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samedi, 27 juillet 2024

27 juillet. Les sept dormants d'Ephèse, frères, martyrs. 250.

- Les sept dormants d'Ephèse, frères, martyrs. 250.

Papes : Saint Fabien ; saint Damase. Empereurs romains : Dèce ; Théodose.

" La mort se relèvera en présentant sa victime, et, comme au sortir d'un long assoupissement, l'âme s'avancera pour rejoindre son corps."
Saint Ambroise.

Les sept saints dormants d'Ephèse. Icône grecque du Xe.

Les sept dormants étaient originaires d'Ephèse. L'empereur Dèce qui persécutait, les chrétiens, étant venu en cette ville  fit construire des temples dans l’enceinte de cette cité, afin que tous se réunissent à lui pour sacrifiée aux idoles. Or, il avait ordonné qu'on cherchât tous les chrétiens ; et quand ils avaient été pris, il les forçait à sacrifier où à mourir ; on éprouva donc généralement une si grande crainte des supplices que l’ami reniait son ami, le père son fils, et le fils son père. Alors se trouvaient dans cette ville sept chrétiens, qui furent saisis d'une grande douleur quand ils virent ce qui se passait.

C'étaient Maximien, Malchus, Marcien, Denys, Jean, Sérapion et Constantin. Comme ils étaient les premiers officiers du palais, et qu'ils méprisaient les sacrifices offerts aux idoles, ils restaient cachés dans leur maison, se livrant aux jeûnes et aux oraisons.

Accusés et traduits devant Dèce ; puis convaincus d'être chrétiens, on leur donna le temps de revenir à résipiscence et il  furent relâchés, jusqu'au retour de l’empereur. Mais dans cet intervalle, ils distribuèrent leur patrimoine entre les pauvres, et prirent la résolution de se retirer sur le mont Célion, où ils se décidèrent à rester cachés. Pendant longtemps, l’un d'eux se procurait ce qui leur était nécessaire, et chaque fois qu'il entrait dans la ville, il se déguisait en mendiant.

La grotte des sept dormants d'Ephèse aujourd'hui.
Ionie. Empire romain d'Orient. Actuelle Turquie.

Or, quand Dèce fut revenu dans Ephèse, il ordonna de les chercher pour les obliger à sacrifier. Malchus, qui les servait, revint effrayé trouver ses compagnons et leur faire part de la fureur de l’empereur. Ils furent saisis de crainte ; alors Malchus leur présenta les pains qu'il avait apportés, afin que, fortifiés parla nourriture, ils en devinssent plus braves pour le combat. Après leur repas du soir, ils s'assirent et s'entretinrent avec tristesse et larmes, et à l’instant, par la volonté de Dieu, ils s'endormirent.

Quand vint le matin, on les chercha et on ne put les trouver, Or, Dèce était désolé d'avoir perdu de pareils jeunes gens; on les accusa de s'être cachés jusqu'alors sur le mont Célion, et de persister dans leur résolution. On ajouta qu'ils avaient donné leurs biens aux pauvres. Dèce ordonna donc de faire comparaître leurs parents qu'il menaça de mort, s'il  ne déclaraient tout ce qui était venu à leur connaissance au sujet des absents. Leurs parents les accusèrent comme les autres et se plaignirent de ce qu'ils avaient distribué leurs richesses aux pauvres. Alors Dèce réfléchit à la conduite. qu'il tiendrait à leur égard, et par l’inspiration ; de Dieu, il fit boucher avec des pierres l’entrée de la caverne afin qu'y étant renfermés, ils y mourussent de faim et de misère. On exécuta ses ordres et deux chrétiens, Théodore et Rufin, écrivirent la relation de leur martyre qu'ils placèrent avec précaution entre les pierres.

Or, quand Dèce, et toute la génération qui existait alors eut disparu, cent soixante-douze ans après, la trentième année de l’empire de Théodose, se propagea l’hérésie de ceux qui niaient la résurrection des morts. Théodose, qui était un empereur très chrétien, fut rempli de tristesse devoir la foi indignement attaquée. Il se revêtit d'un cilice ; et s'étant retiré dans l’intérieur de son palais, il pleurait tous les jours Dieu, qui vit cela dans Sa miséricorde, voulut consoler ces affligés et affermir l’espérance de la résurrection des morts ; il ouvrit les trésors de sa tendresse et ressuscita les sept martyrs, comme il suit.


Martyre des sept dormants d'Ephèse. Vies de saints. XIVe.

