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dimanche, 28 avril 2024

IVe dimanche après Pâques.

- Le IVe dimanche après Pâques.

 
Baptême de Notre Seigneur Jésus-Christ. Psautier cistercien. XIIIe.

 

Nous avons montré, il y a quelques jours, comment la sainte Eglise, société spirituelle, était en même temps une société visible et extérieure, parce que l'homme auquel elle est destinée est composé d'un corps et d'une âme. Jésus, en instituant ses Sacrements, leur assigne à chacun un rite essentiel ; et ce rite est extérieur et sensible. Le Verbe divin, en prenant la chair, en a fait l'instrument de notre salut dans sa Passion sur la croix : c'est par le sang de ses veines qu'il nous a rachetés ; poursuivant ce plan mystérieux, il prend les éléments de la nature physique pour auxiliaires dans l'œuvre de notre justification. Il les élève à l'état surnaturel, et en fait jusqu'au plus intime de nos âmes les conducteurs fidèles et tout-puissants de sa grâce. Ainsi s'appliquera jusqu'à ses dernières conséquences le mystère de la divine incarnation, qui a eu pour but de nous élever, par les choses visibles, à la connaissance et à la possession des choses invisibles. Ainsi est brisé l'orgueil de Satan, qui dédaignait la créature humaine, parce que l'élément matériel s'unit en elle à la grandeur spirituelle, et qui refusa, pour son éternel malheur, de fléchir le genou devant le Verbe fait chair.

En même temps, les divins Sacrements étant autant de signes sensibles, formeront un lien de plus entre les membres de l'Eglise, déjà unis entre eux par la soumission à Pierre et aux Pasteurs qu'il envoie, et par la profession d'une même foi. L'Esprit-Saint nous dit dans les divines Ecritures que " le lien tressé en trois ne se rompt pas aisément " (Eccle. IV, 12.) ; or, tel est celui qui nous retient dans la glorieuse unité de l'Eglise : Hiérarchie, Dogme et Sacrements, tout contribue à faire de nous un seul corps. Du septentrion au midi, de l'orient à l'occident, les Sacrements proclament la fraternité des chrétiens; ils sont en tous lieux leur signe de reconnaissance, et la marque qui les désigne aux yeux des infidèles. C'est dans ce but que ces Sacrements divins sont identiques pour toutes les races baptisées, quelle que soit la variété des formules liturgiques qui en accompagnent l'administration : partout le fond est le même, et la même grâce est produite sous les mêmes signes essentiels.

Notre divin ressuscité choisit le septénaire pour le nombre de ses Sacrements. Il empreint ce nombre sacré sur son œuvre la plus sublime, de même qu'il l'avait marqué au commencement, en créant ce monde visible et inaugurant la semaine par six jours d'action et un jour de repos. Sagesse éternelle du Père, il nous révèle, dès l'Ancien Testament, qu'il se bâtira une maison qui est la sainte Eglise, et il ajoute qu'il la fera reposer sur sept colonnes (Prov. IX, 1.). Cette Eglise, il la figure d'avance dans le tabernacle de Moïse, et il ordonne qu'un superbe chandelier qui lance sept branches chargées de fleurs et de fruits, éclaire jour et nuit le sanctuaire (Exod. XXV, 37.). S'il transporte au ciel, dans un ravissement, son disciple bien-aimé, c'est pour se montrer à lui environné de sept chandeliers, et tenant sept étoiles dans sa main (Apoc. I, 12, 16.).

 
Baptême de saint Paul. Bible. XIIIe.

 

S'il se manifeste sous les traits de l'Agneau vainqueur, cet Agneau porte sept cornes, symbole de sa force, et sept yeux qui marquent l'étendue infinie de sa science (Ibid. V, 6.). Près de lui est le livre qui contient les destinées du genre humain, et ce livre est scellé de sept sceaux que l'Agneau seul peut lever (Ibid. 5.). Devant le trône de la Majesté divine, le disciple aperçoit sept Esprits bienheureux ardents comme sept lampes (Ibid. IV, 5.), attentifs aux moindres ordres de Jéhovah, et prêts à porter sa parole jusqu'aux dernières limites de la création.

