dimanche, 27 octobre 2024
Fête du Christ-Roi. Dernier dimanche d'octobre. 1925.
- Fête du Christ-Roi. Dernier dimanche d'octobre. 1925.
Pape : Pie XI.
A LA MESSE
Une hérésie, récente dans sa forme contemporaine, le laïcisme, a prétendu pouvoir organiser la vie sociale en faisant comme si Dieu n'existait pas.
Le pape Pie XI, pour (ré)affirmer les droits de Notre Seigneur Jésus-Christ sur la cité et sur les hommes, a institué la fête du Christ Roi en 1925.
C'était bien le moins de sa part. Lâcheur qu'il fut objectivement de la sainte et héroïque résistance des Cristeros dans le Mexique des années 20 - 30, il rendit là - consciemment ou pas il importe peu - un bel hommage à nos frères martyrs abandonnés par le pape mais assurément pas par Notre Seigneur Jésus-Christ, et qui périrent massacrés et sans défense en criant et priant :
" VIVA CRISTO REY !"
Les Cristeros se battirent au cri de " Viva Cristo Rey !"
Etonnante hérésie en vérité. Ses sectateurs - dont certains se disent et/ou se croient hélas Chrétiens - ont perdu ou ne savent pas le sens de ce qu'est une cité chrétienne. Toute société chrétienne doit être gouvernée chrétiennement par un ou des Chrétiens, puisqu'elle est nécessairement ordonnée aux fins dernières. En d'autres termes, une cité chrétienne doit établir les conditions les plus favorables possibles pour que le plus grand nombre possible des hommes et des familles qui la composent fasse son salut dans le Ciel.
Notre Dame de Guadalupe. Guadalupe signifie
Parmi les pseudo-Chrétiens qui en tiennent pour les régimes contemporains, c'est une curiosité pour le simple bon-sens que de les voir tenir des propos aussi incongrus que ceux qui consistent à soutenir que l'on peut (ou qu'il faut) être laïc dans la vie publique et chrétien dans la vie privée. Faut-il s'étonner que les asiles d'aliénés soient plus remplis que jamais...
Le culte fut interdit au Mexique par la république laïque.
S'il est vrai que la chauve-souris de la fable ne disaient pas autre chose à leurs prédateurs, tantôt oiseau, tantôt rat..., le diable, " homicide dès le commencement " et " père du mesonge ", lui, et qui gouverne la contre-société et la contre-église de nos sinistres temps, n'est pas fabuliste et ricane de ces sottises : il veut damner le plus grand nombre d'âmes et il a mis en place la société qui favorise le plus possible ses épouvantables desseins.
Martyre du saint prêtre mexicain le père Francisco Vera.
" Seigneur Jésus-Christ, Ayez pitié de nous pauvres pécheurs. Venez régner sur nos âmes et Rebâtissez des cités chrétiennes, des cités selon Votre dilection !
Notre Dame, suppliez pour nous votre divin Fils, afin que son très humble et très misérable peuple soit exaucé !
Coeur Sacré de Jésus, Ayez pitié de nous ! Coeur Immaculée de Marie, intercédez pour nous !"
EPÎTRE
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens. I, 12-20.
" Rendons grâces à Dieu le Père, qui nous a rendus capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière, en nous délivrant de la puissance des ténèbres, pour nous transporter dans le royaume de son Fils bien-aimé, par le sang duquel nous avons la rédemption, la rémission des péchés.
Il est l'image du Dieu invisible, né avant toute créature ; car c'est en lui que toutes choses ont été créées, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre, les choses visibles et les choses invisibles, Trônes, Dominations, Principautés, Puissances ; tout a été créé par lui et pour lui.
Il est, lui, avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.
Il est la tête du corps de l'Eglise, lui qui est le principe, le premier-né d'entre les morts, afin qu'en toutes choses, il tienne, lui, la première place.
Car Dieu a voulu que toute la plénitude habitât en lui ; et il a voulu réconcilier par lui toutes choses avec lui-même, celles qui sont sur la terre, et celles qui sont dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix."
Saint Thomas d'Aquin. Commentaire de la lettre de saint Paul aux Colossiens (V. 12 à 20) :
" Nous rendons grâces à Dieu Créateur, et Père par adoption, qui noue a rendus dignes. Certains ont prétendu que les dons de la grâce sont accordés à raison des mérites et que Dieu donne sa grâce à ceux qui en sont dignes et non aux autres : erreur condamnée par l’Apôtre. Tout ce que tu as de dignité et de grâce, c’est Dieu qui l’a fait en toi; il est donc également l’auteur des effets de la grâce. "Par nous-mêmes, nous ne sommes pas capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes ; notre aptitude vient de Dieu. (II Corinthiens III, 5).
Qui nous a rendus dignes d’avoir part au sort des saints dans la lumière. Si l’on considère leur nature, tous les hommes en ce monde sont bons. De cela il est juste qu’ils aient quelque chose de Dieu : les méchants ont pour leur part voluptés et les biens matériels : " Couvrons-nous de roses avant qu’elles se flétrissent, laissons partout des traces de nos réjouissances : c’est là notre part, c’est là notre destinée " (Sagesse II, 8).
Les saints ont pour part Dieu lui-même : " Tu es mon Seigneur, s’écrie le psalmiste. Toi seul es mon bien... Yahvé est la part de mon héritage et de ma coupe. Le cordeau a mesuré pour moi une portion délicieuse. Oui, un splendide héritage m’est échu " (Ps. XV, 1-16).
Et cette part des saints ne leur arrive pas par leur propre choix, mais par le choix de Dieu : " Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, dit Jésus aux apôtres, c’est moi qui vous ai et établis " (Jean, XV, 16).
Le péché étant ténèbres, les pécheurs sont en puissance des ténèbres. " Nous avons à lutter, disait l’Apôtre aux Ephésiens (VI, 1) contre les puissances, contre les dominations de ce monde de ténèbres ". " Mais prophétisait Isaïe (XLIX, 25), " la capture du puissant lui sera enlevée et la " proie lui échappera " : " je sauverai tes fils ".
Il nous a donc délivrés de la puissance des ténèbres pour nous transporter dans le royaume de son Fils bien-aimé, afin que nous devenions le royaume de Dieu; ce qui a lieu quand nous sommes délivrés du péché : " Vous les avez faits rois et prêtres, et ils régneront sur la terre " (Apoc. V, 10) ; ou bien : afin que nous obtenions la vie éternelle.
Par le sang duquel nous avons la rédemption et la rémission des péchés. En effet, l’homme dans le péché est doublement esclave :
1. il est sous la servitude du pêché : " En vérité, dit Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché " (Jean, VIII, 34) ;
2. de plus, il est soumis au châtiment et éloigné de Dieu : " Vos iniquités ont mis une séparation entre vous et votre Dieu ; vos péchés vous ont caché sa face pour qu’il ne vous entendit pas " (Isaïe, LIX, 2). Le Christ lève ces deux obstacles : homme, il se fait sacrifice pour nous et nous rachète de son sang " nous avons été rachetés à grand prix " (1ère Corinthiens VI, 10) ; Dieu, il paie la dette du péché.
Nous disons que Dieu est invisible parce qu’il dépasse la capacité de vision de toute intelligence créée, aucune intelligence créée ne pouvant, d’une connaissance naturelle, atteindre l’essence divine. " Dieu est grand au-dessus de toute science ", dit Job (XXXVI. 26). " Il habite une lumière inaccessible " (I Timothée VI, 16). Si les bienheureux le voient, c’est par grâce et non par nature. Denys en donne cette explication : Toute connaissance se termine à ce qui existe, c’est-à-dire à quelque nature qui participe à l’être. Mais Dieu est l’être même ; il n’y participe point, on y participe en lui. Aussi est il au-dessus de toute connaissance.
Or de ce Dieu invisible le Fils est l’image. Mais comment le Fils peut-il être appelé image, et pourquoi le Père est-il invisible ?
Trois conditions font une image :
1. qu’il y ait en elle une ressemblance ;
2. qu’elle soit détruite ou exprimée de l’objet auquel ressemble ;
3. enfin qu’elle s’achève à quelque chose qui tienne à l’espèce ou au signe de l’espèce reproduite.
Si, en effet, on a deux objets semblables, mais dont l’un ne vient pas de l’autre, on ne dit pas qu’il y a image : on ne dit pas, par exemple, qu’un oeuf est l’image d’un oeuf. C’est l’imitation qui fait l’image. De même il n’y a pas image si la ressemblance n’est pas dans l’espèce : ainsi la ressemblance dans les choses accidentelles du corps de l’homme, la couleur ou la quantité, ne peut produire l’image. Il faut que la ressemblance prenne la figure, car celle-ci est le signe déterminatif de l’espèce.
Ces conditions se réalisent dans la Trinité, Le Fils est semblable au Père, et le Père semblable au Fils ; mais le Fils reçoit cette ressemblance, du Père, tandis que le Père ne la reçoit pas de son Fils. Aussi nous disons que le Fils est l’image de son Père, mais non pas parce que la ressemblance vient du Père. De plus, cette ressemblance est dans l’espèce même : le Fils est représenté de qu quoi"imparfait par la parole intérieure de l’âme ; cette parole existe quand nous reproduisons actuellement la forme de l’objet connu et l’exprimons par une parole extérieure ; cette parole ainsi conçue est comme la ressemblance de l’objet que nous saisissons dans notre esprit. Elle lui est semblable quant à l’espèce. Et c’est ainsi que le Verbe divin est appelé image de Dieu.
