UA-75479228-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 11 septembre 2023

11 septembre. Saint Patient, évêque de Lyon. 491.

- Saint Patient, évêque de Lyon. 491.
Pape : Saint Félix III. Roi des Francs : Clovis.

" Nos oeuvres sont d'autant plus agréables au Souverain Juge que nous les faisons avec une charité plus ardente."
Saint Laurent Justinien.


Saint Grégoire de Tours écrivant. Missel de Besançon. XIVe.

L'histoire ne nous apprend rien de certain touchant la naissance, l'éducation et les premiers emplois de saint Patient, évêque de Lyon. Il fut choisi, pour gouverner l'Eglise de cette ville, après la mort de saint Eucher.

Il assista, vers l'an 470, à l'ordination de Jean, évêque de Châlon-sur-Saône, où se trouvèrent saint Euphrone, évêque d'Autun, et les autres prélats de la première Lyonnaise.

Sidoine Apollinaire, qui le regardait comme son évêque avant qu'il fût lui-même élevé à l'épiscopat, ne parle de lui qu'avec de grands éloges. Il témoigne qu'il ne lui manquait aucune des vertus qui forment le grand et le saint prélat. II relève principalement sa charité pastorale pendant une cruelle famine qui désola son diocèse et les provinces voisines occupées par les Burgondes.


Le roi Chilpéric et saint Grégoire de Tours.
Grandes chroniques de France. XIVe.

Saint Grégoire de Tours n'a point oublié ce bel endroit de la vie de saint Patient, et il nous fait remarquer que cette famine était la même où le sénateur Ecdice, beau-frère de saint Sidoine Apoilinaire, fit paraître une charité semblable à l'égard de la province d'Auvergne. Ce généreux Chrétien fit le plus noble usage des grands biens de la famille de Sidoine et de la sienne, qui étaient les premières du pays ; car, voyant que la famine croissait de jour, il envoya de ses gens avec des chevaux et des chariots dans toutes les villes du voisinage, pour se faire amener tous ceux qui étaient les plus pressés par la disette et la misère.
 
On alla de tous les côtés, et on lui amena des troupes de pauvres qu'il distribua par toutes les maisons qu'il avait dans le pays, où il les nourrit pendant tout le temps que dura la stérilité. On prétend qu'il y en avait plus de 4.000 ; et lorsque l'abondance fut revenue, il les fit tous reconduire chez eux de la même manière qu'il les avait fait venir.

Une si belle action, faite uniquement pour Dieu, comme le remarque saint Grégoire, méritait d'être consacrée dans les fastes de l'Eglise. C'est parce que nous n'aurons pas occasion d'en parler ailleurs, que nous l'avons jointe ici, pour n'en pas laisser perdre la mémoire.

La charité de saint Patient n'était pas moins d'éclat, puisque, selon saint Sidoine, elle s'étendit jusqu'aux extrémités des Gaules, sans se borner aux nécessités qu'il connaissait. Il considérait toujours la nature des besoins avant que de regarder la qualité des indigents. Il prévenait ceux qui ne pouvaient venir jusqu'à lui.

Sa vigilance et sa pénétration lui faisaient découvrir les misères les plus cachées du fond des provinces ; et comme il n'était pas moins touché de la honte et de la modestie des pauvres absents que des plaintes et des cris de ceux qui lui étaient présents, il n'était pas moins appliqué à essuyer les larmes de ceux qu'il ne pouvait voir que celles des personages qui s'exposaient à sa vue.
 

Saint Sidoine Apollinaire. Bréviaire. XIVe.

Sidoine ajoute que ce qu'il faisait pour l'extirpation des hérésies, la conversion des barbares, la réformation des moeurs de son peuple, l'embellissement des églises de son diocèse, lui était commun avec les autres saints prélats de son temps, mais qu'il ne partageait avec personne la gloire de s'être épuisé pour acheter des blés, de les avoir fait distribuer gratuitement par toutes les provinces des Gaules que les Wisigoths, conduits par leur roi Evaric, avaient ravagées le long du Rhône et de la Saône jusqu'à la Loire ; et d'avoir disposé divers magasins le long de ces rivières, principalement sur le Rhône, où il avait sauvé les villes d'Arles, de Riez, d'Avignon, d'Orange, de Viviers, de Valence et de Saint-Paul-Trois-Châteaux, qui le regardaient comme leur libérateur et comme un second Joseph.

L'Auvergne et tout le reste de l'Aquitaine avaient ressenti aussi les effets de ses libéralités dans ces désolations publiques, et ces provinces choisirent Sidoine Apollinaire pour lui en marquer dignement leur reconnaissance.

