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dimanche, 24 mars 2024

Le dimanche des Rameaux. Suite et fin.

- Le dimanche des Rameaux. Suite et fin.


L'Agonie de Notre Seigneur Jésus-Christ dans
le Jardin des Olives. Andrea Mantegna. XVe.

Alors Jésus vint avec eux en un lieu appelé Gethsémani, et dit à ses disciples :
" Asseyez-vous ici, pendant que j'irai là pour prier. Et avant pris avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença de tomber en grande tristesse. Alors il leur dit :
" Mon âme est triste jusqu'à la mort ; demeurez ici, et veillez avec moi."
Et s'étant éloigné un peu, il se prosterna sur sa face, priant et disant :
" Mon Père, s'il est possible, que ce calice s'éloigne de moi ; cependant, non pas comme je veux, mais comme vous voulez."
Ensuite il vint à ses disciples, et les trouvant endormis, il dit à Pierre :
" Ainsi vous n'avez pu veiller une heure avec moi ? Veillez et priez pour ne point entrer en tentation ; l'esprit est prompt, mais la chair est faible."
Il s'en alla une seconde fois et pria, disant :
" Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté se fasse."
Et il vint de nouveau, et les trouva encore endormis ; car leurs yeux étaient appesantis. Et les laissant, il s'en alla encore, et pria une troisième fois, disant les mêmes paroles. Ensuite il revint à ses disciples, et leur dit :
" Dormez maintenant et reposez-vous ; voici que l'heure approche où le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons : celui qui doit me trahir est près d’ici."



L'Agonie de Notre Seigneur Jésus-Christ dans
le Jardin des Olives. Ivoire. Flandres. XVe.

Il parlait encore, lorsque Judas, un des douze, arriva, et avec lui une troupe nombreuse, armée d'épées et de bâtons, envoyée par les princes des prêtres et les anciens du peuple. Or celui qui le livrait leur avait donné un signe, disant :
" Celui que je baiserai, c'est lui : arrêtez-le."
Et aussitôt, s'approchant de Jésus, il dit :
" Salut, Maître ! Et il le baisa."
Et Jésus lui dit :
" Mon ami, qu'es-tu venu faire ?"
Alors les autres s'approchèrent, mirent la main sur Jésus, et se saisirent de lui.


Et voilà qu'un de ceux qui étaient avec Jésus, étendant la main, tira son épée, et, frappant un serviteur du prince des prêtres, lui coupa l'oreille. Alors Jésus lui dit :
" Remets ton épée en son lieu : car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Penses-tu que je ne puisse pas prier mon Père, et il m'enverrait aussitôt plus de douze légions d'Anges ? Comment donc s'accompliront les Ecritures qui déclarent qu'il doit être fait ainsi ?"
En même temps Jésus dit à cette troupe :
" Vous êtes venus à moi avec des épées et des bâtons, comme pour prendre un voleur. Assis dans le Temple, j'y enseignais chaque jour, et vous ne m’avez pas pris. Or tout cela s'est fait pour que s’accomplisse ce qu'avaient écrit les Prophètes."
Alors tous les disciples, l'abandonnant, s'enfuirent.



Le baiser de Judas et l'arrestation de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Giotto. Chapelle Scrovegni. Padoue. XIVe.