L’Apôtre écrit : il est né avant toute créature. Les Ariens entendaient faussement cette parole et appelaient le Verbe " premier-né ", comme s’il était la première créature. Le sens est tout différent. Comment cette image est-elle engendrée ? En chaque être, la génération suit le mode de l’être et de sa nature : autre est le mode de génération des hommes, autre est celui des plantes ; Or la nature de Dieu est d’être l’intelligence même ; il faut donc qu’en lui la génération ou conception intellectuelle soit la génération ou conception de sa nature. En nous, la conception intelligible n’est pas la conception de notre propre nature, parce que en nous autre chose est connaître, autre chose notre nature. Cette image étant donc le verbe et la conception de l’intelligence, elle est le germe de la nature, et on dit qu’elle est engendrée parce qu’elle reçoit sa nature d’un autre.
Mais comment le Verbe est-il premier-né ? Dieu connaît et lui-même et la créature de la même manière, en son essence, où il voit tout comme dans la première cause effective. Le Fils est la conception intellectuelle de Dieu par laquelle il se connaît lui-même et par conséquent toute créature. En tant qu’il est engendré, le Fils est donc comme la représentation de toutes créatures et, comme tel, leur principe. Il est donc premier-né de toute créature parce qu’il est engendré comme principe de toute créature. Saint Paul l’explique dans les paroles suivantes.
Les Platoniciens supposent que les idées sont les principes et que toutes choses viennent à l’existence en participant à une idée, par exemple à l’idée d’homme. Pour nous, à la place de ces idées, nous mettons un seul principe, le Verbe, Fils de Dieu. En effet, l’ouvrier produit son ouvrage en le faisant participer à la forme qu’il a conçue intérieurement et qu’il revêt, en quelque sorte, d’une matière extérieure : ainsi l’architecte bâtit la maison selon la forme qu’il a conçue en son esprit. Et c’est ainsi que nous disons de Dieu qu’il a tout fait en sa sagesse, parce que la sagesse divine, par rapport aux créatures, est comme l’art du constructeur par rapport à l’édifice. Or cette forme et cette sagesse, c’est le Verbe en qui toutes choses ont été créées comme en une sorte d’exemplaire. " Dieu a parlé, dit le prophète, et toutes choses ont été faites ", car par son Verbe il a. tout créé.
Les Manichéens sont allés jusqu’à dire que les choses terrestres, parce qu’elles sont corruptibles, ont été faites par un Dieu mauvais ; et les choses célestes, incorruptibles, par le Dieu bon, le Père du Christ. C’est une erreur. Tout a été créé dans le Verbe.
Cela répond à une autre erreur, celle des Platoniciens qui croyaient que Dieu avait lui-même fait les créatures invisibles, les anges, mais qu’il avait fait les créatures corporelles par le moyen des anges.
Saint Paul exclut cette erreur : " Par la foi nous savons que le monde été formé par la parole de Dieu, en sorte que les choses que l’on voit n’ont pas été faites de ces choses qui parussent " (Hébreux XI, 3).
" Nous ne voyons qu’un petit nombre de ses oeuvres, mais le Seigneur a fait toutes choses " (Ecclés., XLIII, 36).
Cette distinction est selon la nature des êtres.
Mais il y a une autre distinction des êtres, celle qui se fait selon l’ordre et les degrés des créatures invisibles. Saint Paul l’indique : les Trônes, les Dominations, les Principautés, les Puissances. Là-dessus les Platoniciens sont en erreur : ils prétendaient qu’il y a dans les choses des perfections diverses, et ils attribuaient chacune ces perfections à un premier principe ; et ils terminaient le rang de ces principes selon le rang de ces perfections : ainsi ils plaçaient au sommet le premier être dont toutes choses reçoivent l’existence ; puis, venant de ce premier principe un second principe, la première intelligence de laquelle toutes choses recevraient participation à l’intelligence ; ensuite un troisième principe, la vie, dont tout recevrait participation à la vie. Mais nous ne pouvons ordonner ainsi les êtres, car, quelque perfection qu’il y ait dans les créatures, toutes le tirent d’un principe unique. C’est pourquoi saint Paul dit : Soit les Trônes, soit les Dominations, soit les Principautés, soit les Puissances, comme s’il voulait dire : Ces ordres ne dépendent point d’autres principes dépendant les uns des autres. Mais tous dépendent de Dieu même, unique et véritable.
S’il en est ainsi, dira-t-on, pourquoi saint Paul lui-même écrit-il dans l’épître aux Ephésiens (I, 22) : " Il y a fait asseoir le Christ à sa droite dans les cieux, au-dessus de toute Principauté et Puissance et Vertu et Domination et de tout nom qui se peut nommer. Il a tout mis sous ses pieds et il l’a donné pour chef suprême à l’Eglise ".
N’y a-t-il pas quelque contradiction entre ces deux textes ? Non. Car ici, dans l’épître aux Colossiens, l’Apôtre énumère par progression descendante et veut montrer comment la créature vient de Dieu ; Dans l’épître aux Ephésiens, au contraire, par progression ascendante pour montrer le Christ au-dessus de toute créature.
Toutefois, il y a une différence entre ces deux textes. Dans l’épître aux Ephésiens, l’ordre des Principautés est placé au-dessous des Puissances. Saint Grégoire, au contraire, suit l’ordre de l’épître aux Colossiens et place les Dominations, les Principautés et les Puissances dans la seconde hiérarchie, et dans la troisième les Vertus, les Archanges et les Anges. Mais saint Grégoire et Denys eux-mêmes font remarquer que les dons spirituels, d’après lesquels nous donnons un nom à ces ordres, sont communs à tous, bien que les uns prennent leur nom de tel don, les autres de tel autre.
L’explication en est prise dans les doctrines platoniciennes, d’après lesquelles ce qui convient à un être lui convient d’une triple manière :
1. ou à raison de son essence, quand les rapports se fondent sur les propriétés de la nature, comme il convient à l’homme d’être raisonnable ;
2. ou par participation, quand le rapport dépasse la nature, bien qu’il y ait une participation imparfaite, comme il convient à l’homme d’être intelligent, ce qui est au-dessus de l’être raisonnable, encore que l’homme en reçoive quelque participation ;
3. ou bien enfin par voie de causalité, quand la convenance est accidentelle, comme en tout ce qui est artificiel pour l’homme et qui se trouve en lui, non point comme en son siège matériel, mais au moyen de l’art.
Chaque être tire son nom de ce qui lui convient essentiellement : on ne désigne pas l’homme une créature intellectuelle ni apte à l’art, mais raisonnable.
Or, dans les anges, les dons qui appartiennent aux hiérarchies supérieures à raison de leur essence ne sont dans les choeurs inférieurs que par participation; et ceux que les anges inférieurs possèdent à raison de leur essence, les anges supérieurs les ont à titre de causalité. Voilà pourquoi les premiers choeurs tirent leurs noms des dons plus élevés.
Or quel est le don le plus élevé que puisse recevoir une créature ? Atteindre Dieu et entrer en participation de sa nature. Et ainsi les anges suprêmes tirent leur nom de leur don d’atteindre Dieu : Séraphin brûlant de Dieu, enflammés de Dieu; Chérubins, pleins de la connaissance de Dieu ; Trônes en qui Dieu est assis.
C’est qu’en effet on peut entrer en participation d’un autre être de trois manières :
1. d’abord en recevant les propriétés de sa nature ;
2. ou bien en le recevant lui-même par mode de connaissance ou d’intention ;
3. enfin en devenant l’instrument de son activité.
Ainsi, par exemple, on participe à l’art du médecin, ou en acquérant la science de cet art, ou en l’exerçant, La première manière est supérieure à la seconde, et celle-ci à la troisième.
Or, dans l’Écriture Sainte, le feu signifie quelque chose de divin : " Yahvé, ton Dieu, est-il écrit au Deutéronome (IV, 24) est un feu dévorant ". Le choeur suprême reçoit donc le nom de Séraphins, c’est brûlant de Dieu, participant à quelque propriété de Dieu ; le second chœur, le nom de Chérubins, possédant Dieu la connaissance ; le troisième Trônes ministres de sa puissance.
Pour les autres choeurs, ils ne reçoivent pas un nom du fait de leur union à Dieu mais d’une mission que Dieu leur confie. Les uns dirigent : les Dominations. Les autres exécutent les ordres si c’est en qualité de chefs, on les nomme Principautés ; si c’est à l’égard des créatures spirituelles : Puissances qui mettent les démons en fuite ; à l’égard des forces naturelles ; Vertus, qui accomplissent les miracles ; à l’égard hommes : les Archanges, qui s’occupent des évènements graves, et les Anges, qui veillent aux choses ordinaires.
Saint Paul de conclure : Tout a été fait par lui, où par la cause effective, et en lui, cause exemplaire. Saint Jean (I, 3), l’a écrit aussi : " Tout a été fait par lui, et sans lui rien n’a été fait ".
