il posséda aussi la grâce des guérisons ; les malades qui pouvaient ou le toucher, ou avoir des restes de sa table, ou même boire de l'eau dont il s'était lavé les mains, étaient assurés de leur guérison.

Son zèle pour la foi catholique parut principalement en trois conciles. Le premier fut celui de Cologne, célébré l'an 346, où il fit condamner et déposer l'évêque de la même ville, coupable de l'hérésie des Ariens ; il est vraisemblable que cet évêque, condamné pour hérésie, fut, non pas Euphratas, comme l'ont cru quelques auteurs, mais son prédécesseur.


Le sacre de saint Servais de Maastricht. Jean-Baptiste Coclers.
Eglise Saint-Servais. Liège. XVIIIe.

Les termes dont usa saint Servais, en opinant dans le concile, sont si importants, qu'ils méritent bien d'être rapportés :
" Je sais certainement ce que ce faux évêque a enseigné ; je n'en parle pas par ouï-dire, mais pour l'avoir moi-même entendu. Comme nos églises étaient voisines, je me suis souvent opposé à sa fausse doctrine lorsqu'il niait la divinité de Jésus-Christ. Je l'ai fait non-seulement en particulier, mais aussi en public, en présence d'Athanase, évêque d'Alexandrie ; et de plusieurs prêtres et diacres ; mon avis est qu'il ne peut être évêque des chrétiens, et que ceux qui auront des communications avec lui ne pourront porter le nom de chrétiens."

Dans ces paroles, il parle de saint Athanase comme d'un témoin fidèle des blasphèmes de cet évêque, parce que ce saint Patriarche, ayant été exilé à Trèves, depuis 336 jusqu'à 338, avait pu aisément l'entendre à Cologne ou en quelque autre lieu voisin.

Le second concile, où saint Servais fit éclater sa Foi et son zèle pour la vérité orthodoxe, fut celui de Sardique : on y confirma la consubstantialité du Verbe Eternel avec son Père, que le concile de Nicée avait définie, et saint Athanase, le plus généreux défenseur de cette consubstantialité, y fut absous de toutes les calomnies que les Ariens avaient forgées contre lui. Ce concile fut tenu l'an 347.


Saint Sylvestre, pape, et saint Servais. Cette représentation évoque
aussi l'apparition de saint Pierre à notre Saint ; apparition pendant
laquelle saint Pierre lui aurait représenté les Clefs du Royaume en
gage d'encouragement dans sa défense de la vraie foi lors des
conciles lors desquels il lutta avec succès et éloquence contre les
hérétiques, dont les Ariens.
Livre d'images de Madame Marie. Hainaut. XIIIe.

Enfin, le troisième concile fut celui de Rimini, célébré l'an 359, où notre saint Servais, assisté de saint Phoebade, évêque d'Agen, résista, avec un courage intrépide et une force merveilleuse, à la puissance et à la malice des ennemis de la foi, sans craindre ni l'exil, ni la faim et la soif, ni la prison, ni même la mort dont il était menacé. Il est vrai qu'après une longue résistance, il fut enfin trompé par les Ariens, qui lui firent signer une formule qui, paraissant tout à fait orthodoxe, avait néanmoins un sens hérétique dont ils se prévalurent ensuite ; mais cette surprise ne fit que l'animer davantage contre eux ; et, lorsqu'il fut revenu en France, il travailla avec un zèle infatigable à en bannir leur hérésie et à y faire régner la foi orthodoxe, que Saturnin, évêque d'Arles, et Paterne, évêque de Périgueux, avaient entrepris de ruiner.

Dans l'intervalle qui sépara ces deux conciles, le tyran Magnence, qui avait eu part au meurtre de l'empereur Constant, et s'était fait proclamer empereur en sa place, connaissant le mérite incomparable de saint Servais, et combien il avait de force et d'éloquence pour persuader ce qu'il voulait, l'envoya, avec un autre évêque, nommé Maxime, vers l'empereur Constance, frère du défunt, pour ménager un accommodement avec lui et lui faire agréer qu'il conservat la pourpre et qu'il fût associé à l'empire ; mais l'événement nous fait voir qu'ils n'obtinrent pas ce que Maguence souhaitait ; ils n'avaient d'ailleurs entrepris ce voyage que par force, et pour empêcher que ce tyran ne tourmentât les églises s'ils lui refusaient ce bon office.

Pendant que saint Servais, après le concile de Rimini, travaillait à maintenir la foi catholique dans son diocèse et à en bannir le vice, lui attire l'hérésie, Dieu lui fit connaître que les Huns, peuple barbare et cruel, entreraient bientôt dans les Gaules et que, parmi beaucoup d'autres villes, ils saccageraient et détruiraient celle de Tongres. Cette révélation le remplit d'une extrême douleur ; néanmoins, la prenant d'abord plutôt comme une menace qu'on pouvait détourner par les prières et par les larmes, que comm une prédiction absolue et inévitable, il monta en chaire, exhorta son peuple à la pénitence, afin d'arracher les verges de la main du Tout-Puissant.


