mercredi, 28 mai 2025
28 mai. Saint Germain, évêque de Paris. 576.
- Saint Germain, évêque de Paris. 576.
Papes : Saint Gélase ; Benoît Ier. Rois de France : Clovis Ier ; Childebert II.
" Tout pontife pris d'entre les hommes est étabi pour les hommes dans les choses qui ont rapport à Dieu... Il faut qu'il soit capable de compassion à l'égard de ceux qui sont dans l'ignorance et l'égarement, parce qu'il est lui-même environné de faiblesse."
Ad. Haeb., V, 1 et 2.

Saint Germain. Bréviaire à l'usage de Paris. Maître de Bedford. XVe.
Fortunat, évêque de Poitiers, qui a écrit le premier les actions admirables de saint Germain, évêque de Paris, en parle en des termes si avantageux, qu'il ne fait point difficulté de l'égaler aux plus illustres Martyrs, et même de le comparer aux plus grands Apôtres. Il naquit en Bourgogne, au diocèse d'Autun, de parents riches et " sociologiquement " chrétiens. Un hagiographe précise même davantage en disant :
" Le glorieux et bien-aimé de Dieu, monsieur saint Germain, natif d'Autun, au faubourg Saint-Blaise, de la grande rue, autrement la rue Sainte-Anastasie..."
Sa mère fit ce qu'elle put pour lui faire perdre la vie dans ses propres entrailles. Elle prit pour cela beaucoup de poisons, et ne négligea pas les moyens les plus violents. Mais la Providence, infaillible dans ses décrets, ne permit pas qu'elle vint à bout d'un dessein si criminel ; la fureur de cette mère dénaturée contre son enfant ne cessa pas avec sa naissance ; et si elle ne le fit pas mourir, elle continua toujours de le maltraiter et de lui être impitoyable.

Germain échappant au poison abortif que prit sa mère.
La cause de cette étrange aversion était, dit-on, la crainte de voir sa maison trop chargée d'enfants. La grand'mère de Germain ne fut pas moins cruelle envers lui que sa mère : car aimant passionnément un autre de ses petits-fils, nommé Stratide, cousin de notre Saint, elle ne pouvait souffrir que celui-ci partageât son héritage avec lui. Afin de s'en défaire, elle donna 2 bouteilles à sa servante, l'une de vin et l'autre de poison, et lui marqua celle de vin pour Stratide, et celle de poison pour Germain; mais Dieu dissipa les artifices de cette marâtre, en permettant que la servante se trompât, et que Germain ayant pris le bon vin, Stratide avalât le poison, dont il fût mort sans un prompt secours.

Ce pauvre enfant, étant ainsi exposé à de continuelles persécutions dans la maison même de son père, fut obligé d'en sortir et de se retirer auprès de Scopilion, son oncle, personnage de très-sainte vie, qui habitait Lusy.
C'est là qu'il reçut cette éducation forte qui accoutume à mettre le devoir au-dessus du plaisir, et qu'il jeta les fondements de cette haute perfection à laquelle il est arrivé depuis : car son oraison était continuelle, et, quoiqu'il fût éloigné de mille pas de l'église, il s'y rendait néanmoins toutes les nuits avec ce saint oncle, pour dire les Matines et ensuite assister aux saints Mystères. Saint Agrippin, évêque d'Autun, étant informé de sa vertu, lui conféra l'ordre de diacre, et, trois ans après, il l'ordonna prêtre. Saint Nectaire, son successeur, le nomma abbé de Saint-Symphorien, hors les murs d'Autun. Germain se rendit, par ses veilles, ses abstinences et son assiduité à la prière, le modèle de tous les religieux.
L'amour divin embrasait tellement son coeur, qu'on en voyait reluire la splendeur sur son visage. Il était si sensible aux misères des pauvres, qu'il n'en pouvait jamais renvoyer aucun sans assistance : il leur a souvent donné tout ce qu'il avait de provisions dans le monastère, sans rien réserver. Plusieurs de ses religieux, n'approuvant pas cette conduite, se plaignirent hautement de l'excès de sa libéralité, qui les mettrait, disaient-ils, dans la dernière indigence.
Un jour, en effet, il arriva que même le pain du jour manqua dans l'abbaye : mais Germain s'étant mis en prières, on vit aussitôt arriver au monastère deux chevaux chargés de pains, que la femme du seigneur Ebron envoyait, et, le lendemain, deux charrettes pleines de vivres vinrent d'un autre côté. Ces secours extraordinaires et miraculeux devaient suffire pour apaiser les murmures et les injustes plaintes. Néanmoins, les religieux de Saint-Symphorien diffamèrent si fort leur saint abbé auprès de l'évêque diocésain, que ce prélat, ajoutant foi trop légèrement à leurs rapports, le fit arrêter et mettre dans ses prisons, comme s'il eût été coupable de prodigalités ; mais à peine y fut-il entré, que les portes se rouvrirent d'elles-mêmes ; néanmoins Germain ne voulut pas sortir sans la bénédiction de celui qui l'avait fait emprisonner. L'évêque, mieux informé, reconnut sa sainteté et le traita avec beaucoup de respect.
Un autre miracle augmenta la vénération qu'on lui portait. Le feu prit au monastère : un embrasement général semblait inévitable. Mais notre Saint arrêta en un instant cet incendie par un peu d'eau bénite qu'il jeta dessus, et par le Signe de la Croix qu'il fit en chantant " Alleluia !".

