jeudi, 23 janvier 2025
23 janvier. Saint Raymond de Pegnafort, confesseur. 1275.
" Quand le pape connut saint Raymond plus intimement il le choisit pour confesseur ; car le pape lui-même est obligé de se confesser de ses péchés s'il veut en recevoir l'absolution."
A. Stolz.

Saint Raymond de Pegnafort. Fra Angelico. XVe.
De nombreux essaims de Martyrs qui font la garde autour de l'Emmanuel, jusqu'au jour de sa Présentation au Temple, entr'ouvre de temps en temps ses rangs glorieux pour donner place aux Confesseurs que la divine Sagesse a fait briller sur le Cycle dans cette saison. Les Martyrs y sont les plus nombreux ; mais la gloire des Confesseurs y est noblement représentée. Après Hilaire, Paul, Maur et Antoine, resplendit aujourd'hui Raymond de Pennafort (Pegnafort ou Penyafort), l'une des gloires de l'Ordre de saint Dominique et de l'Eglise, au XIIIe siècle.
Selon la parole des Prophètes, le Messie est venu pour être notre Législateur ; il est lui-même la Loi. Sa parole sera la règle des hommes, et il laissera à son Eglise le pouvoir de la législation, afin qu'elle puisse conduire les peuples dans la sainteté et dans la justice, jusqu'à l'éternité. La sagesse de l'Emmanuel préside à la discipline canonique, comme sa vérité à l'enseignement de la foi. Mais l'Eglise, dans la compilation et la disposition de ses lois, emprunte le secours des hommes qui lui semblent joindre à un plus haut degré la science du Droit et l'intégrité de la morale.
Saint Raymond de Pegnafort a l'honneur d'avoir tenu la plume pour la rédaction du code canonique qui régit aujourd'hui l'Eglise. Ce fut lui qui, en 1234, compila, par ordre de Grégoire IX, les cinq livres des Décrétales ; et son nom est associé, pour jamais, à la gloire de cette œuvre qui forme encore la base de la discipline actuelle.
Disciple de Celui qui est descendu du ciel dans le sein d'une Vierge pour sauver les pécheurs, en les appelant au pardon, Raymond a mérité d'être appelé par l'Eglise l’insigne Ministre du Sacrement de Pénitence. Il est le premier qui ait recueilli, en corps de doctrine, les maximes de la morale chrétienne, qui servent à déterminer les devoirs du confesseur à l'égard des pécheurs qui viennent lui déposer leurs péchés. La Somme des Cas Pénitentiaux a ouvert la série de ces importants travaux, dans lesquels d'habiles et vertueux docteurs se sont appliqués à peser les droits de la loi et les obligations de l'homme, afin d'instruire le prêtre dans l'art de discerner, comme parle l'Ecriture, la lèpre d'avec la lèpre. (Deuter. XVII, 8.).
Enfin, lorsque la glorieuse Mère de Dieu, qui est aussi la Mère des hommes, suscita pour opérer la Rédemption des captifs le généreux Pierre Nolasque, que nous verrons arriver, sous quelques jours, au berceau du Rédempteur, Raymond fut l'instrument puissant de ce grand œuvre de miséricorde ; et ce n'est pas en vain que l'Ordre de la Merci le considère comme l'un de ses fondateurs, et que tant de milliers de captifs, délivrés de la servitude musulmane, l'ont honoré comme l'un des principaux auteurs de leur liberté.
Le bienheureux Raymond, vint au monde l'an 1175, non loin de Barcelone, au château de Pegnafort de la noble maison de Pegnafort. Il fut instruit des éléments de la religion chrétienne ; et, dès son enfance, l'heureux naturel de son esprit et de son corps sembla présager quelque chose de grand. Jeune encore, il professa les humanités dans sa patrie; puis il se rendit à Bologne, où il s'adonna avec ardeur aux exercices de la piété et à l'étude du droit canonique et civil ; il y fut honoré du bonnet des Docteurs, et il y expliqua les sacrés Canons avec l'admiration de ses auditeurs.