Il s'offrit aussi lui-même en sacrifice pour ses enfants, et, par des austérités et des gémissements continuels, il tâcha de rendre Dieu propice à un peuple pour qui il avait la tendresse d'une mère. Mais, voyant que le ciel était inflexible et que tous ses soupirs ne l'attendrissaient point, il résolut de faire un voyage à Rome pour intéresser plus efficacement les apôtres saint Pierre et saint Paul à la protection de sa ville.

Il y alla donc, et passa plusieurs jours en jeûne et en oraison auprès de leurs tombeaux. Il pria aussi pourla ville de Metz, parce que saint Auteur, qui en était évêque, et qui ne put pas l'accompagner dans ce voyage, l'avait conjuré, dans son passage par sa ville épiscopale, d'intercéder pour elle aussi bien que pour celle de Tongres.


Basilique Saint-Servais de Maastricht. Pays-Bas.

Saint Pierre apparut à Servais et lui dit " que l'arrét irrévocable était donné contre le pays des Gaules ; les Huns y descendraient et y saccageraient les villes et les provinces ; celle de Tongres serait enveloppée pour ses crimes dans cette inondation ; mais saint Etienne avait puissamment intercédé pour celle de Metz, dont Auteur était évêque, qu'on lui avait encore pardonné pour cette fois ; pour lui, il ne verrait point les maux dont son pays était menacé : il devait s'en retourner promptement, préparer les choses nécessaires à sa sépulture, se retirer à Maastricht et y attendre la volonté de Dieu ".

On dit que le prince des Apôtres lui donna aussi pour gage de son affection, et pour assurance de ce qu'il lui disait, une clef d'argent, faite de la main des Anges, qui a depuis opéré beaucoup de miracles.

Mais il y a des auteurs qui croient que la clef que l'on appelle de saint Servais, lui fut donnée par le pape et que c'est une de ces clefs où l'on mettait un peu de limaille des chaînes de saint Pierre, et que les Papes donnaient par dévotion aux pélerins illustres qui venaient à Rome. C'est une conjecture qui a quelque vraisemblance ; mais, n'étant appuyée de nulle preuve, elle ne peut être aussi forte que la tradition des églises de Maastricht et de Liége, qui porte que cette clef est un présent de saint Pierre.

En revenant de Rome, il tomba entre les mains des Huns qui ravageaient déjà l'Italie, ils le jetèrent d'abord dans une basse fosse, pendant qu'ils délibérèrent entre eux sur ce qu'ils en feraient; mais Dieu, qui n'abandonne jamais ses serviteurs et qui descend avec eux dans les cachots les plus obscurs, fit paraître au milieu de la nuit, dans cette prison, une si grande lumière, que ces barbares, étant épouvantés, se crurent trop heureux de délivrer leur prisonnier et de le mettre en liberté. Il en convertit même quelques-uns, parce qu'une splendeur merveilleuse qui parut sur son visage, et un aigle qui la couvrit d'une de ses ailes durant son sommeil et le rafraîchit du mouvement de l'autre, leur fit connaître que le Dieu qu'il adorait était le Maître et le souverain Seigneur de toutes choses.


Choeur de la basilique Saint-Servais de Maastricht vue de la nef.

Lorsqu'il fut en liberté, il se remit en chemin et traversa l'Italie et les montagnes de la Savoie. Dans les Vosges il fit sourdre miraculeusement une fontaine, dont il étancha sa soif, et qui servit depuis à la guérison de plusieurs malades. Saint Auteur, évêque de Metz, l'étant venu joindre à Worms, il se transporta dans sa ville pour y annoncer au clergé et au peuple ce qu'il avait appris à Rome par l'apparition de saint Pierre. Il leur déclara donc que leur punition était différée ; mais qu'ils devaient mériter cette grâce et éloigner de plus en plus de leurs murs l'indignation de Dieu et la rigueur de ses châtiments par la pénitence et par le changement de leurs moeurs.

Quand il arriva à Tongres, ses diocésains l'y reçurent avec une joie incroyable. Mais cette joie se changea bientôt en un torrent de larmes lorsqu'il leur fit connaître l'arrêt irrévocable que Dieu avait porté contre eux. Leur douleur augmenta beaucoup lorsqu'il leur dit qu'il était obligé de les quitter et de passer en une autre ville pour y trouver la paix du tombeau, ils l'environnèrent, comme autrefois les fidèles d'Ephèse et de Milet avaient environné saint Paul, pour le conjurer de ne les point laisser orphelins. Mais quoique son coeur fût attendri par les pleurs de ses enfants, il ne put pas se dispenser d'obéir à l'ordre de Dieu.