Tout est donc éternel ? Demandera-t-on. Prévenant la difficulté, l’Apôtre écrit que le Christ, lui, est avant toutes choses. Avant les temps et créatures : " Yahvé m’a possédé au commencement de ses voies, avant ses oeuvres les plus ancienne j’ai été fondé dès l’éternité " (Prov. VIII, 22). Avant toute dignité : " O Dieu, il est semblable à vous ?" (Ps. LXXXI, 1).
Toutes choses subsistent, c’est-à-dire sont conservées en lui. Par rapport aux créatures, Dieu est comme le soleil à la lune, qui perd sa lumière dès que le soleil se retire : " que Dieu retire sa puissance, à l’instant même tout défaille. Il soutient tout par la puissance de sa parole " (Hébreux VIII, 3).
Celui par qui nous sommes rachetés, le Christ, est le premier-né de toutes créatures. Mais auparavant il faut expliquer deux choses pour comprendre qu’il est la tête de l’Eglise.
D'abord, pourquoi dit-on que l’Église est un corps ?
Pour une double ressemblance avec le corps de l’homme: comme lui, elle a des membres distincts, et ces membres, bien que distincts, se servent l’un l’autre. L’Apôtre a indiqué cette diversité des membres en écrivant aux Ephésiens (IV, 11) : " Il a fait les uns apôtres, d’autres prophètes, d’autres évangélistes, d’autres pasteurs et docteurs, en vue du perfectionnement des saints, pour l’édification du corps du Christ ".
Et le service mutuel : Dieu a disposé le corps de manière que " les membres aient également soin les un des autres " (1 Corinthiens VI, 2). Ensuite, de même que le corps est un parce qu’il est un par une âme unique, de même l’Église par un même Esprit. " Il n’y a qu’un seul corps et un seul Esprit ", disait l’Apôtre au Ephésiens (IV, 4). Et dans la première aux Corinthiens (X, 17) : " Puisqu’il y a un seul pain, nous formons un seul corps, tout en étant plusieurs ; car nous participons tous à un même pain ".
Mais comment le Christ est-il la tête de l’Eglise ? Saint Paul l’explique ainsi : il est le principe, le " premier-né d’entre les morts afin qu’il tienne, lui, la primauté en tout ".
La tête a sur les autres membres trois privilèges :
1. en dignité, parce qu’elle est le principe, et qu’elle préside ;
2. en plénitude de vie, parce qu’elle réunit en elle tous les sens ;
3. en influence, parce qu’elle communique aux membres sensation et mouvement. Autant de motifs de dire que le Christ est la tête de l’Église : à cause de sa dignité, de la plénitude de sa grâce et de son influence.
L’Église vit en deux états : celui de la grâce dans le temps présent celui de la gloire dans l’éternité. Toutefois c’est une seule Église dont Christ est le chef, ici-bas et au ciel, parce qu'il est le premier en grâce et en gloire.
Le premier en grâce : Lui, il est le principe, dit saint Paul, car non seulement il possède la grâce en tant qu’homme, mais c’est par la foi en lui que nous sommes tous justifiés : " De même que par la désobéissance d’un seul homme tous ont été constitués péché de même par l’obéissance d’un seul tous sont constitués justes " (Romains V, 19). C’est pourquoi Lui, il est le principe " de la justification et de la grâce pour l’Église car même dans l’Ancien Testament c’est parla foi du Christ qu’il y a eu quelques justes. " Moi qui vous parle, disait-il aux Juifs, je suis le principe " (Jean, VIII, 25).
Le premier en gloire : il est le premier-né d’entre les morts. La résurrection est comme une seconde génération puisque l’homme y est restauré pour la vie éternelle ; c’est le nom qui lui donné en saint Matthieu (XI, 28) : " Au jour de la régénération, le Fils de l'homme sera assis sur le trône de sa gloire ". Le Christ étant le premier entre tous, il est le premier-né entre les morts, c’est-à-dire de ceux qui sont engendrés par la résurrection.
Mais Lazare ? dira-t-on.
Lazare et d'autres furent ressuscités, non pour la vie immortelle, mais pour reprendre la vie mortelle : le Christ, ressuscité d’entre les morts ne meurt plus. " Il est le témoin fidèle, dit saint Jean (Apoc., I, 5), le premier-né d’entre les morts ". " Maintenant le Christ est ressuscité d’entre les morts, il est les prémices de ceux qui se sont endormis " (I Corinthiens XV, 20). Et cela, pour qu’il ait la primauté en tout, dans l’ordre de la grâce et de la gloire, puisqu’il est le Premier-né.
D’autres saints ont reçu partiellement la grâce : le Christ l'a eue sans réserve. Il a plu à Dieu que toute sa plénitude habitât en lui. Chaque parole, ici, a du poids. Il a plu à Dieu : c’est dire que les dons du Christ homme ne lui sont point venus du destin ou de ses mérites, comme le prétendait Photin, mais du bon plaisir de Dieu élevant cet homme à l’unité avec une personne. divine : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis mes complaisances " (Matth., III, 17).
Toute sa plénitude, ajoute l’Apôtre : ceux-ci reçoivent tel don, ceux-là tel autre pour le Christ, dit saint Jean (XIII, 3), " il savait que son Père avait tout remis entre ses mains ". Ceux mêmes qui ne reçoivent qu’un don, n’en reçoivent pas la plénitude, ils n’ont pas toute la vertu, car peut-être malgré eux défaillent-ils sur quelque point. Mais le Christ, dit encore saint Jean (I, 14), " nous l’avons vu tout plein de grâce et de vérité ".
" Habitât en lui ". D’autres ont reçu l’usage de la grâce pour un temps ; les prophètes, par exemple, n'ont pas sans cesse l’esprit de prophétie dans le Christ la plénitude de la grâce est à demeure et il en use à son gré, en maître. Le Seigneur dit à saint Jean Baptiste : " Sur lui, tu verras l’Esprit descendre et demeurer " (Jean, I, 33).
" Il a voulu réconcilier par lui toutes choses avec lui-même, celles qui sont sur la terre et celles qui sont dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix ".
Il a plu à Dieu que la plénitude de la grâce habitât dans le Christ, non seulement pour qu’il la possédât, mais aussi pour qu’il la fît dériver sur nous. " Il a voulu réconcilier par lui toutes choses avec lui-même."
L’Apôtre l’écrivait aussi dans la première aux Corinthiens (V, 19) : " Dieu se réconciliait le monde dans le Christ ".
Ici il explique cette réconciliation et en quoi s’accordent maintenant ceux qui étaient divisés. Etre en désaccord, c’est avoir des volontés opposées ; se réconcilier, c’est s’entendre au moins sur un point. Or précisément les volontés auparavant en désaccord se sont mises en accord dans le Christ, volontés des hommes, de Dieu et des anges : des hommes, car le Christ est homme ; de Dieu, car il est Dieu aussi. Réconciliation des hommes entre eux : des Juifs qui voulaient la Loi et des Gentils qui n’en voulaient pas, et que le Christ met en accord, car d’une part il est juif et de l’autre il délivre des observances légales.
Cette réconciliation s’est faite par le sang de la croix. Entre Dieu et l’homme, la cause de discorde était le péché ; entre les Juifs et les Gentils, la Loi, écartant la cause du désaccord : " Vous avez pu vous approcher de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant qui est la Jérusalem céleste, dés myriades qui forment le choeur des anges, de l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du Juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jésus le médiateur de la nouvelle alliance " (Hébreux XIII, 22-23).
C’est ainsi qu’ont été réconciliées toutes choses avec Dieu, soit celles qui sont sur la terre, les Juifs et les Gentils, soit celles qui sont dans les cieux, Dieu et les anges. Aussi à la naissance du Christ, on entend ce cantique ; " Gloire à Dieu dans le ciel, sur la terre paix aux hommes objet de la bien vaillance divine " (Luc, II, 14)."
Suite du saint Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean. XVIII, 33-37.
" Pilate donc, étant rentré dans le prétoire, appela Jésus, et lui dit :
Jésus répondit :
" Dis-tu cela de toi-même, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ?"
Pilate répondit :
" Est-ce que je suis juif ? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi: qu'as-tu fait ?"
Jésus répondit :
" Mon royaume n'est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs, mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas."
Pilate lui dit :
" Tu es donc roi ?"
Jésus répondit :
" Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité: quiconque est de la vérité écoute ma voix."
Saint Jean Chrysostome. Homélie LXXXIII :
" Pilate donc, voulant se débarrasser de leurs importunités, ne tira point le jugement en longueur. Etant rentré dans le palais, il interrogea Jésus, et lui dit : " Etes-vous le roi des Juifs ?"
Jésus lui répondit : Dites-vous cela de vous-même, ou d'autres vous l'ont-ils dit de moi ? "
Pourquoi Jésus-Christ lui fit-il cette question ? Pour découvrir la malignité des Juifs, car Pilate en avait déjà beaucoup entendu parler. Comme ils n'avaient donc rien de nouveau à dire contre Jésus, Pilate, pour ne pas entrer dans de longues discussions, expose à Jésus ce que les Juifs lui objectaient éternellement. Et comme il avait dit aux Juifs : " Jugez-le selon votre loi " ; eux, pour montrer que le crime dont ils accusaient Jésus ne regardait point leur religion ni leur loi, répondent : " Cela ne nous est pas permis ".