La grandeur et la solidité de la vertu de notre saint prélat ne parurent pas moins dans toutes ses autres actions. Il savait allier les règles de l'abstinence avec celles de la bienséance, qui l'obligeaient de bien recevoir ceux qui se présentaient à sa table. Ce sage tempérament lui servait à gagner les coeurs de ceux qu'il tâchait d'attirer à Dieu. Aussi le roi Gondebaud, fils de Chilpéric, oncle de sainte Clotilde, qui demeurait dans sa ville, avait coutume de louer les repas qu'il donnait, et la reine publiait avec admiration sa sobriété et ses jeûnes.

Tout croissait sous sa main dans la maison du Seigneur dont il avait l'intendance ; il n'y avait que le nombre des hérétiques qui diminuait de jour en jour, par l'application qu'il apportait à les convertir.
 
Les Burgondes, maîtres du pays, étaient Ariens de secte, et la plupart suivaient les impiétés des Photiniens , qui avaient poussé l'Arianisme jusqu'aux derniers excès. Saint Patient en ramena un très-grand nombre à l'Eglise par la force de ses prédications et par la douceur de la conduite qu'il gardait à leur égard.


Eglise Saint-Irénée de Lyon.

Notre Saint construisit de nouvelles églises ; d'autres furent restaurées et embellies par ses soins. C'est à lui, notamment, que se rapportent la construction de l'église primitive de Saint-Irénée, et la transformation en un riche sanctuaire de la grotte où saint Zacharie avait déposé les corps des glorieux Martyrs.
 
Une antique inscription, conservée par les Bollandistes, et qu'on lisait, avant le XVIe siècle, sur le pavé en mosaïque de ce sanctuaire, ne peut laisser à cet égard aucun doute :
" Ici, sous un même toit, sont construits deux temples dont Patient fut le fondateur. Un rayon de lumière venant d'en haut éclaire les corps des martyrs, jadis ensevelis dans une grotte profonde. Le sanctuaire inférieur resplendit, tandis que le faîte de l'édifice surgit avec majesté dans les airs. Celui-là chemine sûrement vers le Ciel, qui prépare au Christ, sur la terre, d'aussi magnifiques demeures."

C'était bien là cette crypte, remarquable par la richesse de ses ornements, dont les historiens nous ont laissé la description, et qui, plus tard, fut indignement profanée et presque entièrement détruite par les Calvinistes.

Mais rien n'égale la magnificence des restaurations qu'il fit à la basilique principale des Machabées, si même, comme le texte de saint Sidoine semble le faire entendre, il ne la rebâtit pas entièrement. La solennité de la dédicace dura 8 jours, pendant lesquels Fauste, évêque de Riez, célèbre par son talent oratoire, se fit entendre fréquemment.

Saint Patient fit construire 2 autres églises, celles de Saint-Romain et de Saint-Pierre le Vieux. La première occupait la place où, suivant la tradition, les eaux qui tombaient de la colline, teintes du sang des confesseurs de la Foi, après le massacre ordonné par Sévère, avaient formé comme un lac avant de s'écouler dans la Saône. La seconde était destinée à perpétuer la date du jour où avait eu lieu ce massacre. C'était la veille de la fête de saint Pierre, Apôtre. On croit que saint Patient bâtit encore l'église de Saint-Pierre et saint-Saturnin, dont les historiens rapportent la fondation à l'an 490.
 

Basilique-cathédrale Sainte-Trophime d'Arles.

Saint Patient assista, l'an 475, au concile d'Arles, assemblé par les soins de Léonce, évêque de cette ville. On dit qu'il assembla quelque temps après un autre concile dans Lyon, et qu'il y produisit un travail où il avait rassemblé et réduit les dogmes ecclésiastiques. C'est néanmoins ce qu'il n'est pas aisé de vérifier, non plus que la souscription prétendue de notre Saint et des autres évêques à la lettre de Fauste.

Nous ne connaissons aucun écrit de lui ; cependant on lui attribue communément la 48e homélie de celles qui portent le nom d'Eusèbe d'Emèse. C'est une réfutation des erreurs des Photiniens et des Ariens. Mais on peut dire que l'Eglise lui est redevable de la Vie de saint Germain d'Auxerre, qu'il a fait écrire par Constance, prêtre de son clergé.

Il mourrut vers l'an 491, et peut-être le 14 septembre, jour auquel on célèbre sa fête à Lyon. C'est celui aussi où on a marqué son nom dans le martyrologe romain moderne. Il n'en est point fait mention dans les anciens. Son corps fut enterré, ou du moins transporté dans l'église Saint-Just. Ses reliques y furent trouvées longtemps après ; on les y conserva religieusement jusqu'au XVIe siècle, où elles furent dissipées avec beaucoup d'autres, dans les troubles des Huguenots qui ruinèrent l'église de Saint-Just.

00:55 Publié dans P | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.