Il sortit donc de Tongres, emportant avec lui ce qui était nécessaire pour sa sépulture. On dit qu'il emporta aussi les ossements sacrés de ses prédécesseurs et de quelques autres saints personnages, honorés d'un culte public dans son diocèse, afin qu'ils ne fussent pas exposés à la profanation des barbares, et que les diocésains qui se réfugieraient à Maastricht, après la ruine de Tongres, y trouvassent par leur moyen une longue et continuelle protection. Ces Saints, qui l'avaient précédé, sont saint Valentin, saint Navite, saint Marcel, saint Métropole ; saint Séverin, saint Florence et saint Martin. Avant de partir, il avait guéri une partie des malades de la ville ; les autres furent réservés pour recevoir la santé après sa mort par l'attouchement de son corps.

Il ne fût pas longtemps à Maastricht sans voir l'effet de la prédiction de saint Pierre. A peine eut-il placé décemment les saintes reliques qu'il avait apportées de Tongres, marqué le lieu de sa sépulture et fait ses dernières dispositions, qu'étant à l'autel, où il célébrait les Divins Mystères, il fut averti par un Ange du jour et de l'heure de son décès. Une fièvre le saisit aussitôt, et, au bout de 3 jours, après avoir reçu les derniers Sacrements, exhorté son peuple à la crainte de Dieu et prié instamment pour son Salut, il mourut paisiblement, au milieu d'une grande splendeur qui l'environna. Ce fut sur les 3 heures de l'après-midi, qui est l'heure de None, le 13 mai de l'année 384.


Décès de saint Servais. Gravure de Jacques Callot. XVIIe.

Son décès fut accompagné de plusieurs miracles : un ange descendit du ciel et apporta un voile de soie dont il le couvrit. On entendit dans l'air une musique céleste, célébrant les victoires qu'il avait remportées sur les puissances de l'enfer. Tous les malades de Maastricht et ceux de Tongres, qui assistèrent à son convoi, furent guéris. Enfin, il fit de si grands miracles, que sa mémoire fut rendue célèbre dans toutes les Gaules. Il fut enterré près du pont de la Digue publique, et l'on remarqua que la neige ne couvrit jamais sa pierre tumulaire, quoiqu'elle tombât en abondance partout alentour. Le martyrologe romain n'oublie pas ce prodige, rapporté par saint Grégoire de Tours.

La même année, les Huns firent irruption dans les Gaules et saccagèrent la ville de Tongres, qui ne put jamais se relever entièrement de ce désastre. Notre Saint n'eut de successeur que 100 ans après, lorsque saint Remi, après le Baptême de Clovis, rétablit les Eglises de Flandre et les pourvut de pasteurs. Celui qu'il donna à Maastricht et à Tongres fut saint Agricole, qui, par un respect singulier pour saint Servais, fit bâtir une église sur son sépulcre. En 583, saint Monulphe en fit bâtir une autre bien plus magnifique en son honneur, dans laquelle il transporta son corps, comme le dit saint Grégoire de Tours, dans le livre de la " Gloire des confesseurs ".


Face du reliquaire de saint Servais.
Trésor de l'église Saint-Servais. Quedlinburg. Pays-Bas.

Saint Hubert, après la célèbre victoire de Charles Martel sur les Sarrasins (732), le jour de saint Servais, fit une nouvelle translation de ses précieuses dépouilles. On trouva son corps entier ; le visage étant découvert, parut si resplendissant, qu'il remplit de lumière tout le caveau. On trouva aussi la clef qu'il avait apportée de Rome, avec le voile que les anges avaient mis sur lui après son décès. On le transféra dans une châsse d'argent doré, et on le plaça au-dessus du grand Autel. Depuis, l'empereur Othon l'avait fait transférer à Quedlimbourg, dans une église dédiée sous son nom ; mais il fut bientôt rapporté dans la ville de Maastricht, où il a fait de très-grandes merveilles.

L'aigle qui employa ses ailes en guise d'éventail pour rafraîchir le Saint pendant son sommeil ; l'ange qui le conduit d'Arménie ou de Perse dans la Gaule Belgique ; la clef que lui remit saint Pierre, ou que lui aurait simplement donnée le Pape ; un dragon qui expire près de lui, symbole de ses luttes contre l'arianisme ; une fontaine qu'il fait jaillir sous son bâton pastoral ; la mitre qu'il reçoit de la main d'un Ange ; la neige qui respecte son tombeau, tandis qu'elle en recouvre les alentours, sont autant d'attributs qui ont servi à caractériser saint Servais dans l'art populaire.