Et Pilate déclare que les Juifs sont les auteurs de cette accusation, en disant : " Ne savez-vous pas bien que je ne suis pas juif ? Ceux de votre nation, et les princes des prêtres, vous ont livré entre mes mains qu'avez-vous fait ?" Pilate fait cette réponse pour s'excuser.
Ensuite, Jésus-Christ le reprenant de lui avoir dit : " Etes-vous roi ? " lui réplique : Ce sont les Juifs qui vous l'ont dit ? Pourquoi ne faites-vous pas une enquête exacte ? Les Juifs vous ont dit que je suis un méchant ; informez-vous, recherchez quel est le mal que j'ai fait. Mais vous ne le faites pas ; et vous m'exposez seulement leur accusation : " Le dites-vous de vous-même, ou d'ailleurs ?"
Après quoi Pilate, ne pouvant répondre sur-le-champ aux répliques que lui fait Jésus-Christ, se borne à alléguer ce qu'a fait le peuple: " Ils vous ont livré entre mes mains ", dit-il, il faut donc que je vous interroge sur ce que vous avez fait.
Notre Seigneur Jésus-Christ, Roi, devant Pilate. Le Tintoret. XVIIe.
Que lui repartit Jésus-Christ ? " Mon royaume n'est pas de ce monde ". Le Sauveur relève l'esprit de Pilate, qui n'était ni aussi méchant que les Juifs, ni semblable à eux, et il veut lui montrer qu'il n'est pas un pur homme, mais qu'il est Dieu et Fils de Dieu. Et que dit-il ? " Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour m'empêcher de tomber entre les mains des Juifs ". Par cette réponse Jésus dissipe le soupçon de rébellion et de tyrannie que Pilate avait gardé jusqu'à ce moment.
Cela ne signifie pas que Jésus-Christ ne commande point en ce monde, mais qu'il a aussi son royaume dans le ciel : et ce royaume n'est point humain, mais il est beaucoup plus grand et plus brillant. Si donc ce royaume est plus grand, comment a-t-il été pris par les gens du royaume de ce monde ? C'est en se livrant lui même volontairement à eux : mais il ne le cache point. Et que dit-il ? " Si j'étais de ce monde, mes gens auraient combattu pour m'empêcher de tomber entre les mains des Juifs ". Par où Jésus-Christ fait connaître la faiblesse du royaume terrestre, qui tire toute sa force et sa puissance de ses sujets. Mais le royaume céleste se, suffit à lui-même et n'a besoin de personne.
Les hérétiques saisissent ces paroles et s'en servent pour appuyer leur erreur : ils disent que Jésus-Christ n'a rien de commun avec le Créateur. Mais que répondront-ils à ce que l'Ecriture dit de ce même Jésus-Christ : " Il est venu chez soi ?" (Jean, I, 11.) Que répondront-ils à ce qu'il dit lui-même ; " Ils ne sont point du monde, comme je ne suis point " moi-même " du monde ?" (Jean, XVII, 14.)
C'est ainsi, c'est en ce sens qu'il dit que son royaume n'est point d'ici. En quoi il n'exclut pas le monde de son royaume, mais il montre, comme je l'ai dit, que son royaume n'est point humain , ni passager, ni périssable.
Notre Seigneur Jésus-Christ, Roi, devant Pilate. Duccio. XIVe.
Que répliqua Pilate ? " Vous êtes donc roi ?" Jésus lui repartit : " Vous le dites, que je suis roi. C'est pour cela que je suis né ".
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27 octobre. Saint Vincent, sainte Sabine et sainte Christèle, martyrs à Avila en Espagne. 304.
- Saint Vincent, sainte Sabine et sainte Christèle, martyrs à Avila en Espagne. 304.
Pape : Saint Marcelin. Empereur romain d'Occident : Maximien Hercule. Empereur romain d'Orient : Dioclétien.
" Combattons énergiquement, afin que Dieu nous couronne pour l'éternité."
Saint Bonaventure. Serm. XII Pentec.
Martyre de saint Vincent, de sainte Sabine te de sainte Cristèle.
Bas-relief. Basilique Saint-Vincent. Avila, Espagne.
Dacien, ce cruel exécuteur de la rage des empereurs Dioclétien et Maximien, étant venu en Espagne, plutôt pour persécuter les Chrétiens que pour en gouverner les provinces, fit arrêter saint Vincent, qu'en lui déféra comme un des plus zélés défenseurs du culte de Jésus-Christ.
Pour tâcher de corrompre sa Foi, il lui démontra que c'était une folie de s'exposer à perdre la vie à la fleur de son âge par de cruels supplices, pour défendre l'honneur d'un homme que l'on avait crucifié, et qu'il ferait beaucoup mieux d'obéir aux ordres des empereurs qui commandaient de sacrifier aux divinités païennes. Puis, voyant que le saint martyr, bien loin de se rendre à ses désirs, confessait généreusement la divinité de Jésus-Christ, et déclamait contre Jupiter, se moquant de cette idole incestueuse et adultère, il commanda qu'on le menât devant la statue de l'idole, et que s'il ne lui offrait de l'encens, il fût à l'heure même torturé, déchiré, rompu de coups, et enfin mis à mort par le dernier supplice.
Les bourreaux se saisirent aussitôt de lui et l'entraînèrent au lieu désigné par le président ; mais, par un grand miracle, ayant mis le pied sur une pierre dure, Vincent y imprima son vestige, de même que si c'eût été de la cire molle ; les bourreaux en furent tellement touchés, que, pour avoir le temps de se faire instruire des mystères de la Foi Chrétienne, ils retournèrent à Dacien ; et feignant que Vincent demandait 3 jours pour délibérer, ils obtinrent de lui cette surséance.
Pendant ce temps, ils le retirèrent chez eux : Sabine et Christète, soeurs de notre invincible Martyr, le vinrent voir ; et, se jetant à ses pieds, elles le prièrent et le conjurèrent avec larmes, de prendre la fuite avec elles pour leur servir de père et de mère et être leur soutien dans la rigueur de cette persécution. Vincent eut bien de la peine à le faire ; mais, enfin, considérant la jeunesse de ces Vierges, et s'imaginant qu'elles pourraient succomber à la cruauté des supplices si elles n'étaient soutenues par ses exhortations et par son exemple, il usa de la liberté que lui donnèrent ceux qui le retenaient, et se retira avec ses soeurs à Avila.
Basilique Saint-Vincent. Les précieuses reliques de nos Saints
y sont toujours conservées. Avila. Espagne. XIIe.
Le président en fut bientôt averti, et il envoya en même temps des cavaliers pour les suivre. Ils les atteignirent en cette ville ; et, comme ils avaient ordre de les tourmenter et de les faire mourir, ils exercèrent contre ces innocentes victimes toutes les cruautés dont l'impiété est capable. Enfin, après avoir disloqué tous leurs membres sur le chevalet et leur avoir déchiré le corps à coups de fouet, ils leur mirent la tête sur des pierres et la leur écrasèrent avec des cailloux et des leviers.
Leurs dépouilles sacrées demeurèrent ensuite exposées à la voirie pour être dévorées par les animaux ; mais, Ô conduite admirable de la divine Providence ! Un serpent d'une grosseur prodigieuse, qui causait de grands maux dans le pays, sortit des rochers voisins de la ville pour les venir garder.
Un Juif s'étant donc approché pour les insulter, il fut saisi par ce monstre et n'échappa à sa cruauté que par la promesse qu'il fit de se convertir au Christ et de donner honorable sépulture aux saints martyrs, et de faire bâtir une église en leur honneur. Il accomplit depuis lors ce qu'il avait promis.
Le serpent qui garda les dépouilles sacrées des martyrs est leur caractéristique la plus ordinaire.
On les représente aussi en groupe, comme ayant souffert ensemble le martyre.
On trouve l'Office de saint Vincent et de ses soeurs dans les anciens Bréviaires et Missels Mozarabes. Nous avons conservé lé récit du père Giry.
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27 octobre. Saint Elesbaan, roi d'Ethiopie. 523.
- Saint Elesbaan, roi d'Ethiopie. 523.
Papes : Saint Homisdas (523 +) ; Jean Ier. Empereur romain d'Orient : Justin Ier.
" Un Chrétien doit comprendre qu'il doit accomplir son titre par les bonnes oeuvres plutôt que par le nom."
Saint Augustin.
Saint Elesbaan, roi d'Ethiopie, sur le commandement de l'empereur
Justin, va porter la guerre contre l'usurpateur Danaan et libérer
ainsi les Chrétiens yéménites persécutés par cette bête féroce.
Chronique historique. Manuscrit du XIXe.
Les Ethiopiens Axumites, dont les possessions s'étendaient depuis la côte occidentale de la mer Rouge jusque fort avant dans le Continent, étaient un peuple très florissant au 6ème siècle. Le roi, qui les gouvernait sous l'empereur Justin l'Ancien, se nommait Elesbaan. Ce prince, dans toutes ses actions et dans toutes ses entreprises, ne se proposait d'autre but que le bonheur de ses sujets et la gloire de Dieu. Quelques auteurs prétendent qu'il avait été converti de l'idolâtrie au Christianisme. Quoi qu'il en soit, ses vertus montrèrent combien une nation est fortunée lorsqu'elle a des maîtres qui ont su s'affranchir de l'esclavage des passions. Si Elesbaan prit les armes, ce ne fut que pour défendre la cause de la justice, et il fit servir la victoire au triomphe de l'une et de l'autre.