Si maintenant nous tournons nos regards vers l'empire des ténèbres, nous voyons l'esprit de malice occupé à contrefaire l'œuvre divine, et usurpant le septénaire pour le souiller en le consacrant au mal. Sept péchés capitaux sont l'instrument de sa victoire sur l'homme; et le Seigneur nous avertit que lorsque, dans sa fureur, Satan s'élance sur une âme, il prend avec lui sept esprits des plus méchants de l'abîme. Nous savons que Madeleine, l'heureuse pécheresse, ne recouvra la vie de l'âme qu'après que le Sauveur eut expulsé d'elle sept démons. Cette provocation de l'esprit d'orgueil forcera la colère divine, lorsqu'elle tombera sur le monde pécheur, à empreindre le septénaire jusque dans ses justices. Saint Jean nous apprend que sept trompettes, sonnées par sept Anges, annonceront les convulsions successives de la race humaine (Ibid. VIII, 2.), et que sept autres Anges verseront tour à tour sur la terre coupable sept coupes remplies de la colère de Dieu (Ibid. XV, 1.).

Nous donc qui voulons être sauvés, et jouir de la grâce en ce monde, et en l'autre de la vue de notre divin ressuscité, accueillons avec un souverain respect et une tendre reconnaissance le Septénaire miséricordieux de ses Sacrements. Sous ce nombre sacré il a su renfermer toutes les formes de sa grâce. Soit qu'il veuille dans sa bonté nous faire passer de la mort à la vie, par le Baptême et la Pénitence ; soit qu'il s'applique à soutenir en nous la vie surnaturelle, et à nous consoler dans nos épreuves, par la Confirmation, l'Eucharistie et l'Extrême-Onction ; soit enfin qu'il pourvoie au ministère de son Eglise et à sa propagation par l'Ordre et le Mariage : on ne saurait trouver un besoin de l'âme, une nécessite de la société chrétienne auxquels il n'ait satisfait au moyen des sept sources de régénération et de vie qu'il a ouvertes pour nous, et qu'il ne cesse de faire couler sur nos âmes. Les sept Sacrements suffisent à tout ; un seul de moins, l'harmonie serait rompue.

 

Baptême de Clovis. Chroniques de Burgos. Gundisalvus de Hinojosa. XIVe.

 

Les Eglises de l'Orient, séparées de l'unité catholique depuis tant de siècles, confessent avec nous le septénaire sacramentel ; et le protestantisme, en portant sur ce nombre sacré sa main profane, a montré en cela, comme en toutes ses autres réformes prétendues, que le sens chrétien lui faisait défaut. Ne nous en étonnons pas ; la théorie des Sacrements s'impose tout entière à la foi ; l'humble soumission du fidèle doit l'accueillir d'abord comme venant du souverain Maître : c'est lorsqu'elle s'applique sans y rien ajouter ni retrancher que sa magnificence et son efficacité divine se révèlent ; alors nous comprenons, parce que nous avons cru : " Credite et intelligetis ".

Aujourd'hui, consacrons notre admiration et notre reconnaissance au premier des Sacrements, au Baptême. Le Temps pascal nous le montre dans toute sa gloire. Nous l'avons vu, au Samedi saint, comblant les vœux de l'heureux catéchumène, et enfantant à la patrie céleste des peuples entiers. Mais ce divin mystère avait eu sa préparation. En la fête de l'Epiphanie, nous adorâmes notre Emmanuel descendant dans les flots du Jourdain, et communiquant à l'élément de l'eau, par le contact de sa chair sacrée, la vertu de purifier toutes les souillures de l'âme. L'Esprit-Saint, colombe mystique, vint reposer sur la tête de l'Homme-Dieu, et féconder par sa divine influence l'élément régénérateur, tandis que la voix du Père céleste retentissait dans la nue, annonçant l'adoption qu'il daignerait faire des baptisés, en son Fils Jésus, l'objet de son éternelle complaisance.

Durant sa vie mortelle, le Rédempteur s'explique déjà devant un docteur de la loi sur ses mystérieuses intentions :
" Celui, dit-il, qui ne sera pas rené de l'eau et du Saint-Esprit ne pourra entrer dans le royaume de Dieu." (Johan. III, 5.).
Selon son usage presque constant, il annonce ce qu'il doit faire un jour, mais il ne l'accomplit pas encore ; nous apprenons seulement que notre première naissance n'ayant pas été pure, il nous en prépare une seconde qui sera sainte, et que l'eau en sera l'instrument.