Dos du reliquaire de saint Servais.
Trésor de l'église Saint-Servais. Quedlinburg. Pays-Bas.

Saint Servais est l'un des " trois Saints de neige ou de glace " ; les deux autres sont saint Mamert, 11 mai, et saint Pancrace, 12 mai.
L'expérience a constaté que quelle que soit la température antérieure, elle s'abaisse en l'un de ces trois jours ; on n'a pas encore expliqué scientifiquement ce phénomène; mais les jardiniers au courant de leur métier se gardent bien de sortir les plantes de serre chaude, par exemple, avant la fète de saint Servais.

En plusieurs endroits, on invoque saint Servais contre le mal de jambes (même des animaux), pour le bon succès des entreprises ; contre les rats et les souris.

Tous les martyrologes latins font une honorable mémoire de saint Servais. Sa Vie a été écrite,comme nous l'avons dit, par Héribert, abbé de Lobbes. Gilles, moine d'Orval, y a fait quelques additions.
Jean Chapeauville, chanoine de Liège, les a insérées dans son premier tome des " Gestes des évêques de Tongres, de Maastricht et de Liège ".

00:15 Publié dans S | Lien permanent | Commentaires (1)

dimanche, 07 mai 2023

7 mai. Saint Stanislas, évêque de Cracovie, martyr. 1079.

- Saint Stanislas, évêque de Cracovie, martyr. 1079.

Papes : Jean XIX ; Grégoire VII. Souverains de Pologne : Miecillas II ; Boleslas II, le Farouche. Rois de France : Robert II, le Pieux ; Philippe Ier.

" Si je dis au pécheur : " Tu périras ! Et si tu n'ouvres pas la bouche pour l'avertir et le faire revenir de son égarement, le pécheur périra à cause de son péché, mais je te redemanderai son sang à toi-même. Si, au contraire, tu as averti le pécheur pour le faire revenir de son égarements et s'il n'a pas voulu t'écouter, alors il sera seul cause de sa perte et ton âme sera sauvée "."
Ezéchiel, XXXIII, 8 & 9.

Le XIe siècle, siècle de luttes pour le Sacerdoce contre la barbarie, envoie aujourd'hui un nouveau martyr à Jésus ressuscité. C'est Stanislas, que la noble Pologne place aux premiers rangs de ses défenseurs. Un prince chrétien dont il reprenait les vices l'a immolé à l'autel ; le sang du courageux Pontife s'est mêlé à celui du Rédempteur dans un même Sacrifice. Quelle invincible force dans ces agneaux que Jésus a envoyés au milieu des loups (Matth. X, 16.) ! Tout à coup le lion se révèle en eux, comme il s'est montré dans notre divin Ressuscité. Pas de siècle qui n'ait eu ses martyrs, les uns pour la foi, les autres pour l'unité de l'Eglise, d'autres pour sa liberté, d'autres pour la justice, d'autres pour la charité, d'autres pour le maintien de la sainteté des moeurs, comme notre grand Stanislas.

Le XIXe siècle [le XXe n'est naturellement pas à exclure de l'assertion de dom Prosper Guéranger qui écrit ici] a vu aussi ses martyrs ; il les voit chaque année dans l'Extrême Orient ; est-il appelé, avant de finir son cours, à en voir dans l'Europe ? Dieu le sait. Le siècle dernier, à son début, ne semblait pas destiné à fournir l'abondante moisson que produisit le champ de la France catholique. Quoi qu'il advienne, soyons assurés que l'Esprit de force ne ferait pas défaut aux athlètes de la vérité. Le martyre est un des caractères de l'Eglise, et il ne lui a manqué à aucune époque. Les Apôtres qui entourent en ce moment Jésus ressuscité ont bu tour à tour le calice après lui ; et nous admirions hier comment le disciple de prédilection est lui-même entré dans la voie préparée à tous.

Saint Stanislas naquit le 26 juillet 1030, de parents fort avancés en âge, mariés depuis trente ans et encore sans postérité. Ses parents étaient de haute condition, ce qui ne les empêchait pas d'avoir une aussi haute réputation de piété. Dieu, qui avait des vues élevées sur cet enfant, lui inspira dès son bas âge de grandes vertus, surtout la charité pour les pauvres, et une mortification qui le portait à jeûner souvent et à coucher sur la terre nue, même par les plus grands froids.

Après de brillantes études, il n'aspirait qu'au cloître ; à la mort de ses parents, il vendit leurs vastes propriétés et en donna le prix aux pauvres. Stanislas dut se soumettre à son évêque, qui l'ordonna prêtre et le fit chanoine de Cracovie.

