samedi, 31 mai 2025
31 mai. Marie Reine, Mère et Médiatrice de toutes grâces. XIXe.

Que la très Sainte Vierge Marie soit la Médiatrice de toutes les grâces, ce n'est pas une doctrine nouvelle, et l'Office et la Messe approuvée par le pape Pie XI ne sont que la confirmation officielle d'une vérité qui découle de la Maternité divine de Marie et de tout le plan de Dieu dans l'ordre de notre salut.
Le titre par excellence de Marie, Sa gloire suprême, le principe de toutes Ses grandeurs et de toutes Ses vertus, c'est Sa Maternité divine. Si la tradition de l'Église L'appelle la Trésorière du Royaume des Cieux, la Toute-puissance suppliante, la Dispensatrice de la grâce, la Corédemptrice, la Reine du Ciel et de la terre, etc., c'est en raison de Sa divine Maternité. Mais le titre qui semble le mieux résumer tous les autres et le plus heureusement exprimer la mission de la glorieuse Mère de Dieu, c'est celui de Médiatrice de toutes les grâces, Médiatrice d'intercession, et de plus, Médiatrice de dispensation et de distribution de toutes les grâces.
C'est bien à cette doctrine que reviennent ces paroles des plus grands docteurs et serviteurs de Marie :
" Tout ce qui convient à Dieu par nature convient à Marie par grâce... Telle a été la Volonté de Dieu, qu'Il a voulu que nous recevions tout par Marie... Tous les dons, vertus, grâces du Saint-Esprit Lui-même, sont administrés par les mains de Marie, à qui Elle veut, quand Elle veut, autant qu'Elle veut..."
Toute la Liturgie mariale suppose ou exprime la doctrine de Marie Médiatrice universelle de toutes les grâces.
PRIERE
" Ô Marie, très Sainte Mère de Dieu et Mère des hommes, en ce mois où par toute la terre, jusque dans les endroits les plus petits et les plus reculés, vous allez être encore plus louée et priée par toutes les âmes ferventes et chrétiennes, en ce mois où vous allez obtenir de Dieu des bienfaits plus grands et plus nombreux pour tous, nous voulons, nous aussi, vous témoigner davantage notre dévotion et notre amour.
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samedi, 24 mai 2025
24 mai. Notre Dame Auxiliatrice.
- Notre Dame Auxiliatrice.
Depuis que nous sommes entrés dans les joies pascales, le Cycle n'a cessé, pour ainsi dire, de nous apporter jour par jour de nouveaux noms à saluer, de nouvelles gloires à honorer ; et tous ces noms, toutes ces gloires se sont montrés à nous tout rayonnants des feux du soleil de la Pâque. Cependant aucune fête consacrée à Marie n'est venue réjouir nos coeurs, en nous retraçant quelqu'un des mystères ou quelqu'une des grandeurs de cette auguste reine. Avril voit, il est vrai, la fête des Sept-Douleurs dans les années où la Pâque descend jusqu'au dix de ce mois et au-dessous ; mais les mois de mai et de juin s'écoulent sans amener aucune solennité spéciale en l'honneur de la Mère de Dieu. Il semble que la sainte Eglise veuille honorer dans un respectueux silence les quarante jours durant lesquels Marie, après tant d'angoisses, se repose dans la possession de son fils ressuscité. En méditant le mystère pascal dans le cours de cette mystérieuse période, nous devons donc avoir soin de ne jamais isoler le fils de la mère et nous demeurerons dans la vérité. Jésus, durant ces quarante jours, se communique fréquemment à ses disciples, hommes faibles et pécheurs ; peut-il se séparer un instant de sa mère, à la veille de la nouvelle et dernière épreuve qu'elle doit subir, lorsque les portes du ciel s'ouvriront pour recevoir son fils ? Bien souvent Jésus se montre à ses regards, et la comble de ses caresses filiales ; mais dans les intervalles de ces visites il ne la quitte pas ; non seulement son souvenir, mais sa présence reste tout entière dans l'âme de Marie, avec tout le charme d'une intime et ineffable possession.
Aucune fête n'aurait pu exprimer un tel mystère ; toutefois l'Esprit-Saint, qui gouverne les sentiments de la sainte Eglise, a fait naître insensiblement dans les cœurs des fidèles la pensée de décerner des hommages spéciaux à Marie dans tout le cours du mois de mai, qui s'écoule, presque chaque année, tout entier au milieu des joies du Temps pascal. Sans doute d'heureuses harmonies ont aidé la piété à concevoir la gracieuse idée de consacrer mai à Marie ; mais si nous réfléchissons à l'influence céleste et mystérieuse qui conduit tout dans l'Eglise, nous comprendrons qu'il existe, au fond de cette détermination, une intention divine d'unir aux allégresses maternelles dont surabonde en ces jours le cœur immaculé de Marie, la joie qui remplit les cœurs de ses enfants de la terre, dans le cours de ce mois employé tout entier à célébrer ses grandeurs et ses miséricordes.
Or voici cependant une fête de Marie en ce jour. Hâtons-nous de dire qu'elle n'est pas inscrite sur le Cycle universel delà sainte Eglise ; mais ajoutons en même temps qu'elle est tellement répandue, avec l'agrément du Siège Apostolique, que cette Année liturgique eût été comme incomplète, si nous n'eussions pas donné place à cette solennité. Son but est d'honorer la Mère de Dieu sous le titre de Secours des Chrétiens ; appellation méritée par les innombrables faveurs que cette toute-puissante Auxiliatrice n'a cessé de répandre sur la chrétienté. Depuis le jour dont nous devons célébrer bientôt l'anniversaire, et dans lequel l'Esprit-Saint descendit sur Marie au Cénacle, afin qu'elle commençât à exercer sur l'Eglise militante son pouvoir de Reine, jusqu'aux dernières heures de la durée de ce monde, qui pourrait énumérer toutes les occasions dans lesquelles elle a signalé et signalera son action protectrice sur l'héritage de son fils ?
Les hérésies se sont levées tour à tour pleines de rage, appuyées sur le bras des puissants de la terre; il semblait qu'elles allaient dévorer la race des fidèles; tour à tour elles sont tombées les unes sur les autres, atteintes d'un coup mortel ; et la sainte Eglise nous révèle que c'est le bras de Marie qui chaque fois a frappé ce coup. Si des scandales inouïs, des tyrannies sans nom, ont semblé entraver un moment la marche de l'Eglise, le bras toujours armé de l'invincible Reine a dégagé le passage ; et l'Epouse du Rédempteur s'est avancée libre et fière, laissant derrière elle ses entraves brisées et ses ennemis abattus. C'est en repassant dans son esprit tant de merveilles que le grand pape saint Pie V, au lendemain de la victoire de Lépante, où notre auguste triomphatrice venait d'anéantir pour jamais la puissance navale des Ottomans, jugea que l'heure était venue d'inscrire dans les Litanies de la sainte Vierge, a la suite des titres pompeux dont l'Eglise la salue, celui de Secours des Chrétiens, AUXILIUM CHRISTIANORUM.