Lectionnaire de l'office de l'abbaye Saint-Pierre
La charité était la vertu dominante, le trait le plus fortement accusé de l'admirable physionomie de Germain. En voici une nouvelle preuve.
Un certain Sabaricus, homme dur et violent, avait un esclave nommé Aesarius. Celui-ci, cruellement maltraité par son impitoyable maître et n'y tenant plus, courut un jour se réfugier au monastère de Saint-Symphorien, priant Germain de vouloir bien le racheter à tout prix. L'esclavage était devenu pour lui dans cette maison un supplice vraiment intolérable. Le Saint, ému de pitié et plein de l'esprit de l'Eglise qui travaillait de tout son pouvoir à l'abolition de la servitude, entra aussitôt en négociation avec Sabaricus.
Cet homme, furieux de la démarche de son esclave, exigea 80 pièces d'or pour le rachat de ce pauvre malheureux, de sa femme et de son enfant. La somme était exorbitante : où la trouver ? Mais la charité ne se rebute point et ne désespère jamais. Germain consola donc Aesarius, lui promettant la liberté quand même et sans trop savoir comment en payer le prix. Enfin il vint à bout de recueillir la somme exigée. Sabaricus, dont l'âme ne s'ouvrait point à la douce commisération parce qu'elle était fermée à la piété Chrétienne, principe et aliment de toutes les vertus, osa bien venir en personne toucher son argent, maudite rançon du sang, des soupirs et des larmes. Bien plus, ce misérable, sans respect pour lui-même, pour les hommes ni pour Dieu, ne daigna seulement pas en passant devant la basilique de Saint-Symphorien y entrer pour y faire une prière. Mais sa barbarie et son impiété ne demeurèrent pas impunies.
Dès lors la vue d'une église lui inspira de l'horreur ; il abandonna tout exercice de religion et tomba dans une sorte de frénésie. On fut même obligé de l'enchaîner. Germain auquel on le conduisit, - car quel autre aurait pu le guérir ? - oubliant ses torts et ne voyant en lui qu'un malheureux, fit à Dieu devant le tombeau de saint Symphorien une ardente prière que la Foi et la charité portèrent au Ciel. Aussitôt, par un double miracle, le malade recouvra avec la santé des sentiments plus Chrétiens et la tranquillité de l'âme : il était guéri et son coeur changé. Plein de regret et de douleur pour le passé, mais aussi de joie et de reconnaissance, il ajouta 20 pièces d'or aux 80 qu'il avait reçues en échange de la liberté de son esclave, et fit faire avec cet or une belle croix que l'on suspendit comme un mémorial de l'événement au-dessus du tombeau de saint Symphorien. " Cette croix, dit le biographe, existe encore aujourd'hui et atteste le prodige que nous venons de raconter " (Fortunat.).
Alors les bénédictions célestes entrèrent dans la maison de Sabaricus. Ses fils et ses filles, vivement impressionnés d'un miracle qui les touchait de si près et cédant à l'impression de la Grâce divine, voulurent, afin de se consacrer entièrement à Dieu, s'enrôler dans les diverses phalanges de la milice sacrée et gouvernèrent même plusieurs monastères. N'est-ce pas là un éloquent témoignage du zèle avec lequel l'Eglise travailla à détruire peu à peu l'esclavage, à protéger le faible contre le fort, à changer les moeurs des barbares ?