Il inspira à un citoyen d'Ephèse l’idée de faire construire sur le mont Célion des étables pour les bergers. Les maçons ayant ouvert la grotte, les saints se levèrent et se saluèrent, dans la pensée qu'ils n'avaient dormi qu'une nuit ; puis se rappelant leur tristesse de la veille, ils demandèrent à Malchus, qui les approvisionnait, ce que Dèce avait décrété à leur égard. Il répondit :
" Comme je vous l’ai dit hier soir, on nous a cherchés pour nous contraindre à sacrifier aux idoles : voilà les pensées de l’empereur par rapport à nous."
Maximien répondit :
" Et Dieu sait que nous ne sacrifierons pas."

Après avoir encouragé ses compagnons, il dit à Malchus de descendre à-la ville pour acheter du pain, en lui recommandant d'en prendre plus qu'il n'avait fait la veille, et de leur communiquer à son retour les ordonnances de l’empereur. Malchus prit cinq sols, sortit de la caverne. En voyant les pierres il fut étonné ; mais comme il pensait à autre chose, l’idée des pierres fit peu d'impression sur lui. Alors qu'il arrivait, non sans une certaine appréhension, à la porte de la ville, il fut singulièrement surpris de la voir surmontée du signe de la croix ; de là il alla à une autre porte. Quand il vit le même signe, il fut très étonné de voir une croix au-dessus de toutes les portes, et de trouver la ville changée ; il se signa, et revint à la première porte en pensant qu'il rêvait.


Les sept dormants d'Ephèse. Legenda aurea.
J. de Voragine. R. de Monbaston. XIVe.

Enfin il se rassure, se cache le visage et pénètre dans la ville. Comme il entrait chez les marchands de pain, il entendit qu'on parlait de il fut stupéfait : " Qu'est ceci, pensait-il ? hier personne n'osait prononcer le nom de J.-C., et aujourd'hui ils se confessent tous chrétiens ? Je crois que ce n'est pas là la ville d'Ephèse : d'ailleurs elle est autrement bâtie ; c'est une autre ville, mais je ne sais laquelle."
Alors il prit des informations : on lui répondit que c'était Ephèse. Se croyant le jouet d'une erreur, il songea à venir retrouver ses compagnons. Cependant il entra chez ceux qui vendaient du pain, et ayant donné son argent, les marchands étonnés se disaient l’un à l’autre que ce jeune homme avait trouvé un vieux trésor.

Or, Malchus, en les voyant se parler en particulier, pensait qu'ils voulaient le mener à l’empereur, et, dans son effroi, il les pria de le laisser aller et de garder les pains et les pièces d'argent. Mais les boulangers le retinrent et lui dirent :
" D'où es-tu ? Puisque tu as trouvé des trésors des anciens empereurs ; indique-les-nous ; nous partagerons avec toi et nous te cacherons, car autrement tu ne peux t'en retirer."


Malchus ne savait quoi leur répondre, tant il avait peur. Alors les marchands, voyant qu'il se taisait, lui jetèrent une corde au cou, le traînèrent par les rues jusqu au milieu de la ville. C'était une rumeur générale qu'un jeune homme avai  trouvé des trésors. Tout le monde s'assemblait autour de lui, et le regardait avec admiration. Malchus voulait faire comprendre qu'il n'avait rien trouvé. Il examinait tout le monde et personne ne pouvait le connaître ; il regardait au milieu : de la foule pour distinguer quelqu'un de ses parents (il les croyait vraiment encore en vie), et ne trouvant personne, il restait comme un hébété au milieu du peuple de la ville.

La grotte des sept dormants d'Ephèse aujourd'hui.
Ionie. Empire romain d'Orient. Actuelle Turquie.

