dimanche, 17 décembre 2023
17 décembre. Saint Lazare de Béthanie, Ier évêque de Marseille et martyr. Ier siècle.
- Saint Lazare de Béthanie, Ier évêque de Marseille et martyr. Ier siècle.
Pape : Saint Clément Ier. Empereur romain : Domitien.
" Fortis ligatum mors tenet,
Sed fortior dilectio.
Amore victa mors fugit,
Vitamque vita contulit."
" Dans les formidables étreintes de la mort,
Lazare gémissait captif ;
Plus fort que la mort, l'amour a vaincu sa rivale,
Et une vie nouvelle, puisée à la source même de la vie est venue ranimer cette victime de la mort."
Propre de Marseille.
L'Evangile renferme un grand nombre de récit pleins de grandeur et de simplicité : nous ne sachions pas qu'il en soit de plus calme et de plus puissant, de plus familier et de plus divin, que celui de la résurrection de Lazare, l'ami de Jésus.
" Il y avait un malade appelé Lazare, qui était du bourg de Béthanie, où demeuraient Marie (Marie-Madeleine) et sa soeur Marthe. C'était cette Marie qui avait répandu des parfums sur le Seigneur et qui lui avait essuyé les pieds avec ses cheveux. Lazare, le malade était son frère.
Les deux soeurs envoyèrent donc vers Jésus :
" Seigneur, lui mandèrent-elles, celui que vous aimez est malade."
"Cette maladie ne va point à la mort, répondit Jésus à cette nouvelle ; mais elle advient pour la gloire de Dieu, c'est-à-dire afin que le fils de Dieu soit glorifié par son moyen."
Résurrection de saint Lazare. Fleur des histoires. Jean Mansel. XVe.
Or Jésus aimait Marthe, et Marie sa soeur, et Lazare. Et pourtant, lorsqu'il eut appris qu'il était malade, il demeura, malgré cela, encore deux jours dans le lieu où il était. Après avoir laissé écouler ce laps de temps :
" Retournons en Judée, dit-il à ses disciples.
- Maître, lui répondirent-ils, les Juifs vous cherchaient pour vous lapider, et vous voulez de nouveau aller vous mettre entre leurs mains ?"
" N'y a-t-il pas douze heures au jour ? Luer répartit Jésus. Si quelqu'un marche durant le jour, il ne trébuche point parce qu'il voit la lumière de ce monde ; mais s'il marche pendant la nuit, il trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui."
Grandes heures d'Anne de Bretagne. Jean Bourdichon. XVe.
Puis il ajouta :
" Notre ami Lazare dort ; mais je vais pour le secouer de son sommeil."
"Seigneur, lui dirent alors les disciples, s'il dort, il sera sauvé."
Mas Jésu avait parlé de sa mort ; et ils crurent qu'il parlait du sommeil ordinaire.
Alors Jésus expliqua ouvertement :
" Lazare est mort, et je me félicite à cause de vous, de ne m'être point trouvé là-bas, afin que vous croyiez. Maintenant, allons vers lui."
Sur ce mot, Thomas, surnommé Didyme, s'adressant aux autres disciples :
" Et nous aussi allons ! Et nous aussi allons ! Afin de mourir avec lui !"
" Jésus étant arrivé, il trouva Lazare enseveli depuis quatre jours dans le tombeau. Et, comme Béthanie n'était éloignée de Jérusalem que d'environ quinze stades, beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie pour les consoler au sujet de la perte de leur frère. Marthe, dès qu'elle eût apprit que Jésus arrivait, courut au-devant de lui, cependant que Marie demeurait à la maison.
" Seigneur, dit Marthe Jésus, si vous eussiez été ici, mon frère ne serait point mort ; mais je sais que, même en ce moment, tout ce que vous demanderez à Dieu, Dieu vous l'accordera."
Jésus lui répondit :
" Votre frère ressuscitera.
- Oui, je sais qu'il ressuscitera à la résurrection du dernier jour.
- Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra. Et pour toujours ne mourra point, quiconque vit et croit en moi. Croyez-vous en cela ?
- Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant qui est venu en ce monde."
Ayant dit ces paroles, elle s'éloigne et va appeler sa soeur :
" Le Maître est là, et il te demande, lui dit-elle tout bas."
A ces mots, Marie se lève précipitemment et va vers Jésus ; car il n'était pas encore entré dans la bourgade, et se trouvait toujours en ce même endroit où Marthe l'avait rencontré.
" Cependant, les Juifs qui étaient avec Marie dans la même maison et la consolaient, l'ayant vue se lever si vite et partir, la suivirent.
" Elle va sans doute pleurer au tombeau, dirent-ils."
A peine arrivée à l'endroit où était Jésus, Marie, l'apercevant, se précipita à ses pieds.
" Seigneur, dit-elle, si vous eussiez été ici, mon frère ne serait point mort."
Jésus, la voyant pleurer, et les Juifs venus avec elle pleurer aussi, fut saisit par le frémissement de l'Esprit et se troubla lui-même.
" Où l'avez-vous déposé ?