Le bruit de ses vertus se répandant au loin, Bérenger, Evêque de Barcelone, à son retour de Rome à son Eglise, passa par Bologne pour le voir, et enfin, à force de prières, il l'engagea à revenir avec lui dans sa patrie. Bientôt Raymond devint Chanoine et Prévôt de l'Eglise de cette ville, où il brilla au milieu du clergé et du peuple par son intégrité, sa modestie, sa doctrine et la suavité de ses mœurs. La Vierge Mère de Dieu était pour lui l'objet d'une piété et d'une affection particulières ; et toujours, autant qu'il le put, il augmenta son culte et son honneur.
Il se fit même, dans l'enseignement du droit ecclésiastique, une réputation extraordinaire dans cette université, et, Bérenger IV, évêque de Barcelone, qui vint à passer dans cette ville, lui commanda de le suivre.

Anonyme espagnol. XVIIe.
C'est vers l'âge de 46 ans que saint Raymond entra dans l'ordre de saint Dominique, quelques mois après le décès de son fondateur. En pénitence de ses fautes passées, le provooncial lui demanda d'écrire une somme des cas de conscience ; ce qu'il fit.
Bientôt un légat du pape vint à Barcelone et se servit avec succès de notre saint pour toutes sortes d'affaires sensibles. Chargé depuis par le souverain Pontife des plus hautes missions apostoliques et scientifiques, il dépassa partout les espérances qu'on avait conçues de lui.
En 1238, à Bologne, il fut élu général de l'ordre de Saint-Dominique. Il gouverna pendant deux ans mais renonça ensuite au généralat en vertu de son grand âge et de ses infirmités.
Mais c'est vers ce temps que le pape Innocent IV lui donna des missions dont celle de pénotencier et donc de pourvoir à nombre d'offices dans le royaume en particulier dans la sainte Inquisition.
Le roi d'Aragon le tenait en très haute estime et l'emmenait souvent avec lui. Un jour sur l'île de Majorque, ce roi très religieux entretint malheureusement un commerce illégitime avec une jeune femme. Notre saint lui demanda de cesser ce commerce. Le roi ne le fit pas et saint Raymond voulut quitter l'île. Tous les bateaux avaient reçu l'ordre de ne pas l'embarquer. Appelant Dieu à son aide, il étendit, en effet, son manteau sur les flots, prit son bourdon à la main, fit le signe de la Croix, posa résolument le pied sur son frêle radeau et pria son compagnon de venir le rejoindre, après avoir fait un nouveau signe de Croix ; mais celui-ci sentit sa foi défaillir et préféra la sécurité du port aux hasards d'une telle embarcation.

Saint Raymond de Pennafort. Ingres. XIXe.
La prière du saint religieux était continuelle et presque toujours accompagnée d'abondantes larmes. Notre-Seigneur lui avait donné pour familier un de Ses anges qui le réveillait à propos, pour lui permettre de vaquer à l'oraison. Il ne montait jamais à l'autel sans avoir confessé ses plus légères fragilités. Il disait souvent :
" Les jours où de graves empêchements m'ont privé de la sainte Messe ont toujours été pour moi des jours de deuil et d'affliction."
Il employa les trente-cinq dernières années de sa vie à se préparer plus spécialement à la mort. Il eut commerce avec saint Thomas d'Aquin ; il le supllia entre autre d'écrire un ouvrage contre les erreurs. Saint Thomas s'exécuta et écrit la somme contre les Gentils.
Il fit un grand nombre de miracles ; mais le plus éclatant fut lorsque, revenant de l'île Majorque, il étendit son manteau sur les eaux, fit cent soixante milles de chemin en six heures, et entra dans son monastère , lorsque les portes en étaient fermées. Enfin, âgé de près de cent ans, comblé de vertus et de mérites, il s'endormit dans le Seigneur, l'an du Salut mil deux cent soixante-quinze.
Clément VIII l'a inséré au nombre des Saints.
Il est le patron des canonistes. et on le figure pour cette raison avec une clef.
HYMNE
Nous empruntons l'Hymne suivante au Bréviaire des Frères Prêcheurs :

Saint Raymond de Pegnafort et le miracle en mer.
" Prélats, Princes, peuples de la terre, célébrez le nom illustre de Raymond , de cet homme qui eut à cœur le salut éternel de tous.