Le fait vint aux oreilles de saint Martin, évêque ; et du proconsul Antipater, nouvellement arrivé dans la ville Ils commandèrent aux citoyens de leur mener ce jeune homme avec précaution et d'apporter en même temps son argent. Pendant que les officiers le conduisaient à l’église, il pensait qu'on le menait à l’empereur. L'évêque donc et l’empereur  surpris de voir cet argent ; lui demandèrent où il avait trouvé un trésor, inconnu. Il répondit qu'il n'avait rien trouvé, mais qu'il avait en ces deniers dans la bourse de ses parents. On lui demanda alors de quelle ville il était. Il répondit :
" Je sais bien que je suis de cette ville, si tant est que cette ville soit Ephèse."
Le proconsul dit :
" Fais venir tes parents, afin qu'ils répondent pour toi."
Quand il eut cité leurs noms, personne ne les connaissant, on lui dit qu'il mentait pour pouvoir échapper, n'importe de quelle manière.
" Comment te croire, dit le proconsul ? tu prétends que cet argent vient de tes parents, et l’inscription a plus de 377 ans ; elle date des premiers temps de l’empereur Dèce, et ces pièces ne sont pas du tout pareilles à celles qui ont cours chez nous. Et comment tes parents vivaient-ils à cette époque, quand tu es si jeune ? Tu veux donc tromper les savants et les vieillards d'Ephèse ? Eh bien ! je vais te livrer à la rigueur des lois, jusqu'à ce, que tu fasses l’aveu de ta découverte." Alors Malchus se jeta à leurs pieds en disant :
" Pour Dieu, seigneurs, dites-moi ce que je vous demande, et je vous dirai ce qui est dans mon coeur. L'empereur Dèce, qui se trouvait dans cette ville, ou est-il à présent ?"
L'évêque lui répondit :
" Mon fils, il n'y a plus aujourd'hui ici-bas d'empereur qui s'appelle Dèce ; il y a longtemps qu'il l’était."
Mais Malchus dit :
" C'est pour cela, seigneur, que je suis bien étonné et que personne ne. me croit : or, suivez-moi, et je vous montrerai mes compagnons qui sont au mont Célion, et vous les croirez. Ce que je sais, c'est que nous avons fui quand Dèce s'est présenté ici ; et, hier soir, j'ai vu entrer Dèce dans cette ville, si tant est que ce soit Ephèse."
Alors l’évêque ayant réfléchi, dit au proconsul :
" C'est une vision que Dieu veut montrer par le ministère de ce jeune homme."

Ils le suivirent donc avec une grande multitude de citoyens. Malchus pénétra le premier dans le lieu où étaient, ses compagnons : l’évêque, qui entra après lui, trouva entre les pierres la relation scellée de deux sceaux d'argent. Il assembla le peuple, la lut, à l’admiration de tous ceux qui l’entendirent; et en voyant les saints de Dieu assis dans la caverne avec un visage qui avait la fraîcheur des roses, ils se prosternèrent en glorifiant Dieu. Aussitôt l’évêque et le proconsul envoyèrent prier l’empereur de venir de suite voir les miracles qui venaient de s'opérer.

Les sept dormants d'Ephèse. Vies de Saints.
R. de Monbaston. XIVe.

Aussitôt l’empereur quitta le sac qu'il portait, se leva et vint de Constantinople à Ephèse en rendant gloire à Dieu. On alla au-devant de lui et on l’accompagna à la grotte. Les saints n'eurent pas plutôt vu l’empereur que leur visage brilla,, comme le soleil ; ensuite l’empereur entra, se prosterna devant eux en glorifiant Dieu, se leva, les embrassa et pleura sur chacun d'eux en disant :
" Je vous vois, comme si je voyais le Seigneur ressuscitant Lazare."
Alors saint Maximien lui dit :
" Croyez-nous ; c'est pour vous que Dieu nous a ressuscités avant le jour de la grande résurrection, afin que vous croyiez indubitablement à la résurrection certaine des morts ; car nous sommes vraiment ressuscités et nous vivons : or, de même que l’enfant dans le sein de sa mère vit sans ressentir de lésion, de même, nous aussi , nous avons été vivants, reposant, dormant et n'éprouvant pas de sensations."


Quand il eut dit ces mots, les sept hommes inclinèrent la tête sur la terre, s'endormirent et rendirent l’esprit selon l’ordre de Dieu. Alors l’empereur se leva, se jeta sur eux avec larmes et les embrassa. Il ordonna ensuite de faire des cercueils d'or pour les renfermer ; mais cette nuit-là même, ils lui apparurent et lui dirent que jusqu'alors ils avaient reposé sur la terre et qu'ils étaient ressuscités de dessus la terre, qu'il les y fallait laisser, jusqu'à ce que le Seigneur le  ressuscitât la seconde fois.

L'empereur ordonna donc qu'on ornât ce lieu. de pierres dorées, et que tous les évêques qui confessaient la résurrection fussent absous. Qu'ils aient dormi 377 ans, comme on le dit, la chose peut être douteuse, puisqu'ils ressuscitèrent l’an du Seigneur 418. Or, Dèce régna seulement un an et trois mois, en l’an 252 ; ainsi, ils ne dormirent que cent quatre-vingt-seize ans.