- Venez et voyez."
Et Jésus pleura.
Les Juifs dirent alors :
" Voyez combien il l'aimait !"
" Eh quoi ! Reprenaient cependant quelques-uns d'entre eux, ne pouvait-il donc pas empêcher qu'il mourût, lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle-né ?"
" Jésus donc, frémissant à nouveau en lui-même, vint au sépulcre. C'était une caverne dont l'entrée était fermée par une pierre tumulaire. Jésus dit alors :
" Otez la pierre !
" Seigneur, lui dit Marthe, il sent déjà mauvais, car il est mort depuis quatre jours.
- Ne vous ai-je pas assuré que si vous croyez, vous verrez la gloire de Dieu ?"
Et ils otèrent la pierre.
Alors Jésus, élevant les yeux vers le ciel :
" Mon Père, je vous rends grâce de ce que vous m'avez écouté. Pour moi, je savais bien que vous m'écoutez toujours ; mais je parle ainsi à cause de ce peuple qui m'environne, afin que l'on ait foi que c'est vous qui m'avez envoyé."
Et, ayant dit ces paroles, il cria à pleine voix :
" Lazare, sors du tombeau !"
Et soudain le mort se leva et apparut. Ses pieds et ses mains étaient liés par des bandelettes, et son visage enveloppé du suaire.
" Déliez-le et laissez-le aller, dit Jésus."
Alors, plusieurs des Juifs qui étaient venus voir Marthe et Marie, et qui se trouvait témoin de ce que Jésus avait fait, crurent en lui."
La résurrection de saint Lazare. Pseudo-Monvearni. XVe.
En rappelant Lazare à la vie, Jésus voulait bien moins conserver un ami que se ménager un propagateur zélé de ses sublimes enseignements. La vocation du nouvel élu était miraculeuse, et il ne devait point y faiblir ; aussi bien la persécution est l'épreuve ordinaire des vocations élevées : elle ne manqua point à l'ami de Jésus. Dix ans environ après l'Ascension de Notre Seigneur Jésu-Christ, Lazare fut jeté par les Juifs sur un vaisseau sans voiles et sans rames, avec ses soeurs Marthe et Marie-Madeleine, avec sainte Marcelle, saint Maximin et d'autres Chrétiens.
Exposée ainsi sans ressources à la merci des flots, cette frêle embarcation devait, dans l'esprit des Juifs, sombrer à quelques pas du rivage et engloutir avec elle toutes les espérances de la troupe naissante des fidèles.
Mais les méchants furent déçus et le vaisseau qu'ils avaient voués au naufrage, conduit par la main de Celui qui avait dirigé l'Arche de Noé, aborda heureusement sur la terre hospitalière de Provence. Marseille lui ouvrit son port, et acclama Lazare son évêque.
Saint Lazare arrivant en Provence avec ses soeurs sainte Marthe
Le nouvel apôtre planta sur cette terre le drapeau de la foi, et autour de cet étendard du Christ, il travailla pendant trente années entières à réunir une foule compacte de néophytes. Le paganisme s'effraya des progrès de l'Evangile, et les infidèles s'étant emparés de la personne de Lazare, le conduisirent devant le juge de la ville. Celui-ci le somma de sacrifier sur-le-champ aux idoles : s'il refusait, il lui faudrait mourir. Le vénérable vieillard répondit qu'il était serviteur de Jésus-Christ, par lequel il avait déjà été ressuscité une fois, et qu'il ne reconnaitrait jamais d'autre Dieu que lui, avec son Père, Créateur de toutes choses. Cette confession si généreuse mérita au bienheureux apôtre la palme du martyre.
On lui déchira le corps avec des peignes de fer, on jeta sur ses épaules une cuirasse de fer embrasée, on le coucha violemment, pour être rôti, sur un gril rouge de feu, sur sa poitrine on décocha plusieurs flèches qui néanmoins furent impuissantes à pénétrer les chairs ; enfin, sa tête roula sous le glaive du bourreau.
On représente saint Lazare :
1. sortant du tombeau à la voix de Notre Seigneur Jésus-Christ ;
2. en costume épiscopal, tenant sur la main une petite bière qui rappelle sa résurrection ;
3. en groupe avec ses deux soeurs Marthe et Marie-Madeleine ;
4. abandonné sur la mer dans un vaisseau désempara.
Saint Lazare est le patron, notamment, de Marseille, d'Autun, d'Avallon et de Carcassonne.
Rq : On lira avec fruit et passion la notice consacrée à saint Lazare par Mgr Gaume dans le tome Ier (pp 392 et suiv.) de ses " Biographies évangéliques " en téléchargeant ce monument d'érudition sur le site de la bibliothèque Saint-Libère : http://www.liberius.net/livre.php?id_livre=182
08:05 Publié dans L | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
Je veux devenir membre de cette famille lazariste.
Écrit par : Jean-Paul Nsimba | vendredi, 11 juillet 2008
Pas de commentaire, c'est fantastique.
Écrit par : Edorhjeannot | samedi, 15 novembre 2008
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