Les Homérites, parmi lesquels il y avait un grand nombre de Juifs, habitaient sur la côte orientale de la mer Rouge, au Yemen. Ils étaient gouvernés, dans le temps dont nous parlons, par Dunaan ou Danaan, que les Syriens et Arabes appelent Dsunowa. C'était un Juif qui s'était emparé du pouvoir. La haine qu'il portait au Christianisme le rendit persécuteur des amis du Christ. Il bannit en 526 saint Grégence, Arabe de naissance, et archevêque de Taphar, métropole du pays.
Saint Elesbaan. Psautier éthiopien d'Abbadie. Vers 1450.
Il fit décapiter saint Aréthas avec 4 autres Chrétiens (nommé au 27 juillet) qui avaient confessé généreusement la Foi. Saint Aréthas, nommé aussi Harith ou Haritz, était gouverneur de la ville de Nagran, l'ancienne capitale du Yémen. Non seulement il refusa de sauver sa vie en apostasiant, mais il exhorta tous les autres Chrétiens à rester fidèlement attachés à Dieu. On l'enleva de la ville, et on le conduisit sur le bord d'un ruisseau, où il fut exécuté en 523.
Duma, ou plutôt Reuma ou Remi, sa femme, et ses filles souffrirent également la mort pour la même cause. On les honore comme martyrs, avec 340 autres Chrétiens que Dunaan condamna aussi à mort. Ils sont nommés au 24 octobre dans les calendriers d'Occident et d'Orient ainsi que dans celui des Moscovites.
L'empereur Justin, dont les Chrétiens persécutés avaient imploré la protection, engagea saint Elesbaan à porter ses armes dans l'Arabie et à chasser l'usurpateur. Ce prince zélé déféra aux justes désirs de l'empereur ; il attaqua et défit le tyran. Mais il usa de la victoire avec beaucoup de modération. Il rétablit le Christianisme, rappela saint Grégence, et fit rebâtir l'église de Taphar. Il mit sur le trône Abraamius ou Ariat, Chrétien fort zélé, qui se conduisit par les conseils de saint Grégence. Ce saint évêque eut une conférence publique avec les Juifs, où la vraie Foi triompha. Il écrivit aussi contre les vices un livre que nous avons encore en grec, et qui est dans la bibliothèque impériale de Vienne. Il mourut le 19 décembre 552.
Notre Dame et son divin Fils. Psautier éthiopien d'Abbadie. Vers 1450.
Saint Elesbaan, suivant Baillet, ne fut pas plus tôt de retour dans ses Etats, qu'il abdiqua la couronne. Mais on lit dans la légation de Nonnus, qu'il régnait à Axuma, capitale de l'Ethiopie, plusieurs années après la guerre dont nous venons de parler. Ce bon prince, dégoûté enfin du monde, laissa le gouvernement à son fils, qui fut héritier de son zèle et de sa piété.
Il envoya son diadème à Jérusalem ; puis, s'étant déguisé, il sortit de la ville pendant la nuit, et alla se renfermer dans un monastère situé sur une montagne déserte. Il n'emporta avec lui qu'une coupe pour boire et une natte pour se coucher. Il ne vécut plus désormais que de pain, auquel il joignait de temps en temps quelques herbes crues. L'eau devint son unique boisson. Il voulut être traité comme les autres frères, et il était toujours le premier aux différents exercices. Il n'eut plus de communication avec les personnes du monde, afin de se livrer tout entier à la prière et la contemplation. Il est nommé en ce jour dans le martyrologe romain.
On le représente quelquefois comme solitaire, agenouillé devant une croix, et la couronne à terre près de lui.
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samedi, 26 octobre 2024
26 octobre. Saint Evariste, pape et martyr. 105.
- Saint Evariste, pape et martyr. 105.
Papes : Saint Clément Ier (prédécesseur) ; saint Alexandre Ier (successeur). Empereur romain : Trajan.
" L'espérance est, au milieu des maux de la vie, un gage de consolation."
Saint Innocent III.
Saint Evariste, pape. Bréviaire romain. Clermont-Ferrand. XVe.
Tandis que Jean le bien-aimé voyait enfin venir à lui le Seigneur et quittait pour le ciel son séjour d'Ephèse, Rome, sous Evariste, achevait d'arrêter les dispositions du long pèlerinage qui ne se terminera pour elle qu'au dernier des jours.
La période bénie des temps apostoliques est définitivement close ; mais la Ville éternelle accroît sans fin son trésor de gloire. Le pontificat nouveau voit la vierge Domitile cimenter dans le sang des Flavii, par son martyre, les fondations de cette Jérusalem qui remplace la première, détruite par les siens.
Puis c'est saint Ignace d'Antioche, apportant " à l'Eglise qui préside dans la charité " (Ignat. Epist. ad Romanos.) le témoignage suprême ; " froment du Christ ", la dent des fauves du Colisée donne satisfaction à son désir et fait de lui " un pain vraiment pur " (Ibid.).
Le successeur de saint Anaclet sur le trône de saint Pierre (83 - 96) fut élu pendant que la seconde persécution générale sévissait avec le plus de fureur. Domitien ne sut pas sans doute que le pontificat chrétien se perpétuait ainsi dans l'ombre des catacombes. La main de Dieu allait bientôt s'appesantir sur ce prince impie.
Saint Evariste ordonne deux diacres. Gravure du XVIIIe.
Evariste, né en Grèce, d'un père juif nommé Juda, de la cité de Béthléem, siégea treize ans, six mois et deux jours, sous les règnes de Domitien, de Nerva et de Trajan, depuis le consulat de Valens et Veter (96), jusqu'à celui de Gallus et Bradua (108).
Ce pontife partagea entre les prêtre les titres de la ville de Rome. Il établit par une constitution sept diacres qui devaient assister l'évêque et lui servir de témoins authentiques. En trois ordinations célébrées au mois de décembre, il promut six prêtres, deux diacres et cinq évêques destinés à diverses Eglises.
Ce fut aussi saint Evariste qui interdit, sauf cas très exceptionnel, qu'un autel - a fortiori un maître-autel - fût fait de bois.
Saint Evariste recut la couronne du martyre. Il fut enseveli près du corps du bienheureux Pierre, au Vatican, le 6 des calendes de novembre (25 octobre 108). Le siège épiscopal demeura vacant dix-neuf jours.
Une épée et une crêche, tels sont les attributs de saint Evariste dans l'art populaire. L'épée parce qu'il fut décapité, la crêche parce que, son père étant Juif de Béthléem, on a imaginé - et peut-être était-ce vrai - qu'il était né près de l'endroit où était né Notre Seigneur Jésus-Christ.
PRIERE
" Vous êtes le premier des Pontifes à qui l'Eglise se trouva confiée, quand disparurent les derniers de ceux qui avaient vu le Seigneur. Le monde maintenant pouvait dire, sans aucune restriction : " Si nous avons connu le Christ selon la chair, nous ne le connaissons plus désormais de cette sorte "(II Cor. V, 16.).
L'exil devenait plus absolu pour l'Epouse ; et à cette heure, qui n'était pas sans périls ni angoisses, c'était vous que l'Epoux daignait charger de lui apprendre à poursuivre seule sa route de foi, d'espérance et d'amour.
Vous sûtes justifier l'attente de l'Homme-Dieu. Reconnaissance spéciale vous est due de ce chef par la terre, Ô Evariste, comme spéciale sans doute est aussi votre récompense. Veillez toujours sur Rome et sur l'Eglise. Enseignez-nous " qu'il faut savoir jeûner ici-bas, se résigner à l'absence de l'Epoux " (Matth. IX, 15.) quand il se dérobe, et ne l'en servir pas moins, et ne l'en aimer pas moins " de tout notre cœur, de toute notre âme, de toutes nos forces, de tout notre esprit " (Luc. X, 27.), tant que dure ce monde et qu'il lui plaît de nous y laisser."
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vendredi, 25 octobre 2024
25 octobre. Saint Chrysanthe et sainte Darie, vierges, martyrs. 284.
- Saint Chrysanthe et sainte Darie, vierges, martyrs. 284.
Pape : Saint Caïus. Empereur romain d'Occident : Carin.
" Livrez-vous avec soin et avec ardeur à des travaux honorables pour ne pas vous assujétir à la fatigue de vains travaux."
Saint Ephrem.
Saint Chrysanthe et sainte Darie. Bas relief.
Monastère de Bad Munstereifel. Archidiocèse de Cologne.
Chrysanthe, fils d'un sénateur romain, était né en Egypte. Jeune encore, il accompagna son père dans la grande Rome, où sa haute intelligence fut bientôt apprécié. Convaincu de la vanité des idoles, il cherchait, par tous les moyens, à connaître la véritée, afin de délivrer son âmes des doutes qui la désolaient.
Saint Chrysanthe que l'on essaye de séduire.
Legenda aurea. Bx J. de Voragine. J. de Besançon. XVe.
Un vieillard lui fut indiqué comme un sage ; Chrysanthe d'adressa à lui. Le vieillard, qui était chrétien, n'eut pas de peine à dessiller les yeux du jeune néophyte. La vérité connue fut à l'instant même embrassée avec ardeur : Chrysanthe devint apôtre.
