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dimanche, 04 juin 2023

Dimanche de la Très Sainte Trinité.

- Le dimanche de la Très Sainte Trinité.


Sculpture votive anonyme italienne du XVe.

Dès le VIIIe siècle, le pieux et savant Alcuin, rempli de l'esprit de la sainte liturgie, comme ses écrits en font foi, crut le moment venu de rédiger une Messe votive en l'honneur du mystère de la sainte Trinité. Il paraît même y avoir été incité par un désir de l'illustre apôtre de la Germanie, saint Boniface. Cette Messe, simplement votive, n'était toutefois qu'un secours pour la piété privée, et rien n'annonçait que l'institution d'une fête en sortirait un jour. Cependant la dévotion à cette Messe s'étendit peu à peu, et nous la voyons acceptée en Allemagne par le concile de Seligenstadt, en 1022. Jean XXII, qui occupa la chaire de saint Pierre jusqu'en 1334, consomma l’œuvre par un décret dans lequel l'Eglise Romaine acceptait la fête de la Sainte-Trinité et l'étendait à toutes les Églises.


Bréviaire à l'usage de Paris. XVe.

Si l'on cherche maintenant le motif qui a porté l’Église, dirigée en tout par l'Esprit-Saint, à assigner ainsi un jour spécial dans l'année pour rendre un hommage solennel à la divine Trinité, lorsque toutes nos adorations, toutes nos actions de grâces, tous nos vœux, en tout temps, montent vers elle, on le trouvera dans la modification qui s'introduisait alors sur le calendrier liturgique. Jusque vers l'an 1000, les fêtes des Saints universellement honorés y étaient très rares. Après cette époque, elles y apparaissent plus nombreuses, et il était à prévoir qu'elles s'y multiplieraient toujours davantage. Un temps devait venir où l'Office du Dimanche, qui est spécialement consacré à la sainte Trinité, céderait fréquemment la place à celui des Saints que ramène le cours de l'année. Il devenait donc nécessaire, pour légitimer en quelque sorte ce culte des serviteurs au jour consacré à la souveraine Majesté, qu'une fois du moins dans l'année, le Dimanche offrit l'expression pleine et directe de cette religion profonde que le culte tout entier de la sainte Église professe envers le souverain Seigneur, qui a daigné se révéler aux hommes dans son Unité ineffable et dans son éternelle Trinité.


Agnolo Gaddi. XIVe.

L'essence de la foi chrétienne consiste dans la connaissance et l'adoration de Dieu unique en trois personnes. C'est de ce mystère que sortent tous les autres ; et si notre foi s'en nourrit ici-bas comme de son aliment suprême, en attendant que sa vision éternelle nous ravisse dans une félicité sans fin, c'est qu'il a plu au souverain Seigneur de s'affirmer tel qu'il est à notre humble intelligence, tout en demeurant dans sa " lumière inaccessible " (I Tim., VI, 16.). La raison humaine peut arriver à connaître l'existence de Dieu comme créateur de tous les êtres, elle peut prendre une idée de ses perfections en contemplant ses œuvres ; mais la notion de l'être intime de Dieu ne pouvait arriver jusqu'à nous que parla révélation qu'il a daigné nous en faire.


Bible historiale. Guiard des Moulins. XIVe.

Or, le Seigneur voulant nous manifester miséricordieusement son essence, afin de nous unir à lui plus étroitement et de nous préparer en quelque façon à la vue qu'il doit nous donner de lui-même lace à face dans l'éternité, nous a conduits successivement de clarté en clarté, jusqu'à ce que nous fussions suffisamment éclairés pour reconnaître et adorer l'Unité dans la Trinité et la Trinité dans l'Unité. Durant les siècles qui précèdent l'Incarnation du Verbe éternel, Dieu semble préoccupé surtout d'inculquer aux hommes l'idée de son unité ; car le polythéisme devient de plus en plus le mal du genre humain, et la notion même de la cause spirituelle et unique de toutes choses se fût éteinte sur la terre, si la bonté souveraine n'eût opéré constamment pour sa conservation.


Bréviaire à l'usage de Besançon. XVe.