Et les gens qui s'étaient saisis de Jésus l'emmenèrent chez Caïphe, prince des prêtres, où s'étaient assemblés les scribes et les anciens du peuple. Pierre le suivait de loin, jusque dans la cour du prince des prêtres ; et y étant entré, il s'assit avec les serviteurs pour voir la fin. Or les princes des prêtres et toute l'assemblée cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire mourir. Et ils n'en trouvèrent point, quoique beaucoup de faux témoins se fussent présentés. Enfin il vint deux faux témoins, qui dirent :
" Celui-ci a dit : " Je puis détruire le Temple de Dieu, et le rebâtir après trois jours "."
Et le prince des prêtres, se levant, lui dit :
" Vous ne répondez rien à ce que ceux-ci témoignent contre vous."
Et Jésus se taisait. Le prince des prêtres lui dit :
" Je vous adjure par le Dieu vivant de nous dire si vous êtes le Christ Fils de Dieu."
Jésus lui répondit :
" Vous l'avez dit. Au reste, je vous déclare qu'un jour vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la Vertu de Dieu, et venant sur les nuées du ciel."
Alors le prince des prêtres déchira ses vêtements, disant :
" Il a blasphémé ; qu'avons-nous encore besoin de témoins ! Vous venez d'entendre le blasphème. Que vous en semble ?"
Ils répondirent :
" Il mérite la mort."
Alors ils lui crachèrent au visage, et le frappèrent avec le poing ; d'autres lui donnèrent des soufflets, disant :
" Christ, prophétise-nous qui est-ce qui t'a frappé ?"



Notre Seigneur Jésus-Christ devant Caïphe.
Email peint sur plaque de cuivre. XIVe.

Cependant Pierre était assis dans la cour, et une servante s'approchant, lui dit :
" Et toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. Mais il le nia devant tous, disant :
" Je ne sais ce que tu dis."
Et comme il était à la porte pour sortir, une autre servante le vit, et dit à ceux qui étaient là :
" Celui-ci était aussi avec Jésus le Nazaréen."
Il le nia une seconde fois avec serment, disant :
" Je ne connais point cet homme."
Peu après, ceux qui se trouvaient là, s'approchant de Pierre, lui dirent :
" Certainement toi aussi, tu es de ces gens-là : ton langage même te décèle."
Alors il se mit à jurer avec exécration qu'il ne connaissait point cet homme. Et aussitôt le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que lui avait dite Jésus : " Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois ". Et étant sorti dehors, il pleura amèrement.



Le reniement de saint Pierre.
Duccio di Buoninsegna. Cathédrale de Sienne. XIVe.

Le matin étant venu, tous les princes des prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir. Et l'ayant lié, ils l'emmenèrent et le livrèrent au gouverneur Ponce Pilate. Alors Judas, celui qui le trahit, voyant qu'il était condamné, se repentit et reporta les trente pièces d'argent aux princes des prêtres et aux anciens, disant :
" J'ai péché, en livrant le sang innocent."
Mais ils lui dirent :
" Que nous importe ? C'est ton affaire."
Sur quoi, ayant jeté l'argent dans le Temple, il se retira, et alla se pendre.



Suicide de Judas. Sculpture. Gislebertus.
Cathédrale Saint-Lazare d'Autun. Bourgogne.

Mais les princes des prêtres ayant pris l'argent, dirent :
" Il n'est pas permis de le mettre dans le trésor, parce que c'est le prix du sang."
Et s'étant consultés entre eux, ils en achetèrent le champ d'un potier pour la sépulture des étrangers. C'est pourquoi ce champ est encore aujourd'hui appelé Haceldama, c'est-à-dire le champ du Sang. Alors fut accompli ce qu'avait dit le prophète Jérémie : " Ils ont reçu trente pièces d'argent prix de celui mis à prix suivant l'appréciation des enfants d'Israël ; et ils les ont données pour le champ d'un potier, comme le Seigneur me l'a ordonné ".



Notre Seigneur Jésus-Christ devant Pilate.
Email peint sur plaque de cuivre. XVe.