 
Baptême de Louis de Poissy le 24 avril 1214. Verrière du XXe.
Collégiale Notre-Dame de Poissy. Île-de-France.

 

Mais en ces jours le moment est venu où notre Emmanuel va déclarer la puissance qu'il a donnée aux eaux de produire la sublime adoption projetée par le Père. S'adressant à ses Apôtres, il leur dit tout à coup avec la majesté d'un roi qui promulgue la loi fondamentale de son empire :
" Allez ; enseignez toutes les nations ; baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit." (Matth. XXVIII, 19.).
Le salut par l'eau, avec l'invocation de la glorieuse Trinité, tel est le bienfait capital qu'il annonce au monde ; car, dit-il encore :
" Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé." (Marc XVI, 16.).
Révélation pleine de miséricorde pour la race humaine ; inauguration des Sacrements, par la déclaration du premier, de celui qui, selon le langage des saints Pères, est la porte de tous les autres !

Nous qui lui devons la vie de nos âmes, avec le sceau éternel et mystérieux qui fait de nous les membres de Jésus, saluons avec amour cet auguste mystère. Saint Louis, baptisé sur les humbles fonts de Poissy, se plaisait à signer Louis de Poissy, considérant la fontaine baptismale comme une mère qui l'avait enfanté à la vie céleste, et oubliant son origine royale pour ne se souvenir que de celle d'enfant de Dieu. Nos sentiments doivent être les mêmes que ceux du saint roi.

Mais admirons avec attendrissement la condescendance de notre divin ressuscité, lorsqu'il institua le plus indispensable de ses Sacrements. La matière qu'il choisit est la plus commune, la plus aisée à rencontrer. Le pain, le vin, l'huile d'olives, ne sont pas partout sur la terre ; l'eau coule en tous lieux ; la providence de Dieu l'a multipliée sous toutes les formes, afin qu'au jour marqué, la fontaine de régénération fût accessible de toutes parts à l'homme pécheur.

  L'église où Louis de Poissy reçu le saint Baptême.
Collégiale Notre-Dame. Poissy. Île-de-France.

 

Ses autres Sacrements, le Sauveur les a confiés au sacerdoce qui seul a pouvoir de les administrer ; il n'en sera pas ainsi du Baptême. Tout fidèle pourra en être le ministre, sans distinction de sexe ni de condition. Bien plus, tout homme, ne fût-il pas même membre de l'Eglise chrétienne, pourra conférer à son semblable, par l'eau et l'invocation de la sainte Trinité, la grâce baptismale qui n'est pas en lui, à la seule condition de vouloir, en cet acte, accomplir sérieusement ce que fait la sainte Eglise, quand elle administre le sacrement du Baptême.

Ce n'est pas tout encore. Ce ministre du sacrement peut manquer à l'homme qui va mourir ; l'éternité va s'ouvrir pour lui sans que la main d'autrui se lève pour répandre sur sa tête l'eau purificatrice ; le divin instituteur de la régénération des âmes ne l'abandonne pas dans ce moment suprême. Qu'il rende hommage au saint Baptême, qu'il le désire de toute l'ardeur de son âme, qu'il entre dans les sentiments d'une componction sincère et d'un véritable amour ; après cela qu'il meure : la porte du ciel est ouverte au baptisé de désir.

Mais l'enfant qui n'a pas encore l'usage de sa raison, et que la mort va moissonner dans quelques heures, a-t-il donc été oublié dans cette munificence générale ?
Jésus a dit :
" Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé " ; comment alors obtiendra-t-il le salut, cet être faible qui va s'éteindre, chargé de la faute originelle, et incapable de la foi ? Rassurez-vous. La puissance du saint Baptême s'étendra jusqu'à lui. La foi de l'Eglise qui le veut pour fils, lui va être imputée ; qu'on répande l'eau sur sa tête au nom des trois divines Personnes, et le voilà chrétien pour jamais. Baptisé dans la foi de l'Eglise, cette foi est maintenant personnelle en lui, avec l'Espérance et la Charité ; l'eau sacramentelle a produit cette merveille. Qu'il expire maintenant, ce tendre rejeton de la race humaine ; le royaume du ciel est à lui.