Ce n'est pas cependant que les livres de l'ancienne alliance soient entièrement muets sur les trois divines personnes, dont les ineffables relations sont éternelles en Dieu ; mais ces textes mystérieux demeuraient inaccessibles au vulgaire. tandis que, dans l’Église chrétienne, l'enfant de sept ans répond à qui l'interroge qu'en Dieu trois personnes divines n'ont qu'une même nature el qu'une même divinité. Lorsque, dans la Genèse, Dieu dit au pluriel : " Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance " (Gen., I, 26.), l'Israélite s'incline et croit, mais sans comprendre ; éclairé par la révélation complète, le chrétien adore distinctement les trois personnes dont l'action s'est exercée dans la formation de l'homme, et, la lumière de la foi développant sa pensée, il arrive sans effort à retrouver en lui-même la ressemblance divine. Puissance, intelligence, volonté : ces trois facultés sont en lui, et il n'est qu'un seul être.


De proprietatibus rerum. Barthélemy l'Anglais. Maître de Boucicaut. XVe.

Salomon dans les Proverbes, le livre de la Sagesse. l'Ecclésiastique, parle avec magnificence de la Sagesse éternelle. Son unité avec l'essence divine et sa distinction personnelle éclatent en même temps dans un langage abondant et sublime ; mais qui percera le nuage ? Isaïe a entendu la voix des Séraphins retentir autour du trône de Dieu. Ils criaient alternativement dans une jubilation éternelle :
" Saint, Saint, Saint est le Seigneur !" (Isai., VI, 3.).

Qui expliquera aux hommes ce trois fois Saint dont la louange envoie ses échos jusqu'à notre terrestre région ? Dans les Psaumes, dans les écrits prophétiques, un éclair sillonne tout à coup le ciel ; une triple splendeur a ébloui le regard de l'homme ; mais l'obscurité devient bientôt plus profonde, et le sentiment de l'unité divine demeure seul distinct au fond de l'âme, avec celui de l'incompréhensibilité de l'être souverain.


Détail d'un dyptique franc en ivoire du XVIe.

Il fallait que la plénitude des temps fût accomplie ; alors Dieu enverrait en ce monde son Fils unique engendré de lui éternellement. Il a accompli ce dessein de sa divine munificence, " et le Verbe fait chair a habité parmi nous " (Johan., I, 14.). En voyant sa gloire, qui est celle du Fils unique du Père (Ibid.), nous avons connu qu'en Dieu il y a Père et Fils. La mission du Fils sur la terre, en nous le révélant lui-même, nous apprenait que Dieu est Père éternellement ; car tout ce qui est en Dieu est éternel. Sans cette révélation miséricordieuse qui anticipe pour nous sur la lumière que nous attendons après cette vie, notre connaissance de Dieu serait demeurée par trop imparfaite. Il convenait qu'il y eût enfin relation entre la lumière de la foi et celle de la vision qui nous est réservée, et il ne suffisait plus à l'homme de savoir que Dieu est un.


Heures à l'usage de Paris. XVe.

Maintenant nous connaissons le Père, duquel, comme nous dit l'Apôtre, dérive toute paternité même sur la terre (Eph., III, 15.). Pour nous, le Père n'est plus seulement un pouvoir créateur produisant les eues en dehors de lui ; notre oeil respectueux, conduit par la foi, pénètre jusque dans le sein de la divine essence, et là nous contemplons le Père engendrant un Fils semblable à lui-même. Mais, pour nous l'apprendre, le Fils est descendu jusqu'à nous.
Lui-même le dit expressément :
" Nul ne connaît le Père, si ce n'est le Fils, et celui à qui il a plu au Fils de le révéler." (Matth., XI, 27.).
Gloire soit donc au Fils qui a daigné nous manifester le Père, et gloire au Père que le Fils nous a révélé !


Livre des propriétés des choses. XVe.

Ainsi la science intime de Dieu nous est venue par le Fils, que le Père, dans son amour, nous a donné (Johan., III, 16.) ; et afin d'élever nos pensées jusqu'à sa nature divine, ce Fils de Dieu, qui s'est revêtu de notre nature humaine dans son Incarnation, nous a enseigné que son Père et lui sont un (Ibid., XVII, 22.), qu'ils sont une même essence dans la distinction des personnes. L'un engendre, l'autre est engendré ; l'un s'affirme puissance, l'autre sagesse, intelligence. La puissance ne peut être sans l'intelligence, ni l'intelligence sans la puissance, dans l'être souverainement parfait ; mais l'un et l'autre appellent un troisième terme.