Son père s'étonna, s'irrita, et jura de faire revenir son fils de ce qu'il appelait ses superstitions et ses erreurs. Caresses, prières, menaces, tout fut mis en oeuvre ; mais tout resta inutile. Cédant alors aux instigations de ses proches, le père de Chysanthe enferma son fils dans son palais, et tendit à sa vertu le piège le plus dangereux.
Saint Chrysanthe et sainte Darie.
Bas relief du monastère de Bad Munstereifel.
Les personnes amenées pour le séduire n'ayant pu l'ébranler, on fit le choix d'une Vestale, également fameuse par ses attraits, par ses connaissance et par le charme de son élocution. Prêtresse d'une idole, dont le culte était regardé comme la sauvegarde de l'empire, Darie déploya tous ses artifices pour corrompre le jeune chrétien, et l'amener comme une conquête à l'autel des dieux ; mais elle devint elle-même la conquête de la grâce. Chrysanthe et Darie, se voyant unis par les liens de la foi, de l'espérance et de la charité, s'unirent alors par les liens sacrés d'un mariage virginal. Cette résolution mit Chrysanthe en liberté, et lui donna les moyens, ainsi qu'à sa chaste épouse, de continuer à prêcher Notre Seigneur Jésus-Christ. De nombreuses conversions dans les hauts rangs de la société devinrent le fruit de leur apostolat ; une des plus remarquables fut celle du tribun Claudius, avec sa femme, ses deux fils, ses domestiques et soixante-dix soldats.
Martyr de st Chrysanthe et de ste Darie.
Speculum historiale. V. de Beauvais. XVe.
Des plaintes furent portées au préfet Célérin qui fit arrêter les jeunes époux. Après d'autres supplices, on exposa saint Chrysanthe ensuite, cousu dans la peau d'un boeuf, aux rayons d'un soleil brûlant ; puis, les pieds et les mains chargés de chaînes, on le jeta au fond d'un obscur cachot ; mais les chaînes tombèrent, et une lumière éclatante remplit la prison. Pour Darie, enfermée dans un lieu de débauche, elle eut recours à la prière, et fut protégée contre toute injure par un lion divinement envoyé.
Le Seigneur veillat sur eux comme Il veillat sur tant d'autres ; et ils sortirent intacts et purs. Pour en finir, l'empereur irrité les condamna à être enterrés vivants. Tous deux furent donc enfin conduits dans un arénaire de la voie Salaria, y furent précipités dans une fosse que l’on remplit de pierres ; ce fut ainsi qu'ensemble ils gagnèrent la couronne du martyre.
Enterrement vivants par lapidation de saint Chrysanthe et
de sainte Darie. Vies de saints. Maître de fauvel. XIVe.
Il est vraisemblable que cet affreux supplice fut choisi afin de faire subir à Darie le genre de mort réservée aux Vestales infidèles. Cette conjecture devient d'autant plus probable qu'on fit expirer les saints Martyrs près de la porte Salaria, lieu désigné pour le supplice des Vestales.
Monastère de Bad Munstereifel.
Archidiocèse de Cologne, Westphalie. Allemagne.
Les principales reliques de saint Chrysanthe et de sainte Darie furent portées en 842 à l'abbaye de Pruym (province Rhénane). Deux ans après on les transféra à l'abbaye de Saint-Avold, au diocèse de Metz. Une partie de leur reliques se trouvent aussi à l'abbaye de Bad Munstereifel à l'Ouest de l'archidiocèse de Cologne.
Eglise abbatiale Saint-Chrysanthe-et-Sainte-Darie
du monastère de Bad Munstereifel.
Saint Chrysanthe et sainte Darie sont les saints patrons des villes d'Eissel, de Reggio-di-Modena, de Salzbourg et d'Oria, entre autres.
PRIERE
" Chrysanthe, époux vierge de la vierge Daria, s'unit dans la confession du Seigneur à celle qu'il a conquise au christianisme et à l'amour de l'angélique vertu. Nos pères entouraient d'une vénération fervente les saints époux qui ne connurent d'autre lit nuptial que la carrière de sable où Rome païenne les ensevelit vivants pour venger ses faux dieux (Sponsus torus, fossa capit vivos : Sequentia ex Proprio Eiffliensi, Munstereifel.)."
Chapelle Saint-Chrysanthe. Cléden-Cap-Sizun. Cornouailles. Bretagne.
La fosse meurtrière, se refermant sur eux, leur avait donné la fécondité du martyre. Au jour anniversaire de leur triomphe, un groupe nombreux de fidèles s'était porté à l'arénaire de la via Salaria pour la synaxe liturgique, quand des païens survenant murèrent l'entrée du souterrain. Bien des années s'écoulèrent. Lorsque l'heure de la victoire eut sonné pour l'Eglise et que les chrétiens retrouvèrent le chemin de la crypte sacrée, un spectacle unique s'offrit à leurs yeux : en face de la tombe où reposaient Chrysanthe et Daria, la famille engendrée par eux au martyre était rangée dans l'attitude où l'avait saisie le moment suprême ; près des ministres de l'autel, qu'entouraient les hommes, les femmes et les enfants formant l'assistance de cette Messe solennelle s'il en fut, se voyaient encore les vases d'argent du Sacrifice auquel l'Agneau vainqueur avait si pleinement associé tant de nobles victimes.
Damase orna de monumentales inscriptions ce lieu vénérable. Nul cependant n'osa toucher les corps saints, ni rien changera la disposition de l'incomparable scène. La crypte fut de nouveau murée ; mais une étroite ouverture permettait au pèlerin de plonger la vue dans l'auguste sanctuaire, et de s'animer pour les luttes de la vie en contemplant ce qu'avaient exigé de nos devanciers dans la foi les siècles du martyre (Greg. Turon. De gloria Martyrum, I, XXXVIII.).
La chapelle Saint-Chrysanthe de Cléden-Cap-Sizun est construite
sur une fontaine miraculeuse dédiée à saint Chrysanthe.
Je donnerai à mes Saints une place de marque dans le royaume de mon Père, dit le Seigneur (Ant. Ia IIe Noct. plurim. Mart.). Ainsi chante l'Epouse, célébrant les Martyrs. Et voulant elle-même se conformer en ce qui vous concerne à la parole de l'Epoux, elle fait de l'insigne basilique du Latran votre demeure sur terre, et vous assigne comme lit d'honneur et de repos le réduit sacré, la confession même sur laquelle repose l'autel majeur de l'Eglise maîtresse et mère des Eglises !
Digne récompense de vos labeurs et de vos souffrances, en cette Rome où il vous fut donné de participer à la prédication des Apôtres et de sceller comme eux de votre sang la parole sainte. Ne cessez pas de justifier la confiance de la Ville éternelle : rendez sans cesse plus féconde sa foi qui fut toujours pure ; jusqu'au moment où sonnera l'heure de chasser l'étranger, maintenez inaltérable son dévouement au Pontife-roi dont le séjour fait d'elle la capitale du monde, le vestibule du ciel. Mais vos reliques saintes ont aussi, par la munificence de Rome, porté au loin leur protection puissante. Daignez appuyer de votre crédit la prière que nous empruntons à vos dévots clients d'Eifflia (Bad Munstereifel, monastère et ville de l'archidiocèse de Cologne, honorant comme patrons saint Chrysanthe et sainte Daria) :
" Ô Dieu qui avez dans vos saints Chrysanthe et Daria relevé l'honneur de la virginité par la consécration du martyre, faites que, soutenus de leur intercession, nous éteignions en nous la flamme des vices et méritions d'être votre temple en la compagnie des cœurs purs."
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jeudi, 24 octobre 2024
24 octobre. Saint Raphaël, archange, un des sept qui se tiennent debout devant Dieu.
- Saint Raphaël, archange, un des sept qui se tiennent debout devant Dieu.
" Nous croyons fermement qu'il n'y a qu'un seul vrai Dieu éternel et infini, Lequel, au commencement du temps, a tiré tout ensemble du néant l'une et l'autre créature, la spirituelle et la corporelle, l'angélique et la mondaine, et ensuite a formé entre les deux, la nature humaine, composée de corps et d'esprit."
IVe concile de Latran. XIIIe.
L'archange Raphaël. Anonyme. Italie. XVIe.
Le voisinage de la grande solennité qui doit bientôt faire converger sur nous les splendeurs du ciel, inspire un recueillement profond à l'Eglise. Sauf l'hommage qu'elle tient à rendre à leur date aux glorieux Apôtres Simon et Jude, c'est à peine si quelques fêtes clairsemées du rit simple viennent tempérer le silence de ces derniers jours d'octobre. Il convient d'adapter nos âmes aux dispositions de la Mère commune. Mais ce ne sera pas y déroger, que de donner un souvenir rapide à l'Archange célébré par nombre d'églises particulières en ce jour.
Le ministère que remplissent près de nous les esprits célestes, est admirablement exprimé dans les scènes gracieuses qui revêtent d'un charme si pénétrant l'histoire de Tobie. L'archange Raphaël est aussi appelé la médecine de Dieu.
Tobie et saint Raphaël. Sassoferrato. XVIe.