Jésus comparut donc devant le gouverneur ; et le gouverneur l'interrogea, disant :
" Etes-vous le Roi des Juifs ?"
Jésus lui répondit : " Vous le dites."
Et comme les princes des prêtres et les anciens l'accusaient, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit :
" N'entendez-vous pas combien de choses ils disent contre vous ?"
Mais à tout ce qu'il lui dit, il ne répondit rien, de sorte que le gouverneur s'étonnait grandement.
Au jour de la fête de Pâques, le gouverneur avait coutume de délivrer un prisonnier, celui que le peuple voulait. Il y en avait alors un fameux nomme Barabbas. Comme donc ils étaient tous assemblés, Pilate dit :
" Lequel voulez-vous que je vous délivre, Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle le Christ ?"
Car il savait qu'ils l'avaient livré par envie. Pendant qu'il siégeait sur son tribunal, sa femme lui envoya dire :
" Ne prends aucune part à l'affaire de ce juste ; car j'ai été aujourd'hui étrangement tourmentée en songe à cause de lui."
Mais les princes des prêtres et les anciens persuadèrent au peuple de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. Le gouverneur donc leur dit :
" Lequel des deux voulez-vous que je vous délivre ?"
Ils lui répondirent :
" Barabbas."
Pilate leur dit :
" Que ferai-je donc de Jésus, qu'on appelle le Christ ?"
Tous dirent :
" Qu'il soit crucifié."
Le gouverneur leur dit :
" Quel mal a-t-il fait ?"
Mais ils criaient encore plus fort, disant :
" Qu'il soit crucifié."
Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte croissait de plus en plus, se fit apporter de l'eau, et se lavant les mains devant le peuple, il dit :
" Je suis innocent du sang de ce juste : vous en répondrez."
Et tout le peuple dit :
" Que son sang soit sur nous et sur nos enfants."



Pilate se lavant les mains. Mattia Preti - Il Calabrese. XVIIe.

Alors il leur délivra Barabbas ; et, après avoir fait flageller Jésus, il le leur livra pour être crucifié.
Les soldats du gouverneur le menèrent dans le prétoire ; et toute la cohorte s'assembla autour de lui. Et, l'ayant dépouillé, ils jetèrent sur lui un manteau de pourpre. Et tressant une couronne d'épines, ils la mirent sur sa tête, et un roseau dans sa main droite ; et, fléchissant le genou devant lui, ils le raillaient, disant :
" Salut, Roi des Juifs."



La Flagellation et le Couronnement d'Epines de
Notre Seigneur Jésus-Christ. Maître de Cappenberg. Flandres. XVIe.

Et, crachant sur lui, ils prenaient le roseau, et en frappaient sa tète. Après s'être ainsi joués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier.

Comme ils sortaient, ils trouvèrent un homme de la Cyrénaïque, nommé Simon, qu'ils contraignirent de porter sa croix. Et ils vinrent au lieu appelé Golgotha, qui est le lieu du Calvaire. Et ils lui donnèrent à boire du vin mêlé avec du fiel ; et, l'ayant goûté, il n'en voulut pas boire. Après qu'ils l'eurent crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en les tirant au sort, afin que s'accomplit ce qu'avait dit le Prophète :
" Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré ma robe au sort ".

Et s'étant assis, ils le gardaient. Et au-dessus de sa tête ils mirent un écriteau portant le sujet de sa condamnation : " Jésus, Roi des Juifs ". En même temps, ils crucifièrent avec lui deux voleurs, l'un à sa droite l'autre à sa gauche. Les passants le chargeaient d'injures, branlant a tête et disant :
" Eh bien ! Toi qui détruis le Temple de Dieu et le rebâtis en trois jours, que ne te sauves-tu toi-même ? Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix."



Le Portement de la Croix. Jérôme Bosch. XVe.