Le dolmen dans lequel les sept Saints dormants d'Ephèse
sont vénérés à Plouaret-Vieux-Marché. Bretagne. Ve-VIe.

CULTE

Notons que le culte des sept saints dormants d'Ephèse pénétra très tôt et très rapidement en Occident dont la Bretagne ne fut pas la dernière et la moins fervente à l'embrasser.  Nos Saints sont notamment vénérés à Plouaret-Vieux-Marché, non loin de Lannion dès la fin du Ve siècle grâce à la venue en mission de moines grecs. Pour cette paroisse, on peut lire et télécharger la Guerz (chant psalmodique breton) que la piété populaire à dédié à nos Saints : http://www.vieux-marche.net/IMG/pdf/GUERZ-_20texte-2.pdf

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27 juillet. Saint Pantaléon, médecin, martyr à Nicomédie. 303.

- Saint Pantaléon, médecin, martyr à Nicomédie. 303.

Pape : Saint Marcelin. Empereur romain d'Orient : Dioclétien. Empereur romain d'Occident : Maximilien-Hercule.

" Ce qui donne le plus d'éclat à la toute-puissance du Verbe, c'est la puissance qu'il communique à ceux qui espèrent en lui."
Saint Bernard. Serm. LXXXIII sub Cant.

L'Orient célèbre aujourd'hui un de ses grands martyrs. Médecin des corps et conquérant des âmes, son nom qui indiquait la force du lion fut, au moment où il allait mourir, changé par le ciel en celui de Pantéléèmon ou tout miséricordieux : présage des biens que la gratuite libéralité du Seigneur se proposait de répandre par lui sur la terre. Les diverses translations et le partage de ses restes précieux dans notre Occident, y propagèrent son culte et sa renommée secourable, qui le fit ranger parmi les Saints auxiliateurs.

Saint Pantaléon vivait à Nicomédie. Son père était païen et sa mère chrétienne ; celle-ci mourut malheureusement bien trop tôt pour son enfant. Pantaléon, élevé dans la religion de Jésus-Christ, quoique non encore baptisé, subit l'influence de son père et finit par oublier les principes que sa mère lui avait inculqués dans son enfance.

Il s'attacha à l'étude de la médecine et y devint si célèbre, que l'empereur Maximien-Galère le choisit pour son médecin et voulut l'avoir à sa cour. Un prêtre chrétien, nommé Hermolaüs, résolut de ramener à la foi chrétienne un homme qui avait de si brillantes qualités ; il s'introduisit dans sa confiance et en vint à lui rappeler les vérités de la religion :
" A quoi, lui dit-il, vous serviront vos connaissances, si vous ignorez la science du salut ?"


Martyre de saint Pantaléon. Vies de saints.
Le maître de Fauvel. XIVe siècle.

Hermolaüs, voyant que ses paroles faisaient impression sur Pantaléon, le pressa davantage, et celui-ci lui déclara qu'il y penserait sérieusement. Ces heureuses dispositions s'affermirent par un miracle qu'il opéra en invoquant le nom de Jésus-Christ. Un jour qu'il se promenait dans la campagne, il rencontra un enfant mort, et, tout près de lui une vipère. Il ne douta point que l'enfant n'eût été la victime de ce reptile venimeux. Inspiré par la grâce, il s'adressa, plein de confiance, à Jésus-Christ, et dit :
" Enfant, lève-toi, au nom de Jésus-Christ !"
Puis, se tournant vers la vipère :
" Et toi, méchante bête, reçois le mal que tu as fait."
A l'instant l'enfant se relève vivant, et la vipère demeure inerte sur le sol. Pantaléon n'hésita plus à se faire baptiser.

Le martyre de saint Pantaléon. Verrière de la cathédrale de Chartres.

Le salut de son père fut sa première pensée, et il employa tout pour y réussir, la raison, le sentiment, la piété filiale et surtout la prière ; il acheva sa conquête par un miracle. Un jour, un aveugle vint le trouver et lui dit : " J'ai depuis longtemps employé sans effet tous les remèdes ; on m'a dit que vous êtes très habile médecin ; pourriez-vous me secourir ?
– Je vous guérirai, dit le médecin, si vous vous engagez à devenir chrétien."

L'aveugle promit avec joie et fut aussitôt guéri par l'invocation de Jésus-Christ. Son père, témoin de ce miracle, reçut le baptême avec l'aveugle guéri.