Tels sont, Ô Rédempteur, les prodiges que vous opérez dans le premier de vos Sacrements, par l'effet de cette volonté sincère que vous avez du salut de tous (I Tim. II, 4.) ; en sorte que ceux en qui cette volonté ne s'accomplit pas, n'échappent à la grâce de la régénération que par suite du péché commis antérieurement, péché que votre éternelle justice ne vous permet pas toujours de prévenir en lui-même, ou de réparer dans ses suites. Mais votre miséricorde est venue au secours ; elle a tendu ses filets, et d'innombrables élus y sont tombés. L'eau sainte est venue couler jusque sur le front de l'enfant qui s'éteignait entre les bras d'une mère païenne, et les Anges ont ouvert leurs rangs pour recevoir cet heureux transfuge. A la vue de tant de merveilles, que nous reste-t-il à faire, sinon de nous écrier avec le Psalmiste : " Nous qui possédons la vie, bénissons le Seigneur " ?

A LA MESSE

Le quatrième Dimanche après Pâques est appelé, dans l'Eglise grecque, le Dimanche de la Samaritaine, parce qu'on y lit le passage de l'Evangile où la conversion de cette femme est rapportée.

L'Eglise Romaine commence aujourd'hui, à l'Office de la nuit, la lecture des Epîtres dites Canoniques, qu'elle continue jusqu'à la fête de la Pentecôte.

EPÎTRE

Lecture de l'Epître du bienheureux Jacques, Apôtre. Chap. I.

 
Saint Jacques le Majeur prêchant. Legenda aurea.
Bx J. de Voragine. R. de Montbaston. XIVe.

 

" Mes bien-aimés , toute grâce excellente et tout don parfait viennent d'en haut, et descendent du Père des lumières, chez lequel il n'y a ni changement, ni ombre de vicissitude. C'est lui qui nous a librement engendrés par la parole de vérité, afin que nous fussions comme les prémices de ses créatures. Vous le savez, mes frères très chers. Que tout homme soit donc prompt à écouter, lent à parler, et lent à se mettre en colère ; car ce n'est pas la colère de l'homme qui accomplit la justice de Dieu. Rejetant donc toutes les suites immondes et superflues du péché, recevez dans la douceur la parole qui est greffée en vous, et qui a la puissance de sauver vos âmes."

 
Martyre de saint Jacques le Majeur. Jean Mansel. Fleurs des histoires. XVe.

 

Les faveurs répandues sur le peuple chrétien procèdent de la haute et sereine bonté du Père céleste. Il est le principe de tout dans l'ordre de la nature ; et si, dans l'ordre de la grâce, nous sommes devenus ses enfants, c'est parce que lui-même a envoyé vers nous son Verbe consubstantiel, qui est la Parole de vérité, par laquelle nous sommes devenus, au moyen du Baptême, les fils de Dieu. Il suit de là que nous devons imiter, autant qu'il est possible à notre faiblesse, le calme divin de notre Père qui est dans les cieux, et nous garantir de cette agitation passionnée qui est le caractère d'une vie toute terrestre, tandis que la nôtre doit être du ciel où Dieu nous attire. Le saint Apôtre nous avertit de recevoir dans la douceur cette Parole qui nous fait ce que nous sommes. Elle est, selon sa doctrine, une greffe de salut entée sur nos âmes. Qu'elle s'y développe, que son succès ne soit pas traversé par nous, et nous serons sauvés.

ÉVANGILE

La suite du saint Evangile selon saint Jean. Chap. XVI.

 
Notre Seigneur Jésus-Christ s'adressant à ses disciples.
Calendrier des bergers. XVe.
 

" En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : " Je m'en vais à celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande : " Où allez-vous ?"
Mais parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre coeur. Néanmoins je vous dis la vérité : Il vous est bon que je m'en aille ; car si je ne m'en vais pas, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. Et lorsqu'il sera venu, il convaincra le monde en ce qui touche le péché, et la justice, et le jugement. En ce qui touche le péché, parce qu'ils n'ont pas cru en moi ; en ce qui touche la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ; en ce qui touche le jugement, parce que le prince de ce monde est déjà jugé. J'ai encore beaucoup de choses à vous dire; mais vous ne les pourriez porter présentement. Quand cet Esprit de vérité sera venu, il vous enseignera toute vérité. Car il ne parlera pas de lui-même : mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et vous annoncera ce qui doit advenir. Il me glorifiera, parce qu'il recevra de ce qui est à moi et vous l'annoncera."