Les princes des prêtres aussi, avec les scribes et les anciens, disaient en se moquant de lui :
" Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même. S'il est le Roi d'Israël, qu'il descende maintenant de sa croix, et nous croirons en lui. Il se confie en Dieu : que Dieu maintenant le délivre, s'il l'aime ; car il a dit : " Je suis le Fils de Dieu "."
Les voleurs qu'on avait crucifiés avec lui, lui adressaient les mêmes reproches.
Or, depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième, les ténèbres couvrirent toute la terre. Et vers la IXe heure, Jésus jeta un grand cri, disant :
" Eli, Eli, lamma sabacthani ?"
C’est-à-dire :
" Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné ?"
Ce qu'entendant quelques-uns de ceux qui étaient là, ils disaient :
" Il appelle Elie."
Et aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge qu'il emplit de vinaigre et la mettant au bout d'un roseau, il lui présenta à boire. Les autres disaient :
" Attendez, voyons si Elie viendra le délivrer."
Mais Jésus, de nouveau jetant un grand cri, rendit l'esprit.


La Crucifixion de Notre Seigneur Jésus-Christ. Lucas Cranach. XVIe.

Ici l'historien fait une pause dans sa lecture, pour honorer par un acte solennel de deuil la mort du Sauveur des hommes. Toute l'assistance se met à genoux, et demeure quelque temps dans le silence. En bien des lieux, on se prosterne et on baise humblement la terre. Le Diacre reprend ensuite son récit :



" Consumatum est." La Crucifixion sur le Golgotha.
Jean-Léon Gérôme. XIXe.

Et voilà que le voile du Temple se déchira en deux du haut jusqu'en bas, et la terre trembla : les pierres se fendirent, et les tombeaux s'ouvrirent ; et plusieurs corps de saints qui s'étaient endormis se levèrent, et sortant de leurs sépulcres après sa résurrection, ils vinrent dans la cité sainte, et furent vus de plusieurs.
Le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, voyant le tremblement de terre et tout ce qui se passait, furent saisis d'une grande crainte, et dirent :
" Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu."



La descente de Croix.
Email peint sur feuille d'argent. Jean Penicaud. XVIe.

Il y avait là aussi, un peu éloignées, plusieurs femmes qui, de la Galilée, avaient suivi Jésus pour le servir, parmi lesquelles étaient Marie-Madeleine, et Marie mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zebédée. Sur le soir, un homme riche d'Arimathie, nommé Joseph, qui était, lui aussi, disciple de Jésus, vint trouver Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Pilate commanda qu'on le lui donnât. Ayant pris le corps, Joseph l'enveloppa dans un linceul blanc, et le déposa dans un sépulcre neuf, qu'il avait fait creuser dans le roc ; et ayant roulé une grande pierre à l'entrée du sépulcre, il s'en alla. Or, Marie-Madeleine et l'autre Marie étaient là assises devant le sépulcre.



Saint Joseph d'Arimathie et saint Nicomède demandant à Pilate
le corps du Christ. Maître de la Vierge parmi les vierges. Flandres. XVe.

Afin que la Messe de ce jour ne soit pas privée d'un rite essentiel, qui consiste dans la lecture solennelle de l'Evangile, le Diacre réserve une dernière partie du récit lugubre qu'il a fait entendre, et s'approchant de l'autel, il vient y faire bénir l'encens par le Prêtre et recevoir la bénédiction. Il se rend ensuite à l'Ambon ; mais les Acolytes ne l'accompagnent pas avec leurs flambeaux. Après l'encensment du livre, la narration évangélique se termine :



Mise au tombeau. Giotto. Chapelle Scrovegni. Padoue. XIVe.

" Le lendemain, qui était le Sabbat, les princes des prêtres et les pharisiens s'étant assemblés, vinrent trouver Pilate, et lui dirent :
" Seigneur, nous nous sommes souvenus que ce séducteur, lorsqu'il vivait encore, a dit : " Après trois jours je ressusciterai ". Commandez donc que l'on garde le sépulcre jusqu'au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent enlever le corps, et ne disent au peuple : " Il est ressuscite d'entre les morts " ; et la dernière erreur serait pire que la première."
Pilate leur dit :
" Vous avez des gardes ; allez, et gardez-le comme vous l'entendrez."
Ils allèrent donc, fermèrent soigneusement le sépulcre, en scellèrent la pierre, et y mirent des gardes."

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