Rappelant les bons offices du guide et de l'ami qu'il appelle encore son frère Azarias, Tobie le jeune dit à son père :
" Comment répondre à ses bienfaits ? Il m'a conduit et ramené sain et sauf. Lui-même a recouvré l'argent que nous devait Gabélus. A lui je dois d'avoir rencontré l'épouse qui m'était destinée, tandis qu'il chassait d'elle le démon, et remplissait de joie ses parents. Il m'a moi-même délivré du poisson qui allait m'engloutir. Il vous a fait voir enfin la lumière du ciel, et nous avons été remplis par lui de tous biens (Tob. XII, 2-3.)."
Et père et fils voulant à la manière des hommes marquer leur gratitude à qui l'avait si bien méritée, l'ange se découvre alors pour reporter toute leur reconnaissance au bienfaiteur suprême.
Notre Dame et son divin Fils entourée de saint Michel à sa droite
et de saint Raphaël à sa gauche. Domenico Ghirlandaio. XVe.
" Bénissez le Dieu du ciel, et glorifiez-le devant tout ce qui a vie ; car il a fait éclater sur vous sa miséricorde. Quand vous priiez dans les larmes et ensevelissiez les morts, je présentais votre prière au Seigneur. Et parce que vous étiez agréable à Dieu, il était nécessaire que vous fussiez éprouvé par la tentation. Et maintenant, le Seigneur m'a envoyé pour vous guérir et délivrer du démon l'épouse de votre fils. Car je suis l'ange Raphaël, l'un des sept qui nous tenons devant le Seigneur. Paix à vous ; ne craignez pas, et chantez à Dieu (Tob. XII, 4-22.)."
L'archange Raphaël quittant la famille de Tobie. Rembrandt. XVIIe.
Célébrons nous aussi les bienfaits du ciel. Car aussi sûrement que Tobie voyait de ses yeux l'archange Raphaël, nous savons par la foi que l'ange du Seigneur accompagne nos pas du berceau à la tombe. Ayons, pour lui, même confiant abandon : et la route de la vie, plus semée de périls que ne l'était celle du pays des Mèdes, n'aura cependant pour nous que sécurité; et les rencontres y seront heureuses, car elles seront celles que nous préparait le Seigneur ; et, rayonnement anticipé de la patrie, la bénédiction se répandra de nous par notre ange sur tous nos proches.
Saint Raphaël et le jeune Tobie. Eugène Delacroix. XIXe.
HYMNE
" Raphaël, divin guide, reçevez avec bonté l'hymne sacrée que vous dédient nos voix suppliantes et joyeuses.
Dirigez pour nous la course du salut, soutenez nos pas ; que nous n'errions jamais à l’aventure, ayant perdu le sentier du ciel.
Regardez-nous des cieux ; remplissez nos âmes de la splendeur brillante qui descend du Père saint des lumières.
Rendez aux malades la santé, faites cesser la nuit des aveugles ; en guérissant les corps, réconfortez les cœurs.
Vous qui vous tenez devant le souverain Juge, plaidez la cause de nos crimes ; apaisez du Tout-Puissant la colère vengeresse, Ô vous à qui nous confions nos prières.
Vous qui reprites le grand combat, confondez notre ennemi superbe ; pour triompher des esprits de révolte, donnez-nous force, augmentez en nous la grâce.
Soyez gloire à Dieu le Père, ainsi qu'à Son Fils unique, avec l'Esprit Paraclet, et maintenant et toujours.
Amen."
Statue de saint Raphaël. Chapelle Saint-Raphaël.
Cathédrale Notre-Dame de Cordoue. Espagne.
PRIERE EN USAGE A CORDOUE
La ville de Cordoue est consacrée à saint Raphaël archange.
L'un des dix Triomphes de Saint-Raphaël élevés à Cordoue. Espagne.
En effet, saint Raphaël Archange apparut a quatre reprise quatre nuits consécutives au père André de las Roelas, alors que ce dernier priait par l'inetrcession des saints martyrs de Cordoue, dans l'église Saint-Pierre au début de l'année 1578. André de las Roelas, craignant que ces apparitions ne fussent un effet de son imagination, consulta plusieurs théologiens de la Compagnie de Jésus. Le supérieur des Jésuites de Cordoue lui dit enfin que s'il assistait à une cinquième apparition, cela signifierait qu'il s'agissait bien de l'archange Raphaël.
Cela se produisit effectivement le 7 mai 1578 et l'archange s'adressa ainsi au père André de las Roelas :
" Je te jure, par Notre Seigneur Jésus-Christ crucifié, que je suis Raphaël, ange à qui Dieu a ordonné de garder la ville de Cordoue."
Eglise Saint-Raphaël (iglesia del Juramento). Cordoue. Espagne.
Cette église Saint-Pierre est depuis passée sous la dédicace de l'Archange mais est aussi connue sous le vocable d'église du Jurement (Iglesia del Juramento), en souvenir de l'affirmation solennelle que fit saint Raphaël pour assurer le père André de son identité.
Dans la ville de Cordoue, s'élèvent pas moins de dix statues portées sur de hautes colonnes et dédiées à l'Archange protecteur de la ville. Ces édifice sont appelés triomphes de Saint-Raphaël (trionfos de San Rafael).
Saint Raphaël. Anonyme. Cordoue, Espagne. XVIIe.
PRIERE
" Glorieux prince du Ciel, grand par les biens de la nature et admirable par les dons de la grâce, vous dont la charité et la sagesse brillent dans les services que vous avez toujours rendus aux hommes, employez votre pouvoir contre nos ennemis, défendez-nous contre leurs attaques.
Ô vous, si humble dans votre grandeur, délivrez-nous de l'esprit d'orgueil. Médecine de Dieu, guérissez les infirmités de notre âme et de notre corps ; faites que, guidés par votre lumière, gardés sous votre protection, instruits par votre sage direction, nous obtenions d'être l'objet de votre ardente charité comme le jeune Tobie, et protégés contre les mauvaises passions comme le fut Sarra. Puisque le plus grand aveuglement des hommes est leur amour-propre désordonné, ouvrez-nous les yeux des âmes comme vous rendîtes ceux du corps au vieux Tobie. Soyez pour nous, comme pour cette famille, le protecteur et l'administrateur de nos biens spirituels et temporels.
Par votre amour pour les Hommes, guidez-nous dans les sentiers difficiles de la vie et conduisez-nous à Dieu pour que nous puissions persévérer au service et à la Gloire du Très-Haut.
Amen."
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24 octobre. Saint Magloire, évêque de l'ancien évêché de Dol-de-Bretagne. 586.
- Saint Magloire, évêque de l'ancien évêché de Dol-de-Bretagne. 586.
Pape : Pélage II. Roide Domnonée : Judaël.
" Celui qui est pur doit fuir la foule ; il deviendra ainsi capable de recevoir le don du Ciel."
Saint Pierre Damien.
Saint Magloire. Eglise Notre-Dame de l'Assomption. Dol-de-Bretagne.
Ce grand prélat est devenu trop célèbre par la translation de ses reliques à Paris, et par la maison des Pères de l'Oratoire, qui y portèrent son nom, pour ne pas faire connaître aux fidèles de quel mérite il a été pendant sa vie.
Quelques auteurs le font Anglais ; d'autres disent qu'il était du diocèse de Vannes, en Bretagne. Son père Timbrafel, et sa mère Asfello, nobles, riches et pieux, le mirent de bonne heure sous la conduite de saint Samson, son cousin-germain, qui était devenu abbé en Angleterre, puis archevêque d'York.
Ce jeune homme fit de grands progrès dans les sciences et dans la vertu sous un aussi excellent maître.
Saint Samson désignant saint Magloire pour son successeur.
Verrière de la cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne. Bretagne.
Dès qu'il eut l"âge fixé par les Canons, il entra dans les Ordres et fut ordonné prêtre. Sa vie était conforme à sa dignité ; il était sobre, chaste, modeste, patient, retenu dans ses discours, fervent dans l'oraison, et plein de zèle pour procurer le salut du prochain. Saint Samson, le voyant si parfait, l'amena avec lui en Bretagne et le fit abbé du monastère de Lanmeur ; ensuite, ayant été fait évêque de Dol, par l'érection de cette ville en évêché, il lui donna la conduite de son abbaye de Dol.
Magloire gouverna cette maison pendant cinquante-deux ans avec une prudence et une sainteté merveilleuses. Il instruisait plus ses religieux par ses exemples que par ses paroles; sa douceur les gagnait, sa sévérité les retenait. Ils marchaient à grands pas à la perfection, sous un guide si éclairé et si généreux.
Saint Samson étant mort, il fut élu évêque à sa place. Il résista quelque temps à cette élection ; mais, apprenant qu'elle avait été faite selon le désir de son prédécesseur, il se rendit à ta volonté de Dieu, qui lui était manifestée par le choix d'un homme si judicieux ; cependant, il ne tint le siège que deux ou trois ans, parce que, se voyant déjà cassé de vieillesse et plus que septuagénaire, il fit tant par ses prières et par ses larmes auprès de Dieu, qu'un ange vint lui apporter, de la part de Dieu, la permission de se retirer dans la solitude. Il fit aussi agréer sa démission à son clergé et à son peuple ; et leur laissant pour pasteur saint Budoc, qu'il avait fait son successeur dans l'abbaye de Dol, et qui était actuellement son grand-vicaire.
Statue de saint Magloire. Abbaye Saint-Magloire.
Lehon-sur-Rance. Bretagne.