D'après Luca Signorelli.
Il était réservé à notre siècle de voir un Pontife, décoré aussi du nom de Pie, relever encore ce beau titre, et en faire l'objet d'une fête commémorative de tous les secours que Marie a daigné apporter à la chrétienté dans tous les âges. Le jour désigné à cet effet ne pouvait être mieux choisi. Le 24 mai de Tannée 1814 éclaira dans Rome le plus magnifique triomphe dont les fastes de la chrétienté aient enregistré le souvenir. Ce fut un grand jour, celui où Constantin traça les fondements de la basilique vaticane en l'honneur du Prince des Apôtres, sous les yeux de Sylvestre bénissant le César qui abordait au christianisme ; mais ce fait imposant n'était qu'un signe de la dernière et décisive victoire remportée par l'Eglise sur toute la surface de la terre, dans la récente persécution de Dioclétien. Ce fut un grand jour, celui où Léon III, vicaire du Roi des rois, posa sur la tête de Charlemagne la couronne impériale, et renoua de ses mains apostoliques la chaîne brisée des Césars ; mais Léon III ne faisait que donner une expression solennelle au pouvoir que l'Eglise exerçait déjà de toutes parts au sein des nations nouvelles, qui recevaient d'elle l'idée de la souveraineté chrétienne, la consécration de ses droits et la sanction de ses devoirs. Ce fut un grand jour, celui où Grégoire XI ramena dans la ville de saint Pierre la majesté papale, après un triste exil de soixante-dix années à Avignon; mais Grégoire XI ne faisait que remplir un devoir ; et il n'avait tenu qu'à ses prédécesseurs d'accomplir avant lui ce retour que réclamaient impérieusement les nécessités de la chrétienté.
Le 24 mai 1814 efface par son éclat tous ces jours, si glorieux qu'ils aient été. Pie VII rentre dans Rome aux acclamations de la ville sainte, dont la population tout entière, transportée d'enthousiasme, est allée au-devant de lui, des palmes à la main, et au cri de l'Hosanna. Il sort d'une captivité de cinq années, durant lesquelles le gouvernement spirituel de la chrétienté a été totalement suspendu. Les puissances coalisées contre son oppresseur n'ont pas eu l'honneur de briser ses fers ; celui-là même qui le retenait loin de Rome l'a déclaré libre d'y retourner dès les derniers mois de l'année précédente; mais le Pontife a voulu prendre son temps, et ce n'est que le 25 janvier qu'il a quitté Fontainebleau. Rome, dans laquelle il va rentrer, a été réunie à l'empire français, il y a cinq ans, par un décret où se lisait le nom de Charlemagne ; elle s'est vue, elle, la ville de saint Pierre, réduite en chef-lieu de département, administrée par un préfet ; et comme pour effacer à jamais le souvenir de ce que fut la ville des Papes, son nom a été donné en apanage à l'héritier présomptif de la couronne impériale de France.
Quel jour que le 24 mai qui éclaira le retour triomphal du Pontife en qualité de Pasteur et de Souverain dans les murs de cette cité sacrée, d'où il avait été arraché la nuit par des soldats ! Sur sa route à petites journées, Pie VII a rencontré les armées, et l'Europe s'est inclinée devant son droit. Ce droit surpasse en ancienneté comme en dignité celui de tous les rois ; et tous, sans distinction d'hérétiques, de schismatiques ou de catholiques, se feront un devoir de le reconnaître solennellement.
Mais tout ceci ne nous révèle pas encore en son entier l'étendue du prodige qu'a daigné opérer la toute-puissante Auxiliatrice. Pour le saisir tel qu'il est, il importe de se rappeler que ce miracle ne s'accomplit pas au siècle de saint Silvestre et de Constantin, ni au siècle de saint Léon III et de Charlemagne, ni au siècle où la grande prophétesse Catherine de Sienne intimait les ordres du ciel aux populations de l'Italie et aux Papes d'Avignon. Le siècle témoin de cette merveille est le XIXe ; et il la voit s'effectuer dans les années où il subit encore le joug flétrissant du voltairianisme, où vivent encore de toutes parts les auteurs et les complices des crimes et des impiétés qui furent comme le couronnement du XVIIIe siècle. Tout était contre un résultat aussi plein et aussi inattendu ; la conscience catholique était loin d'être éveillée alors comme elle l'est aujourd'hui ; l'action céleste avait à se manifester directement, et c'est afin de révéler à la chrétienté qu'il en a été ainsi, que Rome a érigé en trophée à Marie, Secours des Chrétiens, la journée du 24 mai de chaque année.
Cherchons maintenant à saisir l'intention divine dans la double restauration que le Christ opère aujourd'hui par la main de son auguste mère. Pie VII avait été enlevé de Rome et détrôné; il est rétabli dans Rome comme Pape et comme souverain temporel. Aux jours des fêtes de la Chaire de saint Pierre à Rome et à Antioche, nous avons établi la doctrine de l'Eglise qui nous enseigne que la succession aux droits conférés par le Christ à saint Pierre est attachée à la qualité d'Evêque de Rome. Il suit de là que la résidence dans la ville de Rome est à la fois le droit et le devoir du successeur de Pierre, sauf le cas où il jugerait, dans sa sagesse, devoir s'en éloigner pour un temps. Celui-là donc qui, par les moyens de la force matérielle, retient hors de Rome le Souverain Pontife, ou l'empêche d'y résider, agit contre la volonté divine ; car le pasteur doit habiter au milieu de son troupeau ; et le Christ ayant préposé l'Eglise Romaine à toutes les Eglises du monde, elles ont droit à trouver dans Rome, prédestinée à un tel honneur par tout son passé, celui qui est en même temps le docteur infaillible delà foi et la source de tout pouvoir spirituel. Le premier bienfait dont nous sommes redevables à Marie en ce jour est donc d'avoir restitué l'Epoux à l'Epouse, et rétabli dans ses conditions normales le gouvernement suprême de la sainte Eglise.
Le second bienfait est d'avoir remis le Pontife en possession de la puissance temporelle, qui est la plus sûre garantie de son indépendance dans l'exercice de son pouvoir spirituel. De tristes faits inscrits dans l'histoire ont révélé plus d'une fois les dangers d'un état de choses qui mettrait le Pape sous la dépendance d'un prince ; et l'expérience du passé démontre que la ville de Rome, si elle n'est pas placée sous le domaine de la papauté, pourrait encourir, aux yeux de la chrétienté, le reproche de n'avoir pas toujours su veiller à la liberté ou à la dignité de l'Eglise dans l'élection du Pontife suprême. La sagesse divine a pourvu au besoin de l'immense troupeau du Christ, en préparant de bonne heure les bases du domaine temporel de la papauté sur Rome et son territoire, avant même que l'épée des Francs intervînt pour venger, pour constituer et agrandir ce précieux domaine qui est un bien de la chrétienté. Quiconque ose l'envahir porte la plus sensible atteinte à la liberté de l'Eglise tout entière ; et nous entendions, il y a un mois, le grand docteur saint Anselme nous enseigner que " Dieu n'aime rien tant en ce monde que la liberté de son Eglise ". Aussi l'a-t-il vengée toujours.
La souveraineté pontificale sur Rome et sur le territoire affecté à l'Eglise puise donc sa raison d'être dans les nécessités de l'ordre surnaturel. Il s'ensuit que cette souveraineté dépasse en dignité toutes les autres, et qu'étant vouée au service de Dieu sur la terre, elle doit être rangée parmi les choses sacrées. Quiconque ose l'envahir n'est plus seulement spoliateur, mais sacrilège ; et les anathèmes de l'Eglise tombent sur lui de tout leur poids. L'histoire est là tout entière pour nous redire combien a été lamentable le sort de tous les princes qui, ayant bravé l'anathème, ont négligé de donner satisfaction à l'Eglise, et osé affronter la justice de celui qui a conféré à Pierre le pouvoir de lier et de délier.
Enfin, la souveraineté étant le fondement de toutes les sociétés humaines, et sa conservation sur la terre important au plus haut point au maintien de l'ordre et de la justice, elle doit être sauvegardée avant tout en celui qui en est la plus haute expression ici-bas ; c'est-à-dire dans le Pontife romain, dont les droits temporels sont les plus anciens que l'on puisse constater aujourd'hui, et chez qui le suprême pouvoir spirituel relève encore la dignité royale. Quiconque attaque ou renverse la souveraineté temporelle du Pape, attaque et renverse donc toutes les souverainetés ; car il n'en est pas une autre qui puisse soutenir le parallèle avec celle-ci, pas une qui puisse prétendre à être épargnée, si celle-ci succombe.
Gloire soit donc à Marie en ce vingt-quatrième jour de mai, consacré à reconnaître le double bienfait qu'elle a signalé, en déployant la puissance de son bras pour opérer d'un même coup le salut de l'Eglise et celui de la société ! Unissons-nous aux vives acclamations des Romains, fidèles alors, et faisant retentir dans un même enthousiasme l’Alleluia de la Pâque et l’Hosanna au Vicaire de Dieu, au Père de la Patrie. Le souvenir de saint Pierre délivré de sa prison et rendu à la liberté, planait sur cette foule passionnée d'amour pour un Pontife que tant d'épreuves avaient rendu plus auguste encore. Le char s'avançait par la voie Flaminienne ; il fut dételé et traîné par les citoyens ivres de joie jusqu'à la Basilique vaticane, où le Pontife avait hâte d'épancher ses actions de grâces sur le tombeau du Prince des Apôtres.
Mais ne terminons pas cette journée sans avoir célébré la miséricordieuse intervention de notre puissante Auxiliatrice. Si elle se montre quelquefois terrible dans la protection qu'elle répand sur son peuple, son cœur de mère ne saurait se défendre de la pitié pour les vaincus; à eux aussi, quand ils sont abattus, elle sait se montrer secourable. Témoin le grand guerrier dont elle triompha le vingt-quatre mai, et que sa bonté entreprit ensuite de réduire, en le ramenant à la foi de ses pères. Du sein d'une île perdue dans l'immensité de l'Océan, Pie VII vit un jour arriver un message. Le prince détrôné sur lequel il avait répandu l'huile sainte à Notre-Dame, et qui depuis avait eu le malheur d'attirer sur lui ces foudres spirituelles dont Dieu même gouverne l'emploi, demandait au Pontife, au seul roi de Rome, la faveur de ne pas vivre privé plus longtemps des augustes Mystères dont le sacerdoce catholique est le ministre accrédité par le ciel. Marie avait en vue une seconde victoire.
Pie VII, dont le prince ne prononçait le nom qu'avec attendrissement dans les jours de son exil, qu'il appelait " un agneau " (Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène.), Pie VII qui avait, aux yeux de toute l'Europe, ouvert un asile dans Rome aux membres de cette famille descendue de tant de trônes à la fois, se hâte de remplir le vœu de son ancien adversaire ; et bientôt le Sacrifice qui réconcilie le ciel et la terre est offert en présence du vaincu, dans cette île anglaise et protestante. Marie avançait dans sa conquête.
Mais la divine justice, avant de pardonner, voulait que l'expiation fut complète et solennelle. Celui qui, en relevant les autels de la France, fut l'instrument du salut de tant de millions d'âmes, ne devait pas périr ; mais il avait osé tenir captif au château de Fontainebleau le Pontife suprême, et ce fut en ce même château de Fontainebleau, et non ailleurs, qu'il lui fallut signer l'acte de son abdication. Il avait retenu cinq années dans les fers le Vicaire de Dieu ; cinq années de captivité, de souffrances et d'humiliations, lui furent infligées. La loi du talion accomplie, le ciel laissa à Marie le soin d'achever son triomphe. Réconcilié avec l'Eglise sa mère, muni des divins Sacrements qui purifient toute âme et la préparent pour l'éternité, Napoléon rendit la sienne à Dieu le cinq mai, dans le mois consacré à Marie,dans le mois qui contient le noble anniversaire que nous fêtons aujourd'hui. Et si l'on ose pénétrer la pensée de Dieu dans le choix du jour marqué éternellement pour ce grand trépas, ce jour n'est-il pas celui où nous avons célébré la fête de saint Pie V, le jour où Rome offrait ses voeux au septième Pie, au Pie réconciliateur, dont le nom qui devait reparaître encore en nos temps avec tant de gloire, signifie la tendre compassion et la miséricorde ?

Heures à l'usage d'Avignon. XVe.
" Dieu est pie et miséricordieux, pius et misericors ", dit la Sagesse dans le livre de l'Ecclésiastique (Psalm. CXX.). Marie aussi est pie et miséricordieuse ; et c'est pour cela que nous la saluons aujourd'hui de ce beau titre d'Auxiliatrice. Qu'il s'agisse du salut de l'Eglise entière, qu'il s'agisse du salut d'une âme en particulier, Marie est et demeure à jamais le Secours des chrétiens. Dieu l'a voulu ainsi, et nous entrons dans ses intentions, lorsque nous professons une confiance sans bornes dans le bras d'une si puissante reine et dans le cœur d'une si tendre mère.
Le secours de la Mère de Dieu s'est souvent fait sentir au peuple chrétien d'une manière miraculeuse, lorsqu'il s'est agi de repousser les ennemis de la religion. C'est pour cette raison que le très saint pontife Pie V. après l'insigne victoire remportée par les chrétiens sur les Turcs, dans le golfe de Lépante, par l'intercession de la bienheureuse Vierge, ordonna que parmi les titres d'honneur qui sont attribués à la reine des cieux dans les Litanies de Lorette, on insérerait désormais celui de Secours des Chrétiens. Mais un des faits les plus mémorables et les plus dignes d'être comptés parmi les traits miraculeux de cette protection, est celui qui se rapporte au souverain pontife Pie VII, qui ayant été enlevé du Siège apostolique de Pierre par le conseil des impies secondes de la force armée, et, chose inouïe dans les annales qui relatent les persécutions de l'Eglise ! Ayant été détenu sous la garde la plus sévère, principalement à Savone, durant plus de cinq ans, le gouvernement de l'Eglise de Dieu lui étant rendu impossible par toute espèce d'entraves, lut tout à coup et contre l'attente universelle rétabli sur le trône pontifical, aux applaudissements et par le concours du monde entier.
Ce qui arriva encore une seconde fois, lorsqu'une nouvelle tempête l'ayant contraint de sortir de Rome, et de se retirer en Ligurie avec le sacré Collège des cardinaux, un nouveau bienfait de Dieu apaisa l'orage qui menaçait l'Eglise des plus grands malheurs, et permit au Pontife de rentrer à Rome, au milieu des transports de joie de la chrétienté tout entière. Mais auparavant le Pontife avait voulu accomplir un désir qu'il avait conçu, et que sa captivité l'avait seule empêche d'effectuer. Ce fut de placer solennellement et de ses propres mains une couronne d'or sur l'insigne image de la Vierge Mère de Dieu, honorée à Savone sous le titre de Mère de la Miséricorde. Le même pontife Pie VII ayant la conscience intime de tous ces faits ; et rapportant avec raison leur admirable vicissitude à l'intercession de la très sainte Mère de Dieu, dont il avait demandé le secours avec instance, en même temps qu'il le faisait implorer par tous les fidèles, institua en l'honneur de la Vierge .Mère une fête solennelle qui doit être célébrée à perpétuité le vingt-quatre de mai, anniversaire de son heureux retour à Rome ; et il approuva un Office propre pour cette fête, afin que le souvenir et l'action de grâces pour un tel bienfait demeurassent à jamais présents à la pensée des fidèles.