Sacre de saint Germain. Speculum historiale. V. de Beauvais. XVe.
Le bruit de ces merveilles et de beaucoup d'autres s'étant répandu par tout le royaume, et étant venu jusqu'à Childebert, roi des Francs, il voulut avoir un si saint personnage dans sa ville de Paris, et lui manda de le venir trouver. Saint Germain n'osa pas s'opposer à sa volonté, parce qu'il apprit qu'elle était conforme à celle de Dieu : car, s'étant un jour endormi après sa prière, il lui apparut en songe un vénérable vieillard qui lui présente les clefs des portes de Paris. Le Saint lui demanda ce qu'il voulait qu'il en fît : " Je vous donne ces clefs afin que vous sauviez cette ville."
C'était lui prédire qu'il en serait évêque ; mais Germain, ne faisant pas cette réflexion, comprit seulement que sa présence était nécessaire à Paris ; il se mit donc en chemin avec quatre de ses moines, dont trois, Auctaire, saint Doctrovée et Scubilion, ont été successivement abbés de Saint-Vincent, depuis, Saint-Germain des Prés. Ces 5 moines, après avoir salué le roi et reçu ses ordres, se retirèrent dans un oratoire dédié sous le nom de Saint-Jean-Baptiste, qui, dans la suite, a été appelé Saint-Germain le Vieux, où ils pratiquèrent si parfaitement tous les exercices du cloître, que toute la cour en était ravie.
Quatre ans après, le siège épiscopal de Paris vint à vaquer par le décès d'Eusèbe, qui avait été substitué à Saffaracus, déposé au second Concile de la même ville, en 565. Saint Germain fut élevé sur ce trône par la Providence divine, et à la demande de Childebert, qui le souhaita ainsi. Cette charge ne changea rien en lui que le seul titre d'abbé en celui d'évêque, et il y garda les mêmes pratiques d'une vie d'austère ascète qu'il avait observées dans son monastère.
Il allait à l'église à 21h et n'en sortait qu'à la pointe du jour, pour prendre en son palais un moment de repos, et vaquer ensuite au soulagement des pauvres, des malades, des prisonniers et de tous ceux qui avaient recours à lui. Sa table, où se trouvaient ordinairement les pauvres, n'était couverte que de mets fort communs ; et, comme il n'y manquait rien, de même ou n'y servait rien de superflu. Il voulait que l'âme fût nourrie en même temps que le corps, et faisait faire pour cela, durant le repas, la lecture de quelque bon livre. Ses prédications eurent un tel succès, que Paris changea bientôt de face. Les vanités cessèrent, les pompes furent modérées, les superfluités retranchées, le luxe aboli, et enfin le vice y perdant son empire, la vertu prit sa place et commença à s'y pratiquer.

Translatio et miracula s. Germani. XIe.
La réputation de sa vertu croissant de plus en plus, il fut supplié de se trouver à Bourges pour assister à la consécration de l'évêque Félix : il ne manqua pas de s'y rendre ; et ayant, par occasion, parlé à un Juif, appelé Sigeric, il le convertit parfaitement et le baptisa ; mais sa femme étant demeurée fermée à l'illumination de la Foi, sans vouloir profiter de l'exemple de son mari, fut bientôt punie de son obstination ; car le démon entra dans son corps, et ne cessa point de la tourmenter jusqu'à ce que le saint évêque, ému de compassion, l'eût délivrée d'un si mauvais hôte par l'imposition des mains ; elle reconnut ainsi la vérité, et reçut enfin le saint Baptême.
Il eut une adresse merveilleuse pour gagner l'esprit de Childebert ; il le gouverna si bien, que, quoique ce prince eût toujours quelques restes de cette férocité, alors naturelle à la nation, il modéra néanmoins ses moeurs, réforma sa cour, et s'appliqua à la fondation de beaucoup d'églises et de monastères. Il envoya un jour 6.000 livres à saint Germain pour les distribuer aux pauvres ; mais le saint évêque n'en ayant pas trouvé assez pour recevoir toute cette aumône, voulut lui en rendre la moitié. Le roi, bien loin de la prendre et de ne plus rien envoyer, fit rompre sa vaisselle d'argent, ôta les chaînes d'or de son cou, et pria l'évêque de ne point cesser de donner, assurant que, de son côté, il ne se lasserait point de fournir.
Childebert étant mort sans enfants mâles, Clotaire, son cadet, lui succéda. Ce prince, qui, ayant vécu jusque-là loin de Paris, ne connaissait pas assez les vertus de saint Germain, le fit un jour si longtemps attendre à la porte de son palais, qu'il fut contraint de s'en aller. Mais le roi souffrit, la nuit suivante, de si grandes douleurs par tout le corps, en punition de cette faute, que, reconnaissant l'injustice du mépris qu'il avait fait au saint évêque, il l'envoya chercher à l'heure même, se jeta à ses pieds, et baisa humblement le bord de sa robe ; le Saint porta la main sur les endroits qui lui faisaient mal, et, par cet attouchement, il apaisa entièrement sa douleur.
Il fit ensuite éclater son zèle contre le roi Caribert, qui avait répudié Ingoberge, sa femme légitime, et épousé une suivante, nommée Marcovèse, dont il entretenait en même temps la soeur. Saint Germain lui fit là-dessus plusieurs remontrances ; et voyant qu'elles étaient inutiles et qu'il ne se corrigeait point, il prononça son excommunication, conséquence logique puisque Caribert ne vivait pas en communion avec la Foi de l'Eglise. De plus, comme la noblesse Franque avait alors à nouveau usurpé des biens de l'Eglise, ce qui avait fait abandonner le service de Dieu dans plusieurs paroisses, il fit assembler un Concile à Paris, dans lequel on fulmina des anathèmes contre ceux qui s'étaient emparés des biens temporels utilisés par le peuple de l'Eglise de Jésus-Christ.