Ce qu'offre de plus admirable une piété profonde apparaît dans la pureté sans tache de ses mœurs ; la lumière de toutes les vertus éclate en sa personne.
D'une main habile et studieuse, il recueille les Décrets épars des Souverains Pontifes, et les sentences du Droit antique dignes d'être conservées.
Sous ses pas, les flots inconstants deviennent solides ; il parcourt, sans navire, un espace immense : son manteau et son bâton sont la barque sur laquelle il traverse la mer.
Donnez-nous, Ô Dieu, la pureté des mœurs ; donnez-nous de passer, sans désastre, le cours de notre vie; donnez-nous de toucher le port de la vie éternelle.
Amen."
Réveillez dans nos cœurs, Ô Raymond, cette componction sincère qui est la condition du pardon dans le Sacrement de Pénitence. Faites-nous comprendre la gravité du péché mortel qui sépare de Dieu pour l'éternité, et les dangers du péché véniel qui dispose l'âme tiède au péché mortel. Obtenez-nous des hommes pleins de charité et de science pour exercer ce sublime ministère qui guérit les âmes. Défendez-les du double écueil d'un rigorisme désespérant et d'une mollesse perfide. Ranimez chez nous la vraie science du Droit ecclésiastique, sans laquelle la maison du Seigneur deviendrait bientôt le séjour du désordre et de l'anarchie. Vous dont le cœur fut si tendre envers les captifs, consolez tous ceux qui languissent dans les chaînes ou dans l'exil ; préparez leur délivrance ; mais affranchissez-nous tous des liens du péché, qui retiennent trop souvent les âmes de ceux-là mêmes dont le corps est libre.
Vous avez été, Ô Raymond, le confident du cœur de notre miséricordieuse Reine Marie ; elle vous a associé à son œuvre du rachat des captifs. Vous êtes puissant sur ce Cœur, qui est notre espérance après celui de Jésus. Présentez-lui nos hommages. Demandez pour nous à cette incomparable Mère de Dieu la grâce d'aimer toujours le céleste Enfant qu'elle tient dans ses bras. Qu'elle daigne aussi, par vos prières, être notre étoile sur cette mer du monde, plus orageuse que celle dont vous avez bravé les flots sur votre manteau miraculeux.
Souvenez-vous aussi de l'Espagne, votre patrie, au sein de laquelle vous avez opéré tant d'oeuvres saintes. Longtemps son illustre Eglise fut dans le deuil d'avoir perdu les Ordres religieux qui faisaient sa force et sa splendeur ; une hospitalité généreuse a commencé de réparer ces maux : que toute entrave disparaisse enfin. Protégez l'Ordre des Frères Prêcheurs, dont vous avez honoré l'habit et la règle. Vous l'avez gouverné avec sagesse sur la terre ; aimez-le toujours paternellement dans le ciel. Qu'il répare ses pertes ; qu'il refleurisse dans toute l'Eglise, et qu'il produise, comme aux jours anciens, ces fruits de sainteté et de science qui en ont fait une des principales gloires de l'Eglise de Jésus-Christ."
00:15 Publié dans R | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 12 novembre 2024
12 novembre. Saint René, évêque d'Angers. 450.
- Saint René, évêque d'Angers. 450.
Pape : Saint Léon Ier, le Grand. Roi des Francs : Mérovée. Empereur romain d'Occident : Valentinien III.
" La foi ne se laisse corrompre ni par les séductions, ni par les persécutions ; elle ne font que la purifier."
Saint Jean Chrysostome.

Un jour que saint Maurille, évêque d'Angers (que l'on fête au 13 septembre), passait dans le village de La Possonnière, une dame de haute naissance, nommée Bononia, vint se jeter à ses pieds et le conjura de lui obtenir du ciel un enfant, objet de tous ses désirs. Le saint pontife se mit en prière, et, un an après, Bononia mit au monde un fils qu'elle offrit à Dieu et dont elle confia l'éducation aux mnistres du sanctuaire.