Saint Jean Bosco avait une grande dévotion pour
" J'ai levé mes yeux vers les montagnes d'où vient le Secours, et le Secours que j'attends vient du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre." (Psalm. CXX. — 2.).
C'est ainsi que priait Israël. L'Eglise chrétienne répète la même prière ; mais pour elle le secours est plus voisin et plus prompt. Les vœux du Psalmiste ont été remplis; les cieux se sont abaissés, et le divin Secours est maintenant tout près de nous. Jésus, Fils de Dieu et fils de Marie, est ce Secours, et il accomplit à tout instant cette promesse qu'il nous avait faite par son Prophète :
" Au jour de ton salut, je suis devenu ton Auxiliaire." (Isai. XLIX. 8.).
Mais ce Roi des rois a voulu nous donner une Reine, et cette Reine est Marie sa mère. Dans son amour, il a fait dresser pour elle un trône à sa droite, comme fit Salomon pour sa mère Bethsabée (III Reg. II, 19.), et il a voulu que du haut de ce trône Marie fût aussi le Secours des chrétiens. C'est la sainte Eglise qui nous l'enseigne, en inscrivant ce beau titre sur la Litanie ; c'est Rome même qui nous convie à nous unir à elle aujourd'hui, afin de rendre gloire à la céleste Auxiliatrice pour l'un de ses plus signalés bienfaits.
PRIERE
" Nous venons donc mêler aux allégresses pascales, Ô notre Reine, les joies qu'inspire à tout enfant de l'Eglise le souvenir de votre intervention en faveur de la chrétienté, en ce jour mémorable où Rome revit son Pasteur et son Roi. Recevez nos hommages, Ô vous qui avez remporté la victoire. Ce mois tout entier retentit de vos louanges ; mais elles montent vers vous plus joyeuses en ce jour. Daignez donc abaisser vos regards sur Rome et sur son Pontife. De nouveaux périls se sont élevés ; la pierre posée par Jésus est redevenue un signe de contradiction, et les vagues mugissantes de l'impiété la couvrent de leur écume. Nous savons, Ô Marie, que cette pierre ne peut être déracinée, et que la sainte Eglise pose sur elle en sûreté ; mais nous savons aussi que les destinées de cette Eglise ne sont pas éternelles ici-bas. Un jour elle doit être enlevée dans les cieux, et ce jour sera le dernier que verra ce monde coupable. Jusqu'à ce moment terrible, n'êtes-vous pas, Ô Marie, notre toute-puissante Auxiliatrice ? Ô ! Daignez étendre ce bras auquel rien ne résiste. Souvenez-vous de cette Rome à qui votre culte fut si cher, où tant de nobles sanctuaires proclament la gloire de votre nom. L'heure dernière de ce monde n'a pas encore sonné ; venez en aide à la plus sainte des causes ; ne permettez pas que la ville sainte soit foulée plus longtemps sous les pieds des impies ; conservez-lui son Pontife, et rendez l'indépendance qui lui est nécessaire à celui en qui nous vénérons le Vicaire du Roi des rois.
Mais Rome n'est pas le seul point de la terre qui appelle votre puissant secours, Marie ! De toutes parts la Vigne de votre fils est exposée aux ravages du sanglier. Le mal est partout, l'erreur est partout, la séduction est partout ; il n'est aucune contrée où l'Eglise ne soit dans la souffrance, où sa liberté ne soit violée ou menacée. Les sociétés, entraînées loin de la tradition chrétienne dans leurs lois et dans leurs mœurs, sont frappées d'impuissance et sans cesse au moment de rouler dans l'abîme. Secourez le monde dans un aussi grand péril, Ô notre Auxiliatrice ! Vous en avez la force et le pouvoir ; ne laissez pas périr la race que Jésus a rachetée, et qu'il vous a léguée du haut de sa croix.
Ô Marie, Secours des Chrétiens, vous êtes l'espoir de nos âmes ; et nos âmes sont menacées par le même ennemi qui s'attaque aux sociétés humaines. Dans sa rage infernale, il poursuit l'image de votre divin fils dans l'homme et dans l'humanité. Venez au secours de vos enfants. Arrachez-les à la dent meurtrière du serpent. Le monstre connaît votre puissance ; il sait que vous pouvez sauver sa victime tant qu'elle n'est pas sortie encore des conditions du temps, et que l'éternité ne s'est pas encore ouverte pour elle. Vous avez, Ô Marie, remporté d'éclatants triomphes pour le salut de vos enfants ; ne vous lassez pas, nous vous en supplions, d'être secourable pour les pauvres pécheurs. C'est vous surtout, et les faits le prouvent, que Jésus avait en vue lorsque, voulant remplir de convives la salle du festin éternel, il dit aux ministres de son amour :
" Forcez-les d'entrer." (Luc. XIV, 23.).
Nos voix suppliantes montent vers vous, Ô notre Auxiliatrice, car nos besoins nous pressent ; mais nous n'avons garde d'oublier les devoirs particuliers qui vous sont dus en ces jours où la sainte Eglise honore vos ineffables relations avec votre fils ressuscité. Avec quelles délices elle s'identifie aux transports de bonheur qui ont tout à coup remplacé dans votre âme les angoisses du Calvaire et du sépulcre ! C'est à la mère consolée en son fils, triomphante en son fils, que nous offrons, avec les fleurs du printemps, l'hommage annuel de nos louanges dans tout le cours du mois dont les grâces et la splendeur offrent tant d'harmonies avec votre immortelle beauté. En retour, conservez à nos âmes l'éclat qu'elles ont puisé dans la Pâque au contact de votre divin ressuscité, et daignez nous préparer vous-même à recevoir dignement les dons de l’Esprit-Saint qui viendra bientôt, resplendissant des feux de la Pentecôte, sceller par sa descente en nous l'oeuvre de la régénération pascale."
HYMNE
" Nous vous appelons la Mère de notre Rédempteur et Maître, Ô Vierge belle entre toutes mais vous êtes aussi la gloire des chrétiens et leur Secours dans l'infortune.
Que les portes de l'enfer se déchaînent, que l'antique ennemi frémisse, qu'il suscite des colères contre le peuple que Dieu s'est consacré ;
Ses fureurs et sa rage ne sauraient nuire aux âmes pures qui implorent la Vierge ; car elle les couvre et les fortifie de son secours céleste.
Lorsqu'une telle protectrice daigne se déclarer pour nous, aussitôt s'arrête la fureur des guerres, et l'on voit succomber et fuir les bataillons ennemis qui s'avançaient avec fureur.
De même que s'élève sur la sainte montagne de Sion la citadelle construite avec solidité, la tour de David protégée par mille boucliers, et défendue par une vaillante garnison;
Ainsi la Vierge, que la main du Seigneur lui-même a comblée des dons célestes, écarte de son bras invincible les coups que le démon dirige contre ceux qui la servent avec ferveur.
Trinité digne de toutes nos louanges, accordez-nous de vous honorer durant les années éternelles ; agréez aujourd'hui la foi de nos cœurs, avec les cantiques que nos voix font monter vers vous.
Amen."

SAINT JEAN-BOSCO ET NOTRE DAME AUXILIATRICE
Pour étendre la dévotion à Marie-Auxiliatrice, si populaire à Turin, Don Bosco résolut d'élever, en son honneur, une belle église au Valdocco. Pie IX qui, à peine instruit de ces desseins insista sur le fait que le titre de Marie Auxiliatrice attirerait certainement les faveurs de la Reine du Ciel et il envoya un don de cinq cents francs pour coopérer à la construction de l'église, et il accompagna cette offrande d'une bénédiction toute spéciale.
Fort de cette approbation, Don Bosco choisit un terrain convenable, tout à côté de l'Oratoire. La pose de la pierre angulaire eut lieu solennellement le 27 avril 1865.
Quand la première main fut mise aux travaux, il n'y avait en caisse que quarante centimes, l'argent envoyés par le Saint-Père ayant été absorbés par le payement du terrain.
On comptait sur diverses promesses faites soit par la municipalité, soit par des personnes charitables. Mais, sous je ne sais quels prétextes, ces engagements ne furent pas tenus tout d'abord. Si l'aide des hommes fit ainsi défaut, ce fut sans doute pour que l'intervention de la Reine du Ciel se manifestât d'une façon plus éclatante, et pour qu'il fût clairement démontré qu'elle voulait non seulement un édifice idéal dans les coeurs, mais encore un édifice réel, où son divin Fils serait honoré par son intermédiaire. Sans se laisser arrêter par ces difficultés, Don Bosco mit résolument les ouvriers à la besogne, et fit creuser les fondations.
Après la première quinzaine de ce travail, il se trouva dû, aux terrassiers, mille francs. Ces braves gens ne pouvaient attendre plus longtemps leur salaire, et il fallait absolument payer les journées faites. Dans cet embarras, Don Bosco pensa à une personne qui avait commencé une neuvaine quelques jours auparavant et qui avait promis une offrande en cas de réussite.
C'était une dame qu'il avait eu l'occasion de visiter dans l'exercice de son saint ministère. Elle était fort gravement malade, retenue dans son lit, depuis trois mois, par une fièvre continuelle, avec grande toux et épuisement complet :
" Oh ! Lui avait-elle dit, pour recouvrer un peu de santé, je serais bien disposée à dire toutes les prières qu'on m'indiquera, et à faire quelque offrande. Ce serait une grande faveur pour moi si je pouvais seulement sortir du lit, et faire quelques pas dans ma chambre.
- Ferez-vous ce que je vous indiquerai ?
- Bien certainement.
- Alors commencez tout de suite une neuvaine à Notre-Dame Auxiliatrice.
- Comment cela ?
- Pendant neuf jours, vous direz, trois fois par jour, le Pater, Ave, Gloria et Salve Regina.
- Je le ferai. Et quelle œuvre de charité faudra-t-il joindre ?
- Si vous le voulez, et si vous éprouvez quelque amélioration dans votre santé, vous ferez une offrande pour l'église de Notre-Dame Auxiliatrice qui se commence au Valdocco.
- Oui, oui, bien volontiers : si dans le cours de cette neuvaine j'obtiens seulement de pouvoir sortir du lit et faire quelques pas dans ma chambre, j'enverrai une offrande pour l'église qu'on élève en l'honneur de la Sainte Vierge Marie."
Cette promesse était la seule ressource sur laquelle pût compter Don Bosco à l'heure présente. On était précisément au huitième jour de la neuvaine, et ce ne fut pas sans une certaine anxiété qu'il alla s'enquérir du résultat. La servante, qui lui ouvrit la porte, s'écria en le voyant :
" Madame est guérie ; elle est déjà sortie deux fois pour aller à l'église rendre grâce à Dieu."
En effet, la maîtresse survint toute joyeuse :
" Je suis guérie, mon Père. Je suis déjà allée remercier la sainte Vierge. Voici l'offrande que j'ai préparée ; c'est la première, mais ce ne sera certainement pas la dernière."
Et elle remit à Don Bosco un petit paquet.