Psautier-hymnaire. XVIe.

Le Fils, qui a été envoyé par le Père, est monté dans les cieux avec sa nature humaine qu'il s'est unie pour l'éternité, et voici que le Père et le Fils envoient aux hommes l'Esprit qui procède de l'un et de l'autre. Par ce nouveau don, l'homme arrive à connaître que le Seigneur Dieu est en trois personnes. L'Esprit, lien éternel des deux premières, est la volonté, l'amour, dans la divine essence. En Dieu donc est la plénitude de l'être, sans commencement, sans succession, sans progrès, car rien ne lui manque. En ces trois termes éternels de sa substance incréée, il est l'acte pur et infini.


Missel à l'usage de Nantes. XVe.

La sainte Liturgie, qui a pour objet la glorification de Dieu et la commémoration de ses oeuvres, suit chaque année les phases sublimes de ces manifestations dans lesquelles le souverain Seigneur s'est déclaré tout entier à de simples mortels. Sous les sombres couleurs de l'Avent, nous avons traversé la période d'attente durant laquelle le radieux triangle laissait à peine pénétrer quelques rayons à travers le nuage. Le monde implorait un libérateur, un Messie ; et le propre Fils de Dieu devait être ce libérateur, ce Messie. Pour que nous eussions l'intelligence complète des oracles qui nous l'annonçaient, il était nécessaire qu’il fût venu. " Un petit enfant nous est né " (Isai., IX, 6.), et nous avons eu la clef des prophéties. En adorant le Fils, nous avons adoré aussi le Père, qui nous l'envoyait dans la chair, et auquel il est consubstantiel.
" Ce Verbe de vie, que nous avons vu, que nous avons entendu, que nos mains ont touché " (I Johan., I, I.) dans l'humanité qu'il avait daigné prendre, nous a convaincus qu'il est véritablement une personne, qu'il est distinct du Père, puisque l'un envoie et que l'autre est envoyé. Dans cette seconde personne divine, nous avons rencontré le médiateur qui a réuni la création à son auteur, le rédempteur de nos péchés, la lumière de nos âmes, l’Époux auquel elles aspirent.


Psautier à l'usage de Tours. XVe.

La série des mystères qui lui sont propres étant consommée, nous avons célébré la venue de l'Esprit sanctificateur, annoncé comme devant venir perfectionner l'œuvre du Fils de Dieu. Nous l'avons adoré et reconnu distinct du Père et du Fils, qui nous l'envoyaient avec la mission de demeurer avec nous (I Johan., XIV, 16.). Il s'est manifesté dans des opérations toutes divines qui lui sont propres ; car elles sont l'objet de sa venue. Il est l'âme de la sainte Église, il la maintient dans la vérité que le Fils lui a enseignée. Il est le principe de la sanctification dans nos âmes, où il veut faire sa demeure. En un mot, le mystère de la sainte Trinité est devenu pour nous, non seulement un dogme intimé à notre pensée par la révélation, mais une vérité pratiquement connue de nous par la munificence inouïe des trois divines personnes, adoptés que nous sommes par le Père, frères et cohéritiers du Fils, mus et habités par l'Esprit-Saint.

LE SYMBOLE DE SAINT ATHANASE


Statuette votive de la Très Sainte Trinité. Art franc du XVe.

Commençons par rendre gloire au Dieu unique en trois personnes, en nous unissant à la sainte Église qui, à l'Office de Prime, récite aujourd'hui, et tous les Dimanches qui ne sont pas occupés par quelque fête, le magnifique Symbole connu sous le nom de Symbole de saint Athanase, dont il reproduit avec tant de majesté et de précision la doctrine résumée des enseignements divins :

" Quiconque veut être sauvé, doit avant tout tenir la foi catholique ;

Et celui qui ne l'aura pas gardée entière et inviolable, périra certainement pour l'éternité.

Or la foi catholique consiste à révérer un seul Dieu dans la Trinité, et la Trinité dans l'Unité,

Sans confondre les personnes, ni diviser la substance.

Car autre est la personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du Saint-Esprit.

Mais la divinité du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, est une : la gloire égale, la majesté coéternelle.

Tel qu'est le Père, tel est le Fils, tel est le Saint-Esprit.

Le Père est incréé, le Fils incréé, le Saint-Esprit incréé.