Il fallut avoir recours au Pape pour lui faire accepter le siège de Cracovie, devenu vacant. Il fut sacré en 1072. Ses vertus ne firent que grandir avec sa dignité et ses obligations; il se revêtit d'un cilice, qu'il porta jusqu'à sa mort ; il se fit remettre une liste exacte de tous les pauvres de la ville et donna l'ordre à ses gens de ne jamais rien refuser à personne.

La plus belle partie de la vie de Stanislas est celle où il fut en butte à la persécution du roi de Pologne, Boleslas II. Ce prince menait une conduite publiquement scandaleuse. Seul l'évêque osa comparaître devant ce monstre d'iniquité, et d'une voix douce et ferme, condamner sa conduite et l'exhorter à la pénitence. Au début, Boleslas le Cruel, parut rentrer en lui-même, mais ses résolutions ne tinrent pas et il reprit sa conduite scandaleuse.


Boleslaw II. D'après une monnaie du XIe.

Un des combles de sa conduite arriva lorsqu'il fit enlever Christine, l'épouse du seigneur Miécislas, réputée tant pour sa beauté que pour sa piété. Toute la noblesse polonaise en fut scandalisée et elle encouragea le primat de Pologne, archevêque de Gnesne, et la plupart des évêques à intervenir hautement auprès de ce roi tyrannique. Ces grand prélats préférèrent se taire...

La noblesse se vengea de ces piteux personnages en publiant partout qu'ils avaient des âmes mercenaires, plus attachées à leurs privilèges et à leur fortune qu'à la cause de Dieu.

Saint Stanislas résolut alors de parler pour la seconde fois à Boleslas. Escorté de plusieurs grands seigneurs et de quelques écclésiastiques, il remontra au roi sa conduite impie et l'avertit qu'il encourait les censures de l'Eglise s'il ne réglait pas sa conduite et ne réparait pas ses fautes. Le roi dit à notre saint :
" Quand on sait parler si peu convenablement à un roi, on devrait être porcher et non évêque."
Notre saint lui répondit sans se troubler :
" N'établissez aucune comparaison entre la dignité royale et la dignité épiscopale ; car en ce cas je vous dirai que la première est à la seconde ce que la lune est au soleil, ou le plomb à l'or."


Saint Stanislas. Panneau du maître-autel de la cathédrale de Breslau.

Pour se venger, et comme saint Stanislas était irréprochable, Boleslas eut recours à la calomnie pour se venger.
Le pontife avait acheté pour son évêché, devant témoins, et il avait payé une terre dont le vendeur était mort peu après. Le roi, ayant appris qu'il n'y avait pas d'acte écrit et signé, gagna les témoins par promesses et par menaces, et accusa Stanislas d'avoir usurpé ce terrain. L'évêque lui dit :
" Au bout de ces trois jours, je vous amènerai comme témoin le vendeur lui-même, bien qu'il soit mort depuis trois ans."
Le jour venu, le saint se rendit au tombeau du défunt ; en présence d'un nombreux cortège, il fit ouvrir la tombe, où on ne trouva que des ossements. Stanislas, devant cette tombe ouverte, se met en prière, puis touche de la main le cadavre :
" Pierre, dit-il, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, viens rendre témoignage à la vérité outragée."

A ces mots, Pierre se lève, prend la main de l'évêque devant le peuple épouvanté, et l'accompagne au tribunal du roi. Le ressuscité convainc de calomnie le roi et les témoins, et de nouveau accompagne l'évêque jusqu'au tombeau, qu'on referme sur son corps, redevenu cadavre.

Une fois encore, Boleslas fut impressionné par cet impressionnant miracle au point qu'il sembla se ranger de ses vices pendant quelques temps. Il retomba pourtant hélas bientôt dans ses excès à la faveur d'une expédition victorieuse contre les Russes lors de laquelle il se rendit maître de leur capitale, Kiev.


Remontrances de saint Stanislas à Boleslaw II.

Saint Stanislas résolut alors de tout faire pour faire cesser les débordements permanents du roi. Après l'avoir plusieurs fois admonesté, il finit par l'excommunier et par lui interdire d'assister à l'office divin. Comme Boleslas continuait de s'y rendre, il déclara que l'office serait suspendu si le roi s'y présentait et qu'il ne reprendrait qu'une fois son départ ou sa conversion serait dûment constatée.
Toutefois, un jour, saint Stanislas partit discrètement dire l'office divin dans l'église Saint-Michel. Le roi le fit suivre par ses créatures en leur enjoignant d'entrer dans l'église et de l'assassiner. Par trois fois, une lumière intense apparut à l'autel et épouvanta les soldats au moment où il s'apprêtait à exécuter leurs ordres. C'était le 8 mai 1079.