Les Apôtres furent attristés lorsque Jésus leur eut dit : " Je m'en vais ".
Ne le sommes-nous pas aussi, nous qui, depuis sa naissance en Bethléhem, l'avons suivi constamment, grâce à la sainte Liturgie qui nous attachait à ses pas ? Encore quelques jours, et il va s'élever au ciel, et l'année va perdre ce charme qu'elle empruntait, jour par jour, aux actions et aux discours de notre Emmanuel. Il ne veut pas cependant que nous nous laissions aller à une trop grande tristesse. Il nous annonce qu'en sa place le divin Consolateur, le Paraclet, va descendre sur la terre, et qu'il restera avec nous pour nous éclairer et nous fortifier jusqu'à la fin des temps. Profitons avec Jésus des dernières heures ; bientôt il sera temps de nous préparer à recevoir l'hôte céleste qui doit venir le remplacer.

Jésus, qui prononçait ces paroles la veille de sa Passion, ne se borne pas à nous montrer la venue de l'Esprit-Saint comme la consolation de ses fidèles ; il nous la fait voir en même temps comme redoutable à ceux qui auront méconnu leur Sauveur. Les paroles de Jésus sont aussi mystérieuses que terribles ; empruntons-en l'explication à saint Augustin, le Docteur des docteurs. " Lorsque l'Esprit-Saint sera venu, dit le Sauveur, il convaincra le monde en ce qui touche le péché."
Pourquoi ? " Parce que les hommes n'ont pas cru en Jésus." 

Combien, en effet, sera grande la responsabilité de ceux qui, ayant été les témoins des merveilles opérées par le Rédempteur, ne se rendront pas à sa parole ! Jérusalem entendra dire que l'Esprit est descendu sur les disciples de Jésus, et elle demeurera aussi indifférente qu'elle le fut aux prodiges qui lui désignaient son Messie.

La venue de l'Esprit-Saint sera comme le prélude de la ruine de cette ville déicide. Jésus ajoute que " le Paraclet convaincra le monde au sujet de la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ". Les Apôtres et ceux qui croiront à leur parole seront saints et justes par la foi. Ils croiront en celui qui s'en est allé au Père, en celui que leurs yeux ne verront plus en ce monde. Jérusalem , au contraire , ne gardera souvenir de lui que pour le blasphémer ; la justice, la sainteté, la foi de ceux qui auront cru seront sa condamnation, et l'Esprit-Saint l'abandonnera à son sort. Jésus dit encore : " Le Paraclet convaincra le monde en ce qui touche le jugement ".

Et pourquoi ? " Parce que le prince du monde est déjà jugé ".

Ceux qui ne suivent pas Jésus-Christ ont cependant un chef qu'ils suivent. Ce chef est Satan. Or, le jugement de Satan est déjà prononcé.

L'Esprit-Saint avertit donc les disciples du monde que leur prince est pour jamais plongé dans la réprobation. " Qu'ils y réfléchissent ; car ", ajoute saint Augustin, " l'orgueil de l'homme aurait tort de compter sur l'indulgence ; qu'il se donne la peine de contempler le supplice auquel sont livrés les anges superbes " (In Johannem, Tract. XCV.).

28 avril. Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, prêtre, missionaire apostolique, instituteur des prêtres missionaires de la compagnie de Marie et de la congrégation des Filles de la Sagesse. 1716.

- Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, prêtre, missionaire apostolique, instituteur des prêtres missionaires de la compagnie de Marie et de la congrégation des Filles de la Sagesse. 1716.
 
Pape : Clément XI. Roi de France : Louis XV, le Bien-Aimé.
 
" Vous vous appelez “ Amis de la Croix ”. Que ce nom est grand ! Je vous avoue que j’en suis charmé et ébloui. Il est plus brillant que le soleil, plus élevé que les cieux, plus glorieux et plus pompeux que les titres les plus magnifiques des rois et des empereurs. C’est le grand nom de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme tout ensemble : c’est le nom sans équivoque du Chrétien."
Saint Louis-Marie Grignon de Montfort. Lettre circulaire aux Amis de la Croix.
 