Quand il fut chez lui, il l'ouvrit et trouva précisément cinquante napoléons d'or. On peut dire que les mille francs dont il avait besoin ce jour-là tombèrent vraiment de la main de la Sainte Vierge.
Quoique Don Bosco eût évité soigneusement de parler de ce fait, il ne tarda pas à s'ébruiter ; et presque aussitôt il se produisit un concours extraordinaire de personnes faisant des neuvaines à Notre-Dame Auxiliatrice, et promettant des dons à son église si elles étaient exaucées.
Qui pourrait raconter les guérisons sans nombre qui eurent lieu, les grâces de toutes sortes, spirituelles et temporelles qui furent accordées ! Turin, Gênes, Bologne, Naples, Milan, Florence, Rome, puis Palerme, Vienne, Paris, Londres, Berlin, retentirent des louanges de Notre-Dame Auxiliatrice. On n'eut jamais recours en vain à son intercession.
Les offrandes arrivèrent en grand nombre, parant à tous les besoins. Au moment où les travaux étaient poussés avec la plus grande activité, les dons parurent se ralentir un moment. Mais voici que le choléra survient ; beaucoup de cœurs sont émus, soit par la crainte du fléau, soit par la reconnaissance d'y avoir échappé, et les ressources arrivent plus abondantes que jamais.
D'autres eurent l'idée d'intéresser Notre-Dame Auxiliatrice soit à leur commerce, soit à la prospérité de leurs terres, promettant, en faveur de son église, la dîme des bénéfices ou des récoltes. Ils n'eurent pas lieu de se repentir de ce contrat, et le résultat dépassa toutes les espérances.
Le croira-t-on ! L'église de Notre-Dame Auxiliatrice fut érigée presque sans qu'une quête ait eu lieu ; les ressources arrivèrent toujours d'elles-mêmes et à point. La dépense totale fut d'un peu plus d'un million ; or, un registre, parfaitement tenu, prouve que, sur cette somme considérable, huit cent cinquante mille francs furent l'offrande de personnes qui avaient obtenu des grâces ou des faveurs signalées, et qui témoignaient ainsi leur reconnaissance. On peut dire que chaque pierre de l'édifice est un signe de la bonté et de la puissance de Marie Auxiliatrice.
Et longue serait l'énumération s'il fallait parler de tous les autres dons de remerciements faits à l'église : calices, ciboires, ostensoirs, lampes, ornements précieux, autels, chandeliers, statues, tableaux, etc, etc.
Le nouveau temple, commencé en 1865, fut achevé en trois ans, et on put le consacrer le 9 juin 1868.
Les fêtes qui eurent lieu à cette occasion durèrent huit jours et attirèrent un concours immense de peuple. L'auguste Pape Pie IX avait bien voulu accorder une indulgence plénière, applicable aux âmes du Purgatoire, à tous ceux qui, confessés et communiés, feraient une visite à l'église de Marie Auxiliatrice dans les premiers huit jours de sa consécration. L'affluence fut telle que, pendant les cérémonies, on ne pouvait ni entrer ni sortir ; et cependant il n'y eut ni désordre, ni accident.
Les fêtes se terminèrent le 17 juin, par un service funèbre en faveur de tous les bienfaiteurs défunts.
Cette église de Notre-Dame Auxiliatrice, Don Bosco l'avait vue en songe, dans ses plus minutieux détails, bien avant qu'elle existât ; et, lorsqu'on lui objectait les difficultés que devait présenter une construction aussi considérable, il se contentait de sourire. La sainte Vierge lui avait inspiré cette œuvre, elle la voulait, elle lui en avait désigné l'emplacement, et dès lors Don Bosco savait que tous les obstacles allaient se dissiper, comme un léger brouillard sous les rayons puissants du soleil. C'est Marie elle-même qui s'est bâti ce temple.
Aedificavit sibi domum Maria.
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mardi, 13 mai 2025
13 mai. Apparitions de Notre Dame à Fatima. 1917.
- Oui, nous voulons.
- Vous aurez alors beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort."
Notre Dame aux trois voyants à Fatima, le 13 mai 1917.

Statue de Notre Dame de Fatima au Carmel de Coïmbra dans lequel
Nous ne donnerons pas de notice complète des apparitions de Notre Dame à Fatima.
Le récit fidèle de celles-ci, ainsi qu'une foule d'informations supplémentaires, se trouve reproduit sur l'excellent site Notre Dame de Fatima.
Nous signalons néanmoins que nous ne saurions partager la ligne éditoriale de ce site, laquelle soutient, contre tout bon sens, que l'abbé Joseph Ratzinger est le pape de l'Eglise catholique.
Relativement au fait que les usurpateurs qui pontifient à Rome aient publié en l'an 2000 un message censé être le 3e secret (lequel devait être révélé au monde en 1960), une part importante des observateurs de cette question déterminante au plan eschatologique n'hésit pas à dire que ce " 3e secret " est un faux, une forgerie, qui oscille entre le cynisme et la farce.

Les trois petits enfants à l'époque des apparitions :
Entre autres, par exemple, un (vrai) prêtre conciliaire, spécialiste reconnu de Notre Dame et de son culte, l'abbé René Laurentin, a émis de sérieux doutes quant à l'authenticité de ce " 3e secret ".
Mais sur le sujet, on lira surtout l'excellent livre de monsieur Laurent Morlier " Le troisième secret de Fatima publié par le Vatican le 26 juin 2000 est un faux. En voici les preuves..." aux éditions DFT (BP 28, 35 370 , Argentré-du-Plessis).
Sur ce lien, l'auteur - qu'il en soit remercié par nos humbles et ferventes prières pour lui à Notre Dame de Fatima -, met d'ailleurs gracieusement son livre à la disposition du lecteur sur le site Notre Dame Fatima.

LE MIRACLE DU SOLEIL
Le lecteur ne sait peut-être pas que Notre Dame avait annoncé qu'elle intercéderait auprès de la Très Saine Trinité pour qu'un miracle ait lieu et puisse aider leurs témoins à croire.
Ce miracle eut lieu le samedi 13 octobre 1917 : le soleil dansa dans le ciel devant une foule de 50 000 à 60 000 personnes !

Ce 13 octobre, malgré la pluie, la foule était au nombre de 50 000 à 60 000 personnes ! Certains étaient venu de très loin pour assister à l'Apparition promise. Parmi cette masse, des incroyants étaient eux aussi là, prêt à intervenir dans le cas où il ne se passerait pas le miracle annoncé par Notre-Dame, les mois précédents.
Pour la première fois, la mère de Lucie pensa au drame qui pourrait survenir si le miracle du Ciel ne se produirait pas, tandis que les parents de François et de Jacinthe, eux, avaient une grande confiance sur les promesses de la Sainte Vierge ; quant aux enfants, ils ne se troublaient pas du tout devant une si imposante foule.
Pour réciter le chapelet, la foule ferma les parapluies, bien qu'il pleuvait à cet instant, et, dans la boue, les fidèles s'agenouillèrent.
Il était déjà 13h30 et certains incroyants commençaient à exciter les gens à cause que le miracle était annoncé pour midi.
Pourtant, la Sainte Vierge était à l'heure ! En effet, le gouvernement de l'époque, en pleine première guerre mondiale, avait imposé au pays une heure légale qui avançait de 90 minutes sur l'heure solaire ; mais le Ciel n'a que faire de l'heure des hommes !...

A l'heure du soleil, ou plutôt devrait-on dire à l'heure de Dieu, il était bien midi et, regardant du côté du Levant, la petite Lucie vit la lumière qui précèdait chaque Apparition ; et, en effet, Notre-Dame apparut du dessus du chêne-vert. S'adressant à Lucie, Elle lui dit :
" Je veux te dire que l'on fasse ici une chapelle en mon honneur. Je suis Notre-Dame du Rosaire. Que l'on continue toujours à réciter le chapelet tous les jours. La guerre va finir et les militaires rentreront bientôt chez eux."
Là encore, de nombreuses demandes de guérison étaient demandé à Notre-Dame.
" Les uns guérirons, les autres non, car il faut qu'ils se corrigent, qu'ils demandent pardon de leurs péchés. [et prenant un air plus triste] : Il faut cesser d'offenser davantage Dieu Notre Seigneur, car Il est déjà trop offensé."
Pendant qu'Elle s'entretenait avec la petite voyante, la foule vit par trois fois se former autour du chêne une nuée, qui, ensuite, s'éleva dans l'air pour finalement disparaître.
Pendant que Notre-Dame s'élevait, le reflet de la lumière qui se dégageait d'Elle se projeta sur le soleil. C'est à ce moment que la foule put contempler la danse du soleil : la pluie cessa soudainement et les nuages se dispersèrent brusquement, laissant apparaître un ciel clair.

La foule put alors regarder directement le soleil sans risque de se brûler les yeux ni sans être aucunement incommodé. Il y avait un grand silence. L'astre se mit à trembler avec des mouvements brusques, puis il tourna sur lui-même à une vitesse vertigineuse, en lançant des gerbes de lumière de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Il semblait s'approcher de la terre, au point que la foule s'en inquiéta. En effet, le soleil, conservant son mouvement rapide de rotation, paraissait brusquement se détacher du ciel et avancer en zigzaguant sur la foule. Ce fut un instant si terrible que plusieurs personnes s'évanouirent, mais finalement il s'arrêta au grand soulagement de tous. À la stupéfaction générale, la foule put constater que leurs vêtements, trempés par la pluie quelques minutes auparavant, étaient complètement secs ! Cette danse du soleil put être observé jusqu'à plusieurs kilomètres de Fatima.
Pendant les dix minutes où la foule contemplait ce miracle cosmique, les trois petits voyants purent admirer, en plein ciel, trois tableaux successifs :
- LA VISION DE LA SAINTE FAMILLE : À coté du soleil apparut saint Joseph avec l'Enfant-Jésus et Notre-Dame, vêtue de blanc avec un manteau bleu. Saint Joseph et l'Enfant-Jésus semblait bénir le monde, avec des gestes qu'ils faisaient de la main, en forme de Croix.
- LA VISION DE NOTRE-DAME DES 7 DOULEURS : après la première vision ci-dessus, les enfants virent Notre Seigneur Jésus-Christ et Notre-Dame des 7 Douleurs. Notre Seigneur semblait bénir le monde.
- LA VISION DE NOTRE-DAME DU MONT-CARMEL : dans cette dernière vision, Notre-Dame apparut seule sous l'aspect de Notre-Dame du Carmel.