Saint Germain reprenant vigoureusement le roi Caribert.
Il se trouva aussi au second Concile de Tours, qui fut tenu pour réformer la discipline de l'Eglise, déchue presque partout, et pour condamner les scandaleux mariages incestueux, qui étaient assez ordinaires entre les grands, et destinés à conserver les biens terrestres au sein d'une même lignée.
Le démon ne souffrant qu'avec dépit ces heureux progrès, fit ce qu'il put pour les arrêter, en troublant la tranquillité de sa dévotion ; en effet, il le tenta en toutes manières, soit en l'effrayant durant son oraison, soit en criant à ses oreilles, soit en lui apparaissant sous des formes horribles, soit enfin en le maltraitant et en le battant ; mais son humilité et sa constance le rendirent victorieux de tous ces assauts, et il en triompha si glorieusement, que cet esprit d'orgueil ne put jamais rien gagner sur sa volonté.
Il ne faut pas attendre que nous racontions tous les miracles de saint Germain : le grand Fortunat, évêque de Poitiers, après en avoir composé un livre entier, avoue qu'il en laisse beaucoup à dire. La paille de son lit, les pièces et les fils de sa robe, sa salive, ses larmes, ses paroles, l'eau qui avait servi à laver ses mains, son regard, son attouchement, les songes qui le faisaient paraître durant le sommeil, les lettres qu'il écrivait, étaient autant de remèdes pour toutes sortes de maladies. Les habitants de Meudon, près de Paris, étant affligés de la contagion, en furent délivrés avec du pain qu'il leur envoya, après l'avoir bénit.
Saint Germain, qui avait vécu à Autun près des lieux remplis du souvenir vénéré de saint Martin, aimait à se rendre à Tours, pour célébrer la fête de ce grand évêque. La réputation l'y accompagnait ; et les malades ne manquaient pas de se présenter sur son passage, soit qu'il entrât dans la basilique, soit qu'il en sortît. Un jour il guérit, en les frottant d'un peu d'huile et de salive, deux femmes estropiées du bras.