Il avait sept ans lorsqu'une maladie cruelle le conduisit aux portes du tombeau. Or, il n'était pas encore baptisé ; sa mère se rendit en toute hâte à l'église de Saint-Pierre d'Angers où saint Maurille célébrait le saint sacrifice, et le suplia de conférer sans retard le saint baptême à son fils qui se mourait. " Aussitôt le saint sacrifice achevé, je ferai droit à votre désir ", lui dit le saint évêque. Hélas ! Avant que le moment fixé fût arrivé, l'enfant expira.

Statue de saint René. Rennes. Bretagne. XVIIIe.
Cet accident jeta une profonde tristesse dans le coeur de saint Maurille qui, se persuadant qu'il était désormais indigne d'exercer les fonctions de l'épiscopat, et qu'une longue pénitence au fond d'une solitude inconnue pouvait seule expier sa faute, s'enfuit dans les forêts d'Armorique, et il ne revint au milieu de son troupeau que quand Dieu lui fit connaître dans l'oraison qu'il lui accorderait la vie de cet enfant qui faisait depuis si lngtemps l'objets de ses regrets et de ses larmes.
Maurille se dirigea aussitôt vers l'église Saint-Pierre où il avait fait enterrer le jeune fils de Bononia. Tandis qu'on ouvrait la tombe, il versait un torrent de larmes accompagnées d'une prière fervente ; après quelques instants, le corps du petit défunt revint à la vie et se leva en parfaite santé. Le bienheureux évêque le baptisa et lui imposa, en souvenir d'un si grand événement, le nom de René (Rénatus), rappelé à la vie).
Placé dès lors à l'école épiscopale, René y fit des progrès rapides ; il fut bientôt élevé à la dignité d'archidiacre, puis à celle d'administrateur de l'église jadis si célèbre de Chalonges-sur-Loire. Enfin, quand saint Maurille se fut endormi dans le Seigneur (426), René, à peine agé de trente ans, fut appelé à lui succéder. Toutefois, son bien-aimé troupeau ne put conserver longtemps ce trésor. Le fardeau de l'épiscopat parut bientôt insupportable au nouvel évêque qui, prétextant la nécessité de faire le pélerinage de Rome, quitta Angers et se fixa dans une solitude, à quelques pas de Sorento (royaume de Naples). On prétend qu'il devint plus tard évêque de ce siège.
Saint René. Chambéry. Savoie. XIXe.
Quoi qu'il en soit, il mourut dans cette ville (6 octobre 450) et fut enterré près des murs de la cité, sous la cellule qu'il avait habitée. Quand la nouvelle en fut parvenue à Angers, les habitants de cette ville firent de nombreuses démarches pour recouvrer ce précieux trésor : ils obtinrent en effet qu'une grande partie du corps leur fût restituée. On le déposa dans l'église cathédrale. Il se fit d'autres translations de ces reliques en 1012, 1082, 1150 et 1255. A cette dernière époque, les reliques furent placées dans une châsse d'argent doré et déposée sous l'autel de Saint-René, au milieu du choeur de la cathédrale.
CULTE ET RELIQUES
En 1562, les bêtes féroces protestantes brisèrent cette châsse et brûlèrent les reliques qu'elle contenait. On sauva toutefois quelques ossements que l'on renferma dans une petite châsse en argent doré. Celle-ci disparut en 1793 lorsque d'autres bêtes féroces ravagèrent la cathédrale d'Angers.
Il est conservé toutefois un os du pied de notre saint dans l'église Notre-Dame de Chalonnes dont on a détaché un petit morceau pour la cathédrale d'Angers et un autre pour l'église Saint-Maurille de Chalonnes.
Le culte de saint René était, avant la révolution, l'un des plus populaires de France. L'évêque solitaire jouissait aussi d'une grande vénération dans le royaume de Naples. La chapelle de Saint-René à la Possonnière était fréquentée par de nombreux pélerins : on invoquait le saint évêque pour l'heureuse délivrance des femmes enceintes. Ajoutons qu'une confrérie célèbre, sous le patronnage de saint René, avait été érigée dans la cathédrale d'Angers, vers la fin du XVe siècle : les papes Léon X et Clément VII l'avaient enrichie de nombreuses indulgences.
On représente ordinairement saint René aux pieds de saint Maurille qui vient de le ressusciter ; ce qui n'empêche pas que l'on peut s'inspirer des autres circonstances saillantes de sa vie.