Boleslas vint alors lui-même exécuter saint Stanislas. Non content d'avoir commis ce crime atroce, le roi déchira de ses mains les lèvres et le nez de notre saint, le fit traîner par toute l'église et disperser son corps dans des champs alentours afin qu'il servît de pâture aux animaux. Dieu envoya alors quatre aigles qui gardèrent les précieuses reliques de saint Stanislas pendant deux jours.
De pieux écclésiastiques vinrent pendant la nuit retirer le saint corps duquel émanait une brillante lumière et qui exhalait des parfums d'une suavité miraculeuse.

Le pape, Grégoire VII, ne pouvait laisser impuni ce crime monstrueux. Il jeta l'interdit sur le royaume, anathématisa Boleslas et le déchut de sa royauté. Poursuivit par la vindicte de son peuple, il s'enfuit en Hongrie où le roi Ladislas l'accueillit avec bonté. Là, enfin, son âme fut profondément touchée par le repentir et il rentra sincèrement en lui-même, se décidant à entreprendre le pélerinage de Rome pour implorer l'absolution du souverain pontife.


La cathédrale Saint-Stanislas et Saint-Wenceslas de Cracovie.

Il partit avec un habit très simple et un seul serviteur. Bientôt, dissimulant sa condition, il fit une halte en Carinthie et demanda l'aumône aux Bénédictins du couvent d'Ossiach. Eclairé par Dieu, il résolut d'y passer le restant de ses jours. Il entra dans un silence perpétuel et ne s'occupa que de tâches très humbles. Comme il était maladroit, il endura longtemps les rudesses de bien des moines.

" C'est ainsi qu'il était devant Dieu plus grand dans la cuisine qu'il n'avait été sur le trône."
Dit un chroniqueur contemporain.

Il vécut ainsi sept ans et, quelques heures avant de rejoindre le divin Juge, il rompit le silence, fit venir l'abbé du monastère, et lui fit une confession générale pleine de profond repentir, lui remettant en gage l'anneau royal qu'il avait toujours conservé en le dissimulant.
Les moines avaient remarqué que Boleslas priait des heures entières une image de la Très Sainte Vierge Marie. C'est elle qui lui obtint la grâce de sa conversion et celle de faire une bonne mort. Le corps de Boleslas est toujours enterré dans le monastère d'Ossiach.

Saint Stanislas fut enterré à la porte de l'église Saint-Michel. Dix ans plus tard, il fut transféré dans l'église de la forteresse de Cracovie puis dans la cathédrale de cette ville.

PRIERE

" Vous fûtes puissant en œuvres et en paroles, Ô Stanislas ! Et le Seigneur vous a donné pour récompense la couronne de ses martyrs. Du sein de la gloire dont vous jouissez, jetez un regard sur nous, et demandez au Seigneur le don de force qui brilla en vous, et dont nous avons tant besoin pour vaincre les obstacles qui entravent notre marche. Notre divin Ressuscité ne veut à sa suite que des soldats vaillants. Le royaume dont Il est le souverain Maître, Il l’a pris d'assaut ; et Il nous avertit que si nous prétendons l'y suivre, nous devons nous préparer à la violence.

Fortifiez-nous, soldat du Dieu vivant, soit qu'il nous faille à force ouverte soutenir la lutte pour la foi ou l'unité de l'Eglise, soit que le combat doive se passer contre les ennemis invisibles de notre salut. Bon pasteur, qui n'avez ni reculé, ni tremblé devant le loup, obtenez-nous des pasteurs semblables à vous. Soutenez la sainte Eglise, qui est en butte à ses ennemis par toute la terre. Convertissez ses persécuteurs, comme vous avez converti Boleslas votre meurtrier, qui a trouvé le salut dans votre sang.

Souvenez-vous de votre chère Pologne
, qui vous honore d'un culte si fervent. Brisez enfin, Ô Stanislas, le joug de fer qui l'accable. N'est-il pas temps qu'elle reprenne son rang parmi les nations ? Dans les épreuves que ses fautes avaient méritées, elle a conservé le lien sacré de la foi et de l'unité catholique, elle a été patiente et fidèle ; suppliez le divin Ressuscité d'avoir pitié d'elle, de récompenser sa patience et sa fidélité. Qu'il daigne lui donner part à sa résurrection ; et ce jour sera un jour de joie pour toutes les Eglises qui sont sous le ciel ; car elle est leur sœur chérie ; et si elle revit, nous chanterons partout au Seigneur un cantique nouveau."

00:15 Publié dans S | Lien permanent | Commentaires (1)

samedi, 22 avril 2023

22 avril. Saint Soter et saint Caïus, Papes et martyrs. 170 et 295.

- Saint Soter et saint Caïus, Papes et martyrs. 170 et 295.
 