Immense est le Père, immense le Fils, immense le Saint-Esprit ;

Eternel le Père, éternel le Fils, éternel le Saint-Esprit.

Et néanmoins il n'y a pas trois éternels, mais un seul éternel ;

Comme aussi ce ne sont pas trois incréés, ni trois immenses, mais un seul incréé, un seul immense.

De même tout-puissant est le Père, tout-puissant le Fils, tout-puissant le Saint-Esprit ;

Et néanmoins il n'y a pas trois tout-puissants, mais un seul tout-puissant.

Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu ;

Et néanmoins il n'y a pas trois Dieux, mais un seul Dieu.

Ainsi le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, le Saint-Esprit est Seigneur ;

Et néanmoins il n'y a pas trois Seigneurs, mais un seul Seigneur.

Car de même que la vérité chrétienne nous oblige de confesser que chacune des trois personnes prises à part est Dieu et Seigneur : de même la religion catholique nous défend de dire trois Dieux ou trois Seigneurs.

Le Père n'est ni fait, ni créé, ni engendré d'aucun autre.

Le Fils est du Père seul : ni fait, ni créé, mais engendré.

Le Saint-Esprit est du Père et du Fils : ni fait, ni créé, ni engendré, mais procédant.

Il n'y a donc qu'un seul Père, et non trois Pères ; un seul Fils, et non trois Fils ; un seul Saint-Esprit, et non trois Saints-Esprits.

Et dans cette Trinité il n'y a ni antérieur, ni postérieur, ni plus grand, ni moindre ; mais les trois personnes sont toutes coéternelles et égales entre elles ;

En sorte qu'en tout et partout, comme il a été dit ci-dessus, on doit révérer l'Unité en la Trinité, et la Trinité en l'Unité.

Celui donc qui veut être sauvé doit penser ainsi de la Trinité.


Psautier-hymnaire. XVIe.

Mais il est nécessaire encore pour le salut éternel, qu'il croie fidèlement l'Incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ.

Or la droiture de la foi consiste à croire et à confesser que notre Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme.

Il est Dieu, étant engendré de la substance de son Père avant les siècles, et il est homme, étant né de la substance d'une mère dans le temps ;

Dieu parfait et homme parfait, subsistant dans une âme raisonnable et un corps d'homme,

Egal au Père selon la divinité, moindre que le Père selon l'humanité.

Bien qu'il soit Dieu et homme, il n'est néanmoins qu'un seul Christ, et non deux.

Il est un, non que la divinité ait été changée en l'humanité ; mais parce que Dieu a pris l'humanité et se l'est unie.

Il est un enfin, non par confusion de substance,mais par unité de personne.

Car de même que l'âme raisonnable et la chair est un seul homme, ainsi Dieu et l'homme est un seul Christ :

Qui a souffert pour notre salut, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts ;

Qui est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, et de là viendra juger les vivants et les morts ;

A l'avènement duquel tous les hommes ressusciteront avec leurs corps, et rendront compte de leurs actions personnelles :

Et ceux qui auront fait le bien iront dans la vie éternelle ; et ceux qui auront fait le mal iront dans le feu éternel.

Telle est la foi catholique, et quiconque ne la gardera pas fidèlement et fermement ne pourra être sauvé."

Admirons et méditons pieusement ces sublimes vérités et posons-nous la question de savoir si MM. Montini, Wojtila, Ratzinger, Bergoglio et consorts les croient (crurent) et les enseignent (enseignèrent).


Gandes heures d'Anne de Bretagne. Jean Bourdichon. XVIe.

A LA MESSE

Bien que le Sacrifice de la Messe soit toujours célébré en l'honneur de la sainte Trinité, l’Église aujourd'hui, dans ses chants, ses prières et ses lectures, glorifie d'une manière plus expresse le grand mystère qui est le fondement de la croyance chrétienne. On fait mémoire cependant du premier Dimanche après la Pentecôte, afin de ne pas interrompre l'ordre de la Liturgie. L’Église emploie dans cette solennité la couleur blanche, en signe d'allégresse, et pour exprimer la simplicité et la pureté de l'essence divine.

ÉPÎTRE

Lecture de l’Épitre de saint Paul aux Romains. II, 33 - 36.


Eglise de La-Trinité-des-Monts de Rome.
François-Marius Granet. XIXe.