Statue de saint Louis-Marie Grignion de Montfort.
Détail. Saint-Laurent-sur-Sèvres.

Louis-Marie Grignion de La Bacheleraie naquit à Montfort-la-Cane, alors du diocèse de Saint-Malo, aujourd'hui de celui de Rennes, le 31 janvier 1673. Par esprit de religion et d'humilité, il abandonna plus tard le nom de sa famille, pour prendre celui du lieu de sa naissance et de son baptême. Sa première éducation fut pieuse et forte ; il la compléta chez les Jésuites de Rennes, où il acquit la réputation d'un saint Louis de Gonzague.

La Providence le conduisit ensuite à Paris, pour y étudier en diverses maisons tenues par les Sulpiciens, et à Saint-Sulpice même. Dans ce séminaire, où il brilla par son intelligence et sa profonde piété, on ne comprit pas assez les vues de Dieu sur lui. Dieu le permit ainsi pour le former à l'amour de la Croix, dont il devait être l'apôtre passionné. C'est à l'école de Saint-Sulpice qu'il puisa toutefois son merveilleux amour de Marie et qu'il se prépara à devenir Son apôtre et Son docteur.


Verrière de l'église de Clayes. Diocèse de Rennes.

Jeune prêtre, il fut d'abord aumônier à l'hôpital de Poitiers, où il opéra une réforme aussi prompte qu'étonnante. Ballotté ensuite pendant quelques temps par les persécutions que lui suscitaient les Jansénistes, il se rendit à Rome en vue de s'offrir au Pape pour les missions étrangères, et il reçut du Souverain Pontife l'ordre de travailler à l'évangélisation de la France.

Dès lors, pendant dix ans, il va de missions en missions, dans plusieurs diocèses de l'Ouest, qu'il remue et transforme par sa parole puissante, par la flamme de son zèle et par ses miracles. Il alimente sa vie spirituelle dans une prière continuelle et dans des retraites prolongées, il est l'objet des visites fréquentes de la Sainte Vierge. Ses cantiques populaires complètent les fruits étonnants de sa prédication ; il plante partout la Croix ; il sème partout la dévotion au Rosaire : il prépare providentiellement les peuples de l'Ouest à leur résistance héroïque au flot destructeur de la Révolution, qui surgira en moins d'un siècle.


Statue de saint Louis-Marie Grignon de Montfort. Dol-de-Bretagne.

Après seize ans d'apostolat, il meurt en pleine prédication, à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), à quarante-trois ans, laissant, pour continuer son oeuvre, une Société de missionnaires, les Soeurs de la Sagesse, et quelques Frères pour les écoles, connus partout aujourd'hui sous le nom de Frères de Saint-Gabriel. C'est un des plus grands saints des temps modernes, et le promoteur des prodigieux développements de la dévotion à la Sainte Vierge à notre époque.


Détail d'une verrière de la cathédrale Saint-Louis de La Rochelle.

Consécration à la très sainte Vierge Marie de saint Louis-Marie Grignon de Montfort :

" Marie, Mère de Dieu et Mère des hommes je vous prends aujourd'hui comme modèle de ma consécration à Dieu.
 
Soyez pour moi le signe lumineux qui m'appelle sans cesse à vivre la Foi, l'Espérance et la Charité.
 
Vous êtes la nouvelle Ève, la Mère des vivants.
 
C'est pourquoi j'ose faire appel à votre puissante intercession.
 
Mère de l'Église, je vous prie : acceptez ce don de moi-même.
 
Prenez-moi comme votre enfant, formé à votre image, porté par votre amour, soutenu par votre prière.
 
Montrez-moi Jésus, le Fils béni de vos entrailles, l'Avent de Dieu en ce temps.
 
Montrez-moi votre Fils que je veux suivre par la force de l'Esprit-Saint jusqu'en la maison du Père, Dieu qui vit dans l'éternité.
 
Amen."
 
Rq : on trouvera une notable partie des oeuvres de saint Louis-Marie Grignon de Montfort sur ce site : http://jesusmarie.free.fr/grignion_de_montfort.html

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