Empereur : Marc-Aurèle.
 
" Notre Seigneur Jésus-Christ, connaissant la fragilité de la nature humaine, a établi deux différents degrés pour tous ceux qui croient en lui : la Confession et le Martyre, afin que ceux qui ne croient pas pouvoir supporter la rigueur des tourments, conservent néanmoins la grâce de la foi par leur confession."
Saint Caïus.
 
Saint Caïus bénissant pendant le sacrement
de la transmission des pouvoirs de l'Ordre.
Legenda aurea. Bx J. de Voragine. Jean le Tavernier. Flandres. XVe.

Deux Papes martyrs croisent aujourd'hui leurs palmes sur le Cycle. Soter souffrit pour le Christ au deuxième siècle, et Caïus au troisième ; cent années les séparent, et l'énergie de la foi, la fidélité au divin dépôt ; se retrouvent les mêmes. Quelle société humaine a jamais produit des siècles entiers de héros ? La nôtre est fondée sur ce dévouement traditionnel qui se prouve par le sang. Nos chefs n'ont pas voulu laisser aux soldats le monopole du sacrifice ; les trente premiers successeurs de Pierre ont payé de leur vie l'honneur du pontificat. Quel trône que celui de notre divin Ressuscité entouré de tous ces rois revêtus de la pourpre triomphale !

Soter fut le successeur immédiat d'Anicet, dont nous avons honoré la mémoire il y a peu de jours. Le temps nous a dérobé la connaissance de ses actions. Un trait seulement est arrivé jusqu'à nous. Eusèbe nous a conservé un fragment d'une lettre de saint Denys, évêque de Corinthe, dans laquelle il remercie notre saint pontife des largesses qu'il a envoyées aux fidèles de cette Eglise qui souffraient d'une famine. Une lettre apostolique accompagnait ces aumônes, et saint Denys atteste qu'on la lisait dans l'assemblée des fidèles, avec celle que saint Clément avait adressée à la môme Eglise au siècle précédent. La charité des pontifes romains s'est toujours unie à leur fidélité à conserver le dépôt de la foi. Quant à Caius. il fut enlevé dans la terrible tempête suscitée par Dioclétien contre l'Eglise, et ses gestes occupent à peine quelques lignes dans les annales de Rome chrétienne. Nous ne serons donc pas étonnés de trouver tant de concision dans le récit liturgique que l'Eglise consacre à ces deux Papes martyrs, et dont voici la teneur.


Saint Soter. Fresque de la chapelle Sixtine. Rome.

Saint Soter fut le successeur du Pape saint Anicet (que l'on fête au 17 avril). Il naquit à Fundi, ville de l'Italie méridionale. Son père se nommait Concorde.

Saint Soter décréta que les religieuses et les vierges consacrées ne toucheraient pas les vases de l'autel, ni les linges sacrés, et qu'elles n'offriraient pas l'encens ni ne tiendraient elle-même l'encensoir à l'Eglise. Rappelons qu'en ce temps-là, l'hérésie des Montanistes était cause de désordre et de confusion, et que, parmi eux, les femmes elle-même se permettaient d'administrer les saints Mystères.
Si ensuite dans l'histoire, certaines permissions de toucher aux linges sacrés furent concédées à de particulièrement saintes religieuses, ce ne fut que par exception, tout en maintenant que les dits linges sacrés devait être lavés au moins par un sous-diacre.

Il ordonna aussi que le Jeudi saint, tous les fidèles recevraient le corps du Christ, hors ceux qui en seraient empêchés pour quelques péchés graves. Il déclara que les serments faits contre la justice ne devaient pas être gardés.

Il déploya une ardente charité pour les Églises qui souffraient de la persécution. Il subvenait, par des aumônes, aux nécessités des chrétiens exilés pour la foi et n'oubliait pas les indigents des provinces. Il accueillait, avec la tendresse d'un père, les étrangers qui venaient à Rome, et leur prodiguait toutes les consolations qui étaient en son pouvoir.

Il se montra intrépide défenseur de la foi contre les hérésies, en particulier contre celle des Montanistes, qui se répandait alors partout. Il écrivit aux évêques d'Italie une lettre où il traite de la foi en Jésus-Christ.

Il siégea sur la chaire pontificale trois ans, onze mois et dix-huit jours. Il fut enveloppé dans la cruelle persécution qui s'éleva sous Marc-Aurèle et reçut la couronne du martyre le 22 avril 170. Il fut enseveli dans le cimetière appelé plus tard de Calliste. Il avait, selon la coutume de ses prédécesseurs, ordonné, au mois de décembre, dix-huit prêtres, neuf diacres et onze évêques pour les divers lieux.


Le martyre de saint Caïus. Lorenzo Monaco. XIVe.