Saint Germain et un saint moine de l'abbaye Saint-Symphorien.
Dans un de ces pèlerinages, il se trouva fortuitement à Tours avec Clotaire. Le roi, sous prétexte d'aller vénérer les reliques de saint Martin, se rapprochait ainsi de Poitiers, afin de pouvoir plus facilement enlever son épouse Radegonde qui, après avoir été ordonnée diaconnesse par saint Germain, en avait reçut le voile de religieuse et était entrée dans une communauté fondée près du tombeau de saint Hilaire. La pieuse reine ne s'était retirée de la cour que sur le consentement très formel et très spontané du roi ; mais celui-ci la regretta bientôt vivement, et poussé par de méchants conseillers, il voulut, au mépris des voeux plus sacrés de la vie monastique, l'arracher à la sainte retraite où elle s'était donnée à Dieu et ne vivait que pour Dieu.
Avertie et alarmée du projet impie de Clotaire, Radegonde envoya secrètement une lettre très pressante au saint évêque de Paris pour le prier de dissuader le roi de sa criminelle résolution. Germain mouilla cette lettre de ses larmes et alla aussitôt se jeter aux pieds de Clotaire, devant les reliques de saint Martin, le conjura, au Nom de Dieu, de ne point se rendre à Poitiers. Le prince attendri et repentant s'écria :
" J'avais cédé à de mauvais conseils ; mais, je le reconnais, je n'étais pas digne de posséder une si sainte épouse."
Et, bien que mécréant, tombant lui-même aux genoux de l'auguste pontife qui le dominait de toute la hauteur de sa vertu moralle, il le pria d'aller lui-même à Poitiers demander pardon et offrir ses excuses à Radegonde. Dieu eut égard au sincère repentir de Clotaire ; mais ses méchants conseillers furent punis et moururent de l'horrible et honteuse mort d'Arius : ils répandirent leurs intestins...
Si Germain avait conservé pour le grand évêque de Tours un culte si pieux, pouvait-il oublier saint Symphorien, et l'abbaye et les frères, ou plutôt les enfants bien-aimés qu'il y avait laissés ? La moilié de son coeur était restée à Autun. Aussi le vit-on, chaque année, quitter Paris pour venir assister à la grande solennité religieuse instituée en l'honneur du héros autunois, et célébrée avec le pieux enthousiasme de la foi unie à la piété populaire. Quand approchait le jour de la fête chère à sa piété et à son coeur, alors s'acheminant vers sa patrie, il arrivait par la route qui suit les bords de la rivière de Cure ; et chaque fois qu'il traversait le Morvan, sa présence était signalée par quelque bienfait, par quelque prodige. Les démons surtout éprouvaient sa puissance et se trouvaient déconcertés. De tout le pays accouraient des possédés qui d'avance sentaient son approche et l'annonçaient en poussant des gémissements ou des cris lamentables. Il les touchait, et les malins esprits, forcés de sortir, disaient :
" Homme de Dieu, si vous ne pouvez nous souffrir dans les lieux habités, si vous vous obstinez à ne pas vouloir que nous demeurions avec les hommes, au moins laissez à des malheureux la permission d'errer en paix dans l'épaisseur de ces forêts, dans la solitude de ces montagnes."
Les officiers royaux qui traitaient le peuple sans ménagement avaient à redouter aussi la généreuse liberté de Germain. Un jour que, retournant d'Autun à Paris après la célébration de la fête de saint Symphorien, il passait par Avallon, il apprit avec douleur que les prisons du château étaient remplies de débiteurs du fisc. Touché de compassion pour ces pauvres gens, il pria le comte Nicaise, qui l'avait invité à dîner, de vouloir bien adoucir leur sort en leur donnant la liberté sous caution. Le comte refusa impitoyablement. Alors, le charitable pasteur, sans même attendre la fin du repas, alla se prosterner la face contre terre, à la porte du cachot souterrain où gémissaient tant de malheureuses victimes de l'injustice humaine, et répandit en abondance des larmes avec des prières sur ce seuil, triste témoin de la douleur et du désespoir, afin d'obtenir de la miséricorde de Dieu ce que lui refusait la dureté des hommes.
Il fut exaucé. Un Ange vint ouvrir les portes de la prison et briser les fers de tous ces infortunés détenus dont la pauvreté faisait tout le " crime ". Croyant à peine à tant de bonheur, ils allèrent dans le transport de leur reconnaissance se jeter aux pieds de leur bienfaiteur. Une nouvelle grâce les attendait. Le roi, cédant aux instances de l'homme de Dieu, leur accorda la remise entière de tout ce qu'on affirmaient qu'ils devaient au trésor. Une autre fois, le même comte Nicaise, en courant au-devant de notre Saint dont on lui annonçait l'arrivée, fit une chute très grave, car on le releva sans connaissance ni sentiment; et ce ne fut que par la vertu des prières de Germain qu'il put être rappelé à la vie. Empressé de témoigner sa gratitude à l'hôte vénérable auquel il attribuait son salut, il lui offrit son baudrier et son épée. Germain s'empressa d'accepter ce don précieux.
Bientôt le comte, regrettant de s'être défait si facilement de ce qu'un soldat païen a de plus cher, réclama son arme. L'évêque, qui avait bien prévu ce retour, pensa que le moment était favorable pour augmenter la bourse de ses pauvres. Il fit composer le guerrier, qui au reste s'exécuta de fort bonne grâce. Bien plus, touché de la charité de Germain, Nicaise se repeutit de sa dureté et fut désormais plus humain. Il avait appris à ses dépens, selon l'observation du biographe, qu'il faut compatir aux misères d'autrui.
Un de ses plus grands soins fut la construction de la célèbre abbaye de Saint-Vincent. Childebert l'avait commencée ; mais ce fut Clotaire Ier, son frère, qui donna l'argent pour l'achever. Lorsque l'église fut en état, il pria saint Germain de la consacrer ; il le fit à la grande satisfaction de ce monarque, de la reine sa femme, et des princesses ses filles. Et cette église où, auparavant, il y avait un temple de la déesse Isis, fut depuis le mausolée de la plupart des princes et des princesses de la couronne, jusqu'à ce que Dagobert Ier eut fait bâtir celle de Saint-Denis, en France. On y voyait encore ces sépultures en 1685, entre autres, celles d'Eleuthère, père de notre Saint, et d'Eusébie, sa mère, qui, après l'avoir si maltraité durant son enfance, et même avant qu'il fût au monde, se trouva bienheureuse de venir mourir entre ses bras.
Ce grand évêque se contentait pas de dresser des temples matériels et inanimés au vrai Dieu ; il lui en édifiait aussi de vivants et de spirituels. Fortunat, son historien, parlant du clergé de Paris, l'appelle bienheureux d'avoir un si grand homme pour pasteur et pour chef :
" Sub duce Germano felix exercitus hic est."