00:15 Publié dans R | Lien permanent | Commentaires (3)
jeudi, 24 octobre 2024
24 octobre. Saint Raphaël, archange, un des sept qui se tiennent debout devant Dieu.
- Saint Raphaël, archange, un des sept qui se tiennent debout devant Dieu.
" Nous croyons fermement qu'il n'y a qu'un seul vrai Dieu éternel et infini, Lequel, au commencement du temps, a tiré tout ensemble du néant l'une et l'autre créature, la spirituelle et la corporelle, l'angélique et la mondaine, et ensuite a formé entre les deux, la nature humaine, composée de corps et d'esprit."
IVe concile de Latran. XIIIe.
L'archange Raphaël. Anonyme. Italie. XVIe.
Le voisinage de la grande solennité qui doit bientôt faire converger sur nous les splendeurs du ciel, inspire un recueillement profond à l'Eglise. Sauf l'hommage qu'elle tient à rendre à leur date aux glorieux Apôtres Simon et Jude, c'est à peine si quelques fêtes clairsemées du rit simple viennent tempérer le silence de ces derniers jours d'octobre. Il convient d'adapter nos âmes aux dispositions de la Mère commune. Mais ce ne sera pas y déroger, que de donner un souvenir rapide à l'Archange célébré par nombre d'églises particulières en ce jour.
Le ministère que remplissent près de nous les esprits célestes, est admirablement exprimé dans les scènes gracieuses qui revêtent d'un charme si pénétrant l'histoire de Tobie. L'archange Raphaël est aussi appelé la médecine de Dieu.
Tobie et saint Raphaël. Sassoferrato. XVIe.
Rappelant les bons offices du guide et de l'ami qu'il appelle encore son frère Azarias, Tobie le jeune dit à son père :
" Comment répondre à ses bienfaits ? Il m'a conduit et ramené sain et sauf. Lui-même a recouvré l'argent que nous devait Gabélus. A lui je dois d'avoir rencontré l'épouse qui m'était destinée, tandis qu'il chassait d'elle le démon, et remplissait de joie ses parents. Il m'a moi-même délivré du poisson qui allait m'engloutir. Il vous a fait voir enfin la lumière du ciel, et nous avons été remplis par lui de tous biens (Tob. XII, 2-3.)."
Et père et fils voulant à la manière des hommes marquer leur gratitude à qui l'avait si bien méritée, l'ange se découvre alors pour reporter toute leur reconnaissance au bienfaiteur suprême.
Notre Dame et son divin Fils entourée de saint Michel à sa droite
et de saint Raphaël à sa gauche. Domenico Ghirlandaio. XVe.
" Bénissez le Dieu du ciel, et glorifiez-le devant tout ce qui a vie ; car il a fait éclater sur vous sa miséricorde. Quand vous priiez dans les larmes et ensevelissiez les morts, je présentais votre prière au Seigneur. Et parce que vous étiez agréable à Dieu, il était nécessaire que vous fussiez éprouvé par la tentation. Et maintenant, le Seigneur m'a envoyé pour vous guérir et délivrer du démon l'épouse de votre fils. Car je suis l'ange Raphaël, l'un des sept qui nous tenons devant le Seigneur. Paix à vous ; ne craignez pas, et chantez à Dieu (Tob. XII, 4-22.)."
L'archange Raphaël quittant la famille de Tobie. Rembrandt. XVIIe.
Célébrons nous aussi les bienfaits du ciel. Car aussi sûrement que Tobie voyait de ses yeux l'archange Raphaël, nous savons par la foi que l'ange du Seigneur accompagne nos pas du berceau à la tombe. Ayons, pour lui, même confiant abandon : et la route de la vie, plus semée de périls que ne l'était celle du pays des Mèdes, n'aura cependant pour nous que sécurité; et les rencontres y seront heureuses, car elles seront celles que nous préparait le Seigneur ; et, rayonnement anticipé de la patrie, la bénédiction se répandra de nous par notre ange sur tous nos proches.
Saint Raphaël et le jeune Tobie. Eugène Delacroix. XIXe.