Pantaléon devint de plus en plus un apôtre de la foi ; à la mort de son père il vendit tous ses biens, les employa en bonnes oeuvres et ne se réserva que le produit de l'exercice de sa profession. Des médecins jaloux le dénoncèrent comme chrétien à l'empereur. Pantaléon fut condamné à divers supplices pendant plusieurs jours, dont celui d'être plongé dans une chaudière de plomb fondu, et fut enfin décapité.


Le martyre de saint Pantaléon. Legenda aurea.
Bx J. de Voragine. R. de Monbaston. XIVe siècle.

Saint Hermolaüs, qui avait converti saint Pantaléon à la foi, et les saints ermites Hermippe et Hermocrate, frères, furent martyrisés par le même arrêt de Maximien-Galère.

Saint Charlemagne obtint une partie notable des reliques de notre saint - lesquelles étaient jusqu'alors conservées à Constantinople, et les fit mettre au trésor de l'abbaye de Saint-Denis. Le crâne de saint Pantaléon fut envoyé à Lyon et de là une partie dans l'église Saint-Etienne du village corrézien de Saint-Pantaléon-de-Lapleau.


Reliquaire contenant des fragments de crâne de saint Pantaléon.
Eglise Saint-Etienne de Saint-Pantaléon-de-Lapleau. Corrèze.

Saint Pantaléon, honoré comme le principal patron des médecins après saint Luc, a bénéficié très vite d'un culte dans tous le monde chrétien. En France, un grand nombre de lieux de cultes lui furent rapidement dédiés ; la plus fameuse étant probablement celle de Troyes, caractéristique de l'école champenoise d'archotecture, de statuaire et de peinture.

Gueberschwihr, en Alsace, peut s'ennorgueuillir de
sa splendide église romane Saint-Pantaléon.

PRIERE

" Qu'y a-t-il de plus fort que le lion, déplus doux que le miel (Jud., XIV, 18.) ? Plus grand que Samson, vous avez dans votre personne même, ô Martyr, posé et résolu l'énigme : du fort est sortie la douceur (Ibid. 14.). Ô lion qui marchiez si intrépidement à la suite du Lion de Juda,vous sûtes aussi imiter sa mansuétude ineffable ; et, comme il mérita d'être appelé  l’Agneau à jamais, ainsi voulut-il que sa miséricorde resplendît dans le nom éternel par lequel, transformant votre nom de la terre, il vous appelait au festin des cieux. Pour l'honneur de celui qui en fit votre titre de gloire, justifiez-le toujours plus. Soyez propice à ceux qui vous implorent, aux malheureux qu'une triste consomption rapproche chaque jour des portes du tombeau, aux médecins qui comme vous se dépensent dans les soins donnés à leurs frères : aidez-les à soulager la souffrance physique, à guérir les corps ; montrez-leur à panser mieux encore les plaies morales, à conduire l'âme au salut."

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27 juillet. Saint Aréthas et les saints martyrs d'Arabie, au pays des Homérites. 524 (?).

- Saint Aréthas et les saints martyrs d'Arabie, au pays des Homérites. 524.

Pape : Jean Ier. Roi du Yémen : Dunaan.

" Viens, allons mourir pour le Christ !"


Saint Aréthas.

Ils habitaient le Yémen, c'est-à-dire le sud-ouest de l'Arabie ou " Arabie heureuse " (jadis le pays de la reine de Saba ; ce nom " classique " d'Homérites que leur donne le martyrologe vient de l'arabe " Himyar ").

La région était depuis peu sous la mouvance éthiopienne, et chrétienne çà et là par des groupes venus d'Afrique ; mais le Judaïsme dominait depuis la fin du Ve siècle.

Un prince, juif de religion, Dhû Nowas (ou Dunaan), entreprit, au début de l'hiver 522-523, de secouer le " joug " des Noirs éthiopiens. Il prit la ville de Safar, massacra la colonie abyssine chrétienne, et transforma l'église en " ceux d'en-face ".
Puis ce fut le tour de Nedjrân (ou Nagran, ou Najran). Il proposa une capitulation, car le siège traînait un peu. On l'accepta.

Dès qu'il fut entré, il oublia ses engagements et massacra tout Chrétien qui refusait l'apostasie. L'évêque défunt fut exhumé et mis au feu. On aménagea une immense fosse ardente où l'on jeta tout le clergé avec les vierges sacrées, holocauste de 427 victimes.
L'église flamba. Il y eut au total plus de 4.000 morts. Et 340 guerriers, de la tribu des Harith-ibn-Kaab, avec leur émir que nous appelons Aréthas, s'étaient enfermés dans la ville : ils avaient conseillé aux assiégés une attitude vigoureuse et énergique, mais en vain. Ils eurent le déplaisir d'être immolés sans avoir pourfendu de mécréants. Aréthas fut décapité. Une femme fut étendue à terre : on égorgea sur elle ses deux filles en sorte que leur sang lui coulât dans la bouche, puis on la tua.