Le roi Childebert fonda l'abbaye Saint-Vincent depuis
En effet, il avait un séminaire si renommé, qu'on y envoyait, non seulement de toute la Gaule française, mais aussi des royaumes étrangers, des enfants de haute naissance, pour y être formés aux sciences et à la piété ; et il en sortit beaucoup d'excellents clercs et de saints évêques, qui ont éclairé l'Eglise par leur doctrine et par leur éminente sainteté. On remarque, entre autres, saint Brieuc, que ses parents lui avaient envoyé d'Angleterre, lorsqu'il n'était encore qu'abbé à Saint-Symphorien, et qui ne sortit de son école que pour aller prêcher l'Evangile en son pays, comme nous l'avons remarqué en sa vie, au 1er mai. Saint Iltud, très-docte abbé de la Grande-Bretagne, fut aussi de ce nombre (comme le rapporte Trithème au IIIe livre des Hommes illustres de l'Ordre de Saint-Benoît) ; et saint Bertingrand (appelé encore saint Bertraud), qui, d'archidiacre de Paris, fut élevé sur le trône épiscopal du Mans. D'après Gislemar, qui écrivait au IXe siècle, à Saint-Germain comme à Saint-Symphorien, on suivait non pas la Règle de saint Benoît de Nursie, mais une Règle composite basée sur celle de saint Antoine le Grand et saint Basile.
La principale occupation de notre Saint était de cultiver ces jeunes plantes pour leur faire porter des fruits dignes du Seigneur. Sa récréation consistait à visiter les églises pour y prier et y méditer ; s'il les trouvait fermées, elles s'ouvraient d'elles-mêmes dès qu'il avait fait dessus le Signe de la Croix ; comme il arriva, au rapport de Fortunat, à l'église de Saint-Gervais et Saint-Protais, qui alors était hors des portes de Paris.
Voilà quelles furent les actions saintes, héroïques et si glorieuses pour le Christ et Son Eglise, de cet illustre évêque.
A l'âge de 80 ans, il fut averti de sa mort dans une vision, et apprit même que ce devait être le 5 avant les calendes de Juin. Il fit aussitôt écrire ce jour sur son lit, afin de l'avoir toujours présent, sans néanmoins déclarer ce que cette remarque signifiait. Enfin cet heureux moment étant arrivé, il rendit son âme à Dieu le 28 mai, l'an 570.
Son corps fut porté en grande pompe dans l'abbaye de Saint-Vincent, comme il l'avait ordonné ; et, depuis, cette église a pris le nom de Saint-Germain des Prés.
Miracle insigne et qui marque bien la charité toute surnaturelle de notre Saint, lorsque le convoi passa devant les prisons, il devint si pesant qu'on ne put jamais le remuer que les prisonniers ne fussent délivrés ; on les fit donc sortir, et ils suivirent le convoi, employant ainsi les premiers moments de leur liberté à rendre les derniers devoirs à celui qui la leur avait procurée.
On représente saint Germain de Paris avec des chaînes à la main, pour rappeler l'efficacité de son intervention envers les prisonniers du fisc ; tenant en main les clefs de Paris, qui lui furent données dans une vision comme un gage de Salut pour cette ville, et une image de Notre-Dame, car on prétend qu'il portait constamment avec lui cette sauvegarde ; allant au-devant d'un incendie et apaisant le fléau.
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28 mai. Saint Augustin de Cantorbéry, Apôtre de l'Angleterre. 605.
Office de Noël. Bréviaire romain.

Anonyme. Chapelle Notre-Dame-des-Vertus. La Flèche. Maine. XVIIe.
Quatre cents ans étaient à peine écoulés, depuis le départ d'Eleuthère pour la patrie céleste, qu'un second apôtre de la grande lie britannique s'élevait de ce monde, au même jour, vers la gloire éternelle. La rencontre de ces deux pontifes sur le cycle est particulièrement touchante, en même temps qu'elle nous révèle la prévoyance divine qui règle le départ de chacun de nous, en sorte que le jour et l'heure en sont fixés avec une sagesse admirable. Plus d'une fois nous avons reconnu avec évidence ces coïncidences merveilleuses qui forment un des principaux caractères du cycle liturgique. Aujourd'hui, quel admirable spectacle dans ce premier archevêque de Cantorbéry, saluant sur son lit de mort le jour où le saint pape à qui l'Angleterre doit la première prédication de l'Evangile, monta dans les cieux, et se réunissant à lui dans un même triomphe ! Mais aussi qui n'y reconnaîtrait un gage de la prédilection dont le ciel a favorisé cette contrée longtemps fidèle, et devenue depuis hostile à sa véritable gloire ?
L'œuvre de saint Eleuthère avait péri en grande partie dans l'invasion des Saxons et des Angles, et une nouvelle prédication de l'Evangile était devenue nécessaire. Rome y pourvut comme la première fois. Saint Grégoire le Grand conçut cette noble pensée ; il eût désiré assumer sur lui-même les fatigues de l'apostolat dans cette contrée redevenue infidèle ; un instinct divin lui révélait qu'il était destiné à devenir le père de ces insulaires, dont il avait vu quelques-uns exposés comme esclaves sur les marchés de Rome. Mais du moins il fallait à Grégoire des apôtres capables d'entreprendre ce labeur auquel il ne lui était pas donné de se livrer en personne. Il les trouva dans le cloître bénédictin, où lui-même avait abrité sa vie durant plusieurs années. Rome alors vit partir Augustin à la tête de quarante moines se dirigeant vers l'île des Bretons, sous l'étendard de la croix.