HYMNE
" Raphaël, divin guide, reçevez avec bonté l'hymne sacrée que vous dédient nos voix suppliantes et joyeuses.
Dirigez pour nous la course du salut, soutenez nos pas ; que nous n'errions jamais à l’aventure, ayant perdu le sentier du ciel.
Regardez-nous des cieux ; remplissez nos âmes de la splendeur brillante qui descend du Père saint des lumières.
Rendez aux malades la santé, faites cesser la nuit des aveugles ; en guérissant les corps, réconfortez les cœurs.
Vous qui vous tenez devant le souverain Juge, plaidez la cause de nos crimes ; apaisez du Tout-Puissant la colère vengeresse, Ô vous à qui nous confions nos prières.
Vous qui reprites le grand combat, confondez notre ennemi superbe ; pour triompher des esprits de révolte, donnez-nous force, augmentez en nous la grâce.
Soyez gloire à Dieu le Père, ainsi qu'à Son Fils unique, avec l'Esprit Paraclet, et maintenant et toujours.
Amen."
Statue de saint Raphaël. Chapelle Saint-Raphaël.
Cathédrale Notre-Dame de Cordoue. Espagne.
PRIERE EN USAGE A CORDOUE
La ville de Cordoue est consacrée à saint Raphaël archange.
L'un des dix Triomphes de Saint-Raphaël élevés à Cordoue. Espagne.
En effet, saint Raphaël Archange apparut a quatre reprise quatre nuits consécutives au père André de las Roelas, alors que ce dernier priait par l'inetrcession des saints martyrs de Cordoue, dans l'église Saint-Pierre au début de l'année 1578. André de las Roelas, craignant que ces apparitions ne fussent un effet de son imagination, consulta plusieurs théologiens de la Compagnie de Jésus. Le supérieur des Jésuites de Cordoue lui dit enfin que s'il assistait à une cinquième apparition, cela signifierait qu'il s'agissait bien de l'archange Raphaël.
Cela se produisit effectivement le 7 mai 1578 et l'archange s'adressa ainsi au père André de las Roelas :
" Je te jure, par Notre Seigneur Jésus-Christ crucifié, que je suis Raphaël, ange à qui Dieu a ordonné de garder la ville de Cordoue."
Eglise Saint-Raphaël (iglesia del Juramento). Cordoue. Espagne.
Cette église Saint-Pierre est depuis passée sous la dédicace de l'Archange mais est aussi connue sous le vocable d'église du Jurement (Iglesia del Juramento), en souvenir de l'affirmation solennelle que fit saint Raphaël pour assurer le père André de son identité.
Dans la ville de Cordoue, s'élèvent pas moins de dix statues portées sur de hautes colonnes et dédiées à l'Archange protecteur de la ville. Ces édifice sont appelés triomphes de Saint-Raphaël (trionfos de San Rafael).
Saint Raphaël. Anonyme. Cordoue, Espagne. XVIIe.
PRIERE
" Glorieux prince du Ciel, grand par les biens de la nature et admirable par les dons de la grâce, vous dont la charité et la sagesse brillent dans les services que vous avez toujours rendus aux hommes, employez votre pouvoir contre nos ennemis, défendez-nous contre leurs attaques.
Ô vous, si humble dans votre grandeur, délivrez-nous de l'esprit d'orgueil. Médecine de Dieu, guérissez les infirmités de notre âme et de notre corps ; faites que, guidés par votre lumière, gardés sous votre protection, instruits par votre sage direction, nous obtenions d'être l'objet de votre ardente charité comme le jeune Tobie, et protégés contre les mauvaises passions comme le fut Sarra. Puisque le plus grand aveuglement des hommes est leur amour-propre désordonné, ouvrez-nous les yeux des âmes comme vous rendîtes ceux du corps au vieux Tobie. Soyez pour nous, comme pour cette famille, le protecteur et l'administrateur de nos biens spirituels et temporels.
Par votre amour pour les Hommes, guidez-nous dans les sentiers difficiles de la vie et conduisez-nous à Dieu pour que nous puissions persévérer au service et à la Gloire du Très-Haut.
Amen."
00:45 Publié dans R | Lien permanent | Commentaires (0)