L'épisode émouvant, recueilli par Baronius au 24 octobre, de l'enfant qui se jette au feu pour rejoindre sa mère, est un enjolivement hagiographique *. Voici les faits, d'après le document le plus sûr, une lettre de Siméon, évêque de Beit Archam :

" Un petit garçon trottinait pendu à la main de sa mère qu'on menait au supplice. Il aperçut le roi assis en magnifique apparat. Aussitôt il quitte sa mère, court au prince, embrasse ses genoux.
Dhû Nowas (Dunaan), touché, l'embrasse :
" Que préfères-tu, mon petit, aller avec maman, ou rester avec moi ?
- Par Notre-Seigneur, aller avec maman. Elle m'a dit : " Viens, allons mourir pour le Christ ". Laisse-moi retourner avec elle. Elle m'a dit que le roi des Juifs tuait ceux qui obéissaient au Christ.
- Comment as-tu connu le Christ ?
- Chaque jour je le vois quand j'accompagne maman à l'église.
- Qui aimes-tu mieux, maman ou moi ?
- Par Notre-Seigneur, j'aime mieux maman.
- Et qui aimes-tu mieux, moi ou le Christ ?
- J'aime mieux le Christ !
- Alors pourquoi es-tu venu embrasser mes genoux ?
- Je croyais que tu étais le roi Chrétien qui était à l'église, mais je vois que tu es juif.
- Je te donnerai des noix, des amandes, des figues !
- Non, par le Christ, jamais je ne mangerai des choses juives. Laisse-moi retourner avec maman.
- Reste ici, tu seras mon fils.
- Non, tu sens mauvais, et maman sent bon."

Martyre de saint Aréthas.

Alors le roi s'adressant à son entourage :
" Voyez-vous cela comme le Christ a séduit jusqu'à leurs gamins !"
Un noble intervint :
" Arrive, je te mène à la reine, tu seras son petit garçon.
- Toi, répliqua le petit, je te battrai ! Maman, qui me conduit à l'église, vaut mieux que ta reine."

Comme on le retenait, il mordit le roi à la jambe :
" Lâche-moi, Juif ! Laisse-moi retourner avec maman et mourir avec elle !"
On l'éloigna de force ; il résistait, trépignait, appelait sa mère :
" Maman, maman, prends-moi et conduis-moi à l'église !"
Sa mère lui cria :
" Souviens-toi que tu es gardé par le Christ, ne pleure pas. Attends-moi chez lui dans l'église. Je t'y rejoindrai."

Là-dessus, elle fut décapitée. L'énergique garçonnet, nommé Baïsar, survécut. Il fit plus tard partie d'une ambassade envoyée à Constantinople. Il n'aimait pas qu'on le questionnât sur son héroïsme puéril.

Ces vaillants Chrétiens, victimes du fanatisme juif et des suspicions politiques autorisées par leurs rapports avec l'Éthiopie et Byzance, furent vengés par le roi d'Axoum, Ellesbaas (fêté le 27 octobre). Une expédition partie d'Abyssinie défit Dhû Nowas (Dunaan) et mit fin à la domination juive au profit de l'Éthiopie (et de Byzance). Plus tard, les Homérites, las d'un joug étranger, se révoltèrent de nouveau à la voix d'un chef, Chrétien cette fois, Abraham. Puis l'empereur Justinien essaya de soumettre leur pays à son influence ; enfin le roi des Perses, Chosroès, établit son autorité, en attendant l'invasion musulmane.

Les Syriens Jacobites (monophysites) ont fêté nos héros le 31 décembre (P. O., t. 10, p. 31, 36, 49). Le synaxaire de Constantinople porte Aréthas le 24 octobre, et le calendrier de marbre trouvé à Naples (du IXe siècle) note Aréthas au 1er et au 24 octobre. Usuard (875) a mis le 1er octobre Aréthas, « mort martyr à Rome, avec 504 autres ". Une hymne attribuée à Sévère d'Antioche fait d'Aréthas un " Docteur ".

Rq : Bibl. - La meilleure source est une lettre de Siméon, évêque de Beit Archam.
Voir aussi :
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/martyrs/martyrs0004.htm...

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