Lucie seule vit la seconde et la dernière vision, tandis que François et Jacinthe n'eurent le privilège de n'apercevoir que la vision de la Sainte Famille.
Ce fut la dernière fois que Notre-Dame apparut à la Cova da Iria, laissant les preuves irréfutables de Son existence. Bien sur, cet événement parut dans la presse.
Dans son cahier de souvenirs, soeur Lucie (alors soeur Marie de Jésus) avait ajouté des remarques qui s'adressent à nous tous :
" En cette apparition, les paroles qui restèrent le plus profondément ancrées dans mon coeur furent celles par lesquelles notre sainte Mère du Ciel suppliait les hommes de ne plus peiner Notre Seigneur trop offensé.
Quelle amoureuse plainte elles contiennent et quelle supplication ! Oh ! que je voudrais qu'elles résonnent dans le monde entier et que tous les enfants de la Mère céleste écoutent sa voix ! "
A un autre endroit, elle nous dit que lorsqu'elle parlait de cette dernière visite céleste avec ses cousins, ils ne pouvaient retenir leurs larmes en se rappelant la tristesse du visage de l'apparition quand elle avait prononcé ces paroles.

PRIERES. DEVOTION À NOTRE-DAME DE FATIMA
- " Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'espèrent pas, qui ne Vous aiment pas."
- " Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je Vous adore profondément, et je Vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels il est Lui-même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint Coeur et du Coeur Immaculé de Marie, je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs."
- Paroles de Notre-Dame, le 13 juillet 1917, à Fatima :
" Sacrifiez-vous pour les pécheurs, et dites souvent à Jésus, spécialement lorsque vous ferez un sacrifice :
" Ô Jésus, c'est par amour pour vous, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des péchés commis contre le Coeur Immaculé de Marie."

L'Immaculée Conception. Carlo Crivelli. XVe.
- " Ô mon Jésus, pardonnez-nous,
Sauvez-nous du feu de l'enfer ;
Attirez au Ciel toutes les âmes,
Surtout celles qui en ont le plus besoin."
La version habituellement adoptée pour la récitation du chapelet en commun est substantiellement exacte :
" Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés,
préservez-nous du feu de l'enfer,
et conduisez au Ciel toutes les âmes,
surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde."
- Prière que chantonnait Jacinthe en gardant ses brebis ou en cueillant des fleurs :
" Doux Coeur de Marie, soyez mon salut ;
Doux Coeur de Jésus, soyez mon amour ;
Coeur Immaculé de Marie, convertissez les pécheurs ;
Préservez leurs âmes de l'enfer."

- Consécration au Coeur Immaculé de Marie :
" Ô Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère, je me consacre à votre Coeur Immaculé pour être pleinement offerts et consacrés au Seigneur.
Veuillez s'il vous plaît me prendre sous votre protection maternelle ; défendez-moi contre les dangers, aidez-moi à vaincre les tentations, à fuir les péchés, et veillez je vous en conjure sur la pureté de mon corps et de mon âme. Que votre Coeur Immaculé soit mon refuge et le chemin qui conduit jusqu'à Dieu.
Donnez-moi la grâce de prier et de me sacrifier par amour pour Jésus, pour la conversion des pécheurs et en réparation des péchés commis contre votre Coeur Immaculé.
En me confiant à Vous et en union avec le Coeur de votre divin Fils, je veux vivre pour la Très Sainte Trinité en qui je crois, que j'adore, que j'espère et que j'aime.
Ainsi soit-il."

- Prière à Notre Dame du Mont-Carmel (apparition du 13 octobre 1917) :
" Vierge bénie, Ô pleine de grâces, Ô Reine des Saints, combien il m'est doux de vous vénérer sous ce titre de Notre-Dame du Mont-Carmel ! Ce nom me rappelle d'abord les temps du prophète Elie, lorsque vous apparûtes sur le Carmel sous la figure d'une petite nuée qui alla grandissant au point de se changer en une pluie bienfaisante, symbole des grâces sanctifiantes qui nous viennent de vous. Ce nom me rappelle aussi ce jour du 13 octobre 1917 où, pendant les dix minutes où la foule contemplait le miracle cosmique à Fatima, les trois petits voyants purent admirer, en plein ciel, votre sainte image.
Déjà dès les temps apostoliques vous avez été honorée sous ce titre mystérieux, et maintenant nous nous réjouissons à la pensée de nous unir à vos premiers serviteurs, avec eux nous vous saluons en vous disant : " Ô beauté du Carmel, gloire du Liban, lis très pur, rose mystique du jardin de l'Église !"
Cependant, Ô Vierge des vierges, souvenez-vous de ma misère et montrez-vous ma mère. Répandez en moi toujours plus vive la lumière de cette foi qui vous a rendue bienheureuse, enflammez-moi de ce céleste amour avec lequel vous aimiez votre Fils, Jésus-Christ. Voici que rempli de misères spirituelles et temporelles, pressé de toutes parts par les douleurs du corps et de l'âme, je me réfugie comme votre enfant à l'ombre de votre protection maternelle.
Mère de Dieu, qui avez tant de pouvoir et d'empire, obtenez-moi de votre Fils béni les dons célestes : l'humilité, la chasteté, la douceur qui furent la plus belle parure de votre âme immaculée. Obtenez-moi la force dans les tentations et les peines qui souvent me travaillent. Et lorsque s'achèvera, selon la volonté de Dieu, la journée de mon pèlerinage sur cette terre, faites qu'à mon âme soit accordée, par les mérites du Christ et par votre intercession, la gloire du paradis.
Ainsi soit-il."
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samedi, 26 avril 2025
26 avril. Notre Dame du Bon Conseil. 1467.
- Notre Dame du Bon Conseil. 1467.
Papes : Paul II ; Sixte IV ; Léon XIII.

L'apparition de Notre-Dame du Bon Conseil est si célèbre, Son image si répandue et si honorée dans l'Église, qu'il convient de donner place à cette forme de dévotion.
La petite ville de Gennazano, à dix lieues environ de Rome, sur les montagnes de la Sabine, honora, dès le Ve siècle, la Sainte Vierge sous le vocable de Notre-Dame du Bon Conseil.
Au XVe siècle, l’Église menaçait ruine. Une pieuse femme, nommée Petruccia, entreprit de la reconstruire, malgré ses quatre-vingts ans ; elle y employa sa fortune, qui ne suffit pas à l'achever. Petruccia prédit que la Sainte Vierge achèverait l’œuvre.
Or, le 25 avril 1467, à l'heure des vêpres, une céleste harmonie se fit entendre dans les airs, la foule vit descendre une nuée brillante qui alla se reposer sur l'autel de la chapelle de Saint-Blaise, par où avait commencé la restauration de l'église. Au même moment, toutes les cloches du pays sonnèrent leurs plus joyeuses volées. La nuée disparue, la foule émerveillée aperçut une image de Marie portant l'Enfant Jésus, peinte sur enduit et se tenant au fond de l'autel, près du mur, sans appui naturel.
Il fut dûment constaté que cette peinture avait été transportée miraculeusement d'une église de Scutari, ville d'Albanie. La Providence avait voulu la soustraire aux profanations des Turcs, maîtres de ce pays, et l'envoyer comme récompense de la foi de Petruccia et des habitants de Gennazano.
L'histoire des merveilles de tous genres accomplies, depuis ce temps, autour de l'image miraculeuse, demanderait des volumes entiers. Souvent on a vu l'image changer d'aspect, et les yeux de la Sainte Vierge prendre un air de vie exprimant la joie ou la douleur. Que de maladies et d'infirmités guéries ! Que de grâces spirituelles obtenues !
Gennazano est toujours un lieu de pèlerinage vénéré et très fréquenté, et beaucoup de pieux pèlerins même étrangers à l'Italie, si le temps le leur permet, tiennent à visiter ce sanctuaire béni. Les souverains Pontifes ont comblé d'indulgences la dévotion à Notre-Dame du Bon Conseil, et Léon XIII a inséré dans les Litanies de la Sainte Vierge le titre de Mère du Bon Conseil.
Notre Dame du Bon Conseil est particulièrement fêtée à Ajaccio en Corse, à Châteauroux en Berry et à Cuébris dans le comté de Nice.
Rq : Nous signalons au lecteur l'existence de l'institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Cet institut catholique mérite d'être encouragé et soutenu. Il permet notamment aux catholiques de la région parisienne de pouvoir accéder aux sacrements, notamment à la très sainte communion et à la confession chaque semaine, grâce au saint dévouement de ses prêtres. E toute justice, il convient de signaler que ces prêtres ont une opinion déplorable concernant l'apparition de Notre Dame à La Salette. Prions pour que cela ne leur nuise pas et pour qu'ils reviennent à la raison concernant Notre Dame et " Mélanie la sainte " (saint Pie X dixit).
Le site de l'institut est riche d'une publication d'excellente qualité, Sodalitium : http://www.sodalitium.eu/index.php
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mardi, 25 mars 2025
25 mars 2023. L’Annonciation de la sainte Vierge Marie et l’Incarnation de Notre Seigneur Jésus-Christ.
- L’Annonciation de la sainte Vierge Marie et l’Incarnation de Notre Seigneur Jésus-Christ.
" Ipsa tenente, non corruis ; protogente, non metuis ; propitia pervenis."
" Soutenu par Marie, on ne tombe pas ; protégé par Marie, on ne craint pas ; aidé par Marie, on arrive au port."
Saint Bernard de Clairvaux.

Maître du retable des Rois Catholiques. Flandres. XVe.

Albrecht Bouts. Flandres. XVIe.

Annonciation avec Louis XII et Anne de Bretagne.
Maître du tryptique de Louis XII. XVIe.
" Pourquoi, dit l'esprit maudit à la première femme, pourquoi Dieu vous a-t-il commandé de ne pas manger du fruit de tous les arbres de ce jardin ?"
On sent déjà dans cette demande impatiente la provocation au mal, le mépris, la haine envers la faible créature dans laquelle Satan poursuit l'image de Dieu.
Voyez au contraire l'ange de lumière avec quelle douceur, quelle paix, il approche de la nouvelle Eve ! Avec quel respect il s'incline devant cette fille des hommes !
" Salut, Ô pleine de grâce ! Le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre les femmes."
Qui ne reconnaît l'accent céleste dans ces paroles où tout respire la dignité et la paix !

Giovanni di Paolo di Grazia. XVe.
La femme d'Eden, dans son imprudence, écoute la voix du séducteur ; elle s'empresse de répondre. Sa curiosité l'engage dans une conversation avec celui qui l'invite à scruter les décrets de Dieu. Elle n'a pas de défiance à l'égard du serpent qui lui parle, tout à l'heure, elle se défiera de Dieu même.
Marie a entendu les paroles de Gabriel ; mais cette Vierge très prudente, comme parle l'Eglise, demeure dans le silence. Elle se demande d'où peuvent venir ces éloges dont elle est l'objet. La plus pure, la plus humble des vierges craint la flatterie; et l'envoyé céleste n'obtiendra pas d'elle une parole qu'il n'ait éclairci sa mission par la suite de son discours :
" Ne craignez pas, Ô Marie, dit-il à la nouvelle Eve : car vous avez trouvé grâce devant le Seigneur. Voici que vous concevrez et enfanterez un fils, et vous l'appellerez Jésus. Il sera grand, et il sera appelé le Fils du Très-Haut ; et le Seigneur lui donnera le trône de David son père ; il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et son règne n'aura pas de fin."
Quelles magnifiques promesses descendues du ciel, de la part de Dieu ! Quel objet plus digne de la noble ambition d'une fille de Juda, qui sait de quelle gloire doit être entourée l'heureuse mère du Messie ? Cependant, Marie n'est pas tentée par tant d'honneur. Elle a pour jamais consacré sa virginité au Seigneur, afin de lui être plus étroitement unie par l'amour ; la destinée la plus glorieuse qu'elle ne pourrait obtenir qu'en violant ce pacte sacré, ne saurait émouvoir son âme. " Comment cela pourrait-il se faire, répond-elle à l'Ange, puisque je ne connais pas d'homme ?"