Ainsi la nouvelle race qui peuplait cette île recevait à son tour la foi par les mains d'un pape ; des moines étaient ses initiateurs à la doctrine du salut. La parole d'Augustin et de ses compagnons germa sur ce sol privilégié. Il lui fallut, sans doute, du temps pour s'étendre à l'île tout entière ; mais ni Rome, ni l'ordre monastique n'abandonnèrent l'œuvre commencée ; les débris de l'ancien christianisme breton finirent par s'unir aux nouvelles recrues, et l'Angleterre mérita d'être appelée longtemps l'île des saints.
Les gestes de l'apostolat d'Augustin dans cette île ravissent la pensée. Le débarquement des missionnaires romains qui s'avancent sur cette terre infidèle en chantant la Litanie ; l'accueil pacifique et même bienveillant que leur fait dès l'abord le roi Ethelbert ; l'influence de la reine Berthe, française et chrétienne, sur l'établissement de la foi chez les Saxons ; le baptême de dix mille néophytes dans les eaux d'un fleuve au jour de Noël, la fondation de l'Eglise primatiale de Cantorbéry, l'une des plus illustres de la chrétienté par la sainteté et la grandeur de ses évêques : toutes ces merveilles montrent dans l’évangélisation de l'Angleterre un des traits les plus marqués de la bienveillance céleste sur un peuple. Le caractère d'Augustin, calme et plein de mansuétude, son attrait pour la contemplation au milieu de tant de labeurs, répandent un charme de plus sur ce magnifique épisode de l'histoire de l'Eglise ; mais on a le cœur serré quand on vient à songer qu'une nation prévenue de telles grâces est devenue infidèle à sa mission, et qu'elle a tourné contre Rome, sa mère, contre l'institut monastique auquel elle est tant redevable, toutes les fureurs d'une haine parricide et tous les efforts d'une politique sans entrailles.
L'exemple de sa vie, la doctrine céleste qu'il prêchait et qu'il confirmait par beaucoup de miracles, adoucirent tellement le caractère de ces insulaires, qu'il amena pour la plus grande part à la loi chrétienne, appuyé, non sans difficulté, sur la hiérarchie chrétienne celtique du Pays de Galles et de Cornouailles (" corne " ou " langue de terre de Galles "). Enfin, le roi lui-même, fut régénéré dans la fontaine sacrée avec un nombre considérable des gens de sa suite. Berthe, l'épouse royale, qui était chrétienne, s'en réjouit grandement. Un jour de Noël, il administra le baptême à plus de dix mille personnes dans les eaux de la rivière d'York ; et l'on raconte que tous ceux de ces néophytes qui étaient atteints de quelque maladie, reçurent en cette circonstance la santé de leurs corps avec le salut de leurs âmes.

Ordonné évêque par le commandement de saint Grégoire, il établit son siège à Cantorbéry, dans l'Eglise du Sauveur qu'il avait bâtie, et il y plaça une partie des moines qui l'aidaient dans ses travaux. Il fonda ensuite dans les faubourgs le monastère de Saint-Pierre, qui plus tard fut appelé du nom d'Augustin lui même. Le même saint Grégoire lui accorda l'usage du pallium et les pouvoirs nécessaires pour établir la hiérarchie ecclésiastique en Angleterre, en même temps qu'il lui envoyait un nouveau renfort d'ouvriers, savoir Mellitus, Justus, Paulin et Rufinien.
Ayant réglé les affaires de cette Eglise , Augustin tint un concile avec les évêques et les docteurs des anciens Bretons, qui étaient depuis longtemps en désaccord avec l'Eglise Romaine dans la célébration de la Pâque et sur plusieurs autres rites. Mais comme ils refusaient de se rendre et à l'autorité du Siège Apostolique, et aux miracles qu'il faisait pour les ramener à la concorde, inspiré par un esprit prophétique, Augustin leur prédit les désastres qui les attendaient. Enfin, après avoir accompli les plus grands travaux pour Jésus-Christ, illustre par ses miracles, ayant préposé Mellitus à l'Eglise de Londres, Justus à celle de Rochester, Laurent à la sienne, il passa au ciel le sept des calendes de juin, sous le règne d'Ethelbert, quelques mois après que son bien aimé père, saint Grégoire le Grand, eût passé lui aussi dans le royaume éternel.
On l'ensevelit au monastère de Saint-Pierre, qui devint par la suite le lieu de sépulture des archevêques de Cantorbéry et de plusieurs rois. Les peuples d'Angleterre lui rendirent un culte fervent. Le Souverain Pontife Léon XIII a étendu son Office et sa Messe à toute l'Eglise.
HYMNE
Cette Hymne en l'honneur de l'apôtre de l'Angleterre a été approuvée par le Saint-Siège au XIXe. Elle fut probablement composée par dom Prosper Guéranger qui se garde bien de le rapporter dans son Année liturgique :

Saint Augustin de Cantorbéry. Belbello de Pavie.
" Ile féconde des saints, célèbre ton apôtre, exalte dans tes pieux concerts le fils de Grégoire.
Rendue fertile par ses labeurs, tu donnas une moisson abondante ; et longtemps les fleurs de sainteté qui couvraient ton sol répandirent sur toi un éclat supérieur.
Suivi d'une troupe de quarante moines, il débarqua sur tes rivages, Ô terre des Anglais ! Il portait l'étendard du Christ ; messager de la paix, il venait en apporter les gages.
Bientôt la croix est plantée sur ton sol comme un éclatant trophée, la parole du salut se répand de toutes parts ; et un roi barbare reçoit lui-même la foi d'un cœur docile.
La nation renonce à ses coutumes sauvages ; elle se plonge dans les eaux sanctifiées d'un fleuve,et renaît à la vie de l'âme le jour même où le Soleil de justice se leva sur le monde.
Ô Pasteur auguste , du haut du ciel, gouverne toujours tes fils ; ramène dans les bras de la mère désolée l'ingrat troupeau qui s'est éloigné d'elle.
Heureuse Trinité, qui envoyez sans cesse sur votre vigne la rosée de la grâce, daignez faire renaître l'antique foi, afin qu'elle fleurisse comme aux anciens jours.
Amen."