" Ô profondeur des richesses de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont incompréhensibles, et ses voies impénétrables ! Car qui a connu les desseins du Seigneur ? Ou qui est entré dans ses conseils ? Ou qui lui a donné quelque chose le premier, pour en prétendre récompense ? Car tout est de lui, et par lui, et en lui : à lui la gloire dans les siècles !
Ainsi soit-il."


Saint Paul. Basilique Saint-Paul-Hors-les-Murs. Rome.

Nous ne pouvons arrêter notre pensée sur les conseils divins, sans éprouver une sorte de vertige. L'éternel et l'infini éblouissent notre faible raison, et cette raison en même temps les reconnaît et les confesse. Or, si les desseins de Dieu sur les créatures nous dépassent déjà, comment la nature intime de ce souverain être nous serait-elle connue ? Cependant nous distinguons et nous glorifions dans cette essence incréée lu Père, le Fils et le Saint-Esprit. C'est que le Père s'est révélé lui-même en nous envoyant son Fils, objet de son éternelle complaisance ; c'est que le Fils nous a manifesté sa personnalité en prenant notre chair, que le Père et le Saint-Esprit n'ont pas prise avec lui ; c'est que le Saint-Esprit, envoyé par le Père et le Fils, est venu remplir en nous la mission qu'il a reçue d'eux. Notre œil mortel plonge respectueusement dans ces profondeurs sacrées, et notre cœur s'attendrit en songeant que si nous connaissons Dieu, c'est par ses bienfaits qu'il a formé en nous la notion de ce qu'il est. Gardons cette foi avec amour, et attendons dans la confiance le moment où elle s'évanouira pour faire place à la vision éternelle de ce que nous aurons cru ici-bas.

ÉVANGILE

La suite du saint Évangile selon saint Matthieu. Chap. XXVIII.


Registre des procès-verbaux de la Monnaie d'Angers. XVIe.

" En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Toute puissance m'a été donnée au ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; leur enseignant à garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles."


Speculum animae. Valence. Espagne. XVe.

" Le mystère de la sainte Trinité manifesté par la mission du Fils de Dieu en ce monde et par la promesse de l'envoi prochain du Saint-Esprit, est intimé aux hommes dans ces solennelles paroles que Jésus prononce avant de monter au ciel. Il a dit : " Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé " (Marc, XVI, 17.) ; mais il ajoute que le baptême sera donné au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Il faut désormais que l'homme confesse non plus seulement l'unité de Dieu, en abjurant le polythéisme, mais qu'il adore la Trinité des personnes dans l'unité d'essence. Le grand secret du ciel est une vérité divulguée maintenant par toute la terre.


Bible historiale. Guiard des Moulins. XVe.

Mais si nous confessons humblement Dieu connu tel qu'il est en lui-même, nous avons aussi à rendre l'hommage d'une éternelle reconnaissance à la glorieuse Trinité. Non seulement elle a daigné imprimer ses traits divins sur notre âme, en la faisant à sa ressemblance ; mais, dans l'ordre surnaturel, elle s'est emparée de notre être et l'a élevé à une grandeur incommensurable. Le Père nous a adoptés en son Fils incarné ; le Verbe illumine notre intelligence de sa lumière ; le Saint-Esprit nous a élus pour son habitation : c'est ce que marque la forme du saint baptême. Par ces paroles prononcées sur nous avec l'infusion de l'eau, la Trinité toute entière a pris possession de sa créature.


Registre des procès-verbaux de la Monnaie d'Angers. XVIe.

Nous rappelons cette sublime merveille chaque fois que nous invoquons les trois divines personnes en imprimant sur nous le signe de la croix. Lorsque notre dépouille mortelle sera apportée dans la maison de Dieu pour y recevoir les dernières bénédictions et les adieux de l’Église de la terre, le prêtre suppliera le Seigneur de ne pas entrer en jugement avec son serviteur ; et afin d'attirer sur ce chrétien déjà entré dans son éternité les regards de la miséricorde divine, il représentera au souverain Juge que ce membre de la race humaine " fut marqué durant sa vie du sceau de la sainte Trinité ". Vénérons en nous cette auguste empreinte ; elle sera éternelle. La réprobation même ne l'effacerait pas. Qu'elle soit donc notre espoir, notre plus beau titre, et vivons à la gloire du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Ainsi soit-il."


Heures à l'usage de Sarum et de Poitiers. XVe.

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