Il choisit pour sa demeure un marais assez écarté au bord de la mer ; il y bâtit un oratoire et quelques cellules, tant pour lui que pour un petit nombre de religieux, qui souhaitèrent de demeurer en sa compagnie.
Il avait choisi ce désert plutôt que ses monastères de Dol ou de Lanmeur, pour être plus solitaire et moins exposé aux visites des gens du monde, mais il y trouva ce qu'il voulait éviter ; car, la réputation de sa sainteté se répandant partout, des malades venaient à son ermitage pour être guéris ; des possédés, pour obtenir leur délivrance ; des affligés, pour trouver dans son entretien la consolation dont ils avaient besoin ; et toutes sortes de personnes, pour recevoir par ses instructions les lumières qui leur étaient nécessaires pour se bien conduire.
Abbaye de Saint-Magloire, fondée par notre Saint.
Lehon-sur-Rance. Bretagne.
Plusieurs même lui apportaient des présents pour rendre sa solitude plus supportable ; il ne les acceptait que pour en faire la distribution aux pauvres et aux malheureux qui avaient recours à lui. Ce grand concours lui déplut, et, ne pouvant plus le supporter, il conçut le dessein de quitter cet ermitage et de se retirer plus loin ; mais saint Budoc, qu'il consulta sur une affaire de cette importance, l'en dissuada, lui remontrant fort sagement que, n'étant pas au monde pour lui seul, il ne devait pas refuser son assistance à tant d'âmes qui trouvaient auprès de lui le remède à leurs maux et ta consolation dans leurs peines.
Notre Saint était si humble et si peu attaché à son propre sens, qu'il déféra sans difficulté à l'avis de ce grand serviteur de Dieu. Mais la divine Providence lui donna bientôt après l'occasion de faire ce qu'il désirait ; car le comte Loïcscon, un des plus grands seigneurs du Dolois, ayant été guéri par ses prières d'une lèpre qui le rongeait depuis sept ans, lui fit don, pour bâtir un monastère, de la moitié de l'île de Jersey, qui était de son domaine.
Saint Budoc, saint Magloire, saint Samson et saint Génevé furent
tous évêque de Dol. Verrière de la cathédrale Saint-Samson de
Dol-de-Bretagne. Bretagne.
Le partage en fut fait ; une moitié demeura au comte, et l'autre moitié fut destinée pour la fondation d'une abbaye ; mais, par un grand miracle, dès que ce partage fut fait, tout le gibier, les oiseaux et les poissons, qui faisaient la richesse de cette île, abandonnèrent le côté du comte et passèrent dans celui des religieux.
La comtesse, à qui cette donation n'avait pas plu, se trouva très troublée de cet accident, et elle persuada enfin au comte, son mari, de changer de lot et de prendre pour lui celui qu'il avait donné aux religieux. Ce qu'il fit pour lui complaire ; mais il ne put pas empêcher les effets de la libéralité de Dieu envers ses serviteurs : en effet, ces animaux quittèrent alors le côté où ils s'étaient retirés et passèrent dans celui qui avait été donné à saint Magloire. Loïescon vit bien, par ce prodige, que Dieu ne voulait pas que son présent fût à demi. Aussi, sans écouter les plaintes de sa femme, il abandonna toute l'île à la disposition du Saint.
Magloire y bâtit un monastère et y assembla soixante-deux religieux, avec lesquels il passa le reste de sa vie dans une sainteté merveilleuse. Il ne mangeait que du pain d'orge et ne buvait que de l'eau ; un peu de légumes les jours ouvriers, et quelques petits poissons sans assaisonnement les fêtes et les dimanches, faisaient tout son ordinaire. Il ne prenait rien du tout les mercredis et les vendredis, en l'honneur de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ses habits étaient propres, mais fort pauvres, et il portait toujours la haire ou le cilice sur sa chair. Il demeurait en oraison sur le bord de la mer jusqu'à Matines, et lorsqu'elles sonnaient, il s'y rendait le tout premier, pour être l'exemple de ses confrères. Après Matines, il prenait un repos fort léger et, de grand matin, il se levait et faisait ses préparatifs pour la messe.
Il conserva inviolablement sa virginité jusqu'à la mort ; et pour cela il évitait autant qu'il lui était possible l'entretien avec les femmes, et même avec les plus vertueuses. Sa charité pour le prochain était extrême. Il recevait les autres avec toutes sortes de bienveillance, faisait abondamment l'aumône aux pauvres, et opérait de grands miracles pour le secours des malheureux ; entre autres, il ressuscita le serviteur du couvent, qui s'élait noyé en péchant dans la mer pour la subsistance des religieux.
Saint Magloire confirmé par saint Michel dans son souhait de
renoncer à l'épiscopat. Saint Michel lui apparaitra plus tard
et à deux reprises pour l'avertir de la date de son décès.
Verrière de la cathédrale de Dol-de-Bretagne. Bretagne.
Un ange l'avertit deux fois du temps de son décès ; il s'y prépara avec une grande ferveur et un redoublement admirable de tous ses exercices de dévotion ; vers le 15 octobre de l'an 586, le même ange l'honora d'une visite, et lui donna, de sa propre main, le corps adorable de Notre Seigneur Jésus-Christ en Viatique.
Depuis ce temps-là, il ne voulut plus sortir de son église, et il répétait sans cesse ce verset de David :
" J'ai demandé une chose au Seigneur, et je ne cesserai point de la lui demander c'est d'avoir le bonheur de demeurer dans sa maison tous les jours de ma vie."
Enfin, ayant donné sa bénédiction à ses religieux, il mourut entre leurs bras, assisté de saint Budoc, le 24 octobre de la même année.
On le représente :
1. debout, couronné par un ange ;
2. quittant l'épiscopat pour vivre dans la solitude.
CULTE ET RELIQUES
Le corps de saint Magloire fut enterré dans son église, et, peu de tenps après, levé de terre et exposé à la vénération des fidèles, à cause des grands miracles qni se faisaient par son intercession. Depuis, le roi Nominoë le fit transporter au prieuré dc Léhon-sur-Rance, près de Dinan, qu'il avait fondé avec bcaucoup de magnificence, et il y est demeuré cent seize ans, savoir depuis l'an 857 jusqu'en 973.
Cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne. Bretagne.
A cette époque, Salvateur, évéque de Saint-Malo, l'apporta à Paris, par crainte des Normands qui ravageaient toute la Bretagne. il fut premièrement déposé dans la chapelle royale du palais, qui est devenue la paroisse Saint-Barthélemy, et le prince Hugues le Grand, comte de Paris, l'y reçut avec nue dévotion extraordinaire. Il fonda auprès de cette chapelle un monastère de religieux de l'Ordre de Saint-Benoît, en l'honneur de saint Barthélemy et du mène saint Magloire, et, dans l'acte de sa fondation, il l'appelle archiprélat de Bretagne.
L'an 1138, les religieux quittèrent ce lieu, qui était trop étroit, et passèrent à la rue Saint-Denis, dans une chapelle de Saint-Georges, qui leur appaitenait, et où était leur cimetière, avec le corps du saint prélat ce nouveau monastère fut appelé Saint-Magloire.
Enfin, en 1572, ils cédèrent encore cette maison aux Filles-Pénitentes, à la prière de la reine Catherine de Médicis, et allèrent s'établir au faubourg Saint-Jacques, près la paroisse Saint-Jacques du Haut-Pas. Mais comme leur plus grand trésor était la châsse vénérable de ce Saint tout miraculeux, ils la transportèrent avec eux.
Eglise Saint-Jacques-du-Haut-pas. Une partie importante des
reliques de saint Magloire y sont toujours conservées. Paris.
Plus tard celle église fut donnée aux Pères de l'Oratoire qui y établirent un séminaire. Le corps de saint Magloire s'y gardait entier, à l'exception d'un bras et d'un fémur qui se trouvaient dans la cathédrale de Dol, et de quelques autres ossements qu'on voyait à la Sainte-Chapelle de Paris et chez les Filles-Pénitentes dont nous avons parlé ci-dessus.
Le sainl corps était renfermé dans une châsse d'argent depuis 1318. En 1791, le Père Tournaire, supérieur de la maison de Saint-Magloire, ayant eu le malheur d'apostasier, commanda à un frère domestique d'enterrer dans le jardin du séminaire toutes les reliques qui se trouvaient dans l'église.
Cette opération eut lieu eu 1793. Mais, en 1797, la religion catholique ayant joui de quelque liberté jusqu'au 18 fructidor, le mêne frère indiqua le lieu où il les avait déposées. Elles furent alors exhumées et placées dans le massif du maître-autel de l'église de Saint-Jacques du Haut-Pas, voisine de celle de Saint-Magloire. Elles y restèrent jusqu'en 1835, époque à laquelle on les retira de la caisse qui les contenait pour les renfermer dans une belle châsse de bois doré. On n'a pu reconnaitre à quels Saints appartenait chaque partie de ces précieux restes, parce qu'un séjour de quatre ans en terre avait détruit les inscriptions et les titres mais on n'a aucun doute sur leur authenticité qui a été reconnue par Mgr de Quélen, arobevéque de Paris.
Quant à l'église de Saint-Magloire, elle a été détruite, et les bâtiments du séminaire sont devenus l'école des sourds-muets.
La mémoire de saint filagloire est marquée au martyrologe romain.
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