Saint Augustin de Cantorbéry présentant la Très Sainte Trinité
Vous avez régné glorieusement sur cette région, ô Christ ! Vous lui avez donné des pontifes, des docteurs, des rois, des moines, des vierges, dont les vertus et les services ont porté au loin la renommée de l'Ile des saints ; et la grande part d'honneur dans une si noble conquête revient aujourd'hui à Augustin, votre disciple et votre héraut. Votre empire a duré longtemps, Ô Jésus, sur ce peuple dont la foi fut célèbre dans le monde entier ; mais, hélas ! des jours funestes sont venus, et l'Angleterre n'a plus voulu que vous régniez sur elle (Luc. XIX, 14.), et elle a contribué à égarer d'autres nations soumises à son influence. Elle vous a haï dans votre vicaire, elle a répudié la plus grande partie des vérités que vous avez enseignées aux hommes, elle a éteint la foi, pour y substituer une raison indépendante qui a produit dans son sein toutes les erreurs. Dans sa rage hérétique, elle a foulé aux pieds et brûlé les reliques des saints qui étaient sa gloire, elle a anéanti l'ordre monastique auquel elle devait le bienfait du christianisme,elle s'est baignée dans le sang des martyrs, encourageant l'apostasie et poursuivant comme le plus grand des crimes la fidélité à l'antique foi.
En retour, elle s'est livrée avec passion au culte de la matière, à l'orgueil de ses flottes et de ses colonies ; elle voudrait tenir le monde entier sous sa loi. Mais le Seigneur renversera un jour ce colosse de puissance et de richesse. La petite pierre détachée de la montagne l'atteindra à ses pieds d'argile, et les peuples seront étonnés du peu de solidité qu'avait cet empire géant qui s'était cru immortel. L'Angleterre n'appartient plus à votre empire, Ô Jésus ! Elle s'en est séparée en rompant le lien de communion qui l'unit si longtemps à votre unique Eglise. Vous avez attendu son retour, et elle ne revient pas ; sa prospérité est le scandale des faibles, et c'est pour cela que sa chute, que l'on peut déjà prévoir, sera lamentable et sans retour.

Saint Grégoire le Grand et l'esclave anglais.
En attendant cette épreuve terrible que votre justice fera subir à l'île coupable, votre miséricorde, Ô Jésus, glane dans son sein des milliers d'âmes, heureuses de voir la lumière, et remplies pour la vérité qui leur apparaît, d'un amour d'autant plus ardent, qu'elles en avaient été plus longtemps privées. Vous vous créez un peuple nouveau au sein même de l'infidélité, et chaque année la moisson est abondante. Poursuivez votre oeuvre miséricordieuse, afin qu'au jour suprême ces restes d'Israël proclament, au milieu des désastres de Babylone, l'immortelle vie de cette Eglise dont les nations qu'elle a nourries ne sauraient se séparer impunément.
Saint apôtre de l'Angleterre, Augustin, votre mission n'est donc pas terminée. Le Seigneur a résolu de compléter le nombre de ses élus, en glanant parmi l'ivraie qui couvre le champ que vos mains ont ensemencé. Venez en aide au labeur des nouveaux envoyés du Père de famille. Par votre intercession, obtenez ces grâces qui éclairent les esprits et changent les cœurs. Révélez à tant d'aveugles que l'Epouse de Jésus est " unique ", comme il l'appelle lui-même ; que la foi de Grégoire et d'Augustin n'a pas cessé d'être la foi de l'Eglise catholique, et que trois siècles de possession ne sauraient créer un droit à l'hérésie sur une terre qu'elle n'a conquise que par la séduction et la violence, et qui garde toujours le sceau ineffaçable de la catholicité."
Le code de loi de saint Ethelbert, le plus ancien code écrit en langue germanique, institue un système complexe d'amendes.
Dans son Historia ecclesiastica gentis Anglorum, saint Bède le Vénérable le mentionne comme le troisième roi à détenir tous les imperium sur les autres royaumes anglo-saxons. À la fin du IXe siècle, la Chronique anglo-saxonne mentionne Æthelbert comme un bretwalda, ou " souverain britannique ".
Saint Ethelbert fut canonisé pour son rôle dans la propagation du christianisme parmi les Anglo-Saxons. Sa fête, initialement le 24 février, fut déplacée au 25 du même mois.
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