Johann Koerbecke. XVe.
Telle se montre cette femme qui nous a perdus ; mais combien différente nous apparaît cette autre femme qui devait nous sauver ! La première, cruelle à sa postérité, se préoccupe uniquement d'elle-même; la seconde s'oublie, pour ne songer qu'aux droits de Dieu sur elle. L'Ange, ravi de cette sublime fidélité, achève de lui dévoiler le plan divin :
" L'Esprit-Saint, lui dit-il, surviendra en vous ; la Vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre ; et c'est pour cela que ce qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu. Elisabeth votre cousine a conçu un fils, malgré sa vieillesse ; celle qui fut stérile est arrivée déjà à son sixième mois : car rien n'est impossible à Dieu."
L'Ange arrête ici son discours, et il attend dans le silence la résolution de la vierge de Nazareth.

Lorenzo d'Andrea d'Oderigo. XVe.
Mais détournons nos yeux de ce triste spectacle, et revenons à Nazareth. Marie a recueilli les dernières paroles de l'Ange ; la volonté du ciel est manifeste pour elle. Cette volonté lui est glorieuse et fortunée : elle l'assure que l'ineffable bonheur de se sentir Mère d'un Dieu lui est réservé, à elle humble tille de l'homme, et que la fleur de virginité lui sera conservée. En présence de cette volonté souveraine, Marie s'incline dans une parfaite obéissance, et dit au céleste envoyé : " Voici la servante du Seigneur ; qu'il me soit fait selon votre parole ".

Maître de la Vie de Marie. Allemagne. XVe.
Jamais défaite ne fut plus humiliante et plus complète que celle de Satan, en ce jour Le pied de la femme, de cette humble créature qui lui offrit une victoire si facile, ce pied vainqueur, il le sent maintenant peser de tout son poids sur sa tête orgueilleuse qui en est brisée. Eve se relève dans son heureuse fille pour écraser le serpent. Dieu n'a pas choisi l'homme pour cette vengeance : l'humiliation de Satan n'eût pas été assez profonde. C'est la première proie de l'enfer, sa victime la plus faible, la plus désarmée, que le Seigneur dirige contre cet ennemi. Pour prix d'un si haut triomphe, une femme dominera désormais non seulement sur les anges rebelles, mais sur toute la race humaine ; bien plus, sur toutes les hiérarchies des Esprits célestes. Du haut de son trône sublime, Marie Mère de Dieu plane au-dessus de toute la création. Au fond des abîmes infernaux Satan rugira d'un désespoir éternel, en songeant au malheur qu'il eut de diriger ses premières attaques contre un être fragile et crédule que Dieu a si magnifiquement vengé ; et dans les hauteurs du ciel, les Chérubins et les Séraphins lèveront timidement leurs regards éblouis vers Marie, ambitionneront son sourire, et se feront gloire d'exécuter les moindres désirs de cette femme, la Mère du grand Dieu et la sœur des hommes.

Maître de Moulins. XVe.
" La race des forts avait disparu d'Israël, jusqu'au jour où s'éleva Debbora, où parut celle qui est la mère dans Israël. Le Seigneur a inauguré un nouveau genre de combat ; il a forcé les portes de son ennemi." (Judic. V, 7, 8.).
Prêtons l'oreille, et entendons encore, à travers les siècles, cette autre femme victorieuse, Judith. Elle chante à son tour :
" Célébrez le Seigneur notre Dieu, qui n'abandonne pas ceux qui espèrent en lui. C'est en moi, sa servante, qu'il a accompli la miséricorde promise à la maison d'Israël ; c'est par ma main qu'il a immolé, cette nuit même, l'ennemi de son peuple. Le Seigneur tout-puissant a frappé cet ennemi ; il l'a livré aux mains d'une femme, et il l'a percé de son glaive." (Judith, XIII, 17, 18, XVI, 7.).

L'Incarnation. Gérard David. XVIe.
La sainte Eglise emprunte la plus grande partie des chants du Sacrifice au sublime épithalame dans lequel le Roi-Prophète célèbre l'union de l'Epoux et de l'Epouse.
EPÎTRE
Lecture du Prophète Isaïe. Chap. VII.
EVANGILE
La suite du saint Evangile selon saint Luc. Chap. I.

Saint Gabriel archange. Gérard David. XVIe.
" Salut, Ô pleine de grâce ! Le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre les femmes."
Elle, l'ayant entendu, fut troublée de ses paroles, et elle pensait en elle-même quelle pouvait être cette salutation. Et l'Ange lui dit :
" Ne craignez point, Marie : car vous avez trouve grâce devant Dieu : voici que vous concevrez dans votre sein, et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé le Fils du Très-Haut ; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; et il régnera éternellement sur la maison de Jacob ; et son règne n'aura point de fin."
Alors Marie dit à l'Ange :
" Comment cela se fera-t-il : car je ne connais point d'homme."
Et l'Ange lui répondit :
" L’Esprit-Saint surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C'est pourquoi le fruit saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu. Et voilà qu'Elisabeth votre parente a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse : et ce mois est le sixième de celle qui était appelée stérile : car rien n'est impossible à Dieu."
Et Marie dit :
" Voici la servante du Seigneur : qu'il me soit fait selon votre parole."

Simone Martini. Détail. Tryptique. XIVe.
Voici l'heure où cet opprobre va disparaître, où l'homme va cesser d'avoir droit de se plaindre de la femme. Un jour, cherchant à excuser son propre crime, il fit tout aussitôt peser sur elle une accusation cruelle : " La femme que j'ai reçue de vous, dit-il à Dieu, cette femme m'a donné du fruit ; et j'en ai mangé ". Ô Eve, cours donc à Marie ; mère, réfugie-toi près de ta fille. C'est la fille qui va répondre pour la mère ; c'est elle qui va a enlever la honte de sa mère, elle qui va satisfaire pour la mère auprès du père : car si c'est par la femme que l'homme est tombé, voici qu'il ne peut plus se relever que par la femme. Que disais-tu donc, Ô Adam ? La femme que j'ai reçue de vous m'a donné du fruit ; et j'en ai mangé. Ces paroles sont mauvaises ; elles augmentent ton péché ; elles ne l'effacent pas. Mais la divine Sagesse a vaincu ta malice ; elle a pris dans le trésor de son inépuisable bonté le moyen de te procurer un pardon qu'elle avait essayé de te faire mériter, en te fournissant l'occasion de répondre dignement à la question qu'elle t'adressait. Tu recevras femme pour femme : une femme prudente pour une femme insensée ; une femme humble pour une femme orgueilleuse ; une femme qui, au lieu d'un fruit de mort, te présentera l'aliment de la vie ; qui, au lieu d'une nourriture empoisonnée, enfantera pour toi le fruit des délices éternelles. Change donc en paroles d'actions de grâces ton injuste excuse, et dis maintenant : " Seigneur, la femme que j'ai reçue de vous m'a donné du fruit de l'arbre de vie, et j'en ai mangé ; et ce fruit a été doux à ma bouche : car c'est en lui que vous m'avez rendu la vie " (Bernard. Homil. II super Missus est.).
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mardi, 11 février 2025
11 février. Notre Dame de Lourdes. 1858.
" Je suis l'Immaculée Conception !"
Notre Dame à sainte Bernadette Soubirous.

Dans la Grotte de Massabiel, Notre Dame dit à sainte Bernadette
Proclamée Immaculée dans Sa Conception, le 8 décembre 1854, Marie ne devait pas tarder à montrer combien Elle agréait ce nouvel hommage de la sainte Église. Quatre ans plus tard, en 1858, elle daigna Se montrer, à dix-huit reprises, à une petite fille de Lourdes, bourgade des Pyrénées.
L'enfant, ignorante et candide, s'appelait Bernadette. La Vierge paraissait dans une grotte sauvage. Son visage était gracieux et vermeil; Elle était enveloppée dans les plis d'un long voile blanc; une ceinture bleue flottait autour d'Elle; sur chacun de Ses pieds brillait une rose épanouie. L'enfant regarda longtemps, étonnée et ravie; elle prit son chapelet et le récita pieusement. L'apparition lui ordonna de revenir.
La dix-huitième fois, Bernadette supplia la vision de Se faire connaître. Alors, l'Être mystérieux, joignant les mains devant Sa poitrine, et revêtant une majesté toute divine, disparut en disant :
" JE SUIS L'IMMACULÉE CONCEPTION !"
C'était la Sainte Vierge, patronne de l'Église et de la France, qui venait appeler Son peuple à la prière et à la pénitence.
A partir de cette époque, la ville de Lourdes devenait immortelle. L'Apparition triompha de toutes les impiétés et de toutes les persécutions. Des foules immenses sont venues, selon le désir exprimé par l'Apparition, saluer la Vierge Immaculée dans Sa grotte bénie et dans les splendides sanctuaires érigés à Sa demande et en Son honneur, sur le flanc de la montagne.
De nombreux et éclatants miracles ont récompensé et récompensent toujours la foi des pieux pèlerins ; et chaque jour ce grand mouvement catholique va croissant ; c'est par centaines de mille, chaque année, que les dévôts de Marie affluent, à Lourdes, de toutes les parties du monde.
La piété catholique a multiplié les Histoires et les Notices de Notre-Dame de Lourdes ; mille et mille cantiques de toutes langues ont été chantés au pied de la Grotte bénie; partout, en France et dans toutes les parties du monde, se sont multipliées les représentations de la Grotte de Lourdes et de sa basilique, les images et les statues de la Vierge Immaculée. Les féeriques processions aux flambeaux, les merveilleuses illuminations, les grandioses manifestations qui s'y renouvellent souvent, ont fait de Lourdes comme un coin du Paradis.