Saint Caius était de Dalmatie et de la famille de l'empereur Dioclétien. Son père se nommait Caïus et il avait un frère nommé Gabinus (Gabin). Ce fut un Pontife d'une rare prudence et d'une vertu courageuse.

Il ordonna que dans l'Eglise, avant de monter à l'épiscopat, on passerait par les degrés des ordres et rangs de portier, de lecteur, d'exorciste, d'acolythe, de sous-diacre, de diacre et de prêtre.
Saint Caïus n'est assurément pas le premier auteur de cette ordonnance puisqu'on la pratiquait du temps des apôtres et que Notre Seigneur Jésus-Christ le leur enseigna ainsi. Mais il la rappela et la renouvela afin que perosnne ne fût admis à l'épiscopat sans avoir auparavant officié et servi le temps qui était precrit dans les ordres inférieurs.

On attribue de plus à saint Caïus, une épître fort grave touchant le mystère de l'incarnation du Verbe éternel.

La persécution contre les chrétiens sévissait alors dans toute sa fureur : les fidèles, pour s'y soustraire, étaient obligés de se tenir cachés dans les cavernes et les tombeaux. Saint Caïus mit tout son zèle à confirmer dans la foi les serviteurs de Jésus-Christ. Il conseilla au patricien Chromatius de recevoir dans sa villa les fidèles qui voudraient échapper aux bourreaux et alla les y visiter afin de soutenir leur courage. Ce fut alors qu'il fit diacres Marc et Marcellin, qu'il éleva leur père Tranquillin à la prêtrise et établit Sébastien défenseur de l'Église.

Monnaie de Dioclétien, le parent - et néanmoins persécuteur
cruel des Chrétiens - de saint Caïus et de saint Gabin son frère.
Monnaie du IIIe.

En cette occasion, notre saint Pape dit à tous ceux qui étaient assemblés chez Chromatius :
" Notre Seigneur Jésus-Christ, connaissant la fragilité de la nature humaine, a établi deux différents degrés pour tous ceux qui croient en lui : la Confession et le Martyre, afin que ceux qui ne croient pas pouvoir suppoter la rigueur des tourments, conservent néanmoins la grâce de la foi par leur confession.
Que ceux qui veulent demeurer dans la maison de Chromatius, y demeurent avec Tiburce ; et que ceux qui préfèrent alle ravec moi à la ville y viennent."

Afin d'éviter lui-même les cruautés de Dioclétien, il se tint caché quelques temps dans une caverne ; mais, huit ans plus tard, il remporta la couronne du martyre avec son frère Gabinus, après avoir siégé douze ans, quatre mois et cinq jours. Il avait ordonné vingt-cinq prêtres, huit diacres et cinq évêques.
Il fut enseveli dans le cimetière de Calliste, le dix des calendes de mai.

Son corps fut retrouvé en 1622, avec une inscription propre à le faire reconnaître et avec deux monnaies de l'empereur Dioclétien son parent. Le pape Grégoire XV en donna la majeure partie à Alphonse de Gonzaque, archevêque de Rodhes, qui la fit transporter à Novellara en Lombardie.
En 1631, Urbain VIII a renouvelé sa mémoire à Rome et rétabli son église qui était ruinée et qui avait été bâtie peu après son martyre sur la maison qu'il habitait, y créant un Titre avec une Station, et l'ayant enrichie d'une autre partie des reliques du saint pape.

 
PRIERE
 
" Saints Pontifes, vous êtes du nombre de ceux qui ont traversé la grande tribulation, et qui ont passé par l'eau et par le feu pour aborder au rivage de l'éternité. La pensée de Jésus vainqueur de la mort soutenait votre courage ; vous saviez que les gloires delà Résurrection ont succédé aux angoisses de la Passion. Immolés comme Jésus pour votre troupeau, vous nous avez appris par votre exemple que la vie et les intérêts de ce monde ne doivent compter pour rien, quand il s'agit de confesser la foi.

Armez-nous de ce courage. Le Baptême nous a enrôlés dans la milice du Christ ; la Confirmation nous a donné l'Esprit de force : nous devons donc être prêts pour les combats. Saints Pontifes, nous ignorons si nos temps sont appelés à voir l'Eglise exposée à la persécution sanglante; quoi qu'il advienne, nous avons à lutter avec nous-mêmes, avec l'esprit du monde, avec les démons ; soutenez-nous par vos prières. Vous avez été les pères de la chrétienté ; la charité pastorale qui vous anima ici-bas vit toujours dans vos cœurs. Protégez-nous, et rendez-nous fidèles à tous les devoirs qui nous lient au souverain Maître dont vous avez soutenu la cause."

00:05 Publié dans S | Lien permanent | Commentaires (0)