Sainte Bernadette Soubirous.
Bernadette Soubirous (Bernadeta Sobirons en Gascon), de son vrai nom Marie-Bernarde Soubiroux (Maria Bernada Sobeirons), née le 7 janvier 1844 à Lourdes, et décédée le 16 avril 1879 à Nevers, est une sainte catholique, célèbre pour avoir vu des apparitions de la Vierge dans une grotte de sa ville natale.
Ses parents, François Soubirous (1807-1871) et Louise Castérot (1825-1866), exploitent le moulin de Boly, où elle est née, jusqu'en 1854. Les Soubirous qui avaient, dit-on, fait un mariage d'amour, ont eu au total neuf enfants dont cinq sont morts en bas-âge. Bernadette est l'aînée. À cette date, l'entreprise familiale est ruinée (trop artisanale pour cette époque d'industrialisation, et sans doute mal gérée). Bernadette connaît la faim et la maladie, elle sait à peine lire et écrire. De santé fragile (elle est notamment asthmatique), elle paraît moins que son âge. Elle est par ailleurs belle fille, selon les témoignages de l'époque et comme en attestent les photographies qui ont été prises d'elle. Son sentiment religieux est déjà très fort même si elle ignore à peu près tout du catéchisme (" [...] si la Sainte Vierge m’a choisie, c’est parce que j’étais la plus ignorante !" dira-t-elle plus tard).
Les parents de Bernadette l'envoient chez sa marraine et tante, Bernarde Castérot (1823-1907), qui l'emploie comme servante à la maison et au comptoir de son cabaret.
Les Soubirous déménagent pour une cellule de l'ancienne prison de la rue Haute, surnommée Le cachot (que l'on peut visiter actuellement) et où ils logent à six dans 3,77 x 4,40 m. En 1857, François Soubirous est accusé (à tort) du vol de deux sacs de farine. Il est envoyé en prison. La famille Soubirous est dans une période de détresse noire.
Bernadette témoigne d'apparitions de la Vierge à partir de 1858. Lors de sa neuvième apparition, elle suit les indications de la Vierge et découvre une source d'eau au pied de la grotte de Massabielle, à Lourdes. Entre le 11 février et le 16 juillet 1858, la Vierge lui apparaît dix-huit fois.
RESUME CHRONOLOGIQUE

Statue de Notre Dame à Lourdes.
- Jeudi 11 février 1858. Avec sa sœur Marie (1846-1892), dite Toinette, et Jeanne Abadie, une amie, Bernadette se rend le long du Gave pour ramasser des os et du bois mort. Du fait de sa santé précaire, elle hésite à traverser le Gave, gelée, comme sa sœur et son amie. Elle est alors surprise par un bruit et lève la tête vers la grotte de Massabielle :
" J'aperçus une dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied."
Bernadette récite une prière, la dame disparaît.
- Dimanche 14 février 1858. Ses parents interdisent à Bernadette de retourner à la grotte. Elle insiste, ils cèdent. Sur place, elle récite des chapelets et voit apparaître la dame. Elle lui jette de l'eau bénite. La dame sourit, incline la tête et disparaît.
- Jeudi 18 février 1858. Bernadette, sous la pression d'une dame de la bourgeoisie lourdaise, demande à la dame de lui écrire son nom. Celle-ci lui répond :
" Ce n'est pas nécessaire."
Puis elle ajoute :
" Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l'autre. Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours ?"
- Samedi 20 février 1858. La dame apprend une prière personnelle à Bernadette qui, à la fin de sa vision, est saisie d'une grande tristesse.
- Dimanche 21 février 1858. Une centaine de personnes accompagnent Bernadette. La dame se présente (à Bernadette seule) et le commissaire de police Jacomet l'interroge sur ce qu'elle a vu. Bernadette se contente de répéter :
" Aquerò." (cela).
- Mardi 23 février 1858. Accompagnée de cent cinquante personnes, Bernadette se rend à la grotte où l'apparition lui révèle un secret " rien que pour elle ".
- Mercredi 24 février 1858. La dame transmet un message à Bernadette :
" Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs !"
- Jeudi 25 février 1858. Trois cents personnes sont présentes. Bernadette explique que la dame lui demande de boire à la source :
" Allez boire à la fontaine et vous y laver. Vous mangerez de cette herbe qui est là."
Bernadette racontera plus tard :
" Je ne trouvai qu'un peu d'eau vaseuse. Au quatrième essai je pus boire."
La foule l'accuse d'être folle et elle répond :
" C'est pour les pécheurs."
- Samedi 27 février 1858. Huit cents personnes accompagnent Bernadette. L'Apparition reste silencieuse, Bernadette boit l'eau.
- Dimanche 28 février 1858. Deux mille personnes assistent à l'extase de Bernadette qui prie, baise la terre, rampe sur les genoux. Le juge Ribes la menace de prison.
- Lundi 1er mars 1858. Mille cinq cents personnes accompagnent Bernadette, dont, pour la première fois, un prêtre. La même nuit, Catherine Latapie, une amie de Bernadette, se rend à la Grotte et trempe son bras déboîté dans l'eau de la source : son bras et sa main retrouvent toute leur souplesse.
- Mardi 2 mars 1858. La foule est très importante. La dame demande à Bernadette :
" Allez dire aux prêtres qu'on vienne ici en procession et qu'on y bâtisse une chapelle."
- Mercredi 3 mars 1858. Trois mille personnes accompagnent Bernadette. La vision ne vient pas. Plus tard, Bernadette se sent appelée et retourne à la grotte où elle demande son nom à la Dame qui lui répond par un sourire. Le curé Peyramale insiste :
" Si la Dame désire vraiment une chapelle, qu'elle dise son nom et qu'elle fasse fleurir le rosier de la Grotte."
- Jeudi 4 mars 1858. Environ huit mille personnes attendent un miracle à la grotte. La vision est silencieuse. Pendant vingt jours, Bernadette ne ressent plus l'invitation à se rendre à la grotte.
- Jeudi 25 mars 1858. L'apparition se montre à Bernadette et dit en Gascon bigourdan - la langue que parlait Bernadette -, levant les yeux au ciel et joignant ses mains :
" Que soy era immaculada councepciou."
Bernadette retient ces mots, qu'elle ne comprend pas, et court les dire au curé, qui est troublé : quatre ans plus tôt, le pape Pie IX a fait de l'Immaculée Conception de Marie un dogme, et Bernadette dit ignorer qu'elle désigne la Vierge. Le rosier n'a toujours pas fleuri.
- Mercredi 7 avril 1858. Le docteur Douzous constate que la flamme du cierge que tient Bernadette pendant l'apparition entoure sa main sans la brûler.
- Jeudi 16 juillet 1858. C'est la dernière apparition. Une palissade interdit l'accès à la grotte. Bernadette franchit le Gave et voit la vierge exactement comme si elle se trouvait devant la grotte.

L'Immaculée Conception. Vittore Crivelli. XIVe.
Le 28 juillet 1858, soit douze jours seulement après la dernière apparition, Mgr Laurence, évêque de Tarbes, réunit une commission d'enquête destinée à établir le crédit que l'Église doit apporter aux affirmations de Bernadette Soubirous. Cette commission est chargée de vérifier la validité des miracles annoncés, en recueillant des témoignages divers et les avis de scientifiques ou de gens d'Église. Elle est aussi chargée d'interroger Bernadette dont la sincérité semblera " incontestable " à l'évêque :
" Qui n'admire, en l'approchant, la simplicité, la candeur, la modestie de cette enfant ? Elle ne parle que quand on l'interroge ; alors elle raconte tout sans affectation, avec une ingénuité touchante, et, aux nombreuses questions qu'on lui adresse, elle fait, sans hésiter, des réponses nettes, précises, pleines d'à propos, empreintes d'une forte conviction."
Le fait que la jeune fille répète des mots dits par la Vierge qu'elle ne pouvait pas connaître eu égard à son manque d'instruction, sera un argument décisif.
Entre-temps, la foule des pèlerins venant voir la grotte et y demander de l'aide à Marie ne cesse de croître, il vient des gens de toute l'Europe et de nouveaux témoignages de miracles s'accumulent.
" Si l'on doit juger l'arbre par ses fruits, nous pouvons dire que l'apparition racontée par la jeune fille est surnaturelle et divine ; car elle a produit des effets surnaturels et divins."

L'Immaculée Conception. Francesco Maria Schiaffino. XVIIe.
Quatre ans plus tard, le 18 janvier 1862, l'évêque rend son avis, favorable :
" Nous jugeons que l'Immaculée Marie, Mère de Dieu, a réellement apparu à Bernadette Soubirous, le 11 février 1858 et les jours suivants, au nombre de dix-huit fois, dans la grotte de Massabielle, près de la ville de Lourdes ; que cette apparition revêt tous les caractères de la vérité, et que les fidèles sont fondés à la croire certaine. Nous soumettons humblement notre jugement au Jugement du Souverain Pontife, qui est chargé de gouverner l'Église universelle."
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mercredi, 05 février 2025
5 février. Sainte Agathe, vierge et martyre. 251.
- Sainte Agathe, vierge et martyre. 251.
Pape : Saint Corneille. Empereurs romains (période de l'anarchie militaire) : Trajan Dèce ; Herennius Etruscus ; Trébonien Galle ; Hostulien ; Volusien.
" A la messe, immédiatement après l'élévation, le prêtre récite une oraison où il prie Dieu de nous faire participer à la gloire des Apôtres et des Martyrs... Dans cette prière sont nommés plusieurs saints, entre autres sainte Agathe. Pour être jugée digne de l'honneur que lui fait l'Eglise de répéter son nom à tant de messes, depuis tant de siècles, il faut que sa sainteté ait été bien grande et bien extraordinaire.
Le doigt de Dieu est ici ! Cette gloire vient de Dieu ! Glorifions Dieu dans les saints !"
Déjà deux de ces quatre illustres Vierges dont le souvenir est associé aux mérites de l'Agneau, dans la célébration du Sacrifice, ont passé devant nous dans leur marche triomphale sur le Cycle de la sainte Eglise ; la troisième se lève aujourd'hui sur nous, comme un astre aux plus doux rayons. Après Lucie et Agnès, Agathe vient nous consoler par sa gracieuse visite. La quatrième, l'immortelle Cécile, se lèvera en son temps, lorsque l'année inclinant à sa fin, le ciel de l'Eglise paraîtra tout à coup resplendissant de la plus magnifique constellation. Aujourd'hui fêtons Agathe, la Vierge de Sicile, la sœur de Lucie. Que les saintes tristesses du temps où nous sommes n'enlèvent rien à la plénitude des hommages qui sont dus à Agathe. En chantant sa gloire, nous contemplerons ses exemples ; du haut du ciel elle daignera nous sourire, et nous encourager dans la voie qui seule peut nous ramener à celui qu'elle a suivi noblement jusqu'à la fin, et auquel elle est réunie pour jamais.
Agathe tire son nom de agios, qui veut dire saint, et de Theos, Dieu, Sainte de Dieu.
Trois qualités font les saints, comme dit saint Jean Chrysostome, et elles furent toutes réunies en elle. Elles sont : la pureté du coeur, la présence de l’Esprit-Saint et l’abondance des bonnes oeuvres.
Ou bien Agathe vient encore de a privatif, sans, de geos terre, et Theos, Dieu, comme on dirait une divinité sans terre, c'est-à-dire, sans amour des biens de la terre.
Ce mot viendrait encore, de aga, qui signifie parlant et thau, consommation, comme ayant parlé d'une manière consommée et parfaite, ainsi qu'on peut s'en assurer par ses réponses.
Ou bien il viendrait d'agath, esclavage et thaas, souverain, ce qui voudrait dire servitude souveraine, par rapport à ces paroles qu'elle prononça :
" C'est une souveraine noblesse que celle par laquelle on prouve qu'on est au service de Notre Seigneur Jésus-Christ."
Agathe viendrait encore d'aga, solennel, et thau, consommé, comme si on disait consommée ; ensevelie solennellement ; puisque les anges lui rendirent ce bon office.
Deux villes de Sicile, Palerme et Catane, se disputent l'honneur d'avoir donné naissance à sainte Agathe ; ce qui est certain, c'est qu'elle fut martyrisée à Catane, sous l'empereur Dèce.
Sainte Agathe, vierge de race noble et très belle de corps, honorait sans cesse Dieu en toute sainteté dans la ville de Catane. Or, Quintien, consulaire en Sicile, homme ignoble, voluptueux, avare et adonné à l’idolâtrie, faisait tous ses efforts pour se rendre maître d'Agathe.
Comme il était de basse extraction, il espérait en imposer en s'unissant à une personne noble ; étant voluptueux, il aurait joui de sa beauté ; en s'emparant de ses biens, il satisfaisait son avarice ; puisqu'il était idolâtre, il la contraindrait d'immoler aux dieux.
Il se la fit donc amener. Arrivée en sa présence, et avant connu son inébranlable résolution, il la livra entre les mains d'une femme de mauvaise vie nommée Aphrodisie, et à ses neuf filles débauchées comme leur mère, afin que, dans l’espace de trente jours, elles la fissent changer de résolution.

Eglise Sainte Agathe. Catane, Sicile.
Elles espéraient ; soit par de belles promesses, soit par des menaces violentes, qu'elles la détourneraient de son bon propos. La bienheureuse Agathe leur dit :
" Ma volonté est assise sur la pierre et à Notre Seigneur Jésus-Christ pour base ; vos paroles sont comme le vent, vos promesses comme la pluie, les terreurs que vous m’inspirez comme les fleuves. Quels que soient leurs efforts, les fondements de ma maison restent solides, rien ne pourra l’abattre."
En s'exprimant de la sorte, elle ne cessait de pleurer et chaque jour elle priait avec le désir de parvenir à la palme du martyre. Aphrodisie voyant Agathe rester inébranlable dit à Quintien :
" Amollir les pierres, et donner au fer, la flexibilité du plomb serait plus facile que de détourner l’âme de cette jeune fille des pratiques chrétiennes et de la,faire changer."
Le juge alors fit comparaître la servante du Seigneur devant son tribunal :
" Qui es-tu ?
- Je suis noble et d'une illustre famille, toute ma parenté le fait assez connaître.
- Pourquoi donc suis-tu la chétive condition des chrétiens ?
- Parce que la véritable noblesse s'acquiert avec Jésus-Christ dont je me dis la servante.
- Quoi donc ! sommes-nous dégradés de noblesse pour mépriser ton Crucifié ?
- Oui, tu perds la véritable liberté en te faisant esclave du démon jusqu'au point d'adorer des pierres pour lui faire honneur."
Afin d'apprendre à la jeune fille à mieux parler, Quintianus la fit frapper sur la joue, et commanda qu'on la conduisit en prison, lui disant qu'elle eût à se préparer à renier Jésus-Christ ou à mourir dans les tourments. Le lendemain, le juge essaya de gagner Agathe par des promesses, mais il la trouva inébranlable, et ses réponses excitèrent tellement la rage du persécuteur, que, sur son ordre, on tordit et on arracha une mamelle à la Sainte. Elle dit à Quintianus :
" N'as-tu pas honte, Ô cruel tyran, de me faire souffrir de cette façon, toi qui as sucé ta première nourriture du sein d'une femme ?"
Quand elle fut rentrée dans la prison où le préfet avait défendu de lui rien donner, saint Pierre lui apparut et la guérit au nom du Sauveur ; la Sainte s'écria :
" Je Vous rends grâces, Ô mon Seigneur Jésus-Christ, de ce qu'il Vous a plu de m'envoyer Votre Apôtre afin de guérir mes plaies et de me rendre ce que le bourreau m'avait arraché."
La prison fut remplie d'une si éclatante lumière que les gardiens s'enfuirent épouvantés, laissant les portes ouvertes.
Les autres prisonniers conseillaient à Agathe de prendre la fuite, mais elle répondit :
" Dieu me garde de quitter le champ de bataille et de m'enfuir en voyant une si belle occasion de remporter la victoire sur mes ennemis."

Martyre de sainte Agathe.
Quatre jours après, Agathe fut ramenée devant le juge qui, la voyant saine et sauve, fut rempli d'étonnement ; sa rage n'en devint que plus grande. Par son ordre, on roula la Sainte sur des têts de pots cassés et sur des charbons, en même temps que l'on perçait son corps de pointes aiguës.
Tout à coup au même moment un grand tremblement de terre ébranla toute la ville, et deux murailles en s'écroulant écrasèrent Silvin et Falconius, amis intimes du gouverneur. La ville étant en proie à une vive émotion, Quintianus, qui craignait quelque sédition dans le peuple, fait ramener secrètement Agathe demi-morte dans sa prison. Elle y fit ces prières a Dieu :
" Seigneur, qui m'avez gardée dès mon enfance, qui avez enlevé de mon cœur l'amour du monde, et qui m'avez fait surmonter la rigueur des tourments, recevez mon âme."
" Ouvrez, Seigneur, les bras de Votre miséricorde, et recevez mon esprit qui désire Vous posséder avec tous les transports d'amour dont il est capable."
En finissant cette prière, elle passa de la terre au ciel, le jour des nones de février ; son corps fut enseveli par les chrétiens.
Aussitôt que la nouvelle de cette mort se fut répandue, toute la ville accourut pour honorer les restes de sainte Agathe, et au moment où on voulut la mettre dans le tombeau, cent Anges, sous la figure de jeunes hommes, apparurent, et au front d'Agathe inscrivirent ces mots :
" C'est une âme sainte ; elle a rendu un honneur volontaire à Dieu et elle est la rédemption de sa patrie."
Quintianus, de son côté, était parti pour se mettre en possession des biens de la servante de Dieu, mais au passage d'une rivière, un cheval le mordit au visage et un autre, à coups de pieds, le précipita dans l'eau où il se noya.
Un an exactement après sa mort l'Etna entra à en éruption. Voyant la lave arriver sur la ville, les habitants placèrent le voile qui recouvrait le corps de Ste Agathe devant le feu, ce qui le stoppa sur le champ.
La dévotion à sainte Agathe ne tarda pas de se répandre partout, mais nulle part elle ne fut plus honorée qu'à Catane. Plusieurs fois sa protection a sauvé cette ville des éruptions de l'Etna, et pour cela il suffisait aux habitants de donner, comme barrière aux torrents de lave qui descendaient de la montagne, un objet qui avait touché le corps de la Sainte.

Le martyre de sainte Agathe. Psautier à l'usage de Reims. XIIIe.
Voici ce que dit saint Ambroise en parlant de cette vierge, en sa préface :
" Ô heureuse et illustre vierge qui mérita de purifier son sang par, un généreux martyre pour la gloire du Seigneur ! Ô glorieuse et noble vierge, illustrée d'une double gloire, pour avoir fait toutes sortes de miracles au milieu des plus cruels tourments, et qui, forte d'un secours mystérieux, a mérité d'être guérie par la visite de l’apôtre ! Les cieux reçurent cette épouse du Christ ; ses restes mortels sont l’objet d'un glorieux respect. Le chœur des anges y proclame la sainteté de son âme et lui attribue la délivrance de sa patrie."
Il se fait chaque année à Catane, et encore aujourd'hui, une procession qui dure deux jours.
HYMNE
Les anciens Livres liturgiques sont remplis de compositions poétiques en l'honneur de sainte Agathe ; mais elles sont généralement assez faibles. Nous nous bornerons donc à donner ici la belle Hymne que lui a consacrée le Pape saint Damase :
" Voici le jour de la Martyre Agathe, le jour illuminé par cette illustre Vierge ; c'est aujourd'hui qu'elle s'unit au Christ, et qu'un double diadème orne son front.
Noble de race et remarquable en beauté, elle brillait plus encore par ses œuvres et par sa foi ; le bonheur de la terre ne fut rien à ses yeux ; elle fixa sur son cœur les préceptes de Dieu.
Plus indomptable que le bras des bourreaux, elle livre à leurs fouets ses membres délicats ; sa mamelle arrachée de sa poitrine montre combien invincible est son courage.
Le cachot est pour elle un séjour de délices ; c'est là que Pierre le Pasteur vient guérir sa brebis ; pleine de joie et toujours plus enflammée, elle court avec une nouvelle ardeur au-devant des tourments.
Une cité païenne en proie à l'incendie l'implore et obtient son secours ; qu'elle daigne bien plus encore éteindre les feux impurs en ceux qu'honore le titre de chrétien.
Ô toi qui resplendis au ciel comme l'Epouse, supplie le Seigneur pour les pauvres pécheurs ; que leur zèle à célébrer ta fête attire sur eux tes faveurs.
Gloire soit au Père, au Fils et à l'Esprit divin ; daigne le Dieu unique et tout-puissant nous accorder l’intercession d'Agathe.
Amen."
PRIERE
" Que vos palmes sont belles, Ô Agathe ! Mais que les combats dans lesquels vous les avez obtenues furent longs et cruels ! Vous avez vaincu; vous avez sauvé en vous la foi et la virginité ; mais votre sang a rougi l'arène, et vos glorieuses blessures témoignent, aux yeux des Anges, du courage indomptable avec lequel vous avez gardé fidélité à l'Epoux immortel. Après les labeurs des combats, vous vous tournez vers lui, et bientôt votre âme bénie s'élance dans son sein, pour aller jouir de ses embrassements éternels. Toute l'Eglise vous salue aujourd'hui, Ô Vierge, Ô Martyre ! Elle sait que vous ne l'oubliez jamais, et que votre inénarrable félicité ne vous rend point indifférente à ses besoins. Vous êtes notre sœur ; soyez aussi pour nous une mère. De longs siècles se sont écoulés depuis le jour où votre âme brisa son enveloppe mortelle, après l'avoir sanctifiée par la pureté et la souffrance ; mais, hélas ! Jusqu'aujourd'hui et toujours, sur cette terre, la guerre existe entre l'esprit et la chair. Assistez vos frères dans leurs combats ; ranimez dans leurs cœurs l'étincelle du feu sacré que le monde et les passions voudraient éteindre.

Buste reliquaire de Sainte Agathe porté en procession.
En ces jours, où tout chrétien doit songer à se retremper dans les eaux salutaires de la componction, ranimez partout la crainte de Dieu qui veille sur les envahissements d'une nature corrompue, l'esprit de pénitence qui répare les faiblesses coupables, l'amour qui adoucit le joug et assure la persévérance. Plus d'une fois, votre voile virginal, présenté aux torrents enflammés des laves qui descendaient des flancs de l'Etna, les arrêta dans leur cours, aux yeux d'un peuple tout entier : opposez, il en est temps, la puissante influence de vos innocentes prières à ce torrent de corruption qui déborde de plus en plus sur nous, et menace d'abaisser nos mœurs au niveau de celles du paganisme. Le temps presse, Ô Agathe ! Secourez les nations infectées des poisons d'une littérature infâme ; détournez cette coupe vénéneuse des lèvres de ceux qui n'y ont pas goûté encore ; arrachez-la des mains de ceux qui déjà y ont puisé la mort. Epargnez-nous la honte de voir le triomphe de l'odieux sensualisme qui s'apprête à dévorer l'Europe, et déjouez les projets que l'enfer a conçus."
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